Made & Crafted: online !


Sans réellement nous attarder dessus, nous avions déjà mentionné ici Made & Crafted, la ligne développée par Levi’s XX (la branche premium, plus connue pour s’occuper également de Levi’s Vintage Clothing). La marque Made & Crafted vient donc d’ouvrir son site internet dédié qui présente dès maintenant l’ensemble de la collection pour la saison à venir.

Contrairement à Levi’s Vintage Clothing qui fait dans la reproductions de pièces tirées des archives Levi’s, Made & Crafted s’occupe d’y puiser quelques inspirations pour développer une collection contemporaine. Lancée début 2010, il n’est pas surprenant de voir que la marque ai choisi de laisser un peu de temps s’écouler avant de communiquer, elle avait sûrement besoin de prendre de la distance par rapport à Levi’s Vintage Clothing et trouver une identité propre. La collection à venir, que vous pouvez avoir sous les yeux sur le site, reflète donc parfaitement l’esprit Made & Crafted: les vêtements sont actuels, de belle qualité, et ne viennent pas de nulle part car ils n’oublient pas leurs racines, ce qui assure une bonne cohérence à la série.

Les matériaux utilisés sont beaux, les finitions de bonne qualité et quelques petits détails témoignent de l’esprit inventif derrière la marque: les chemises oxford sont par exemple dotées de boutons réalisés dans le même coton, qui aura donc été simplement compressé; le fond de certaines poches est incurvé par choix esthétique, alors que la réalisation de ces poches est plus compliquée que celle des rectangulaires, le « button down » est caché… bref, un soin particulier est apporté au produit et rien ne semble laissé au hasard.


Le site Made & Crafted présente donc classiquement les collections homme et femme de la marque, renseignera sur les points de vente mais est pourvu d’un onglet « Stories » qui explique très simplement les pièces emblématiques du label et qui devrait être mis à jour régulièrement.

DS Dundee – S/S 2011



Alors que les derniers produits de la collection Automne Hiver 2010 sont en solde sur le site de la marque, DS Dundee profite de la petite montée des températures en Angleterre pour nous donner un aperçu de sa collection Printemps Eté 2011.

On retrouve certaines pièces du vestiaire qui nous ont plu l’hiver dernier: des vestes bien coupées, de beaux cardigans et autres tricots ainsi que des saddle shoes qui bénéficieront sans aucun doute du savoir faire de Northampton comme lors de la collection précédente.


Il y a cependant certaines silhouettes qui nous font nous interroger sur les vagabondages du cavalier présent dans le film présentant la collection hiver 2009. Pantalon bi-color, veste marron satinée, gilet saumon avec son bermuda assorti, bref, des pièces qui sortent du lot et nous font penser que l’homme DS Dundee aurait l’intention de passer ses vacances à St Tropez alors qu’on l’aurait plus vu pêcher la truite écossaise ou quitter les Highlands pour visiter Milan ou Florence. La parka orange ainsi que le costume 3 pièces bleu pourra faire l’affaire remarque.


Cela dit, certains ensembles sont loin de nous décevoir, et rappellent même un peu l’atmosphère de Boardwalk Empire, ce qui n’est pas pour nous déplaire. On a tout de même hâte de voir ce que la marque nous prépare d’autre pour cette été.

Ci-dessous une sélection de nos pièces préférées, le reste de l’aperçu de la collection est visible sur la page facebook de la marque.


Tommy Ton à Pitti Uomo

C’est le début de la courte période des salons et autres défilés présentant les collections hommes de la saison automne-hiver 2011. Depuis l’avènement du street-style, ces rendez-vous du monde professionnel de la mode sont particulièrement scrutés. En effet, qui de mieux que les acheteurs, les agents ou les vendeurs concernés pour présenter les modes et tendances des prochaines saisons ? Tous les street-styleurs, confirmés ou amateurs s’y donnent donc rendez-vous, à l’affut des nouvelles tendances et du parfait cliché. Tommy Ton fait plutôt parti des premiers, il s’occupe du site Jak & Jil depuis plus de deux ans, et c’est même lui qui a remplacé Scott Schuman (alias The Sartorialist) en tant que street-styleur officiel de Style.com l’an dernier.

Alors que Jak & Jil est plutôt dédié aux femmes et aux accessoires, Style.com et GQ US ont demandé à Tommy Ton de cette fois-ci se consacrer exclusivement au style masculin sur le luxueux salon italien Pitti Uomo. Le résultat est plus qu’intéressant, et vaut largement le détour. L’ensemble y est plutôt chic, et bien qu’on y croise les maintenant inévitables paires de Red Wing et autres sacs Filson, on retiendra surtout les blazers aux originalités bien italiennes. On y croise aussi de bonnes idées (vous aviez pensé à ranger vos écouteurs dans votre boutonnière vous ?), beaucoup de coudières, du tweed, des dizaines de pantalons cargos plutôt ajustés et une bonne quantité de cheveux gominés.

Voici une petite sélection, le reste est sur Style.com et GQ.com.

Coupe Choux et arts de la barbe


En ces temps où le port de la moustache et de la barbe sont de bon augure, il est très logique de s’intéresser à la question du rasage. De plus qu’avec ces effluves de traditions omniprésentes, le rasage ça amène tout de suite des clichés dotés d’une esthétique qui a beaucoup de charme, qui n’a rien à envier à Gillette et ses compagnons du rasage minute: coupes choux, blaireaux, on s’imagine déjà en marcel blanc dans la salle de bain, cheveux gominés en arrière face au miroir.

D’ailleurs si on s’applique à suivre les commandement Chap à la lettre, le rasage revêt une importance capitale, on ne plaisante pas avec la pilosité faciale chez les anglais. Les américains ne sont pas en reste au vu des peaux impeccables des personnages de Mad Men ou Boardwalk Empire, en ces temps reculés où les codes strictes de l’élégance ne laissaient pas place au poil de trop (détail relevé par Esquire il y a quelques temps).

Influencés par ce culte de l’esthétique ancienne, de la prohibition au rockabilly, les hipsters semblent vouloir adopter les comportements correspondant: aller chez le barbier du Freeman Sporting Club à NYC devenant un nouveau signe de distinction (Scott Schuman n’échappe d’ailleurs pas à la règle). Rassurez vous, si vous êtes à Paris vous pourrez également tenter l’expérience chez Alain, maître barbier, installé depuis de nombreuses années déjà et qui doit voir grossir sa clientèle de jour en jour en ce moment.

Si vous préférez vous essayer à une nouvelle manière de traiter la corvée vous même, il vous faudra tout de même du matériel: rasoir droit (l’autre nom du coupe choux), blaireau pour appliquer la crème, cuir ou « paddle » pour aiguiser. Vous pourrez d’ailleurs aller chercher tous les conseils nécessaires sur le forum du Coupe Chou Club, étonnante communauté d’addict du rasoir au sabre. S’équiper en grooming, c’est un peu comme les nécessaires à chaussures, on a essentiellement besoin du côté pratique, mais si l’ensemble n’est pas composé de beaux objets, on aura forcément plus de mal à s’en servir.

Sachez en tout cas que les derniers fabricants européens semblent être Thiers Issard du côté français et Dovo en Allemagne, sans oublier les quelques artisans couteliers régionaux qui réalisent souvent des pièces fantastiques, rien qu’au niveau des matériaux. Ne manquez d’ailleurs pas de faire un tour sur le site  internet de Thiers Issard, assez étrangement documenté de commentaires audio sur toutes les pages… qui en apprennent tout de même beaucoup sur la matière coutelière.

Évidement au début, si vous décidez d’essayer, il est probable que vous mettiez beaucoup de temps à maîtriser la technique et que vous versiez un peu de sang… le charme d’une telle pratique a donc un certain prix, allez y avec des pincettes. Ou vous pouvez aussi garder votre Bic jetable même si ça n’est pas très « green », peu de gens vous en feront le reproche, ça a du bon parfois la modernité.

Je vous laisse avec quelques images d’un Thiers Issard « Spartacus » très prisé des amateurs, empruntées sur le forum cité plus haut et d’un « Doble Temple » de Filarmonica, restauré par l’un des membres également.

The English Belt & Leather Goods Co.

Derrière chaque belle marque il y a aussi des artisans de qualité. The English Belt & Leather Goods Co. fait partie de ces artisans qui fabriquent pour les plus grands et qui ont aussi utilisé ce savoir faire pour créer leur propre marque. On ne peut pas leur en vouloir, mais au contraire les encourager à continuer.

Jusqu’à il y a peu, la marque était appelée Regent Belt Company. Elle avait notamment participé à la création de la marque R6 qui était issue d’une collaboration avec la marque 6876 et était aussi présente sous le nom de Heritage Belt Co.

Situé depuis plus de 30 ans à Northampton, la capitale du cuir anglais, où se situe des marques aussi connues que Tricker’s, Church’s ou encore Crockett & Jones, l’usine où sont conçus les produits fait partie des quelques unes encore présentes en Angleterre à atteindre le niveau de qualité demandé par certaines marques de luxe. La difficulté qu’a réussi a surmonter la marque pour obtenir le droit d’utiliser « English » dans son nom, est aussi un garant de l’entière fabrication des produits en Angleterre allant du cuir au tannage puis à la coupe.


Utilisant une connaissance du travail du cuir transmise depuis plusieurs générations aux ouvriers de la région, The English Belt & Leather Goods Co. crée et produit une gamme de ceintures, sacs et bretelles ainsi que des accessoires en cuir allant du portefeuille au porte-clefs dans le respect des traditions anglaises.

Toujours passionnés de belle chose, nous avons eu l’occasion de nous rendre sur place pour témoigner par nous même des compétences présentes et du savoir faire de la marque. Grâce à l’aide et la collaboration de François LG, nous avons réalisé une courte vidéo de cette visite afin de vous présenter plus amplement cette marque qui mérite d’être connue.

The English Belt & Leather Goods Co. (easy version) from François LE GOUIC on Vimeo.

John Boultbee – Le vêtement par Brooks England

C’est l’air du temps, de nombreuses entreprises se lancent dans ce secteur en pleine expansion qu’est celui des vêtements casual pour cyclistes. La grande problématique de ce type de vêtement consiste à conserver un look portable et attirant, tout en offrant des caractéristiques techniques adaptées à la circulation urbaine à vélo. Ces caractéristiques peuvent prendre de nombreuses formes : bandes réfléchissantes, aérations, protection du vent, de la pluie, ainsi qu’une bonne adaptation au vélo en lui même afin d’éviter de se retrouver le pantalon coincé dans le pédalier, d’éviter les taches d’huiles, et d’obtenir une aisance nécessaire au pédalage.

Et voilà qu’une marque que l’on attendait pas forcément annonce le lancement d’une gamme de vêtement : Brooks Englands. Les cyclistes connaissaient déjà Brooks pour fabriquer des selles de vélo de qualité, principalement en cuir, dans la campagne anglaise depuis 1866. Les selles Brooks sont d’une durabilité exceptionnelle et se patinent comme il faut avec le temps, certains modèles que Brooks produit aujourd’hui le sont d’ailleurs depuis plus de 70 ans. Avec une image de marque telle que celle de Brooks, nous sommes plus qu’impatient de voir le résultat de cette extension de marque, qui, on l’imagine, souhaite toucher tout d’abord la base de client existante de Brooks. Cette gamme, nommée John Boultbee, du nom d’un grand voyageur anglais du 19eme siècle,  se devra donc de respecter ce qui fait l’image de marque et l’héritage de l’entreprise, mais pour des vêtements, c’est donc prometteur.

Pour réaliser cette collection, la marque s’est associée avec Timothy Everest, tailleur anglais ayant été formé sur Saville Row.  Il a depuis pris ses distances du classicisme du Row, aussi bien au sens figuré que littéralement car son atelier se trouve à Spitalfields. Ce touche-à-tout, acteur aux côtés de Ozwald Boateng ou Richard James dans ce que certains ont appelé le New bespoke movement dans les 90’s, a donc participé à cette ajout de « modernité » dans l’offre proposée par les tailleurs anglais de l’époque. Il est maintenant aussi Creative Contributor et Sartorial Advisor pour le magazine singapourien The Rake, qui est dédié au luxe pour homme et fait la part belle au sur-mesure. Concernant le vêtement utilitaire, notamment pour cycliste, il n’en est pas à son premier essai car il avait déjà collaborer avec Rapha (marque qui avait aussi travaillé avec Paul Smith, on en avait parlé ici) pour la réalisation d’un costume trois pièces.

Concernant John Boultbee, Brooks n’a pour l’instant diffusé que des visuels d’un seul modèle, mais le résultat semble réussi. Cette veste en Ventile (tissu technique anglais en coton jouissant d’un regain de notoriété, aussi présent chez Albam ou Nigel Cabourn) rappelle une Barbour Internationnal ou une Belstaff Trialmaster avec un col plus structuré, et on nous promet plein de petits détails techniques à destination des cyclistes. Des bandes réfléchissantes, de quoi accrocher ses clés, une sangle pour porter la veste sur son dos, des renforts là où il faut ainsi qu’un système de fermeture efficace pour se protéger du temps, tout ceci se cachant discrètement dans la veste lorsque l’on est pas sur son vélo. A suivre donc …


S.N.S Herning – Tag

En terme de pull, nous avons de la chance l’offre est très correcte en France tant au niveau de la gamme de prix qu’au niveau de la qualité proposée. Poussez la porte d’un point de vente St James ou Armor Lux près de chez vous, il y a de grandes chances que les pulls que vous y trouverez vous plaisent, toujours très simples, bien coupés.

Par contre, à la recherche du beau, rien ne vous empêche de vouloir mettre la main sur une pièce plus travaillée au niveau de la maille, et dont la matière reste impeccable. Vous en conviendrez, si on peut rajouter à ceci un brin de charme sans perdre de vue le côté historique, nous n’allons pas nous en priver.

Pour faire court, l’entreprise est née au Danemark en 1931, et ses produits étaient également destinés à l’époque aux marins (et se retrouvent aujourd’hui dans les penderies des urbains). En pensant à S.N.S Herning, beaucoup parleront du prix élevé des pièces de la collection. Cependant tout est là, cela reste un produit haut de gamme, de belle qualité et la marque utilise son héritage, sans chercher à se renouveler constamment au fil des modes: elle fait ce qu’elle sait faire et le fait bien. Sans compter que la marque cherche à garder sa production au Danemark, malgré une demande plus importante grâce à la tendance actuelle et qu’elle résiste à la tentation de délocaliser.

Les quelques images qui accompagnent ces articles sont d’ailleurs issues de la dernière collection de S.N.S Herning, intitulée « Tag » (pour étiquette) puisque les pièces ne comportent pas de logo ou de signe distinctif à l’extérieur, le produit se suffisant à lui même.

Notez évidement que pour trouver un beau produit, avec une maille très travaillée, vous pouvez également vous tourner vers la boutique irlandaise proche de chez vous, et mettre la main sur un Aran qui vous accompagnera fidèlement jusqu’à la fin de cette saison froide.

 

Les vieilles machines par contre, c’est juste parce que graphiquement le rendu est très bon héhé.

 

Bonjour 2011 !

Bonjour à tous ! un petit post pour vous souhaiter une bonne nouvelle année à vous aussi, ça s’imposait, on passe tout de même pas mal de temps avec vous. D’abord, ça va bientôt faire trois ans que nous sommes sur ce morceau d’internet et vous commencez à être nombreux, donc on voulait également vous dire merci.

Ensuite parce qu’en 2011 on va continuer à quatre, toujours avec autant de plaisir, après avoir commencé il y a environ un an avec Laurent M. et Robin N.

2011 ça va être aussi l’occasion pour nous de donner vie à un projet qui nous fait envie depuis quelques temps déjà et qui se précise, nous espérons que ça vous plaira, on vous tient au courant incessamment sous peu dès qu’on a plus de concret.

2011 c’est aussi l’année du Corduroy, on attend donc le 11 janvier et le 11 novembre avec impatience.

Petit cadeau de Noël en retard pour terminer, nous étions complètement passé à côté de ce Clothes on Film, c’est une perle, faites en bon usage, désolé à ceux qui connaissaient déjà. Ce tumblr n’est pas mal non plus, I hurt i am in fashion , et également une très bonne excuse pour regarder de jolies filles et de belles image (si toutefois vous en avez besoin d’une).

N’oubliez pas que nous sommes aussi sur Facebook et Twitter, où vous pourrez avoir la chance de recevoir régulièrement quelques blagues ou amorces de discussions.

Le nouvel an c’est aussi la période des bonnes résolutions,  2010 a été une année de transformation pour redingote (apparition de fourchette, quelques changements de mise en page…) et il nous tient à coeur de ne cesser de faire évoluer cette plateforme.

Nous savons que vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre mais Google Analytics ne peut pas encore nous restituer vos avis… Nous aimerions connaître ce que vous appréciez particulièrement sur redingote, ce que vous n’aimez pas, ce que vous souhaiteriez voir améliorer ou voir apparaître… Làchez-vous par pitié, qu’on puisse en discuter ensemble.

Flight jackets en peau retournée (2/2) – B-3

Type B-3


L’aura des flight jackets dépasse largement celle de toutes les autres pièces militaires. Pour moi, ce succès est tout autant le résultat des spécificités des vestes (simplicité, matériaux, praticité) que celui du métier de ceux qui les ont portés. En effet être pilote fait, et fera toujours rêver, plus particulièrement depuis l’époque des Spitfires. Ajoutons à cela que ces pilotes faisaient peindre des pin-up sur la carlingue de leur engins ainsi que sur leurs vestes, et vous obtenez la définition du « cool » à l’américaine. D’ailleurs Les flight jacket feront partie intégrante, au même titre que les jeans, du bagage culturel américain prêt à envahir l’Europe dès la fin de la seconde guerre mondiale.

Après avoir décrit le fameux bomber Irvin de la Royal Air Force, jetons un œil aux productions en peau retournée de l’armée de l’air américaine (appelée USAAC puis USAAF et qui deviendra finalement l’USAF en 47).


Commençons par la plus ancienne et la plus connue : La Type B-3. Ce blouson est l’équivalent américain de la Irvin et est entrée en service peu de temps après celle-ci, en mai 1934. Encore une fois sa fonction fut de protéger des pilotes des conditions extrêmes endurées en vol.

La B-3, tout comme la Irvin, est constituée de peau de mouton retournée. Pour les premières versions, cette peau fut conservée tannée telle quelle, sans application d’une couche supplémentaire de protection. Cependant leur fragilité poussa à traiter la surface extérieure de ces vestes. Tout d’abord avec une couche de protection dans les tons bruns/rouges (ce qui donna à ces vestes le surnom de redskins), puis par un vernis coloré brun foncé standard (ou seal brown) à partir de 1942, peu après l’entrée en guerre des Etats-unis. Le col de la B-3 est plus large que celui de la Irvin, celui-ci est en effet refermable par non pas une, mais deux sangles, et des boutons pressions permettent de le maintenir abaissé si nécessaire. Deux autres sangles sur les côtés permettent d’ajuster la taille, comme sur la USN Deck Jacket A-2. Une poche est cousue sur la droite afin d’y glisser éventuellement une carte, des gants ou même un paquet de cigarettes et une couche de cuir est ajoutée sur les manches pour plus de résistance. Le cuir ajouté sur la veste (sur les manches, pour la poche, pour les sangles et pour les coutures) étant d’une autre provenance que la peau retournée constituant la veste, on observe une différence de texture et parfois de ton entre ces éléments. Autre particularité de la veste, celle-ci n’a pas d’épaulettes mais possède à la place et pour la même fonction de petits carrés de cuir cousus aux épaules.

Aujourd’hui ce blouson a atteint le statut de pièce culte, et les deux sangles retombant du col, sont une particularité assez forte de la veste qui a inspiré beaucoup de créateurs, on les retrouve partout. Il semble que cela ait notamment inspiré Christopher Bailey pour la collection Burberry de cet hiver : ici et , une belle interprétation à mon goût. Cependant, d’autres blousons en peau retournée furent produits pour l’armée de l’air américaine. Moins célèbres que le B-3 ils présentent tout de même tous des détails originaux intéressants.


Type B-6 by Eastman Leather


Tout d’abord, la B-6 est un peu la petite soeur de la B-3. Entrée en fonction à la fin des années 30 et moins chaude que la B-3, elle servit de compromis entre celle-ci et la fameuse A-2. La fourrure y est d’ailleurs coupée plus courte. Ayant été conçue quelques années après la B-3, des améliorations ont été apportées : Des poches plus pratiques sont présentes, les sangles à la taille ont été remplacées par des zips sur les cotés, les manches se resserent grâce à un bouton pression, et des épaulettes ainsi que des soufflets apparaîssent. Le col, quant à lui, est plus fin que celui de la B3, et une seule sangle permet de le refermer. On peut dailleurs retrouver des B-3 vintages sur lesquels ont été installés un col de B-6, permettant aux aviateurs une meilleure visibilité lorsque remonté.


Type D-1 by Eastman Leather


Tout comme la Irvin, une version de la B-3 existe pour le personnel au sol, plus particulièrement les mécaniciens qui eux-aussi ont affaire à des températures parfois difficiles. La D-1 est faîte de la même fourrure courte que la B-6 et, tout comme cette dernière ne possède qu’une sangle autour d’un col. Plus courte, ses poches se ferment par des zips.


ANJ-4 by Eastman Leather


Finalement, la ANJ-4 est la dernière veste de pilote de l’USAAF conçue en peau retournée. Celle-ci fut distribuée à partir de 1943 pour remplacer la B-3. Elle ne le sera cependant que pendant moins d’un an pour être remplacée par une veste doublée. Résultat de l’expérience sur le front des pilotes américains, on remarque que sa forme se rapproche des flight jackets en cuir plus classiques. L’ensemble des manches, ainsi que le bas de la veste sont recouvert de renforts en cuirs pour des raisons de solidité. Des tricotines font aussi leur apparition au poignet, empêchant le vent de s’engoufrer dans les manches. Des sangles sur le côté permettent toujours d’ajuster la taille de la veste.

Aujourd’hui, de nombreux fabriquants proposent des répliques plus ou moins fidèles de ces vestes. Près de chez nous, il y a notamment Eastman Leather (distribué chez American Classics à Londres) et Aero Leathers (distribué chez Rocker Speed Shop à Paris) qui proposent de belles pièces.

Voici enfin quelques photos de la seconde guerre mondiale où figurent certaines de ces vestes.


B-6

 

B-3, A-2 et B-6


B-3 et B-6


B-3

Damart – Froid Moi? Jamais!



 

Usine Damart à Bingley, Royaume Uni

Il n’a pas fait aussi froid en Europe depuis un bon bout de temps. Avec des température allant jusqu’à -15°C à Orléans et -19,5°C dans le centre de l’Angleterre, un des soucis principaux le matin face à sa penderie est surement de s’habiller chaudement sans pour autant avoir l’air d’un bibendum Michelin.

Que ce soit la ligne Heat Tech de Uniqlo ou l’équivalent chez Gap, le sous-vêtement technique semble être une bonne approche pour garder la chaleur et éviter de rajouter quelques couches de vêtements par dessus sa tenue.

Uniqlo en particulier a frappé très fort en communicant beaucoup sur sa gamme, nous faisant presque oublier qu’une marque Française est déjà sur le créneau depuis plus d’un demi-siècle: Damart.

Cela peut sembler étrange que nous parlions de cette marque sur Redingote. Pourtant, certains de nos lecteurs nous on déjà fait la remarque: nous parlons beaucoup de marques étrangères alors que certaines entreprises font aussi de très bon produits en France, et on ne peut qu’approuver.

On ne dira pas le contraire, l’image de la marque aura plus tendance à vous faire rentrer dans ses magasins accompagné de votre grand-mère plutôt que de votre petite amie. Cela dit, si vous parlez avec vos grands-parents de Damart, une bonne partie d’entre eux en ont sûrement déjà porté ou du moins en ont entendu parler depuis un bon bout de temps.


Moi le premier, je me suis franchement posé la question: est-ce que je serais prêt à acheter du Damart sans avoir peur de laisser dépasser l’étiquette? et après réflexion, je pense bien que oui.

La cible première de la marque sont les séniors ce qui explique peut-être que la communication n’attire pas plus que ça les jeunes actifs. Après, nous aimons porter des vestes en tweed et des pantalons en velours, donc pourquoi pas du Damart?

L’origine de Damart remonte à 1858 avec la création d’une usine de tissage de Laine par la famille Despature à Roubaix. S’ensuit la commercialisation de la fibre Thermolactyl en 1950 qui donne naissance à la marque de VPC Damart trois ans plus tard. L’innovation de la fibre Thermolactyl vient de la création de poches dans la fibre qui emprisonne l’air (le meilleur isolant au monde), tout en laissant respirer la peau. Les propriétés calorifiques de la fibre sont mises en avant par l’agence Havas qui lance le slogan qui assurera le succès de la marque pendant de longues années: « Froid moi? Jamais! ».


Damart pub 1984 2

Depuis sa création la marque a étendu son marché aux USA et à plusieurs pays Européens. Elle a également continué à innover au niveau textile en développant de nouvelles fibres rafraîchissantes (Ocealys), climatisantes (Climatyl) mais aussi amincissantes et hydratantes. Ces derniéres concernent certainement moins les hommes, mais restent innovantes. La fibre à l’origine de leur succès à également fait l’objet d’innovations avec l’ajout de modal (fibre aux propriétés absorbantes à base de cellulose), microfibres ou encore cristaux absorbant les rayons infrarouges pour garder la chaleur du corps. Si certaines de ces innovations peuvent sembler plus commerciales qu’innovantes, la publications d’articles de recherche dans des journaux académiques tel que l’ « International Journal of Clothing Science and Technology » par des chercheurs de la marque, prouve que ce n’est pas pris à la légère.


Suite à la vague de délocalisation qu’ont connu les entreprises textiles Françaises, Damart tient bon jusqu’en 1997 puis délocalise 70% de sa production en Tunisie, gardant la production de ses produits Thermolactyl à Roubaix.
En 2007 la marque décide finalement de délocaliser le reste de sa production en Tunisie mais garde son bureau de recherche et de développement dans ses locaux.
Les différentes organisations s’occupant de Damart à l’étranger étaient, quant à elles, chargées de trouver leurs propres fournisseurs, ce qui explique la présence d’usines Damart aux USA et au Royaume-Uni. Le siège de la marque a désormais décidé de rationaliser sa production et de ne garder que ses meilleurs fabricants à l’étranger.

Après une période difficile, la marque est désormais sur une très bonne pente et progresse à l’international et sur le Net. Cette progression est marquée par le lancement d’une nouvelle offre avec Damart Sport qui propose des vêtements spécifiques aux sports allant de la natation au ski.

Avec des prix comparables à ses concurrents internationaux, Damart représente surement une bonne alternative dans l’offre des sous-vêtements techniques malgré son positionnement quelque peu « vieillot ». Après tout, si l’image vous dérange mais que vous aimez le produit, qui saura que vous en portez sous vos vêtements?


D’autres publicité Damart sont disponible sur le site de l’INA