Camo – SS 2011

Parmi les nombreuses marques présentes au salon capsule se trouvait Camo.

Camo est une marque italienne créée par Stefano Ughetti en 2007. La marque s’inspire du vestiaire masculin européen, notamment italien, pour réaliser des pièces à l’aspect plutôt simple, classique, avec de petites touches d’originalité bien senties.

En ce moment, beaucoup de marques ne prennent que peu de risque en réintroduisant des pièces classiques américaines sans vraiment de valeur ajoutée. Il est donc toujours agréable de voir des créations sortir du lot par une subtile touche de nouveauté.

Je me souvenais de Camo pour avoir été séduit par l’image se dégageant de la présentation de la collection de cet été, mettant en scène des cavaliers portant des chèches, ce qui, il faut l’admettre, n’a rien de commun.

Mais ce n’est pas tout de se construire une image de marque grâce à de belles images, il faut des produits qui puissent suivre. A ce niveau là nous avons été convaincus par ceux présentés à Capsule, qui respirent la qualité et l’attention portée au choix des matières.

La collection de l’été prochain explore les liens entre « ce que nous sommes et d’où nous venons » et se concentre sur la vie agricole italienne. J’aime particulièrement les photos de présentation de la collection. Les couleurs et les ombres donnent envie de s’assoir devant sa maison avec un verre pour regarder les filles passer. Je vous laisse les apprécier.


www.camofactory.com

Monsieur Jean Yves

Dans toute cette esbroufe workwear/militaria, le raffinement se fait rare. Pour ceux d’entre vous qui n’ont pas abandonné l’idée de s’intéresser à l’univers de la couture Le créateur Monsieur Jean Yves, spécialisé dans le noeud papillon du côté de l’homme, organise deux ventes privées consécutives. Une cette après midi rue de la Fidélité, et une demain, au Crillon. Belles étoffes, savoir faire, si vous recherchez quelque chose de luxueux à vous mettre autour du cou, il vous faudra aller y jeter un oeil.

LA FIDÉLITÉ

« l’Appartement »
Le mercredi 7 Juillet 2010de 16h à 23h
12, rue de la Fidélité, PARIS Xentrée par la brasserie
téléphone : 01 47 70 19 34

HÔTEL DE CRILLON

« la Boutique »
Le jeudi 8 Juillet 2010de 11h à 20h
10, place de la Concorde, PARIS VIIIentrée par la porte d’honneur
téléphone : 01 44 71 15 92

Frenchtrotters, la ligne s'étend pour cet hiver !

Après avoir réalisé une chemise ce printemps, FrenchTrotters annonce une collection beaucoup plus complète pour cet hiver. Vous pourrez donc dans quelques semaines retrouver de nouveaux coloris de chemises, un chino, une belle parka, une veste coupe vent réversible ainsi que des vêtements pour la femme. Comme pour la première pièce, les vêtements sont montés impeccablement dans un petit atelier de confection à Paris, signés et numérotés par le chef de production, dans les plus belles étoffes issues des chutes de tissus de maisons de luxe. Le soucis du détail reste très présent, avec par exemple différentes matières par pièces ou de vrais boutons en nacre…

Comme vous le savez, les coûts de production en France quand il s’agit de ce niveau de détail sont très élevés, ce qui aboutit souvent à des prix boutiques hors d’atteinte, au vu des marges pratiquées par les maisons de luxe. Avec cette ligne, FrenchTrotters réussi donc à vous proposer des pièces d’un très bon rapport qualité prix, ce qui est actuellement un des enjeux majeurs du marché du vêtement, et que l’on a de plus en plus de mal à trouver.

 

(capsule) – juin 2010

Le (capsule) de cette saison qui se déroulait du 24 au 28 juin sera sûrement celui qui nous aura laissé le meilleur souvenir jusqu’à maintenant. Invités comme chaque année par BPMW et cette fois ci dans un immense garage de la rue de Turenne à Paris, on s’est tout de suite aperçu du contraste avec les saisons précédentes: plus de couloirs retords, de stands confinés dans des pièces réduites et escaliers sans fin, l’espace a été géré de manière très efficace, rendant nos déambulations confortables et le dialogue avec les acteurs de la scène assez faciles. L’utilisation du garage redonne également au salon son image un peu « underground » (même si le terme est très galvaudé) des premières années, quand il ne se déroulait qu’à New York dans une église, ce qui lui ajoutait énormément de cachet.

En tout cas en plein été 2010, il est assez enthousiasmant de voir que de très bonnes collections sont en route pour l’été 2011, entre Yuketen, Monitaly, Haversack, WANT les essentiels de la vie, Mark Mac Nairy, Mismo, les nouveaux venus et les autres, on va avoir de quoi nous mettre sous la dent. Mon coup de coeur personnel ira sans hésiter à Arc’Teryx Veillance, assez confidentielle et apportant un nouveau challenge au côté utile du vêtement technique, permettant de sortir un peu de cet amour de l’héritage qui devient omniprésent.

Ce fût également un plaisir de croiser certains d’entre vous, il est assez rare d’avoir des retours à propos du site, nous vous en remercions ! j’en profite d’ailleurs pour encourager la critique par voie electronique si vous n’avez pas eu l’occasion de nous voir ou de vous déplacer et que vous avez des choses à nous dire (redingote.fr@gmail.com).

Nantucket Reds

Les Nantucket Reds n’ont rien à voir avec l’équipe de baseball de Boston, les Red Sox. Ils se partagent peut être une couleur et un état, mais c’est tout. Ce sont en fait des pantalons d’une couleur particulière ayant pris une place à part dans le vestiaire traditionnel américain.

Nantucket est une petite île de Nouvelle-Angleterre, située en face de Cap Cod, dans l’état du Massachussets. Cape Cod, ainsi que les îles avoisinantes furent principalement connus avant la seconde guerre mondiale comme épicentre américain de la chasse à la baleine. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que cette région forma sa réputation de destination touristique prisée, particulièrement fréquentée par les familles aisées américaines.

Le Nantucket Reds est un pantalon provenant de Nantucket d’une couleur rouge particulière, tirant vers le rose.

C’est dans les années 40 que Murray’s Toggery Shop, petit magasin de l’île, décida de s’inspirer des uniformes du New York Yacht Club en vendant des pantalons de marin couleur rouge brique. La teinture naturelle de ces pantalons se délavant petit à petit, le rouge s’éclaircit et se rapproche progressivement d’une couleur rose pastel. Phillip Murray, le propriétaire du magasin, devant le succès de ces pantalons décida rapidement de les nommer Nantucket Reds et de déposer la marque.

Depuis, les membres du prestigieux New York Yacht Club, puis plus généralement les riches vacanciers de l’île ont ramené le vêtement sur le continent – leur permettant d’indiquer à tous où ils passaient leur vacances et ainsi suggérer leur statut social.

Cette couleur fut longtemps l’uniforme du preppy et son état de dégradation permettait de se distinguer : plus le pantalon était pâle et plus son possesseur avait passé d’étés à faire des régates au large de Cape Cod. C’est pour cela que beaucoup ont tenté d’accélérer le processus de délavage du pantalon, usant de différentes techniques qui sembleront familières aux amateurs de denim : bains d’eau salée, journées au soleil …

Aujourd’hui Murray’s Toggery Shop a élargi sa gamme et vend toutes sortes de vêtements en utilisant cette couleur, le Nantucket Reds étant devenu le souvenir à ramener de l’île, à l’instar de la petite tour Eiffel en métal parisienne.

Dernièrement, J.Crew a sorti une gamme inspirée des Nantucket reds et il est maintenant possible de trouver des produits arborant cette couleur chez beaucoup de créateurs surfant sur la vague preppy.

Ci-dessous quelques photos provenant du blog trad maxminimus.blogspot.com, du forum askandyaboutclothes.com ainsi que de thesartorialist.blogspot.com


Free & Easy Magazine

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Puisqu’on a tous envie de s’offrir une garde robe intemporelle cette année (la mode et ses paradoxes cruels), on commence à comprendre notre vendeur de fripe préféré, qui porte la même chemise en chambray depuis 1967.

On s’intéresse aussi aux Japonais, qui ont compris ça bien avant nous. Ils ont d’ailleurs la chance d’avoir un magazine, Free & Easy, qui est depuis longtemps un peu la synthèse de tout ce qu’on aime en ce moment. Ce magazine lancé en 2006 est presque exclusivement consacré aux vêtements vintages et classiques américains. Uniformes de l’armée US, perfectos, 501 à liserés, vêtements de travail, chemises de club de bowling, bottes de bûcherons, tout ce dont on peut rêver y est documenté avec détail, à grand renfort de photos explicites.

Hélas peu exploitables pour les non-japanophones, les titres en anglais ainsi que les photos procurent tout de même d’intéressants zooms sur les détails de ces pièces de collection.

J’ai longtemps cherché où est-ce que je pouvais trouver ce magazine sur Paris, maintenant je partage l’info : Il est disponible à la librairie japonaise Junku et il y coûte une vingtaine d’euros.

 

Junku
18, rue des Pyramides 75001 PARIS

Ci-dessous quelques scans permettant d’apprécier la qualité du mensuel :

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(RE)SOURCE

(RE)SOURCE est une nouvelle boutique parisienne fraichement ouverte au 7 rue de Turenne dans le 4ème arrondissement.

Pour marquer le coup, la boutique organise une soirée demain soir, jeudi 24 Juin. L’évènement est ouvert à tout le monde, n’hésitez pas à y faire un saut afin de découvrir cette excellente adresse qui se démarque par sa sélection d’articles vintage d’inspiration américaine chinés au 4 coins du monde.

Vous pourrez donc venir discuter avec David qui vous expliquera l’histoire qui se cache derrière chacun de ses articles.

Nous serons également de la partie et nous espérons pouvoir vous y rencontrer ainsi qu’au salon (Capsule) qui se déroulera à quelques mètres de là. N’hésitez pas à nous contacter par mail si vous voulez qu’on s’y donne rendez vous.

À demain !

Albam – Modern Crafted Clothing

Albam - John Spinks

Albam est une jeune marque anglaise qui a fait ses débuts en 2006, vendant des vêtements simples et élégants aux détails travaillés, s’inspirant de l’utilitaire et du pratique.

Une grande partie de leurs vêtements sont produits sur le sol britannique, dans des usines ayant résisté à la délocalisation et ayant auparavant servi à fabriquer des pièces de grands noms de l’habillement anglais. Un sourcing en adéquation avec l’air du temps qu’ils n’hésitent pas à mettre en avant sur leur blog.

Leurs collections sont systèmatiquement bien fournies en pièces intemporelles, simples et appréciables. Leurs collaborations, avec Gloverall pour certains manteaux et avec Grenson et Quoddy pour les chaussures, sont toujours bien choisies et sans aucune faute de goût.

Vous ne trouverez des vêtements Albam chez des revendeurs qu’à de rares occasions (oi polloi notamment), ils n’étaient jusqu’alors accessibles que dans leur magasin de Soho ou à travers leur site internet (qui livre à l’international). Ce contrôle de la distribution, rappelant d’ailleurs beaucoup APC à l’époque, leur permet d’offrir des vêtements de qualité, fabriqués en Angleterre à des prix plutôt raisonnables (85 £ le chino en denim japonais, 195 £ le bomber…).

Aujourd’hui, Albam a connu une croissance exceptionnelle et possède déjà 3 boutiques stratégiquement placées à Londres. Ce n’est pas pour autant que l’entreprise manque de projet, elle prévoit en effet de sortir un ouvrage contenant des photographies des usines anglaises confectionnant ses produits. Les photos, réalisées par John Spinks, devraient être exposées à Londres en parallèle l’année prochaine.


Soho Albam Store : 23 Beak Street London
East End Albam Store : 111a Commercial Street London
Islington Store : 286 Upper Street London
Site web : http://www.albamclothing.com/

Ci-dessous quelques photos de pièces représentatives de l’esprit de la marque :

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RoundPocketShirtChambrey1

GrensonCityBrogueburnishedTan4

AlpineJacketCharcoal1

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413CharcoalParkaRainMac1

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Indy boots – 2 ans d'âge

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On vous a déjà parlé des Indy boots dans un précédent article, pour résumer, ces bottes concues par Alden ont été renommées ainsi après qu’Harrison Ford les ait porté dans la saga Indiana Jones.

Selon le fabriquant, Harrison Ford prit l’habitude de porter des Indy boots lorqu’il fut charpentier, à ses débuts à Hollywood. La légende veut que celui-ci décida de les conserver lors du tournage du film Les aventuriers de l’arche perdue, les trouvant aussi bien adaptées pour bricoler des placards à Francis F. Coppola que pour botter des fesses de nazis.

L’auteur de l’excellent blog Mister Crew nous partage des photos des siennes, portées durant deux ans, opposées à la même paire d’Indy boots neuves. Un support idéal pour apprécier la patine de l’ancienne paire et pour grincer des dents lorsqu’il annonce qu’il ne les a jamais vraiment trop entretenues…

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Red Wing – Irish Setter

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Avec le grand retour du workwear et du besoin des consommateurs de produits durables, on se satisfait de moins en moins de produits « made in china » ou autre pays low-cost qui ne vont durer qu’une saison. Durabilité, solidité et intemporalité sont des qualités qui vont réellement influer sur le choix du produit. Une marque de botte a prouvé qu’elle possédait ces qualités en produisant depuis plus d’un siècle des modèles devenus mythiques: la marque Red Wing.

Revenons un peu sur l’histoire de cette marque. L’entreprise est fondée en 1905 par Charles H. Beckman dans la paisible ville de Red Wing, Minnesota.

Pour l’anecdote, cet entrepreneur, cherchant chaussure à son pied, décide de les fabriquer lui-même, ne trouvant pas ce qu’il cherchait.

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Cette marque a une forte dimension historique , et la raconte très bien. Au travers de leur site vous pourrez suivre les différentes étapes que la marque a traversé en passant par deux guerres mondiales, la grande dépression, et aux dernières nouvelles, elle a aussi survécu la crise actuelle.

Cette réussite provient certainement de l’incroyable qualité de ses produits: des semelles pour la plupart cousues Goodyear , une fabrication « made in USA » dans le Minnessota et des clients exigeants qui en redemandent.

Cette authenticité historique et l’incroyable qualité des produits Red Wing lui ont value un important succès auprès des consommateurs (sûrement) les plus exigeants à l’heure actuelle : Les Japonais.

La marque, comme beaucoup d’autres, a un site fait tout spécialement pour eux et produit une ligne de chaussures conçue exclusivement pour ce marché : la collection Wabasha.

Les modèles vont de la chaussure de ville facilement portable et visuellement agréable à la chaussure 100% professionnelle qui vous posera de nombreux problèmes d’ordre esthétique le matin quand il s’agira de la porter avec un jean mais qui vous laissera confiant à l’idée de recevoir une altère sur votre orteil droit.

Un de leurs modèle phare est la chaussure dite « Irish Setter », qui porte la référence 877. Cette chaussure conçue pour la chasse peut être décrite comme une botte « mocassin ». Elle tire son nom du chien de chasse « Irish Setter » ou « Red Setter » dont la couleur de la robe rappelle celle du cuir utilisé pour la première ligne de 877 en 1950. Aujourd’hui, sûrement face à son succès, Red Wing a décliné ce modèle en de nombreuses gammes différentes qu’elle distribue sous son nom d’origine et qui sont dédiées à la pratique de la chasse: les Irish Setter hunting boots.

Le cousu mocassin qui donne à ce modèle son aspect si particulier est aussi présent sur les modèles 875 et 8131. Certaines distinctions méritent d’être fait.

n°877

N°877


Red Wing - 875

n°875

Red Wing - N°8131

n°8131

La 877 est haute de 8-inch (environ 20 cm) et possède une couture qui continue sur le côté. vers l’arrière de la chaussure. Ce détail qui rappel la construction du mocassin « classique » est propre au modèle original de Irish Setter.

La 875 est construite sur la même base que sa grande sœur. Même forme du pied, même cousu mocassin et même cuir. Deux différences sont à noter: la botte est moins haute (6-inch soit environ 15 cm) et le cousue latérale diffèrent. Il suit la courbe du pied pour finir à la semelle et reprendre plus loin afin de bien prendre le talon.

Viens ensuite le modèle 8131 qui est la version actualisée de la 875: forme plus fine, grain du cuir affiné, et bout moins arrondit. Ce modèle qui est peut-être plus facile à porter, possède néanmoins le style de l’original.

Si le choix de la taille, de la coupe ou de la forme peuvent être sujet à débat, le style « Irish Setter » est devenu incontournable au point de faire l’objet de nombreuses collaborations. Des marques comme Concepts, Nom de Guerre ou Neighborhood, ont tenté de réinterpréter ce modèle mythique en y ajoutant un peu de leurs identités. La dernière collaboration en date est sûrement celle avec Woolrich. Vous pouvez en voir les détails ici.

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A l’heure actuelle, où le workwear fait fureur et où l’on recherche des produits réellement durables, Red Wing fait figure de référence, et ce n’est pas prêt de changer.

http://www.rwleatherboots.com/





Visite de l’usine Red Wings

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Jack Nicholson, dans « One Flew Over the Cuckoo’s Nest » (1975). Scan du Free & Easy de janvier 2010

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Red Wing - the Sartorialist

Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Une photo qui montre bien l’esprit de la marque

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Chaussure faite pour l’ouverture du Flag Ship/Musée Red Wing dans le Minnesota en Août dernier. Plus de détails ici.