Il est temps de sortir de notre torpeur numérique, le monde bouge beaucoup en notre absence. Je suis sûr que vous n’avez tout de même pas loupé l’ouverture de la nouvelle boutique parisienne Ralph Lauren, l’événement qui a émoustillé tout l’internet du vêtement ces deux dernières semaines. On ne va donc pas s’y attarder, ou alors juste une seconde pour vous conseiller d’aller jeter un oeil au 173 Boulevard Saint Germain, c’est du très très beau travail.
L’ouverture tombait d’ailleurs à point nommé, en plein engouement pour le vêtement américain, dont Ralph Lauren reste souvent une des références grand public.
Il est même assez étrange qu’en France la vague preppy qui sévit depuis quelque temps n’ai pas encore poussé jusque dans les moindres recoins de l’univers du vêtement bourgeois d’outre-atlantique. On remarque que même si elles ont versé dans le faux seersucker, le blason ou plus démocratiquement dans le lettrage collège, les collections ayant donné dans cette mouvance sont restées assez frileuses au niveau des pantalons. Chinos, denim, un peu de velours, il est rare qu’on ai vu plus audacieux.
Un vrai travail sur le « Go to Hell » a dû paraître un peu risqué commercialement, il aurait pourtant été un bon moyen pour une marque de se faire remarquer, d’affirmer sa compréhension de cet univers surtout composé de codes.
Évidement absent de « Take Ivy« , la bible du genre (d’ailleurs bientôt réédité et déjà en pré-commande), puisque dans le recueil de photo on ne trouve que des tenues universitaires: hors de question donc d’y trouver une once de Go to Hell, qui se porte plus au country club ou le temps d’un parcours de golf, sorte de pied de nez aux tenues formelles le temps d’un week end.
Il semble que les avis divergent sur sa vraie définition. À la base un pantalon aux couleurs criardes, ou même fait d’assemblage de différents plaids, il semble qu’aujourd’hui l’appellation garde tout son sens si on veut se référer aux pantalons ornés de petites broderies représentants divers animaux et objet, le reste étant portable beaucoup plus facilement ou s’étant beaucoup démocratisé.
Apparu dans les 60’s on peut peut être aussi y voir un des premiers témoignages de l’humour des jeunes WASP voulant marquer une légère rupture avec les gardes robes de leurs parents ? baptisés ainsi par Tom Wolfe en 1976 à l’occasion d’un article pour Esquire, Lisa Birnbach en fait mention dans « The Preppy Handbook » qu’elle a co-écrit. Spécialiste sur la question du preppy, Ivy Style a fait un excellent article, très complet, sur ce style « GTH ». Cela vous permettra de pousser un peu plus loin vos investigations si le coeur vous en dit.
Cet été ce sera un excellent moyen de pousser le vice jusqu’au bout en tout cas.