Chap Olympiads – Moustaches, Tweeds et Parapluies

Nous n’avions pas pu nous y rendre l’année dernière, on ne pouvait pas les rater une fois de plus: les Chap Olympiads étaient de retour le 16 Juillet dernier. Nous avons eu le droit à de beaux rayons de soleil au début, permettant à chacun de dresser sa nappe pour un picnic. Ces demoiselles s’étaient même couvertes d’une ombrelle pour se protéger du soleil et non de la pluie. De notre côté nous nous étions munis de lamb burgers (burgers à la viande d’agneau) et de quelques carafes de Pimm’s. Puis, inévitablement à Londres, la pluie est arrivée et s’est invitée à la fête. Cela dit, ça n’avait pas l’air de gêner les convives plus que ça: une journée comme les autres pour les chaps.

Pendant que chacun inspectait l’autre à la recherche du plus bel ensemble, et il y avait de très beaux specimens, les participants aux Olympiades se livraient une bataille sans merci lors des jeux organisés pour l’occasion: lutte de moustache, crier sur les étrangers, surf sur table à repasser, joutes à vélo avec attaché-case en guise de bouclier et parapluie en tant que lance, entre autre… Le tout s’est déroulé dans la meilleure humeur possible avec une touche d’humour on ne peut plus anglaise. Nous étions entourés par des costumes en tweed, des hommes aux moustaches défiant les lois de la gravité, des noeuds papillon aux couleurs chatoyantes et de chapeaux coloniaux à se méprendre sur la date du jour. En tous cas, un grand bravo à tous les participants pour être restés en grand nombre à regarder, applaudir et danser tout au long de la journée jusqu’à la fermeture des portes sans jamais faire grise mine. Vivement les prochaines Olympiades.

En attendant, voici quelques autres évènements qui pourront vous intéresser si, comme moi, vous pensez que vous auriez du naître quelques décennies plus tôt: the Blitz Party et Prohibition 1920.  Aussi, gardez un oeil sur le site des Chap Olympiads. Si vous souhaitez participer à la prochaine session, sachez que les places sont parties très vite la dernière fois.

Un petit aperçu de ce que nous avons pu voir lors de notre participation:



Un très bel exemple de moustache


Une scène digne d’un épisode de Mad Men



Un exemple de surf sur planche à repasser

 




Surement le meilleur participant de cette épreuve, bravo! à noter: le verre de Pimm’s à la main


Les participants se préparent pour la lutte de moustache


Le but: arracher un poil à son adversaire à l’aide d’un homard… en plastique,  je vous rassure


La chasse au papillon était ouverte


Veste Filson et Leica à la main, surement une de mes tenues préférés de la journée


Après les jeux, la piste de dance fût ouverte


Une belle façon de porter le bérêt, version Chilienne


Le meilleur pour la fin: médaillé pour la meilleur participation aux jeux

Capsule – Mieux vaut tard que jamais


Koji Norihide, designer de Haversack

Du 25 au 27 Juin dernier, toute l’équipe redingote a fait le déplacement de Londres et d’Orléans pour aller au Capsule show et découvrir les collections Printemps/Été 2012. Nous y étions surtout pour la première apparition physique de La Belle Echoppe. À notre grande surprise et à notre plus grande joie,  l’organisation du salon nous avait invité à tenir un pop-up shop au sein du salon.

Cela dit, Capsule est aussi le salon de la fashion week homme que nous préférons avec beaucoup de marques qui incarnent ce que nous recherchons et qui ont d’ailleurs déjà été présentées sur ce blog. Que ce soit Yuketen, Levi’s Vintage, John Boultbee, Gitman Vintage, D.S.Dundee ou Camo pour n’en citer que quelqu’unes, toutes étaient présentes. Il y a bien sur aussi des marques à découvir telles que Used Future ou New England Shirt Company ou encore Howlin’. De jeunes marques qui s’inspirent du vieux pour faire du neuf ou des vieilles histoires remises au goût du jour, l’histoire de la mode dira-t-on. Toujours plus d’idées et d’inspirations lors de ce salon que nous ne manquerons pas de visiter en Octobre prochain.



Silhouette #1 Haversack à Capsule


Silhouette #2 Haversack à Capsule


Chemise Gitman Vintage


Chemise Gitman Vintage


Howlin: une belle marque de maille à découvrir


Silhouette #1 Monitaly à Capsule


Chemise Used Future: rayure et pois, plus besoin de choisir


Robert Kidder, New England Shirt Co.


Yuki Matsuda, designer de Yuketen


Sur le stand Mighty Mac


Sur le stand Yuketen et Monitaly


… et une belle moustache avant de partir

Hentsch Man – Interview

Alexia Hentsch – Co-fondatrice de la marque Hentsch Man

La semaine dernière, nous vous avions parlé de la boutique Hentsch Man à Soho. Etant intéressés par ce projet, nous avons eu envie d’en savoir un peu plus au sujet de l’expérience d’Alexia. On espère que ça inspirera certains jeunes entrepreneurs à passer le pas et prendre quelques risques. Plus on est de fous plus on rit comme on dit. Merci beaucoup à Alexia d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et bonne chance pour l’ouverture de la prochaine boutique!

Toutes les photos de cet article, sauf celle d’Alexia que nous avons photographié, viennent du site de Hentsch Man, ici pour être précis. Ce sont des photos des amis d’Alexia et de Max, portant les vêtements de la marque dans leurs vie et travail de tous les jours. Une manière originale et amusante de présenter des produits dans un contexte différent.


Redingote: Qu’est-ce qui a été le plus difficile lors de la création de votre marque?

Alexia Hentsch: La partie la plus difficile lors d’une création de marque est que vous vous retrouvez à faire plein de métiers différents en même temps. J’ai commencé comme styliste, puis rapidement, je me suis retrouvée à faire de la comptabilité, écrire des business plan, faire du Branding, du stylisme, etc. C’est dur de suivre!

R: Est-ce plus dur de travailler avec un ami proche, ou est-ce que ça rend les choses plus faciles?

AH: Partager les tâches rend les choses beaucoup plus faciles. Je pense que Max et moi sommes très doués pour réussir à différencier le travail de notre amitié… Cela dit, quand nous travaillons, il nous arrive d’avoir de bons désaccords!

R: Avez-vous eu du mal à trouver la main-d’œuvre nécessaire en Europe pour votre marque?

AH: Pas du tout – Il y a de très bons talents ici. L’Europe a une très belle et ancienne tradition en ce qui concerne la production locale. Cela peut être plus cher qu’ailleurs, mais le savoir-faire et la qualité sont bien présents.


Jose Guera


R: Pensez-vous que si toutes les marques européennes commencent à produire une petite partie de leurs créations en Europe nous pourrions sauver l’héritage que nous avons concernant l’artisanat et le savoir-faire de production?

AH: Chaque petit effort est utile! Même si je pense qu’il faudrait que certaines des plus grosses marques ramènent leurs productions en Europe pour faire du vrai volume.

R: Comment votre expérience chez Wallpaper et Winkreative a-t-elle influencé vos créations pour Henstch Man?

AH: Travailler chez  Wallpaper et Winkreative était impératif avant de pouvoir lancer Hentsch Man. Cela a été la meilleur école de Branding. J’y ai appris à combiner photographie, images et écriture afin de vraiment réussir à faire passer un message. Je pense que c’est vraiment le meilleur endroit où j’aurais pu apprendre tout ça.
J’y ai aussi rencontré des personnes très talentueuses, ce qui était crucial pour pouvoir lancer la marque et cela m’aide encore aujourd’hui.



Rudi Weissenberg


R: Vous venez de Sao Paolo, vous avez grandi à Genève, fait vos études à New York et êtes venue travailler à Londres. Cela fait pas mal de voyages. Est-ce que tous ces endroits vous ont inspiré à créer Hentsch Man?

AH: Oui, je pense. Comme tout le monde, ce que nous faisons et qui nous sommes est toujours un produit d’où l’on vient et de ce que l’on a vu. J’imagine donc qu’il y a un peu de chacun de mes voyages dans Hentsch Man.

R: Quelle est la prochaine étape pour la marque?

AH: Nous travaillons sur un gamme d’accessoires pour la marque, des chaussures en particulier. Nous allons aussi ouvrir notre première boutique permanente à Londres cet Automne, ce qui est aussi très excitant.

R: Avez-vous des conseils à donner aux jeunes entrepreneurs qui souhaiteraient également monter leur propre marque?

AH: Trouvez un bon partenaire qui a des compétences complémentaires aux vôtres. C’est important de pouvoir partager le travail!



Tristan Hoare

Saadi Soudavar

JD Brett

Jamie Allsoop

Hugo Tillman

Lorcan O’Toole

Alban de Pury

Rodolph von Hofmannsthal

Rodman Primack

Nikolai Hentsch

Fahad Farmaian


Brian Robinson

Hentsch Man – tout simplement bien fait

Boutique installée pour l’été au 8 Newburgh Street, juste à côté de Carnaby Street dans le quartier de Soho

Depuis un certain temps, la marque Hentsch Man nous a quelque peu tapé dans l’oeil. De belles chemises simples, faîtes dans de beaux tissus à un prix abordable, en toute honnêteté, ça ne court pas les rues. L’hiver dernier, nous étions même allés jusqu’à traverser Londres à vélo pour inspecter ces chemises alors présentes chez Wolf & Badger. Voici donc l’occasion de vous parler un peu plus de cette marque qui a continué à grandir depuis.

Pour la marque Hentsch Man, tout est parti de la recherche de la parfaite chemise blanche. Depuis ses débuts en 2008, la marque a fait du chemin et propose aujourd’hui toute une panoplie de chemises, pantalons, manteaux et lunettes exclusivement faîte en Europe. Cependant, bien que le magasin installé pour l’été dans Soho, à Londres, porte bien le nom de la marque, vous y trouverez aussi d’autres produits. Ci-dessous quelques photos prises lors de notre visite à la boutique.



Hentsch Man propose aussi dans son pop-up shop des « classiques » du vestiaire européen tel que des panamas, des espadrilles ou autres produits confectionnés sur le vieux continent et dont le meilleur savoir-faire reste encore chez des artisans. Le but étant de proposer des produits qui complètent une tenue tout en respectant l’expertise de chacun pour un produit. Bel esprit.

Pour l’hiver prochain, la marque s’est inspirée du vestiaire appartenant au grand-père d’Alexia: un homme sévère au corps d’athlète qui se contentait de pièces essentielles mais qui ne faisait aucune exception quant à la qualité et la coupe du produit. Il s’agit là bien évidemment d’inspiration uniquement car la collection est loin d’être sévère, au contraire, mais a gardé l’attention au détail, les coupes cintrées et la volonté de faire des pièces que nous pourrons porter en toutes occasions.



La marque étant jeune, tout comme ses propriétaires, nous avons été curieux de connaitre l’expérience d’Alexia Hentsch lors de la création de sa marque avec son ami d’enfance, Max. Vous pourrez trouver l’intégralité de l’interview dans un post très prochainement accompagné des photos de la collection. En attendant on vous laisse avec un petit aperçu de la collection  automne-hiver 2011.

www.hentschman.com

 

Evolution du polo de rugby



La prochaine coupe du monde du rugby n’est plus qu’à quelques mois et les plus gros équipementiers ont mis en avant toutes leurs innovations pour faire des polos des joueurs de vrais atouts pour gagner: aide au mouvement, tissus techniques pour rester frais en toutes circonstances, tenues ultra-moulantes pour que les filles s’intéressent au rugby et poussent leurs copains à s’ en acheter un… bref, c’est bien beau tout ça mais le polo de rugby n’a pas toujours ressemblé à un sous vêtement. Il fut une époque où il se portait un peu large (pour le confort), rentré dans le short (en début de match), où il avait un col, et où nous n’avions pas besoin d’acheter une version « de ville » pour porter fièrement les couleurs de notre équipe préférée sans avoir l’air de sortir d’une salle de sport.


La Soule serait un des ancêtre du rugby. À ses débuts, il n’y avait pas vraiment de règles claires

Aux origines du sport, au milieu 19ème siècle, autant dire qu’il n’y avait pas d’uniforme dédié. Les gens jouaient entre eux dans la rue après le travail, dans leurs habits de travail et les chaussures qui vont avec. Les équipes allaient parfois jusqu’à plusieurs centaines de chaque côté, le tout se rentrant gaiement dedans et se savatait à coup de chaussures coquées et crantées pour récupérer la balle. Le « hacking » était la règle authorisant les joueurs à se donner des coup des pieds. Elle fut par la suite limité au haut du corp, puis, heureusement, interdite. Nous étions bien loin des règles actuelles. Le début de l’uniforme vient des joueurs de l’école de Rugby, qui en 1871, pour jouer, portaient leurs uniformes classique: casquette en velour, chemise boutonnée, noeud papillon, vestes légères, culottes courtes et chaussettes rayés avec des chaussures renforcées aux pieds. Il est fait mention de joueurs qui métaient des bandes de cuirs sous leurs chaussures en diagonale pour avoir plus d’appui. Un exemple pour le moins étonnant est celui du capitaine de l’équipe d’Irlande en 1891 qui lors d’un march contre l’Écosse, portait son monocle et l’enlevait seulement avant de faire un plaquage. J’ai du mal à imaginer Chabal avec un monocle…

Les nouveaux polos de rugby ont rendu cette action plutôt difficile

Après avoir évolué vers le jersey en coton puis vers le polo fait de matière technique bien moulante, le polo est passé par de biens différents aspects. Si vous êtes nostalgiques ou fan de polos de rugby bien retro, Sports d’Époque s’est attaché à reproduire au plus prêt les polos portés par les équipes au fil du temps. Fait en France et en partenariat avec le Musée Nationale du Sport, ces maillots montrent bien l’évolution du maillot de rugby.



un exemple comtemporain

Si vous voulez en savoir plus, trouver plus de photos, vidéos et vieilles publicités en rapport avec le rugby pourra vous aider, voici de quoi commencer: Rugby Pioneers, Rugby Relics et Rugby Football history

On vous laisse avec quelques photos pour une approche plus visuelle du sujet.


RagTop – Spitalfields Finest



Dans la liste des marchés inévitables à Londres quand il s’agit de vintage, il y a Portobello market, dont on vous a déjà parlé, et il y a aussi Spitalfields market, mais le jeudi seulement.

Si il vous arrive de passer du côté de Liverpool Street station un jeudi midi, il y a des choses à ne pas rater. D’une, le sandwich chaud de chez A.Gold. Le magasin concentre tout ce qu’il y de plus anglais à manger : flapjacks, sandwichs froids au corned beef, scotch eggs, mais surtout des sandwichs chauds fait sous vos yeux avec en option une moutarde au chutney de mangue à tomber.

La deuxième chose, et sûrement la plus importante est le marché. Le jeudi, et le jeudi seulement, Spitalfields se transforme en marché vintage de haut niveau. Vintage américain de première qualité, workwear français, et des pulls marins anglais qui valent le détour. Il s’agit sans hésiter d’une des meilleures destinations de Londres si vous avez une idée bien particulière de ce que vous cherchez. Dave White a un des meilleurs stands. Ce monsieur expose justement sa collection chez Out of Town où avait lieu un débat des plus intéressants sur le vintage américain. La collection restera exposée jusqu’au 28 Mai. Vous pouvez avoir un aperçu de sa collection ici. Ou bien tout simplement y aller directement et casser votre tirelire.

A l’occasion du débat, Dave White nous a montré ses pièces préférées parmi celles qui étaient exposées. Vous pouvez les trouver ci-dessous. On vous laisse également avec quelques photos supplémentaires du marché. D’ailleurs, si vous y passer, faîtes un petit tour chez Albam et D.S.Dundee, qui ont leurs magasins juste à côté juste au cas où vous n’auriez pas trouvé ce que vous vouliez au marché.


Veste workwear PayDay


Sweat shirt customisé « Monza Maniaks »

 

Levi’s 501


Jeans à bretelles, Stronghold

 

Veste « de sport »


Fargeot – Pappy Style

Chaussures Fargeot – modèle Daupre en Marron Bronze

Au cours d’une balade dans la belle ville de Nantes et avec l’arrivée imminente de La Belle Echoppe en tête je suis tombé nez à nez avec une marque qui ne doit pas être très populaire chez Foot Locker : Fargeot.

Fabriquant de chaussons, chaussures d’intérieur et autres souliers depuis 1930 en France, la marque ne se positionne pas comme tendance, loin de là, mais plutôt confort, adaptée aux pieds frileux et fatigués, en bref : tout d’une marque de « vieux » pour être honnête. Mais n’est-ce pas ce qui est tendance en ce moment? Avec les vestes en tweed, le velours côtelé, la moleskine, les coupes larges et le retour de la moustache, n’est on pas en plein dans le « Pappy Style »?
La marque fabrique certains produits en France, mais concernant celui-ci, la boite ne faisait mention que d’un « made in confort » contrairement à d’autres qui affichaient clairement le « made in France ». À vérifier donc.

C’est un fait, on préfère désormais acheter confort, authentique et durable que de mettre en avant des guiboles moulées dans un slim en polyester. Le modèle ci-dessous m’a semblé être un bon compagnon d’été: fait de fibres naturelles et aéré avec des empiècements de cuir, la chaussure est confortable, légère et très accessible (entre 26 et 39€ pour un modèle à lacets). Malgré des finitions qui laissent à désirer, pour un produit à ce prix on ne peut être que satisfait.


The Vintage Showroom


La devanture du magasin au 14 Earlham Street à Londres

On compte surtout les marchés quand on parle de vintage à Londres : Spitalfields le jeudi, Portobello le vendredi, Camden le samedi et Bricklane le dimanche. Si on me demande c’est le programme que je suivrais. Quand il s’agit de boutiques, on tombe souvent sur un os : le prix. Les loyers à Londres sont chers et ça se ressent sur l’étiquette . Alors comment se démarquer de moult boutiques de vintage londoniennes qui proposent souvent tout et n’importe quoi pour des prix loin de raisonnables? The Vintage Showroom fait partie des exemples qui font bande à part de cette faune et propose réellement des produits de qualités, rares et même s’ils sont loin d’être gratuits, valent souvent le prix affiché.



Un aperçu de l’étage principal du magasin

Vintage de l’armée américaine, française ou anglaise en passant par de beaux exemples de chemises hawaïennes, des vestiges des heures de gloire de l’air preppy avec vestes en madras ou chinos d’époque sans oublier workwear français et grands noms du denim d’outre manche, le tout est réuni dans cette espace ouvert toute la semaine. Simon le manager et James, son assistant, sauront vous aider à trouver votre bonheur.

Pour ceux qui cherchent quelque chose de bien particulier, le sous-sol peut être rendu accessible sur demande. Le but de l’endroit est de montrer une sélection des belles pièces que Doug Gunn et son acolyte Roy Luckett gardent à l’écart des yeux du public pour le plaisir des professionnels du cinéma et de la mode.


Le sous-sol: ouvert uniquement sur demande

Lors de notre rencontre avec Doug, nous avons eu la chance d’apprendre en exclusivité qu’ils lanceront prochainement leur marque : F.W Collins, nommée d’après le magasin que la boutique a remplacé. L’avantage de ce nom est son histoire. Avec plus de 160 ans d’existence, le magasin a de quoi raconter une où deux anecdotes pour inspirer les futures collections de la marque. De leurs côté, avec 35 ans d’expérience cumulées dans le monde de la fripe, on fait confiance aux deux associés pour faire les choses bien. Les produits devraient être disponibles à la boutique pour le printemps prochain. Un peu de patience, on ne manquera pas de vous donner plus d’information dès que possible.



La plaque de F.W.Collins

Le clou du spectacle s’est déroulé le jour précédent, lorsque nous avons eu la chance de visiter le studio du Vintage Showroom. L’accès y est exclusivement réservé aux professionnels malheureusement, donc si vous voulez juste jeter un œil, ça risque d’être compliqué.

L’endroit recèle de trésors incroyables : Une Ursula suit réalisé par Barbour sur demande du Capitaine George Phillips, commandant du sous-marin HMS Ursula en 1937, est surement un des plus impressionnant. Vous n’aurez sûrement pas l’occasion d’en voir une autre de si tôt. Quand on sait que c’est de là que provient l’idée de la Barbour International portée notamment par Steve McQueen, ça laisse rêveur.



Doug Gunn


Plus on avance dans le showroom, plus nos yeux d’amateurs s’écarquillent, les pièces sont plus rares les unes que les autres et les prix le montrent bien. C’est beau, c’est rare, c’est inaccessible au commun des mortels que nous sommes, bref, c’est incroyable. Bienvenue au paradis du vintage.


Veste en camo reversible et Belstaff Trialmaster à la patine incroyable


Merci à Doug pour cette chance, on suivra le lancement prochain de F.W. Collins de très près, vous pouvez en être sûr.


The Vintage Showroom
14 Earlham Street
London, WC2H 9LN
t: +44 (0)207 836 3964
e: sm@thevintageshowroom.com

www.thevintageshowroom.com

Otto Messer – Lame de fond


Comme vous le savez, on aime les belles choses chez Redingote, et les couteaux en font aussi partie. Les beaux couteaux cela dit. Que ce soit Opinel, Laguiole, ou Otto-Messer qui fabrique à Solingen en Allemagne depuis 1887, les couteaux sont aussi des pièces ayant une histoire riche et demandant un important savoir-faire.

Solingen est la ville de référence en Allemagne quand il s’agit de la fabrication de lames de haute qualité. Ce n’est pas pour rien que 90% des lames allemandes sont faites là bas.
Il y a un type de couteau pour chaque usage et j’ai personnellement un penchant pour les couteaux de marins. Quand j’ai découvert le couteau ci-dessous, j’avoue n’avoir pas hésité trop longtemps avant de passer à l’achat. Je vous laisse juger.



Fait d’une lame en carbone, d’un manche en bois de rose incrusté d’une ancre en cuivre, je pense qu’il ne me quittera pas cet été, que ce soit au cours des picniques au bord de la plage ou d’une quelconque escapade.

Pour vous présenter l’entreprise qu’est Otto-Messer, je pense que le mieux est encore de vous faire découvrir les différentes vidéos disponibles à son sujet sur internet. Il est un peu dur de croire que ces vidéos ont été réalisées sérieusement en 2007, elles sont néanmoins assez… descriptives. La vidéo de présentation officielle de l’entreprise est disponible ici si un peu d’allemand ne vous fait pas peur.

http://www.otter-messer.de/


Madras – La faute des Écossais



L’été arrivant et me trouvant actuellement à Dehli, la question du madras est venue tout naturellement. La plupart des tissus de madras que nous connaissons sont souvent à carreaux, alors qu’aux dernières nouvelles, le carreau n’a pas toujours été un des signes distinctifs de l’Inde, mais plutôt de… l’Écosse.

Le madras est originaire d’Inde, de la ville du même nom qui s’appelle aujourd’hui Chennai. La ville est située au sud-est du pays, sur les bords de la baie du Bengale.

La ville est connue pour son coton depuis 3000 av. J.-C. Autant dire qu’ils ont de l’expérience. Au 12ème siècle, la qualité reconnue de ce coton lui a valu d’être exporté vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Le tissu fait de ce coton était alors appelé gada et était principalement utilisé pour faire des coiffes. Il n’était alors pas du tout recouvert de rayures ni de carreaux. Le tissu a commencé à être imprimé de motifs floraux et religieux à partir du 17ème siècle par le moyen de tampons et est devenu le tissu servant à la confection des tenues traditionnelles de la région jusqu’au 19eme siècle.



La région a été occupée pendant le 19ème siècle par les Écossais. Il paraîtrait que les tisseurs se soient tout simplement inspiré des nombreux tartans qu’arboraient les fiers Écossais pour en faire des créations à leurs goût aux couleurs vives de l’Inde. Tout comme le tricotage pour les pulls marins écossais, chaque village, voir parfois chaque tisseur, a développé son propre tartan, ce qui permet de remonter à l’origine de la fabrication mais aussi de garder une belle diversité de motifs.

Avec l’évolution des technologies, les couteuses teintures naturelles ont été remplacées par leurs homologues chimiques, plus fixatrices, concentrées et facile à produire appelées color-fast.
C’était pourtant là toute la beauté de ce qu’on appelle le bleeding madras. Ce madras est appelé ainsi car les couleurs tendent à dégorger aux premiers lavages et s’atténuer avec le temps. Chacun des lots de coton est trempé dans une mixture de colorant naturels, sels, levures et agents fixateurs avant d’être tissés à la main. Une simple façon de vérifié que votre tissu a été bien teint fil à fil et pas imprimé est de vérifié l’envers du tissu, qui n’est logiquement pas teint dans le cas d’un tissu imprimé. Également, le tissage à la main n’est pas une science exacte et peut parfois faire apparaître des petites erreurs dans le tissu, preuve de la confection manuel. Des petits grumeaux ou slubs en anglais paraissent sur la toile dut à un manque de peignage du tissu. Cet effet, appelé « slubbé » est une des preuves que la toile a bien été tissée manuellement.



Le bleeding madras a eu ses heures de gloire dans les années 50-60 avec la tendance preppy qui a donné naissance à plus de 150 000 nouvelles combinaisons de carreaux. Le premier à importer du madras aux USA n’est autre que le fameux Brooks Brothers (BB pour les intimes) à la fin du 19 siècle. La matière n’est devenue à la mode que quelques années après, dans les années 30 et est encore disponible aujourd’hui dans tous les magasin hors et sur les campus de l’Ivy league tel que J.Press, Brooks, Paul Stuart ou the Andover Shop pour n’en citer que quelques uns. A noter également que l’imprimé qui recouvre le Preppy Handbook n’est autre que du Madras.



Le madras est donc un tissu léger, tissé de manière assez lâche et arborant des couleurs vives. Il est entièrement teint et tissé à la main et peut être uni, à tartan, avec des rayures aléatoires ou avec des dessins. La Commission Fédérale Américaine du Commerce a décrété que le terme de madras ne peut être utilisé sur une étiquette ou de manière commerciale que si il est d’origine indienne et correspond à cette description. Le madras est généralement fait de coton.

Les tissus faits à la main représentent une très grande partie de la production indienne et sont une fierté nationale, le madras en tête. Ce n’est pas pour rien qu’il y a une roue à tisser sur le drapeau indien.