Les femmes en jean



Parfois un jean de fille ça peut donner ça.

Je m’intéresse de prés au jean depuis quelques temps maintenant. Je suis loin de faire partie de la communauté des denimheads, ces types qui passent leur vie sur des forums à débattre de la provenance d’un coton, mais j’éprouve toujours un sentiment particulier quand je tombe sur une pièce qui a bien vieilli ou lorsque j’enfile un de mes jeans favoris. Un mélange de fétichisme et d’admiration face à la beauté, l’histoire et le mystère qui s’en dégagent. A cet instant précis, vous vous dîtes que je suis bon pour un aller simple à l’hôpital psy chez Marchant mais je n’argumenterai pas pour défendre mon cas, des gens bien plus qualifiés que moi et d’excellents documentaires ont déjà plaidé ma cause avec talent.

Une cause qui concerne d’ailleurs de plus en plus d’hommes aujourd’hui car même si je déteste profondément la marque APC, je dois reconnaître que leur collection de jeans particulièrement réussie est en partie responsable de l’intérêt grandissant que porte la gente masculine depuis quelque temps auprès du denim. Il est de moins en moins rare de croiser aujourd’hui des types qui portent de superbes reproductions de 501 de l’époque signées Levi’s Vintage Clothing, qui ont entendu parler de la marque jap Momotaro ou qui rêvent de se payer un jean sorti tout droit de la boutique Self Edge.

Si j’aime parler chiffons avec des filles autant qu’avec des garçons, je n’ai jamais compris pourquoi celles-ci négligeaient autant cette pièce culte et incontournable. Pourquoi continuent-elles pour la plupart à porter ces épais collants bleus délavés à la pierre ponce que des marques peu scrupuleuses nommées Z&V ou Acne (pour ne citer qu’elles pour l’instant) leur font payer une fortune ?

Moi – Mais c’est pas un jean ça ! (Déballage d’arguments techniques).

Elles – Ah bon ? Et qu’est-ce que tu proposes alors toi ?

Moi – …

Ou aussi ça.

Effectivement, la discussion a vite tourné court ce jour-là. Car si j’ai la critique facile contre la shoppeuse, je ne peux pas tellement lui en vouloir d’avoir tourné le dos au jean vu l’offre si faible qui se présente à elle dans ce secteur. Je quitte la terrasse de ce bar le teint un peu rougi en me promettant de trouver une solution.

Historiquement, le jean est un truc de mecs. Il suffit d’aller fouiller dans les archives de Levi’s pour s’apercevoir qu’ils n’ont jamais sorti un modèle féminin avant la fin des années 30, loi de l’offre et la demande oblige, les femmes n’avaient pas le droit d’en porter auparavant. C’est seulement en 1937 que Levi’s sort son premier modèle féminin, le 701 « Lady Levi’s ». Il est conçu pour devenir le 501 de la femme mais il ne remporte pas un grand succès à une époque où il était mieux vu de continuer de porter sa jupe qui tombait juste sous le genou.

Poupoupidou.

Quinze ans plus tard, une jolie blonde nommée Marylin Monroe et qui portera plus tard une veste Lee Storm Rider dans The Misfits, s’offre un 701 et décide de le customiser. Levi’s profite à l’époque du succès de l’actrice en sortant le modèle version « Marilyn ». Dans le mille, les filles en raffolent. Comme quoi, le phénomène de mode n’est pas un truc qui date de l’apparition des pages fashion des magazines mais bel et bien un comportement profondément ancré dans la conscience féminine. Car lorsqu’il est question de style, la plupart des femmes ont parfois du mal à prendre des initiatives sans l’aval des prêtresses de la mode et la prise de risques reste souvent très calculée. Pour Beatriz, responsable des ventes de Levi’s Vintage Clothing en Angleterre très calée sur la question, l’achat d’un jean en est une énorme :

« La pire chose aujourd’hui pour une fille, c’est d’essayer un jean. Elles détestent ça et essayent très peu car elles partent du principe que cela n’ira pas… Pourquoi le placard de toutes les filles est infesté de paires de chaussures ? Pour la simple et bonne raison que c’est toujours la même taille et que ça les rassure ». Plutôt facile de trouver chaussure à son pied finalement.

Tadam ! 606 heavy rain !

Après une large inspection du marché, un modèle retient particulièrement mon attention. Il existe effectivement un modèle d’une qualité irréprochable qui correspondrait aux attentes des femmes aujourd’hui et a différentes morphologies : Le 606 Heavy Rain, un modèle « high waisted » et « slim » produit par Levi’s Orange Tab dans les années 60 et ramené récemment à la vie par LVC. Il peut se porter old school pour les puristes ou un peu plus décontracté pour les autres, tout dépend aussi de la morphologie de sa propriétaire. En tout cas, il s’adapte.

J’aurais pris un plaisir tout particulier à me documenter sur l’histoire de ce jean pour me la raconter et vous la raconter mais il semblerait que les fashionistas se moquent de ce paramètre autant que des types qui leur payent des verres au bar. Un fait confirmé par Dylan, l’homologue français de Beatriz :

« Contrairement aux mecs, les femmes s’en tapent de l’histoire d’un jean, elles veulent juste que ça fit ! T’as déjà essayé de parler à ta copine de ton 501 de 1933 qui a un cinch back etc…? Elle va s’endormir… mais c’est aussi pour ça qu’on les aime ».

Effectivement, à part la clientèle de petites anglaises rockabilly, « peu de filles nous demandent de parler de l’histoire d’un jean » rajoute Beatriz.

Levi’s 606 heavy rain, côté fesse. Graou.

Je sors de mon rendez-vous avec une chose claire en tête : Une fille veut simplement que son jean la mette à son avantage, tout en restant confortable. C’est la raison pour laquelle, les marques qui fonctionnent auprès de cette exigeante clientèle n’hésitent pas à fourrer le maximum d’élasthanne dans leurs produits, cette fameuse matière qui donne du « stretch » au denim pour le rendre plus facile à porter, mais qui lorsqu’on en abuse, transforme le jean en un pathétique legging bleu. La méthode de tissage joue elle aussi un rôle capital : Quand les vieilles machines utilisées par LVC sortent un seul jean, celle chez Sandro en produisent trois ou quatre avec la même quantité de matière, la tenue de ce dernier n’a par conséquent rien à voir. Il existe un moyen simple de s’en apercevoir: Prenez un 606 d’une main et un jean banal de l’autre, la différence de poids est flagrante et pour un prix qui varie parfois du simple au double. Il faudra tout de même dépenser 180euros pour s’offrir un LVC 606, mais si le choix est une épreuve douloureuse pour l’accro au shopping, sortir son portefeuille l’est beaucoup moins quand elle a un coup de foudre, il suffit d’aller faire un tour chez Citizens of Humanity pour s’en rendre compte…

Levi’s 606 Heavy Rain, côté silhouette.

Alors tout d’un coup, j’ai envie d’y croire. Ne plus jamais voir ces torchons de basses castes collés aux cuisses des filles mais enfin du sergé de coton bien tissés, imbibé d’un bleu profond qui se délavera grâce à elles et au temps.

Décideront-elles ensuite comme moi de le protéger en le lavant seulement deux fois par an à la main en se plongeant tout habillées dans leur baignoire ? Regarderont-elles de manière obsessionnelle tous les patchs fixés au dessus des poches arrières ? Parleront-elles des différences de grammage maintenant qu’elles ont un 11oz sur les pattes ? Passeront-elles la porte d’Italie pour allez chez Repair Jeans se faire faire un ourlet au point chainette ? Commanderont-elles désormais sur Sivletto et moins chez Isabel Marrant ?


Rien n’est moins sûr, mais ces derniers détails sont loin d’être importants, juste des lubies pour les internés qui se promènent dans un grand parc chez Marchant en écoutant leur gourou inlassablement.

Son nom ? Lynn Downey, l’historienne de Levi’s Strauss. Une femme ?! Allez, je l’écoute et me tais à tout jamais.


Laurent écrit chez nous et s’occupe également de « Where is the Cool ?« 



Idées pour l'automne – Chemise sur mesure vintage


Illustration par Juliane Camirand

Les connaisseurs le savent, les meilleures chemises sont souvent celles qui sont faites sur mesure. Au delà de mettre parfaitement en valeur leurs propriétaires, celles-ci accumulent souvent des finitions et détails signes de la plus grande qualité. Mais au moment de se faire tailler une chemise à ses mensurations, personne n’imagine ce qu’il adviendra de celle-ci après ses années de service. Comme beaucoup de vêtements usagés, il y a de grandes chances pour qu’elle se retrouve sur le marché de la seconde main.

Acheter une chemise sur mesure d’occasion ? Et pourquoi pas ? Après tout, une chemise en prêt à porter ne serait-elle pas aussi une chemises taillée aux mesures d’un autre, cet homme moyen, enfant des statistiques corporelles européennes ? Cela permet surtout, à moindre coût, d’accéder à ce qui se fait de mieux sur le marché de la chemise, et de profiter de ces finitions que l’on ne trouve que rarement ailleurs : un tissu à la main exceptionnelle, un col sans thermocollage, des raccords parfaits, des boutons à la nacre immaculée, des détails cousus avec attention à la main…

Sauf fluctuation importante du poids du précédent propriétaire – ou décès accidentel – il n’est pas commun qu’une chemise sur mesure arrive dans un état proche du neuf chez votre fripier préféré. Tant mieux, usée, rapiécée jusqu’à la trame, elle aura cette allure unique qui vous permettra d’apparaître autant à l’aise à la Biennale des Antiquaires qu’à un after du Pitchfork Festival. L’effet est d’autant plus saisissant si vous êtes plus jeune que la chemise.

Si votre patrimoine social le permet, récupérer celles de parents ou grand-parents est une option non négligeable, avec pour avantage certain d’avoir au moins une lettre des initiales qui fonctionne. Au delà du côté ostentatoire, les initiales sur une chemise sont aussi un moyen de laisser une marque personnelle sur un vêtement, un peu comme une pin-up sur une veste de pilote ou du jus de tomate sur votre jean brut A.P.C.. Il est alors possible de se prendre pour un collectionneur de militaria en tentant d’imaginer quel héros se cache derrière ces deux ou trois lettres, d’autant plus qu’à l’instar de Charvet ou de Turnbull&Asser, de nombreux chemisiers n’hésitent pas à dater leurs créations. Le graal est donc de tomber sur la garde robe complète d’un diplomate amateur de chemises. À vous alors de suivre ses pérégrinations au fil des étiquettes et de ses choix de détails.

Boris Vian – Trouble dans les Andains

Boris Vian

Chapitre I – Adelphin dans ses grolles

« Le Comte Adelphin de Beaumashin passait une chemise blanche devant son Mirophar-Brot qui resplandissait de feux convergents. Il y avait ce soir-là grand raout chez la Baronne de Pyssenlied et Adelphin, désireux de paraître à son avantage, avait fait préparer par Dunoeud, le valet modèle, son frac numéro un, qu’il n’endossait que dans des circonstances exceptionnelles. L’habit gisait, bleu nuit, sur le pied du large divan recouvert d’une peau d’ours de Barbarie achetée par Adelphin lors d’un voyage de découverte en République d’Andorre. Les revers de soie mate luisaient d’un doux éclat et la ganse du pantalon au pli impeccable tranchait dans toute sa longueur le fourreau guibollaire prêt à être passé. Dunoeud n’avait point oublié le léger papillon d’une virginité entière dont la pose prochaine allait parachever la perfection d’une toilette savamment comprise dans sa recherche qui n’excluait pas cette presque simplicité tolérable seulement chez les individus solidement constitués et les mal bâtis au portefeuille abondant.

C’est ainsi qu’Adelphin mettait des souliers jaunes. »

 

Chapitre II – Le jaune est une couleur

« Platon, dans un pamphlet resté fameux paru vers 1792, formule en quelques phrases bien pensées sa conception de l’univers. Il se résume pour lui à l’écran d’une espèce de cinéma sur lequel se projettent des ombres animées que d’aucuns prennent pour réalité quand la réalité se trouve en réalité derrière eux. Partant d’une idée analogue, Adelphin s’était dit : pourquoi pas des souliers jaunes si je ne me montre qu’à contre jours ? Il avait donc décidé de ne se montrer qu’à contre-jour, tâche relativement aisée si l’on réfléchit que, sous nos latitudes, elle est facilitée la moitié du temps par l’absence de jour, que l’on appelle communément la nuit, phénomène au cours duquel le jour et le contre-jour se rejoignent avec régularité. D’ailleurs les souliers, quoique jaunes, étaient parfaitement adéquats à l’ensemble de la tenue du Comte, qui posait sur sa chevelure rousse une casquette grises à pois mauves et s’enveloppait d’une ample cape de velours cramoisi (à l’intérieur) soutachée d’herminette et de besaiguë, et doublée extérieurement des milliers de draps noirs formant la matière constitutive des milliers de capes noires, qui, le soir, voltigent à quelques pouces des omoplates de milliers d’hommes du monde. Sous sa cape de drap noir (et, à l’intérieur, de velours cramoisi) Adelphin portait beau. Ainsi, saisissant une canne à pommeau de bruyère culottée électriquement il se baissa d’un coup sec et ramena du fin fond d’un recoin sub-pajotique le bouton de col qui lui avait échappé comme il se déshabillait deux jours auparavant. »


Husbands – Paris



Un écrin sans fioritures qui s’insère parfaitement dans le quartier.

 

« Quelle promesse implicite fais-je à mon client lorsque je lui propose un vêtement ? ». Pour Nicolas Gabard et Synneve Goode, c’est à ça que se résume le travail d’une marque: répondre à cette question et se plier à ce serment une fois trouvé et formulé.

De leur côté, avec Husbands, l’engagement est de taille: permettre à l’homme de construire sa garde robe parfaite en explorant le patrimoine vestimentaire masculin. Selon eux même si la mode est une réalité dans les habitudes de consommation, l’homme se fiera plus à ses classiques qu’aux derniers modèles extravagants proposés par un designer lambda. Même si on passe notre temps à essayer de les revoir, la durée de certaines pièces dans l’histoire du vestiaire masculin suffit à en dégager des bases solides qui n’ont besoin de ne souffrir d’aucune modifications significatives.

Lors de ma rencontre avec Synneve et Nicolas il m’a évidement fallu lever la première interrogation, la seule question qui me taraudait l’esprit devant cette image de marque si cohérente: pourquoi Husbands ? et du tac au tac de me voir répondre « pour le film de Cassavetes ». Déjà suffisante, la réponse allait pourtant plus loin: « le husband c’est aussi le client, quelqu’un qui existe, qui vit avec le costume ou le vêtement sur le dos, qui est fatigué et qui peut avoir des « bosses » sur le visage » en somme, pas un mannequin au sourire bright d’une pub Dolce Gabbana à qui personne n’a envie de ressembler.

Commencer par une ligne de costumes la construction d’une garde robe sans failles paraissait alors tout naturel: essentiel à tout homme qui se respecte, il donnera de l’allure à son porteur dans n’importe quelle circonstance, qu’il s’agisse d’aller siroter des bières à une terrasse d’automne ou de se rendre à un cocktail guindé dans un quartier chic à la nuit tombée. Le rêve secret de Synneve et Nicolas étant bien sûr qu’il redevienne une habitude vestimentaire qui sortirait de la simple distinction boulot/loisir, parce que l’indétrônable combo t-shirt/jean/basket ne nous donnera jamais autant de classe qu’un pantalon taille haute en flanelle accompagné de sa veste assortie.

Pour apercevoir l’enseigne, il faut vraiment chercher !

 

Si la silhouette recherchée était importante à définir lors de la création d’Husbands, Nicolas et Synneve ne souhaitaient pas s’arrêter là. Amoureux des belles matières, des choses bien faites et respectueux des savoirs faires incroyables associés à la « culture tailleurs », la notion de beaux vêtements n’était donc pas pour eux qu’une question d’esthétique. Or, chez Husbands il fallait faire du beau, dans tous les sens du terme. Nous sommes là encore en présence d’une de ces jeunes ligne qui s’inscrit dans le mouvement du « consommer moins pour consommer mieux », qui loin du simple slogan politico/marketo facile dessine finalement un art de vivre à part entière. Ils sont donc allé chercher des matières incroyables chez les anglais de la maison centenaire Fox Brothers, chez Hields, chez quelques italiens doués pour la flanelle et se sont démenés pour trouver de petits ateliers de façonniers italiens aux mains magiciennes capables de répondre à leurs exigences en terme de qualité et finitions. Les amateurs de costumes iront forcément fouiner du côté de chez Synneve et Nicolas puisqu’ entoilés traditionnellement, leurs modèles ne sont pas victimes de la maladie industrielle du thermocollage, technique de construction du costume très répandue car plus rapide. Ils garantissent de cette façon la durée de leurs pièces dans le temps…

À contre courant de la dynamique notoire de l’industrie de la mode qui créé sans cesse de nouveaux besoins, Husbands revient aux sources de ce qui faisait l’élégance de nos grands parents: pantalons taille haute sans ceinture, matières incroyables qui s’entretiennent bien et qui vivent avec le porteur, finitions et constructions infaillibles qu’un tailleur ou retoucheur pourra vous reprendre sans problème en cas d’accroc malheureux… toutes ces choses que la « fast-fashion » nous a fait oublier durant des folles années de sur-consommation.

La petite boutique sert également de bureau, qui de mieux placé que les esprits derrière les produits pour conseiller le client ?

 

Ça y est, vous avez l’impression d’avoir déjà lu ça des centaines de fois: « basiques intemporels, bien faits, conçus pour durer, dans des matériaux nobles ». Pourtant c’est très rarement que j’ai un coup de coeur pareil à propos d’une jeune marque. J’ai immédiatement été séduit par la démarche et l’esprit du projet, tout autant que par le soin apporté au produit: coupes, stylisme, matières, sizing, confort, tout y est. Si vous cherchez un costume je ne saurai donc que trop vous conseiller de jeter un oeil au 8 rue Manuel dans le 9ème arrondissement de Paris, vous ne serez vraiment pas déçu, tant par les pièces que vous y trouverez que par le contact authentique et agréable de Synneve et Nicolas. Loin des mauvais commerçants qui peuvent parfois faire marchands de tapis en essayant de vous refourguer une veste trop grande pour arrondir leur journée, ils vous parleront avec passion de leur projet, avec attention de votre allure et s’autoriseront même sûrement à tailler le bout de gras à propos de votre roman préféré. Une fois dans la boutique gardez tout de même un oeil sur le cadran de votre montre, il se pourrait bien que le temps y file plus vite que prévu.


Ils sont tous là, prêt à l’essayage.

Un prince de Galle sans chemise blanche ? ne comptez pas sur Husbands.

Une jolie flanelle pour terminer, dépêchez vous d’aller toucher ces étoffes !

Husbands est installé 8 rue Manuel, dans le 9ème arrondissement de Paris.


Untold stories par Ray Ban

La dégaine des politiques, c’était quand même autre chose…


On l’a vu ces dernières saisons avec l’héritage dans tous les sens, les vieilles maisons auront toujours l’avantage de pouvoir utiliser leur patrimoine culturel pour communiquer ou rééditer des pièces et imaginer de nouveaux produits. Ray-Ban fête son 75eme anniversaire cette année et ressort donc de ses vieux casiers quelques photos d’archives inédites au détour d’un livre: « Legends: Untold stories ». Vous y retrouverez Marilyn Monroe, James Dean, Bob Dylan, Sean Penn, Madonna ou encore John F. Kennedy portant les montures fameuses de la marque légendaire. Le monde de la lunette étant très concurrentiel (on assiste à la création de plusieurs petites marques qui développe des produits très corrects tous les ans), on comprend tout de suite l’intérêt de la démarche: on met le produit en scène pour créer un peu le mythe et faire dire à son client « j’ai les mêmes lunettes que James Dean et Kennedy ». Ne dites pas le contraire, on aime tous jouer à l’anecdote avec ce genre de trucs. Évidement il est prévu une sortie en fanfare avec des exemplaires limités, numérotés et tout le tintouin avec une distribution triée sur le volet. Que voulez vous, on ne sait plus faire les choses simplement. Merci Wad et à Ray-Ban pour les photos !

Conseils de Cirage


De bons produits mais une DA qui pèche tout de même un tantinet !

Cherchant l’éditorial utile pour la rentrée Monsieur Chaussure a décidé de nous offrir quelques conseils de cirage pour entretenir votre plus belle paire de chaussure afin qu’elle vieillisse de la meilleure façon possible. On souligne la justesse de l’initiative puisque soucieux de bien faire, le site a fait appel à Jeremy Estelrich, bottier depuis 10 ans pour rédiger ces leçons. Ainsi pas d’inquiétude: même si vous êtes soucieux que vos mocassins en daim prennent la pluie ou que vos brogues en cuir se craquellent, vous pourrez réviser à votre aise comment cirer ses chaussures en cuir, comment entretenir ses chaussures en daim, ou encore comment rénover ses chaussures en cuir. Force est par contre de constater que le site, comme sa partie conseil, n’est pas traduit en anglais, ce qui est un peu dommage pour un pure player…

Bien sûr, si vous lisez ces lignes ici, nous savons tous que ce ne sont pas les modèles choisis par le site marchand qui trônent fièrement sur votre rack à chaussure, à côté de votre garde robe. Bon soit, mais laissons le mauvais esprit de côté, si vous suivez ces conseils à la lettre avec les produits adequat (que vous retrouvez d’ailleurs sur Monsieur Chaussure si votre cordonnier le plus proche n’en a pas sous la main) vos fidèles doubles boucles de chez Crockett and Jones passeront un nombre incalculable d’hivers à vos côtés.

J.Press York Street


J.Press, normalement, c’est ça : pas moins de 10 versions différentes du classique blazer bleu-marine, on est perfectionniste ou on ne l’est pas

Fondée en 1902 sur le campus de Yale, et depuis présente à Harvard, New York et Washington, la marque J.Press est sûrement la plus belle représentante du style preppy américain. Le label a habillé les étudiants de ces prestigieuses écoles à l’époque où le jean était prohibé et où les sweats encore réservés au sport, étudiants qui n’ont jamais vraiment hésité à revenir une fois installés dans la vie professionnelle. Aujourd’hui, franchir la porte d’un de leur magasin équivaut à un voyage dans le temps. Rien ne semble y avoir changé depuis des années, si bien que même les vendeurs paraissent avoir largement passé l’âge de la retraite. Se cache au sein des boiseries patinées et de l’apparent bazar une véritable mine d’or pour tout amateur à la recherche d’authenticité : les si particuliers pulls Shaggy Dog y côtoient des chemises button-down qui n’ont rien à envier à celles du concurrent Brooks Brothers, tandis que des écharpes et bracelets de montre aux couleurs des écoles Ivy League ainsi que l’obsession pour les motifs de crustacés rappellent que l’histoire de la marque est bien ancrée en Nouvelle-Angleterre.

Rivale éternelle de Brooks Brothers, la marque distribue de très belles chemises button-down

L’intérêt névrosé des Japonais pour le style américain ne datant pas d’hier, la marque connu un fort succès au pays du soleil levant où celle-ci fut licenciée dès 1974, devenant ainsi la première marque américaine avec ce type de contrat. A l’instar de ce qui est arrivé à Carven il y a peu, J.Press fut racheté par son licencié en 1986. La marque est aujourd’hui 6 fois plus distribuée au Japon qu’elle ne l’est aux États-Unis et son coeur de métier n’a pas changé : faire du  vêtement classique, en portant une attention toute particulière à rester éloigné des tendances, à toujours utiliser des matières naturelles et à conserver l’essentiel de sa fabrication dans le pays de l’oncle Sam.

Le fameux pull Shaggy Dog, en laine des Shetlands, qu’on ne trouve que chez J.Press

Depuis le milieu des années 2000, et le retour sur le devant de la scène mode internationale de tout ce qui ressemblait de près ou de loin à de l’intemporel, la marque multiplie les appels du pied vers une cible plus jeune, sûrement afin d’éviter de disparaître avec sa clientèle historique. Mark Mc Nairy fut ainsi embauché à la direction de la création en 2005. Il introduisit des nouveautés, comme par exemple une cravate ironique reprenant l’emblème de l’association secrète de Yale Skull and Bones (c’est de l’ironie pour initiés), mais sans toutefois révolutionner la ligne de l’enseigne. Suivit en 2010 une collaboration oubliable avec Urban Outfitters, dont nous fumes bien évidemment privés en France. A l’instar de Brooks Brothers et de sa ligne Black Fleece avec Thom Browne, c’est maintenant toute une collection dessinée par les frères d’Ovadia and Sons qui insuffle de la nouveauté chez J.Press. Baptisée York Street, d’après l’adresse du premier magasin de la marque, celle-ci propose des coupes modernisées, ainsi que des pièces plus casual et plus sportswear, synthèse de l’interpretation contemporaine du style preppy. Ovadia and Sons, en seulement deux ans, a su se faire une place de choix au sein des labels américains de mode masculine, modernisant des classiques issus de leur histoire. Le choix est donc très cohérent et cela fonctionne plutôt bien. De quoi faire effectivement entrer des étudiants d’aujourd’hui dans une boutique J.Press.

Ci-dessous un aperçu de la collection York Street printemps-été 2013, pour une vue complète, c’est ici que cela se passe.

Boardwalk Empire – Saison 3

Costars, cigares et whisky… où est ce que je signe ?

Hop messieurs, c’est parti pour une troisième saison de Boardwalk Empire ! si vous êtes friands de série télévisées, de prohibition et de beaux vêtements vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Gheorghe Zamfir – "Master of the Pan Flute"

Gheorghe Zamfir

Annoncer à ses parents que l’on aimerait devenir musicien professionnel ou que l’on envisage de faire carrière dans un domaine artistique n’est pas une tâche évidente… Alors je vous laisse imaginer annoncer à vos parents que vous aimeriez devenir joueur de flûte de pan ! Et pourtant, si l’idée peut paraître totalement délirante aux yeux de jeunes parents, leur enfant pourrait néanmoins réussir une carrière musicale extraordinaire en pratiquant cet instrument, à l’instar du non moins extraordinaire Gheorghe Zamfir. En effet, peu de musiciens peuvent se targuer d’avoir participé à plus de 200 albums, vendu plus de 40 millions d’enregistrements parmi lesquels figurent 90 disques d’or et de platine – sans compter le nombre de tournées internationales sur les 5 continents ! Ce succès est largement dû aux musiques de films qu’il a enregistré après avoir été choisi par des grands noms : Ennio Morricone et Sergio Leone pour « Once Upon a Time in America », Vladimir Cosma et Yves Robert pour « Le grand blond avec une chaussure noire », ou encore Quentin Tarantino pour interpréter « The lonely Shepherd » de James Last. Ce sont toutes ces fameuses mélodies qui l’ont fait connaître dans le monde entier.

Vladimir Cosma – Sirba (Le grand blond avec une chaussure noire)

James Last – The lonely Shepherd (Kill Bill Vol. 1)