Duran, Contemporary Realism

4 mètres d’étoffe dans une chemise, 10 mètres dans un manteau, une belle époque.

Il y a presque un siècle, Paul Poiret théorisait l’évolution des tendances en déclarant que « tout excès en terme de mode est signe de fin ». A l’heure où les cols et revers se sont réduits jusqu’à disparaître et où le mot « slim » est souvent encore précédé de tous types de préfixes superlatifs, il est bon de rappeler qu’il y a encore peu, les hommes évoluaient drapés dans de fantastiques quantités de matière.

Aujourd’hui, l’air du temps est à une silhouette masculine qui s’agrandit, s’élargit, se fluidifie, pour preuve les dizaines d’épaules tombantes et de manteaux longs des présentations de collections automne-hiver 2015. Les 40 ans d’Armani arrivent à point nommé pour nous rappeler qu’il a été boss incontesté de l’exercice, et à quel point ses silhouettes des années 80 ne choqueraient pas portées aujourd’hui par des acheteurs japonais.

Découvert sur un catalogue d’exposition lors d’un marché aux puces bordelais, Duran est un artiste dont on ne sait pas grand chose. En fouinant sur son site internet, on n’en sait pas beaucoup plus mais on cerne l’univers rapidement. Ses portraits sans visages laissent parler les matières et les coupes et évoquent l’époque révolue du power-dressing et d’une Amérique au top de sa forme qui a fait rêver le monde entier (On pense à City Hunter, aux cafés au fin fond de la campagne française qui s’appellent « Le Madison » ou aux tableaux de Chris Consani que l’on peut souvent croiser dans nos bistrots favoris).

Si la forme ne sera pas du goût de tout le monde, il y a tout de même des choses à prendre. Les plus frileux pourront aller plus simplement piquer le look de Richard Gere dans American Gigolo.

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Les sapes du Pape

Les chaussures rouges du Pape faites par Adriano Stefanelli, et non Prada

A la question « Arrive-t-il au pape de se balader tranquillement en jeans-chemise ? »  il semblerait que la réponse soit non. Lors de ses voyages, et même dans les jardins de sa résidence d’été de Castelgandolfo, aucune photo ne montre le Saint Pape autrement que vêtu de ses éternels et iconiques costumes liturgiques blancs.


Le Pape en habit décontracté dans les jardins de Castelgandolfo

Codifiés et traditionnels, les vêtements portés par le pape n’en ont pas moins fait quelques scandales. Il a ainsi déchaîné la fureur des associations de protection des animaux en remettant à l’ordre du jour des éléments de la tenue de célébration bordés d’hermine. Pire, des mocassins de cuir rouge portés sous son habit blanc ont fait polémiques : identifiés à tort comme étant des souliers Prada, on a accusé l’homme d’avoir des goûts de luxe. Il s’agit en fait de chaussures sur mesure réalisées par Adriano Stefanelli, cordonnier officiel de Benoit XVI et Jean Paul II avant lui. En 2008, le magazine américain Esquire élit le pape comme « accessoiriste de l’année ». Statut qui provoqua de vives réactions du Vatican : le rouge serait une référence au sang des martyrs.

En revanche, si le pape ne s’habille pas en Prada, le curé s’habille en Armani. Le prêtre Domenico Mogavero, portait  à l’occasion de l’inauguration d’une église de l’île de Pantelleria, un vêtement de soie verte orné d’étoiles de mers, de coquillages, de feuilles de vigne et d’épis de blé. Giorgio Armani, qui passe ses vacances sur l’île depuis plus de quarante ans, a confectionné quatre pièces à la demande de l’homme d’église et les lui auraient offerts.

Ce n’est pas la première fois qu’un pape fait appel à un créateur de mode. En 1997, Jean Paul II, pourtant reconnu pour sa sobriété demande à Jean Charles de Castelbajac de lui confectionner un vêtement à l’occasion des XIIe Journées Mondiales de la Jeunesse.


Les cardinaux en robe Jean-Charles de Castelbajac pendant les XIIe Journées Mondiales de la Jeunesse.

Concernant le dressing de Benoit XVI, un seul mystère dévoilé, les chaussettes Gamarelli. Amateurs d’élégance et de raffinement, vous trouverez votre bonheur sur meschaussettesrouges.com, site spécialisé dans la chaussette haut de gamme, dont on vous parlait ici.

Il se murmure aussi que Benoit XVI porterait des lunettes Gucci et serait accro à son Ipod…

 

François Fillon est lui aussi client de Gammarelli