Levi's XX, nouveau visage premium

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Quand on en vient à  se pencher sur la légitimité historique des marques de prêt à porter, il y a des noms qui sont plus dur à omettre que d’autres. Avec toute cette tendance héritage, il était évident que les anciennes marques auraient plus de facilité à sortir leur épingle du jeu, et dans le paysage du denim on voit tout de suite que Levi’s sait parfaitement tirer profit de son passé, même pour se réinventer.

Si la ligne Levi’s Vintage Clothing existe depuis déjà des années, la dernière née, Made & Crafted , vient en effet de la rejoindre au sein de la division Levi’s XX. Nouvelle entité donc, pour se distinguer de Levi’s, en gardant le patronyme bien sûr, pour la tradition. Face à toutes ces jeunes marques qui se disputent les faveurs des amoureux du denim, Levi’s avait besoin d’un nouveau visage. Utilisant ses archives et son histoire (Levi’s USA ayant sa propre archiviste, Lynn Downey, interrogée par Michael Williams ici et ) pour rééditer avec Levi’s Vintage Clothing des pièces comme elles étaient faites à l’époque: même toile, mêmes fiting, mêmes détails… la marque profite de cette ligne haut de gamme pour retrouver ses racines, retracer son parcours sur la scène du vêtement.

Levi’s Vintage Clothing commence sa collection avec le modèle de 1873, la date du lancement du premier pantalon riveté (dont Levi’s déposera le brevet, ce qui lui assure l’exclusivité pendant un certain nombre d’années) et continue en suivant la frise chronologique. On pourra donc retrouver des modèles historiques, avec les coupes, les matériaux et surtout les détails, mis en place selon les particularités de l’époque. Il sortira ensuite deux coupes de 501 par décennie depuis 1890 . Il est d’ailleurs assez intéressant de suivre l’évolution et de passer du jean fonctionnel, de travailleur ou de soldat, à l’élément de style, vêtement de contre culture, dès la fin des années 50 comme les portaient les icônes du cinéma ou de la scène musicale de l’époque.

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Levi’s Made and Crafted, c’est pour la réinvention. Il s’agit en fait de puiser dans le passé, non pas pour reproduire, mais pour s’inspirer. Le passé de la marque y est réinterprété de manière moderne pour séduire le public actuel, un peu moins extrémiste que celui de Levi’s Vintage Clothing, la visée est donc un peu plus large chez Levi’s Made and Crafted. La ligne remplace enfait les nombreuses gammes premium de la marque pour donner de la cohérence a une offre qui avait tendance à désorienter le client, qui avait du mal à s’y retrouver devant un tel choix.

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Soyez sûrs que le travail sera bien fait, Levi’s XX a fait appel à des grands monsieurs du prêt à porter  pour mener le mouvement. On retrouve donc par exemple à sa tête Maurizio Donadi, ancien de chez RRL et Giorgio Armani quand le reste de l’équipe a déjà également fait ses preuves. Levi’s XX est en tout cas prêt à nous servir une belle collection automne Hiver 2010 avec Levi’s Vintage Clothing, et la réunion de tels talents ne nous fait qu’ en attendre de très bonnes choses pour les futures saisons.

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En tout cas, la distribution semble suivre la logique qualitative: Très Bien Shop, Oï Polloï, 14oz à l’international, Abaka, Allan Joseph, Next Door, No void pour la province, Starcow, L’Éclaireur , Journal Standard luxe et Yaya à Paris… également la seule référence denim d’Inventory. Quelques unes des meilleures boutiques semblent très touchées par la démarche, vous ne devriez  donc pas rester indifférents…

Seul choses à modifier selon moi :
–          la partie liée à Maurizio DONADI : juste citer les marques RRL, Giorgio Armani…(attention à l’orthographe de son prénom et Nom)
–          la partie liée à Arturo : même choses citer juste les marques Ray ban (groupe Luxottica)
–          partie produit : Dire simplement qu’il existe une multitude de coupe depuis le lancement du pantalon riveté 1873, le modèle phare étant  bien entendu  le 501® dont il existe en moyenne une à 2 coupe différente par décennie depuis 1890 (date du lancement du premier 501)
–          pour la distribution A l’international : oi poloi, très bien shop et 14 oz
–          pour la distribution province : Allan Joseph, Next Door, No void, Abaka,
–          pour la distribution Paris : Star Cow, Journal standard luxe, Yaya, l’éclaireur (boutiques avec l’offre la plus large)


Filson – "Might As Well Have The Best"

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Pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, Filson est une marque d’outerwear américaine. Outre le fait que cette marque soit une vraie référence pour tout pêcheur, chasseur ou baroudeur du dimanche mais aussi averti, elle a la particularité de remplir deux caractéristiques qu’on aime beaucoup ici : qualité et prix raisonnables.

Récemment, on a vu arriver cette marque dans certaines boutiques pointues de la capitale telles que Royal Cheese, French Trotters ou même The Three Threads à Londres, alors qu’elle était auparavant presque uniquement distribuée dans les boutiques de chasse et pêche.

Avec plus de 100 ans d’activité à son actif, Filson a été créée en 1897 par C.C Filson, durant la ruée vers l’or du Klondike. Lors de sa fondation la marque s’appelait « Filson’s Pionneer Alaska Clothing and Blanket Manufacturers ». L’idée initiale était de s’imposer en tant que référence auprès de tous les bienheureux qui filaient vers le nord en quête de richesse comme une marque symbolisant solidité et confort.

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Des stampeders dans le Klondike en 1898

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Denim Debate

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Initié il y a maintenant quelques années avec Superfuture et leur thread Superdenim, le développement de la communauté des fans du denim sur le web s’est vraiment intensifié depuis quelques mois. Aficionados du vintage, fans du détail, ou obsédés de custom ce sont tous de vrais amoureux de la toile de denim et ils ont élevé le jean en véritable pièce maîtresse de leur garde robe. La boutique Self Edge de San Francisco s’est d’ailleurs consacrée très tôt à satisfaire les exigences des maniaques du selvedge, en leur apportant un panel de choix dans les épaisseurs de toiles, les couleurs de coutures et types de boutons parmi tant d’autres détails. Tenue de Nîmes à Amsterdam étant la dernière en date à s’être spécialisée dans ce créneau là.

La réponse du marché pour cet engouement ne s’est pas faite attendre très longtemps. On a donc vu plusieurs marques spécialisées voir le jour en très peu de temps (Lecur, Bleu de Paname, Naked & Famous), et même si certaines ont une démarche intéressante peut être que le sujet a déjà été tari par des gens l’ayant mieux fait avant elles. Renouveler la matière ou sortir de cette image un peu opportuniste va sûrement être compliqué pour elles, la barre ayant déjà été placée assez haut par leurs prédécesseurs.

Le témoignage le plus flagrant de l’ampleur du phénomène reste peut être la naissance de toujours plus de blogs et sites consacrés au sujet: Denimmaniac, Denimnews, Denimology&les autres: du très bon comme du mauvais. Le plus intéressant d’entre eux restera sûrement  Denim Debate, ayant vu le jour au début de l’hiver dernier. Le site permet en effet  à quelques passionnés, de publier tous les 6 mois des photos de leurs jeans pour étudier le comportement de la coupe, de la toile et de son traitement à travers le temps: comparatifs de marques, de modèles, astuces d’usures et de lavage… animé par d’excellents acteurs du web ou même du marché, le site est un codex assez utile si l’on cherche à différencier quelques pièces ou à se retrouver parmi la multitude qui est offerte.

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Chacun a son idée, correcte ou non, de ce qu’est un bon jean. Or, dans cette masse de marques qui font des produits qui pourraient sembler identiques au néophyte, le « style game » reprend parfois le dessus, et ceux qui y jouent cherchent souvent à se différencier . Si les addicts du jean affectionnent des marques plus ou moins pointues (Real Mc CoySugar Cane, Mister Freedom45rpmrrl, Evisu…), il faut savoir qu’ elles ne sont pas nombreuses à pouvoir réellement travailler sur le thème de l’héritage même si elles font souvent de très bonnes pièces.

Levi’s et Lee ayant commencées l’épopée du jean dès le XIXème siècle, suivies de peu par Wrangler, personne ne peut vraiment lutter en arrivant un ou deux siècles après, au niveau de l’histoire comme de l’innovation, de l’amélioration. Il y a donc un décalage entre les marques qui doivent s’inventer une histoire, un héritage et celles qui en ont un car elles sont issues de la tradition américaine.

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Avec le retour de l’americana les « jeunes » marques vont d’ailleurs peut être avoir un peu de mal à faire valoir leur savoir faire face à des géants comme Levi’s, Lee et Wrangler, qui peuvent facilement ressortir de leurs archives des photos de Steve Mac Queen ou de Marlon Brando portant leurs produits, pour ne citer qu’eux bien sûr. Si Wrangler a connu un bon buzz l’année dernière grâce à son site internet très bien réalisé, que Lee puise dans son passé avec Lee Archives et que Levi’s adopte une démarche très intéressante dont on vous parlera en détail très bientôt,  il me tarde de savoir comment les autres vont réussir à se positionner sur le marché.

Montres Swatch de 1985 à 1988

 

 

Swatch

 

 

L’hiver dernier, à la recherche d’une montre fiable et bon marché, à l’aspect simple et élégant, et n’ayant aucune connaissance particulière en montres (bien que j’y travaille) c’est tout naturellement que je me suis tourné vers une Swatch.

Au début des années 80, l’industrie horlogère Suisse se remet en question. En effet, les japonais inondent le marché de montres pas chères et de bonne qualité, et leur fait perdre des parts de marché. Il faut réagir, rapidement une entreprise Suisse lance la recherche pour réaliser une montre suisse pouvant rivaliser avec la concurrence d’extrême-orient. Ils sortent finalement la Swatch en 83, diminuant au passage le nombre de composants d’une montre à quartz de 91 à 54.

Mais le succès de la Swatch ne provient pas uniquement du procédé industriel innovant : la communication ainsi que l’originalité du produit y sont aussi pour beaucoup. En effet, bien que toutes les Swatch soient construites de la même manière, cinq éléments permettent de les personnaliser : la couleur, le cadran, les aiguilles, le quantième et le bracelet. Et la marque joue là-dessus à fond, sortant des montres toutes plus colorées et innovantes les unes que les autres, rencontrant un succès incroyable dans les années 80. Chaque année une nouvelle collection de Swatch sort, suivant plus ou moins bien les tendances du moment.

Aujourd’hui, regarder les montres Swatch des 80’s vaut un véritable voyage dans l’esthétique de l’époque. J’ai gagné sur Ebay un ouvrage répertoriant toutes les Swatch sorties entre 83 et 91, et c’est un pur régal. En voici des morceaux choisis :

1985

1987

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1988

Harris Tweed – maintenant

Usine de Tissage Harris TweedMachines à tisser la laine à Harris Tweed Hebrides

Après avoir abordé les origines de « Harris Tweed » et du Tweed en général, on peut également s’interroger sur la façon dont une tradition aussi ancienne a pu évoluer jusqu’à nos jours.

Le fait est que les techniques de production ont changées mais le tissu est toujours produit suivant les règles imposées par la tradition. Chaque mètre de tissu produit est certifié et tamponné par le logo de l’Orb, assurant le consommateur avisé qu’il achète le véritable Harris Tweed.

Les vestes faites de ce tweed symbolisent l’élégance du English Country Gentleman et sont des pièces intemporelles du vestiaire masculin. Pas trop de risque de ne la porter qu’une saison donc.

Le XIXème siècle étant bien derrière nous et la concurrence s’est sévèrement adaptée, tout comme les techniques de tissage. Pourtant Harris Tweed et ses tisseurs restent une référence.

Pourquoi? Sûrement parce que des gens comme comme Patrick Grant, maître des lieux du très respecté tailleur Norton & Sons sur Savile Row continue d’en faire l’apologie, à voix haute et à qui veut bien l’entendre. D’après lui, ce qui fait la particularité et la richesse de ce tweed est que contrairement à beaucoup de tissage, les fils qui le composent ne sont jamais d’une seule couleur.

Lorsque vous voyez une veste en Harris Tweed bleue, en s’approchant de près on remarque la multitude des couleurs des fils qui composent la laine. Ce détail lui donne une grande richesse de couleurs et la distingue des autres laines.

La richesse des couleurs du Harris Tweed</a> » width= »600″ height= »732″ /></a><em><span style=La richesse des couleurs de la laine. Photo provenant de l’excellent blog Gentleman’s Corner

Depuis l’évènement improbable que représente la collaboration d’un petit tisseur de tweed du sud de Harris et le géant américain Nike, Harris Tweed a la cote auprès des fashionistas et des stars. En effet, pour la réédition de sa « Terminator », Nike a commandé plus de 9000 m (10 000 Yards) de Harris Tweed à Donald John MacKay. D’autres versions de la collaboration entre Nike et Harris Tweed peuvent être vues ici ou .

Le succès de ce producteur ne s’arrête pas là. En plus d’être le tisseur préféré de Patrick Grant cité plus haut, il a également signé un contrat l’année dernière avec Clarks, pour fournir le tweed qui servira à la réédition de deux modèles de la fameuse marque anglaise de chaussures.

Le label semble surfer sur la tendance plus ou moins actuelle du look retro et risque de se retrouver sur un nombre croissant d’articles. Même Dr Who l’a adopté.






www.harristweed.com



Harris Tweed – avant

Label de qualité Harris Tweed

Au cours d’une flânerie dans une friperie, vous avez peut-être déjà remarqué cet étrange sigle surmonté d’une croix annonçant fièrement : « Harris Tweed, Tissé main ». Cet insigne désigne la laine constituant la veste ou le manteau qui aurait pu vous intéresser, et plus particulièrement la manière dont elle a été tissée.

Ne vous y trompez pas, Harris Tweed n’est pas une marque mais un label de qualité qui est régi par la « Harris Tweed Authority » et est protégé par acte du parlement écossais. On ne prend pas les choses à la légère en Écosse.

Afin de bien comprendre le passé et le présent de ce prestigieux label, nous aborderons tout d’abord son histoire, puis dans un second article, son application aujourd’hui et les raisons de sa renommée actuelle.

La certification Harris Tweed offre la garantie d’un Tweed tissé à la main par les habitants des îles Hébrides, au Nord Ouest de l’Ecosse, chez eux et finis dans les îles de Harris, Lewis, Uist du Nord, Benbecula, Uist du Sud et Barra ainsi que leurs différentes dépendances (Outer Hébrides) et faite d’une pure laine vierge tannée et filée dans les Outer Hébrides. C’est un peu long, mais il s’agit de la définition légale du Harris Tweed traduite de l’anglais.

Ce tissage est pratiqué par les habitants de ces îles depuis des centaines d’années afin d’affronter les hivers rudes du nord de l’Écosse. Les vestes étaient à la fois chaudes et robustes ce qui en faisaient des vêtements adaptés à la vie de l’île.

La survie des méthodes ancestrales de production a été sauvegardée par la volonté de toute une population. Ils ont choisi de conserver la tradition de leurs îles alors que le continent « succombait » à la révolution industrielle et se munissait de machines à forte capacité de production.

La majorité de la production n’était pas colorée et était utilisée pour la fabrication de vêtement telle quelle. L’autre partie était teinte en utilisant les colorants de végétaux présents sur l’île donnant une palette de couleurs typiques de cette région.

Le nom de Harris vient de l’île des Hébrides portant le même nom. Cette île avec celle de Lewis regroupe la grande majorité de la population de l’archipel (75% en 2001).

Pour ce qui est de l’appellation tweed, elle viendrait d’une erreur de lecture faite par un commerçant londonien d’une lettre venant d’une entreprise écossaise. La confusion s’est faite entre le mot « tweels », qui correspond à un aspect du tissu obtenu par une méthode de tissage particulière, et la rivière Tweed.

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Tisseur de Tweed au travail


Cette confusion a été répétée lors de la commercialisation du produit devenant sa dénomination officielle.

Pendant très longtemps la production de tweed des îles Hébrides était vendue comme toutes les autres productions de ces îles aux habitants du continent.

Ce n’est qu’en 1843 que Lady Catherine Herbert, veuve du Comte de Dunnemore, propriétaire de la région du Nord de Harris, remarqua la qualité de ce tissu. Plus particulièrement celui tissé par les sœurs Paisley qui était d’une qualité bien supérieure à celui produit par les tisseurs non formés.

Tartan de la famille Murray

Tartan de la famille Murray


Elle décida alors de faire tisser plusieurs longueurs de ce tissu par ces sœurs en utilisant le tartan de la famille Murray. Le tissu produit servi ensuite à la fabrication de vestes pour le personnel de son domaine.

La comtesse se prit de passion pour ce tissu qui était à la fois résistant à l’usure et à l’eau et trouva qu’il était parfaitement adapté aux sports d’extérieur pratiqué par l’ensemble de ses amis aristocrates.

Le succès du vêtement s’étendit même jusqu’à gagner l’entourage proche de la reine Victoria.

La comtesse Catherine s’efforça de pérenniser la production du Harris Tweed de haute qualité en faisant évoluer les moyens de production de l’époque et en envoyant des jeunes filles se faire former aux méthodes de tissage.

Le succès du Harris Tweed se propagea rapidement et certaines entreprises du continent écossais se mirent à en produire utilisant l’appellation Harris Tweed.

Cette pratique donna naissance à un des plus longs procès de l’histoire de l’Écosse qui opposa les fabricants des îles à ceux du continent. L’histoire se termina sur une jurisprudence statuant que l’appellation Harris Tweed ne pouvait être utilisée que pour un tweed fait à la main par les habitants des îles Hébrides chez eux, sur l’île.

John Murray, 4ème Comte de Dunmore, fils de la Comtesse Catherine Murray

Tweed Run – pignon sur rue


Tweed Run

Il y a quelques semaines a eu lieu à Londres la seconde édition du Tweed Run.

Cet événement, qui a vu le jour suite à une discussion sur un forum de pignon fixe londonien, a permis à 400 personnes toutes de tweed vêtues de défiler à vélo dans la capitale anglaise.

Les participants moustachus ont parcouru la ville vêtus de casquettes de tweed, de tenues de campagne et de vestes de chasse aux couleurs automnales. L’occasion de participer à diverses activités organisées par les partenaires de l’événement : concours de moustaches improbables dans un pub, « cup of tea » dans un parc et élection de la meilleure tenue sur Saville Row.

Les organisateurs  peuvent se vanter d’avoir au sein de leurs sponsors H Huntsman & Sons, la traditionnelle maison de tailleur de Saville Row. Les fonds récoltés ont permis d’envoyer un beau chèque à l’association caritative Bikes4Africa.

Ce défilé fut un plaisir pour les yeux, aussi bien grâce aux tenues que grâce aux vélos : beaucoup de vieux vélos porteurs rénovés, d’élégants hollandais et de fixes colorés… Tout ceci s’est déroulé dans une ambiance plutôt bon enfant, il paraît même que la voiture de queue distribuait du gin aux participants …

Ci-dessous quelques photos de participants et de leurs montures que j’ai pu prendre juste avant le départ.

www.tweedrun.com

Tweed Run

Tweed Run

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Tweed Run

Barbour – Chasser sans son chien

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Quand on vous parle de chasse, d’épagneuls et de buses, vous vous imaginez surement cet homme solitaire avec son chien et son fusil perdu au milieu de la forêt…

Jusqu’à preuve du contraire, cet individu tout de Kaki vêtu, porte des vêtements qui doivent l’aider à survivre dans le brouillard, sous la pluie et dans la boue. En un mot, des vêtements de qualité. Une marque incarne à la fois le souci des Écossais d’être bien habillés en toutes occasions, même si personne ne vous regarde à part votre chien , et d’avoir des habits de qualité: Barbour ! Je ne vais pas vous raconter l’histoire de cette marque bien chargée, ils le font très bien eux même. Cependant, il est important de signaler que cette marque, créée en 1894, vaut toujours le détour 115 ans après. Veste chouchoute de la « haute société », son retour n’est sûrement pas sans rapport avec la grande mode plus ou moins récente du style « preppy » qui voudrait que l’on ressemble tous à des garçons (et filles) de bonne famille. Une autre raison pourrait être la nostalgie de bon nombre d’anglais de sentir l’odeur si particulière et prenante de la toile cirée de la Barbour tout en dégustant un civet de lapin aux champignons fraichement chassé.

La toile cirée n’est pas une invention de Barbour, elle date du 15ème siècle. Cependant c’est cette toile qui a fait sa renommée quand la marque l’a tout d’abord utilisé pour vêtir les marins, pêcheurs et dockers du port de South Shields vers 1894. L’odeur que dégage la toile cirée est assez forte, cependant pas forcement désagréable, ou plutôt le contraire pour tout adepte de la balade en forêt fusil à l’épaule.

Un autre signe distinctif des vestes Barbours est le col en velour côttelé ou Corduroy. On le retrouve au col de toutes les vestes en coton huilé de la marque et sur la plupart des autres, mais aussi sur ses vestes matelassées, aussi appelées Huskies. Les vestes matelassées ne sont pas non plus une invention de Barbour, mais sont également un symbole de la chasse et du style à l’anglaise. Barbour est une institution, en plus d’être la veste de référence des chasseurs, la marque est largement portée par toute la famille royale. Il paraîtrait même que la Barbour représenterait « une sorte de lettre de recommandation qui vous introduit dans la « bonne société » »*. Donc ne cherchez plus, si la reine mère vous invite à une cocktail party, mettez votre plus belle Barbour. Il ne me reste qu’à faire le lien avec notre époque en soulignant la collaboration de Barbour et Tokihito Yoshida qui revisite les classiques de la marque en y apportant une touche de modernité : révision de la coupe et des matériaux utilisés. Ce n’est pas un scoop, vous en avez déjà peut-être entendu parlé ici et . * « L’Eternel Masculin », Bernhard Roetzel, Editions Könemann, pp. 199-203

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Mordechai Rubinstein, l’auteur du Blog Mister Mort. Photo par Micheal Williams (www.acontinuouslean.com)

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Photo par Mordechai Rubinstein (http://mistermort.typepad.com/mister_mort/)

Plus on est de fous…

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Ça fait un peu plus de deux ans que Vincent et moi même avons décidé de parler de vêtement sur internet et en 2010 on s’est dit qu’il était vraiment temps d’agrandir l’équipe, d’enrichir tant nos influences que nos points de vues. Parmi la pléthore de contenu web à notre disposition, il s’est avéré qu’après les avoir rencontrés on se soit tout de suite très bien entendu avec les deux fondateurs d’ Interstitched, Robin N. et Laurent M. que certains d’entre vous on déjà dû avoir le plaisir de lire. Bref pour faire court, ils nous rejoignent ici sur redingote.fr et partagent notre vision du vêtement, notre volonté de faire vivre le projet, où qu’il aille.

Paraboot – Made in France

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Cela fait pas mal de temps que les gens sont de plus en plus attachés à l’origine et la fabrication des produits. Les « sneakers addict » et fans de streetwear ont été remplacés par les « Monocle Men », soudainement obsédés par les vidéos de manufacture et de grosses mains d’artisans, ce qui n’a fait que renforcer cette tendance, évidente aujourd’hui.

Du coup, les trois quarts des marques américaines ont rebondis en vitesse en renforçant leur secteur « héritage » et se sont mis a filmer les unes après les autres leur processus de fabrication, créant une addiction générale pour le continent Outre-Atlantique.

Alors bien sûr, cet article n’a aucunement l’intention de descendre des marques comme Alden, Levi’s ou Pendleton qui ont joué le jeu de la tendance mettant en avant leur héritage véritable quand tout le monde semble s’en chercher un, mais bien de souligner que le Made in France aussi pourrait avoir le vent en poupe.

Il y a en effet en France de belles marques prestigieuses même si certaines ont du délocaliser leur production. Paraboot, elle, continue de fabriquer 350 000 paires par an dans la vallée de l’Isère par leurs 200 artisans. La marque  n’a plus rien à prouver: elle fabrique de la même façon depuis 1919 de belles chaussures robustes et authentiques, et bien que Richard-Pontvert le fondateur, ai ramené le concept des boots sur semelles en gommes des Amériques, la marque est la seule aujourd’hui dans le monde à fabriquer ses propres semelles en latex.

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Une tradition respectée au millimètre mais qui n’a jamais mis sur le côté l’innovation. Grâce à ce savoir-faire inestimable, Paraboot a su produire de façon impeccable des derby golf et demi-chasses, des mocassins et autres qui ont rendu cette marque terriblement respectée. Aussi, pour les nouveaux accrocs du travail bien fait, Paraboot montre depuis toujours sur son site des photos d’artisans minutieux, de beau cuir travaillé et de vieilles mains sales à l’œuvre, bref tout est là pour séduire, surtout qu’on accroche particulièrement en ce moment avec les chaussures à boudins. Leurs noms ? Les Michael. Une paire légendaire de 1945, destinée aux agriculteurs, aux bûcherons et aux ouvriers de l’époque…

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Laurent Laporte,
whereisthecool.blogspot.com