Quelques photos de l'usine J.M. Weston

 

Pour une rentrée pleine de douceur, voici quelques photos rapportées de l’usine J.M. Weston que j’ai eu la chance de visiter il y a quelques mois. N’allez pas chercher dans ces photos des explications où une illustration des processus complexes qui font des souliers Weston parmi les plus beaux au monde, mais plutôt une ambiance, celle d’un bel atelier produisant de belles choses. L’atelier J.M. Weston est situé à Limoges, dans le Limousin, et y emploie 170 personnes qui continuent de produire plus de 70% des souliers de la marque, dont les commandes spéciales et leurs modèles emblématiques : le mocassin 180 ainsi que la Chasse et la Demi-Chasse.

 












La réalisation du cousu norvégien de la Chasse. Toujours effectuée à la main.


Un aperçu de la salle où sont stockées toutes les formes, sachant qu’il en faut plusieurs par pointure et largeur, celles-ci prennent rapidement énormément de place (on imagine aussi l’ampleur de l’investissement nécéssaire pour le développement d’une nouvelle forme)

Levi’s par Filson – Hunter Trucker Jacket

Je vous avais parlé l’an dernier de la première collection résultant des efforts conjoints de Levi’s et de Filson et plus particulièrement de la version en Tin Cloth de la légendaire Trucker Jacket de Levi’s. Anecdote sympa : on avait aussi croisée cette veste sur Jon Hamm lorsqu’il troqua ses costumes de Don Draper pour jouer dans un clip de Herman Düne.

Dernièrement, Filson s’était vu greffée une sous-marque nommée « Filson Black Label », fabriquée intégralement en Italie. Cette sous-marque (license ?) s’inspirait de l’héritage de Filson pour proposer des pièces dans l’air du temps. Bien que certaines soient intéressantes, il est regrettable de noter un branding légèrement ambigüe et certaines pièces qui vont un peu trop loin dans l’ajout de poches et de boutons à l’origine suspecte.

Au delà de ça, la bonne nouvelle c’est que Filson et Levi’s nous sortent une deuxième collection.

Au menu donc, un Levi’s 505 en Tin Cloth, une western shirt en Tin Cloth aussi et surtout un hybride entre veste de chasse et trucker jacket des plus réussies. La première version de la trucker jacket en Tin Cloth, sûrement suite à son succès, se voit aussi ré-éditée.

Considérant que la veste de chasse sort largement du lot, détaillons-la un peu. Tout d’abord la « oil finish shelter cloth hunter trucker jacket » (rien que ca), se veut donc être un savant mélange entre une trucker jacket Levi’s (ou type 3) et une veste de chasse de chez Filson.

Reprenant la coupe classique d’une trucker jacket Levi’s, le denim est abandonné pour le shelter cloth couleur « vert loutre », sorte de version légère et très imperméable du fameux tin cloth de Filson. Un zip est ajouté et les boutons sont couverts, laissant le bouton du centre partiellement découvert. Enfin une poche gibier apparaît dans le dos, qui permettra de stocker une perdrix, un canard, ou plus simplement votre journal comme suggéré sur la photo ci-dessous.

Il ne reste plus qu’à espérer que cette nouvelle collection sera distribuée en Europe, ce qui n’était hélas pas le cas de la précédente…

En attendant elle est disponible pour les américains sur le site de Filson.

Tweed Run – Tweed, soufflets et semi-brogues

 

Je vous en avais déjà parlé l’an dernier, le Tweed Run est un événement très britannique. La troisième édition de ce défilé à vélo a eu lieu il y a quelques jours à Londres. Environs 500 personnes se sont réunies aux alentours de la cathédrale St-Paul pour ensuite faire le tour de Londres à vélo et tout de tweed vêtus, sous les yeux médusés des touristes. Si le public était hétérogène, mixant adeptes du pignon fixe, membres du mouvement Chap, amateurs de rétro ou poseurs endimanchés, l’ambiance était très bonne, pleines d’attentions et de politesses exagérées.

Les concours habituels sont venus agrémenter la course : la plus belle moustache, la meilleure mise ainsi que le plus beau vélo se sont vus récompensés, mais l’ensemble des participants a tout de même eu le droit à une tasse de thé lors d’une petite pause dans un parc.

Pour rappel, l’inscription était payante et de nombreux sponsors ont participé à l’événement, tels que Brooks England, ou le tailleur de Savile Row H. Huntsman & Sons, ce qui a permis de récolter une belle somme d’argent pour l’association caritative Bikes4Africa.

En plus du défilé de vélos assez impressionnant, le Tweed Run était aussi l’occasion d’admirer de belles tenues ainsi que pleins de détails intéressants, voici une petite sélection.

 

Un des organisateurs du Tweed Run, son costume serait-il un H.Huntsman & Sons ?


Simon Crompton, du (très bon) blog Permanent Style – Tenue de chasse grande mesure H.Hunstman & Sons et une chemise Turnbull & Asser

 

Nick Clements, du (très bon) magazine Men’s File -Son pull a été confectionné par St. James et fait parti d’une marque qu’il est en train de créer, inspirée de tricots de cyclisme vintages


Norfolk Jacket Cordings de 1985

 

Les cyclistes de H. Huntsman & Sons



Pour la chasse comme pour le vélo, fentes et soufflets permettent plus d’aisance dans les mouvements – Détail d’une veste H.Hustman & Sons

 

 

 

Arrière de la norfolk Cordings

 

 

Toujours la tenue inspirée du vêtement de cyclisme vintage : Fesses rembourées et poche à l’arrière du maillot


 

Church’s Diplomat, 15 ans de patine

 

Semi-Brogues Barker, 15 ans de patine

Barbour Berwick Tweed Jacket

La chasse a toujours été une pratique très ancrée dans la tradition, et malgré toutes les innovations techniques ayant eut lieu ces dernières décennies, la tenue et l’équipement du chasseur n’ont que peu évolués.

A l’origine, celle-ci était composée d’une veste en tweed bien chaude avec des soufflets et autres plis d’aisances dans le dos permettant la manipulation du fusil, pensez à la Norfolk jacket par exemple. Une petite révolution eut lieu lorsque la veste cirée, notamment poussée par Barbour, bouleversa les codes bien précis des tenues de chasse pour ensuite incarner à son tour une certaine tradition. Cependant l’esthétique du chasseur reste très attachée au tweed. Il est donc intéressant de noter l’existence, et le succès, de vestes mixant la forme d’une Barbour Bedale et la texture d’une veste en tweed. Les matières utilisées font de cette veste un produit résolument moderne et qui se veut avant tout pratique. Contrairement au tweed bien épais des anciennes vestes de chasseur, celui-ci est lavable en machine, ce qui n’exclut pas qu’il offre une bonne protection face aux intempéries.

Ces vestes en tweed sont à leur tour devenues des modèles classiques et existent chez de nombreux fabricants de vêtements de loisirs, notamment chez Barbour, Musto ou Le Chameau.

Disponible ici.


Mr Natty – Barbier officiant dans « un lieu secret de l’est londonien »

Red Wing – Irish Setter

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Avec le grand retour du workwear et du besoin des consommateurs de produits durables, on se satisfait de moins en moins de produits « made in china » ou autre pays low-cost qui ne vont durer qu’une saison. Durabilité, solidité et intemporalité sont des qualités qui vont réellement influer sur le choix du produit. Une marque de botte a prouvé qu’elle possédait ces qualités en produisant depuis plus d’un siècle des modèles devenus mythiques: la marque Red Wing.

Revenons un peu sur l’histoire de cette marque. L’entreprise est fondée en 1905 par Charles H. Beckman dans la paisible ville de Red Wing, Minnesota.

Pour l’anecdote, cet entrepreneur, cherchant chaussure à son pied, décide de les fabriquer lui-même, ne trouvant pas ce qu’il cherchait.

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Cette marque a une forte dimension historique , et la raconte très bien. Au travers de leur site vous pourrez suivre les différentes étapes que la marque a traversé en passant par deux guerres mondiales, la grande dépression, et aux dernières nouvelles, elle a aussi survécu la crise actuelle.

Cette réussite provient certainement de l’incroyable qualité de ses produits: des semelles pour la plupart cousues Goodyear , une fabrication « made in USA » dans le Minnessota et des clients exigeants qui en redemandent.

Cette authenticité historique et l’incroyable qualité des produits Red Wing lui ont value un important succès auprès des consommateurs (sûrement) les plus exigeants à l’heure actuelle : Les Japonais.

La marque, comme beaucoup d’autres, a un site fait tout spécialement pour eux et produit une ligne de chaussures conçue exclusivement pour ce marché : la collection Wabasha.

Les modèles vont de la chaussure de ville facilement portable et visuellement agréable à la chaussure 100% professionnelle qui vous posera de nombreux problèmes d’ordre esthétique le matin quand il s’agira de la porter avec un jean mais qui vous laissera confiant à l’idée de recevoir une altère sur votre orteil droit.

Un de leurs modèle phare est la chaussure dite « Irish Setter », qui porte la référence 877. Cette chaussure conçue pour la chasse peut être décrite comme une botte « mocassin ». Elle tire son nom du chien de chasse « Irish Setter » ou « Red Setter » dont la couleur de la robe rappelle celle du cuir utilisé pour la première ligne de 877 en 1950. Aujourd’hui, sûrement face à son succès, Red Wing a décliné ce modèle en de nombreuses gammes différentes qu’elle distribue sous son nom d’origine et qui sont dédiées à la pratique de la chasse: les Irish Setter hunting boots.

Le cousu mocassin qui donne à ce modèle son aspect si particulier est aussi présent sur les modèles 875 et 8131. Certaines distinctions méritent d’être fait.

n°877

N°877


Red Wing - 875

n°875

Red Wing - N°8131

n°8131

La 877 est haute de 8-inch (environ 20 cm) et possède une couture qui continue sur le côté. vers l’arrière de la chaussure. Ce détail qui rappel la construction du mocassin « classique » est propre au modèle original de Irish Setter.

La 875 est construite sur la même base que sa grande sœur. Même forme du pied, même cousu mocassin et même cuir. Deux différences sont à noter: la botte est moins haute (6-inch soit environ 15 cm) et le cousue latérale diffèrent. Il suit la courbe du pied pour finir à la semelle et reprendre plus loin afin de bien prendre le talon.

Viens ensuite le modèle 8131 qui est la version actualisée de la 875: forme plus fine, grain du cuir affiné, et bout moins arrondit. Ce modèle qui est peut-être plus facile à porter, possède néanmoins le style de l’original.

Si le choix de la taille, de la coupe ou de la forme peuvent être sujet à débat, le style « Irish Setter » est devenu incontournable au point de faire l’objet de nombreuses collaborations. Des marques comme Concepts, Nom de Guerre ou Neighborhood, ont tenté de réinterpréter ce modèle mythique en y ajoutant un peu de leurs identités. La dernière collaboration en date est sûrement celle avec Woolrich. Vous pouvez en voir les détails ici.

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A l’heure actuelle, où le workwear fait fureur et où l’on recherche des produits réellement durables, Red Wing fait figure de référence, et ce n’est pas prêt de changer.

http://www.rwleatherboots.com/





Visite de l’usine Red Wings

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Jack Nicholson, dans « One Flew Over the Cuckoo’s Nest » (1975). Scan du Free & Easy de janvier 2010

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Red Wing - the Sartorialist

Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Une photo qui montre bien l’esprit de la marque

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Chaussure faite pour l’ouverture du Flag Ship/Musée Red Wing dans le Minnesota en Août dernier. Plus de détails ici.

Filson – "Might As Well Have The Best"

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Pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, Filson est une marque d’outerwear américaine. Outre le fait que cette marque soit une vraie référence pour tout pêcheur, chasseur ou baroudeur du dimanche mais aussi averti, elle a la particularité de remplir deux caractéristiques qu’on aime beaucoup ici : qualité et prix raisonnables.

Récemment, on a vu arriver cette marque dans certaines boutiques pointues de la capitale telles que Royal Cheese, French Trotters ou même The Three Threads à Londres, alors qu’elle était auparavant presque uniquement distribuée dans les boutiques de chasse et pêche.

Avec plus de 100 ans d’activité à son actif, Filson a été créée en 1897 par C.C Filson, durant la ruée vers l’or du Klondike. Lors de sa fondation la marque s’appelait « Filson’s Pionneer Alaska Clothing and Blanket Manufacturers ». L’idée initiale était de s’imposer en tant que référence auprès de tous les bienheureux qui filaient vers le nord en quête de richesse comme une marque symbolisant solidité et confort.

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Des stampeders dans le Klondike en 1898

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Barbour – Chasser sans son chien

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Quand on vous parle de chasse, d’épagneuls et de buses, vous vous imaginez surement cet homme solitaire avec son chien et son fusil perdu au milieu de la forêt…

Jusqu’à preuve du contraire, cet individu tout de Kaki vêtu, porte des vêtements qui doivent l’aider à survivre dans le brouillard, sous la pluie et dans la boue. En un mot, des vêtements de qualité. Une marque incarne à la fois le souci des Écossais d’être bien habillés en toutes occasions, même si personne ne vous regarde à part votre chien , et d’avoir des habits de qualité: Barbour ! Je ne vais pas vous raconter l’histoire de cette marque bien chargée, ils le font très bien eux même. Cependant, il est important de signaler que cette marque, créée en 1894, vaut toujours le détour 115 ans après. Veste chouchoute de la « haute société », son retour n’est sûrement pas sans rapport avec la grande mode plus ou moins récente du style « preppy » qui voudrait que l’on ressemble tous à des garçons (et filles) de bonne famille. Une autre raison pourrait être la nostalgie de bon nombre d’anglais de sentir l’odeur si particulière et prenante de la toile cirée de la Barbour tout en dégustant un civet de lapin aux champignons fraichement chassé.

La toile cirée n’est pas une invention de Barbour, elle date du 15ème siècle. Cependant c’est cette toile qui a fait sa renommée quand la marque l’a tout d’abord utilisé pour vêtir les marins, pêcheurs et dockers du port de South Shields vers 1894. L’odeur que dégage la toile cirée est assez forte, cependant pas forcement désagréable, ou plutôt le contraire pour tout adepte de la balade en forêt fusil à l’épaule.

Un autre signe distinctif des vestes Barbours est le col en velour côttelé ou Corduroy. On le retrouve au col de toutes les vestes en coton huilé de la marque et sur la plupart des autres, mais aussi sur ses vestes matelassées, aussi appelées Huskies. Les vestes matelassées ne sont pas non plus une invention de Barbour, mais sont également un symbole de la chasse et du style à l’anglaise. Barbour est une institution, en plus d’être la veste de référence des chasseurs, la marque est largement portée par toute la famille royale. Il paraîtrait même que la Barbour représenterait « une sorte de lettre de recommandation qui vous introduit dans la « bonne société » »*. Donc ne cherchez plus, si la reine mère vous invite à une cocktail party, mettez votre plus belle Barbour. Il ne me reste qu’à faire le lien avec notre époque en soulignant la collaboration de Barbour et Tokihito Yoshida qui revisite les classiques de la marque en y apportant une touche de modernité : révision de la coupe et des matériaux utilisés. Ce n’est pas un scoop, vous en avez déjà peut-être entendu parlé ici et . * « L’Eternel Masculin », Bernhard Roetzel, Editions Könemann, pp. 199-203

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Mordechai Rubinstein, l’auteur du Blog Mister Mort. Photo par Micheal Williams (www.acontinuouslean.com)

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Photo par Mordechai Rubinstein (http://mistermort.typepad.com/mister_mort/)