Septième Largeur – Rive Gauche

Une photographie incroyable, pleine de réverbération artistique.

 

Vous avez été nombreux à me dire avoir été ravis de découvrir Septième Largeur et leur showroom de la rue St Lazare, hé bien ils viennent d’ouvrir un autre point de vente sur la rive gauche. Comme pour leur première adresse l’équipe passionnée de la boutique a été rigoureusement sélectionnée et sait avoir le juste conseil qui sied à un chausseur sûr de son produit. La collection se compose également de grands classiques de la chaussure présentés dans un environnement agréable, sans fioritures et très bien situés en terme de prix. Vous retrouverez donc ce nouvel espace au 5 rue Coëtlogon dans le 6ème arrondissement de Paris. La boutique est ouverte du lundi au samedi, de 10h à 19h sans interruption et vous pouvez la joindre au 09 80 49 27 49. Pour les plus férus d’entre vous qui n’arrivent plus à trouver un coloris de prêt à porter satisfaisant (si si ça existe), Septième Largeur propose également un service de patine à façon. Voyez plutôt.

http://www.septiemelargeur.fr/

Quelques photos de l'usine J.M. Weston

 

Pour une rentrée pleine de douceur, voici quelques photos rapportées de l’usine J.M. Weston que j’ai eu la chance de visiter il y a quelques mois. N’allez pas chercher dans ces photos des explications où une illustration des processus complexes qui font des souliers Weston parmi les plus beaux au monde, mais plutôt une ambiance, celle d’un bel atelier produisant de belles choses. L’atelier J.M. Weston est situé à Limoges, dans le Limousin, et y emploie 170 personnes qui continuent de produire plus de 70% des souliers de la marque, dont les commandes spéciales et leurs modèles emblématiques : le mocassin 180 ainsi que la Chasse et la Demi-Chasse.

 












La réalisation du cousu norvégien de la Chasse. Toujours effectuée à la main.


Un aperçu de la salle où sont stockées toutes les formes, sachant qu’il en faut plusieurs par pointure et largeur, celles-ci prennent rapidement énormément de place (on imagine aussi l’ampleur de l’investissement nécéssaire pour le développement d’une nouvelle forme)

Leffot – La bonne pointure


De passage à New York, j’en ai profité pour passer par la fameuse boutique Leffot dans le quartier du West Village. Ayant une certaine passion pour les chaussures, surement proche de la maladie, autant dire que j’ai apprécié les lieux. La boutique est relativement petite, du moins plus petite que je l’imaginais. Le magasin s’organise autour d’une grande salle avec une très belle sélection de chaussures alignées sur une table située au milieu. Vous pourrez aussi trouver des chaussures au sol, sur les fenêtres, un peu partout en somme.

La sélection est loin d’être chauviniste. On retrouve bien sur un certain nombre de classiques américains tels que Danner, Quoddy, Viberg, Wolverine et Alden, dont certains modèles sont disponibles en exclusivité dans la boutique, mais aussi des anglais avec Alfred Sargent, Edward Green ou encore Church’s (même si la marque appartient à Prada), sans oublier la France avec des marques comme Corthay ou Aubercy. Le magasin ne s’arrête cependant pas aux chaussures et propose aussi des accessoires pour s’en occuper comme des chausse-pieds en corne et des brosses ainsi que d’autres accessoires en cuir tel que des bracelets de montre en cordovan, des porte billets, ceintures et sacs de voyages. Du côté de la toile, on trouvera des chaussettes, écharpes et chapeaux de belles marques comme Pantherella et Borsalino.

Le choix est donc large et divers afin de répondre aux besoins de tous. Avec un slogan comme « Numquam Jactate » ayant pour signification voulue « Ne Jamais Se Vanter », le magasin prone la simplicité et la qualité avant tout, voulant ses modèles versatiles et discrets. Certaines qualités que l’on a un peu de mal à trouver chez les marques françaises proposées. Cependant, il en faut pour tous les goûts, et si vous ne trouvez rien du votre, la boutique propose aussi le sur-mesure. Une sacrée pointure.

10 Christopher Street
New York, NY 10014
(212) 989-4577
leffot.com

D.S. Dundee – Automne/Hiver 2011


Vous trouvez pas qu’il y a un petit air d’Alain Delon? Pull Aran disponible ici

Nous suivons la marque D.S.Dundee depuis plus d’un an, et c’est toujours avec très grand plaisir que nous découvrons leurs nouvelles collections. Cela a encore été le cas pour la collection automne/hiver où on retrouve du tweed à foison et des costumes très biens taillés, entre autres.

La collection s’articule toujours autour de l’identité écossaise de la marque et des régions avoisinantes telles que l’Irlande et l’Angleterre : on trouve donc des pulls à col roulé Aran, des vestes en tweed et des brogues, sans oublié le tartan black watch, propre aux Royal Highlanders, le régiment de combat écossais qui existe depuis 1739.

La veste en laine Black Watch est disponible ici

Les magasins qui ont choisi de proposer la collection en disent long sur la marque : J.Press et Opening Ceremony à New York ou encore FrenchTrotters et le Bon Marché à Paris. La marque est est disponible en ligne sur leur site ou dans leur boutique londonienne située sur Lamb Street, près de Brick Lane et Spitalfields.

Comme il se doit, le pull Aran est tricoté en Irlande, le tweed vient d’Écosse et les souliers sont faits dans la capitale de la chaussure anglaise : Northampton. On en attendait pas moins.

Corbett Contrast Leather Boot, disponible ici


Voici quelques autres photos de la collection automne / hiver 2011 :



Alden pour FrenchTrotters

Vous en avez peut être déjà eu un aperçu sur Facebook et les plus assidus d’entre vous auront peut être repéré le changement de bannière en haut à droite: Alden a réalisé quelques paires de chaussures « expressly for FrenchTrotters« . Les boutiques à s’être vu octroyé le privilège de mettre leur patte créative dans le classicisme de la vieille marque américaine ne sont pas nombreuses et c’est avec grand plaisir que j’avais accueilli la nouvelle lorsque j’en avais entendu parler, impatient de voir les chaussures.

Une fois le résultat entre les mains, pas de doutes possibles, nous sommes bel et bien devant une collaboration très réussie. Chaque modèle est bien sûr exceptionnellement réalisé et fait de très beaux matériaux, on retrouve donc là l’efficacité coutumière d’Alden, on ne change pas une équipe qui gagne. Quelques détails discrets et très bien choisis viennent distinguer les quatres paires des modèles de la collection usuelle d’Alden: on retrouve la Indy Boot en daim marron équipée d’une semelle commando, de même que la Longwing et que l’autre Indy, cette fois traitée en Cordovan noir, ce qui est assez inhabituel. La Derby en Cordovan bordeaux est quant à elle équipée de la technologie Footbalance, développée par la marque américaine pour gagner encore plus de confort. Notez tout de même que chaque pied de cette Derby est réalisée d’une seule pièce de Cordovan, ce qui est particulièrement difficile à réaliser: les amateurs de technicité et de cordonnerie de haut vol apprécieront sûrement le clin d’oeil. Pour terminer de parfaire le confort les chaussures sont doublées en cuir de veau, enfiler sa paire le matin ne sera donc pas la pire manière de commencer la journée.

Réussissant à produire un contenu visuel très efficace qui voyage beaucoup sur Internet, FrenchTrotters n’allait pas laisser l’occasion de mettre en valeur cette belle série de chaussures: la vidéo ci dessous se chargera de terminer ma courte description et vous permettra de vous faire une idée plus précise avant que les plus chanceux d’entre vous puisse avoir leurs paires entre les mains. Maintenant il va falloir choisir, la vie peut être vraiment difficile parfois…

Alden for FrenchTrotters from FrenchTrotters on Vimeo.

Les chaussures du prince Charles

Les amateurs de beaux souliers le savent sûrement déjà, le prince Charles a une relation toute particulière avec ses chaussures. La presse anglaise y voit un moyen facile de se moquer du prétendant au trône, on peut notamment y lire que le prince Charles porte des chaussures plus vieilles que ses enfants ou même qu’elles sont une preuve que la crise économique touche aussi la famille royale.

C’est indéniable, ces chaussures ont surement accompagné le prince durant de longues années. Mais bien que leur apparence manque de fraîcheur, et que l’on aime ce type de glaçage ou non, ces chaussures ont un cachet certain. Résultat du travail d’orfèvre de John Lobb, le fameux bottier sur mesure de St. James à Londres, elles sont la preuve que des chaussures de qualité peuvent vous accompagner toute une vie. Le prince aurait même une paire depuis plus de 40 ans. Se pose alors la question de l’entretien : crémages, cirages, et toute la bonne volonté du monde ne suffisent pas, car après de nombreuses années des trous finissent par apparaître dans le cuir. La seule solution pour conserver ces chaussures est donc d’appliquer des patchs de cuirs, sortes de rustines qui finissent d’achever le look d’antiquité de la paire d’oxfords noirs en photo ci-dessous.

Certains argumenteront que ces chaussures ressemblent plus à des épaves qu’à la belle paire d’oxfords de l’origine et ils auront sûrement raison. Cependant je trouve qu’elles signent de manière originale, et avec un décalage certain, les tenues toujours travaillées du prince. Et puis à l’heure où l’on peut acheter des chaussures qui s’auto-détruiront après quelques sorties, c’est une véritable démonstration de consommation durable.

Je ne vais pas m’étendre trop sur la maison Lobb, qui mériterait un long article, mais sachez que le John Lobb de St James à Londres et en fait indépendant de l’enseigne internationale du même nom contrôlée par Hermès. Pour la petite histoire, les boutiques John Lobb londoniennes et parisiennes furent à l’origine créées par la même famille. Hermès racheta la filiale française en 1976, et continue d’y fabriquer des souliers sur-mesure selon la même tradition et les mêmes critères de qualités. Cependant la marque de luxe lui a greffé une gamme de prêt-à-chausser, disponible aujourd’hui dans le monde entier.

Voici d’autres paires d’exception du prince, ainsi que quelques photos de sa visite dans les ateliers de John Lobb ltd., provenant du site du bottier.


Red Wing – Irish Setter

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Avec le grand retour du workwear et du besoin des consommateurs de produits durables, on se satisfait de moins en moins de produits « made in china » ou autre pays low-cost qui ne vont durer qu’une saison. Durabilité, solidité et intemporalité sont des qualités qui vont réellement influer sur le choix du produit. Une marque de botte a prouvé qu’elle possédait ces qualités en produisant depuis plus d’un siècle des modèles devenus mythiques: la marque Red Wing.

Revenons un peu sur l’histoire de cette marque. L’entreprise est fondée en 1905 par Charles H. Beckman dans la paisible ville de Red Wing, Minnesota.

Pour l’anecdote, cet entrepreneur, cherchant chaussure à son pied, décide de les fabriquer lui-même, ne trouvant pas ce qu’il cherchait.

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Cette marque a une forte dimension historique , et la raconte très bien. Au travers de leur site vous pourrez suivre les différentes étapes que la marque a traversé en passant par deux guerres mondiales, la grande dépression, et aux dernières nouvelles, elle a aussi survécu la crise actuelle.

Cette réussite provient certainement de l’incroyable qualité de ses produits: des semelles pour la plupart cousues Goodyear , une fabrication « made in USA » dans le Minnessota et des clients exigeants qui en redemandent.

Cette authenticité historique et l’incroyable qualité des produits Red Wing lui ont value un important succès auprès des consommateurs (sûrement) les plus exigeants à l’heure actuelle : Les Japonais.

La marque, comme beaucoup d’autres, a un site fait tout spécialement pour eux et produit une ligne de chaussures conçue exclusivement pour ce marché : la collection Wabasha.

Les modèles vont de la chaussure de ville facilement portable et visuellement agréable à la chaussure 100% professionnelle qui vous posera de nombreux problèmes d’ordre esthétique le matin quand il s’agira de la porter avec un jean mais qui vous laissera confiant à l’idée de recevoir une altère sur votre orteil droit.

Un de leurs modèle phare est la chaussure dite « Irish Setter », qui porte la référence 877. Cette chaussure conçue pour la chasse peut être décrite comme une botte « mocassin ». Elle tire son nom du chien de chasse « Irish Setter » ou « Red Setter » dont la couleur de la robe rappelle celle du cuir utilisé pour la première ligne de 877 en 1950. Aujourd’hui, sûrement face à son succès, Red Wing a décliné ce modèle en de nombreuses gammes différentes qu’elle distribue sous son nom d’origine et qui sont dédiées à la pratique de la chasse: les Irish Setter hunting boots.

Le cousu mocassin qui donne à ce modèle son aspect si particulier est aussi présent sur les modèles 875 et 8131. Certaines distinctions méritent d’être fait.

n°877

N°877


Red Wing - 875

n°875

Red Wing - N°8131

n°8131

La 877 est haute de 8-inch (environ 20 cm) et possède une couture qui continue sur le côté. vers l’arrière de la chaussure. Ce détail qui rappel la construction du mocassin « classique » est propre au modèle original de Irish Setter.

La 875 est construite sur la même base que sa grande sœur. Même forme du pied, même cousu mocassin et même cuir. Deux différences sont à noter: la botte est moins haute (6-inch soit environ 15 cm) et le cousue latérale diffèrent. Il suit la courbe du pied pour finir à la semelle et reprendre plus loin afin de bien prendre le talon.

Viens ensuite le modèle 8131 qui est la version actualisée de la 875: forme plus fine, grain du cuir affiné, et bout moins arrondit. Ce modèle qui est peut-être plus facile à porter, possède néanmoins le style de l’original.

Si le choix de la taille, de la coupe ou de la forme peuvent être sujet à débat, le style « Irish Setter » est devenu incontournable au point de faire l’objet de nombreuses collaborations. Des marques comme Concepts, Nom de Guerre ou Neighborhood, ont tenté de réinterpréter ce modèle mythique en y ajoutant un peu de leurs identités. La dernière collaboration en date est sûrement celle avec Woolrich. Vous pouvez en voir les détails ici.

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A l’heure actuelle, où le workwear fait fureur et où l’on recherche des produits réellement durables, Red Wing fait figure de référence, et ce n’est pas prêt de changer.

http://www.rwleatherboots.com/





Visite de l’usine Red Wings

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Jack Nicholson, dans « One Flew Over the Cuckoo’s Nest » (1975). Scan du Free & Easy de janvier 2010

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Red Wing - the Sartorialist

Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Une photo qui montre bien l’esprit de la marque

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Chaussure faite pour l’ouverture du Flag Ship/Musée Red Wing dans le Minnesota en Août dernier. Plus de détails ici.

Alden Shoe Company

Epaulet presents: the Alden Shoe Company from Epaulet Shop on Vimeo.

Les affaires familiales, ça a toujours un charme très particulier. Qui plus est quand l’entreprise fait dans le vêtement ou l’accessoire, avec tout l’héritage que cela implique, et que le savoir faire connaît un regain d’intérêt non négligeable. Le charme d’ Alden paraît donc assez naturel puisque fondée en 1884, la manufacture appartient toujours à la famille. On ne mesure d’ailleurs pas souvent à sa juste valeur le poids des années qui forgent le caractère d’une compagnie, même si les marques mettent fréquemment leur date d’établissement en avant.

Pourtant, au delà de la qualité des produits, cela révèle particulièrement bien la capacité pour la marque en question à s’adapter au marché, à survivre, face a une concurrence assez rude. Le fait qu’ Alden ai réalisé ce voyage  au cœur de l’histoire industrielle des États Unis marque profondément son adn, et nous renseigne sur ce qu’a traversé la maison qui fabrique le soulier que l’on s’apprête à chausser, sans que cela ne nous laisse indifférents évidement.

Le contexte économique est donc particulièrement important, si l’on veut se rendre compte de ce qui fait qu’Alden, internationalement connue et reconnue, s’est démarquée de ses concurrents. En 1884, on sort donc de la période de révolution industrielle, et cela transforme complètement les techniques de fabrication des chaussures: productivité et qualité du produit se trouvent à l’époque considérablement améliorée, tandis que les coûts de fabrication se voient baisser.

Ça me fait d’ailleurs penser, à moindre mesure, au contexte dans lequel nous nous situons aujourd’hui, abondance de produits, quantité pléthoriques de marques, quand beaucoup n’ont rien à dire ou apporter, se contentant de surfer sur une tendance. Le temps nous apportera des éléments de solution bien assez tôt de toute façon.

Alden débute donc dans un contexte où chaque semaine une nouvelle manufacture se monte en Nouvelle Angleterre. L’excellence de la marque dans les affaires fait qu’elle se développe et absorbe plusieurs autres ateliers de confection. Elle finira par se démarquer en proposant de plus nombreux, et de meilleurs modèles que ses concurrents, ajoutant même à sa gamme des chaussures pour enfant.

Dans les années 30, la Grande Dépression achève définitivement les autres compagnies et Alden a su faire face à la demande toujours plus importante pendant la Seconde Guerre Mondiale aux États Unis. Après la guerre, la marque ne succombe pas à la tentation du mass-market américain en plein développement en proposant toujours des chaussures d’une grande qualité, tant au niveau des matériaux et de la fabrication que du confort.

Cette tradition du beau produit perdure aujourd’hui, et Alden est incontestablement un élément phare de la culture américaine et du style traditionnel développé outre atlantique. Sa célèbre Alden 405 se retrouvera d’ailleurs aux pieds d’Indiana Jones, rebaptisée Indy Boot par la suite.

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Semelle de bois, chaussure en cuir, vous pourrez les passer à vos pieds chez FrenchTrotters, rue Vieille du Temple, ou chez Anatomica, rue du Bourg Tibourg dans le IVème. N’oubliez surtout pas qu’une paire de cette qualité peut se garder très longtemps et qu’elle ne fait que s’embellir avec l’usure et la force temps, bref, si ce n’est que pour vous faire une idée, l’essayage vaut vraiment le coup.

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