Hentsch Man – tout simplement bien fait

Boutique installée pour l’été au 8 Newburgh Street, juste à côté de Carnaby Street dans le quartier de Soho

Depuis un certain temps, la marque Hentsch Man nous a quelque peu tapé dans l’oeil. De belles chemises simples, faîtes dans de beaux tissus à un prix abordable, en toute honnêteté, ça ne court pas les rues. L’hiver dernier, nous étions même allés jusqu’à traverser Londres à vélo pour inspecter ces chemises alors présentes chez Wolf & Badger. Voici donc l’occasion de vous parler un peu plus de cette marque qui a continué à grandir depuis.

Pour la marque Hentsch Man, tout est parti de la recherche de la parfaite chemise blanche. Depuis ses débuts en 2008, la marque a fait du chemin et propose aujourd’hui toute une panoplie de chemises, pantalons, manteaux et lunettes exclusivement faîte en Europe. Cependant, bien que le magasin installé pour l’été dans Soho, à Londres, porte bien le nom de la marque, vous y trouverez aussi d’autres produits. Ci-dessous quelques photos prises lors de notre visite à la boutique.



Hentsch Man propose aussi dans son pop-up shop des « classiques » du vestiaire européen tel que des panamas, des espadrilles ou autres produits confectionnés sur le vieux continent et dont le meilleur savoir-faire reste encore chez des artisans. Le but étant de proposer des produits qui complètent une tenue tout en respectant l’expertise de chacun pour un produit. Bel esprit.

Pour l’hiver prochain, la marque s’est inspirée du vestiaire appartenant au grand-père d’Alexia: un homme sévère au corps d’athlète qui se contentait de pièces essentielles mais qui ne faisait aucune exception quant à la qualité et la coupe du produit. Il s’agit là bien évidemment d’inspiration uniquement car la collection est loin d’être sévère, au contraire, mais a gardé l’attention au détail, les coupes cintrées et la volonté de faire des pièces que nous pourrons porter en toutes occasions.



La marque étant jeune, tout comme ses propriétaires, nous avons été curieux de connaitre l’expérience d’Alexia Hentsch lors de la création de sa marque avec son ami d’enfance, Max. Vous pourrez trouver l’intégralité de l’interview dans un post très prochainement accompagné des photos de la collection. En attendant on vous laisse avec un petit aperçu de la collection  automne-hiver 2011.

www.hentschman.com

 

Umit Benan – Retired Rockers


Collection Automne/Hiver 2010 « Retired Rockers »

Au cours de diverses recherches sur internet je suis tombé nez à nez avec une marque pour le moins inattendue : Umit Benan.

« U mite quoi? » est la première réaction que j’ai eu, et je ne dois pas être le seul. Umit Benan est en fait le nom du créateur. D’origine Turque ce jeune homme de 31 ans, ou sur le point de les avoir si mes calculs sont bons, a fait un bout de chemin : né en Allemagne, il est ensuite allé en Turquie à 15 ans pour continuer ses études et travailler en même temps dans l’usine textile de son père. S’en suit un début de tour du monde : lycée en Suisse, puis études à Boston, Milan, Londres et New York. Après avoir travaillé entre autre chez Marc Jacobs, il retourne s’installer à Milan et décide de lancer sa marque éponyme en 2009. En bref, il s’agit de quelqu’un qui a vu du pays.


Collection Automne/Hiver 2009 « Day 77″


Ce qui m’a plu est avant tout sa manière de présenter ses collections : les modèles utilisés ont tous de « la gueule » et posent avec humour et de manière décalée de beaucoup de ce qu’on peut voir pour une marque ayant ce positionnement prix. Les thèmes de collections ne manquent pas d’humour non plus : que ce soit « Retired Rockers » ou « Investment Bankers », les sujets sont tournés à la dérision et les modèles proposés collent parfaitement avec les personnages, nous donnant envie de porter ces vêtements et de nous mettre à leurs place.

Du côté des pièces présentées, la marque nous propose de belles coupes pour toutes occasions ainsi qu’une très bonne sélection de matières et de couleurs. C’est portable, c’est classique et original à la fois, c’est beau.

Collection Printemps/Eté 2010 « Cuba »


Umit Benan arrive même à associer des éléments de la garde robe masculine qu’on n’aurait pas imaginé ensemble. Dans la collection de l’été prochain on retrouve par exemple le sarouel décliné à diverses sauces: avec un costume trois-pièces, une veste croisée, un cardigan épais, ou tout simplement taille haute. Je suis le premier à être un peu réticent face au port du sarouel, mais après réflexion, pourquoi pas?

Que ce soit la présentation de la collection en elle-même, les modèles choisis ou les vêtements, Umit Benan a sûrement un bel avenir et on compte bien le suivre dorénavant. Et vous, vous aimez?


Collection Automne/Hiver 2011 « Investment Bankers »


Malgré le jeune âge de cette marque, la revue de presse disponible sur le site est impressionnante et nous fait regretter de ne pas avoir découvert cet hurluberlu du haut de gamme (dans le bon sens du terme) plus tôt. Vous pourrez trouver ci-dessous d’avantage de photos des collections à venir (P/E 2011 et A/H 2011) ainsi que passées (A/H 2009, P/E 2010 et A/H 2010).

http://www.umitbenan.com/


Collection Automne/Hiver 2009 « Day 77″

Collection Automne/Hiver 2009 « Day 77″


Collection Printemps/Eté 2010 « Cuba »


Collection Printemps/Eté 2010 « Cuba »


Collection Automne/Hiver 2010 « Retired Rockers »


Collection Automne/Hiver 2010 « Retired Rockers »


Collection Automne/Hiver 2010 « Retired Rockers »


Collection Printemps/Eté 2011 « Home Sweet home »


Collection Printemps/Eté 2011 « Home Sweet home »


 

Collection Automne/Hiver 2011 « Investment Bankers »



Collection Automne/Hiver 2011 « Investment Bankers »


 

Collection Automne/Hiver 2011 « Investment Bankers »

Nigel Cabourn – Interview




La rédaction du précédent article sur Nigel Cabourn nous a donné envie d’en savoir plus. Heureusement, Nigel Cabourn a bien voulu répondre directement à nos questions sur ses précédentes expériences, ses sources d’inspiration ainsi que sur la démarche d’approvisionnement de la marque. Nous avons recueilli ces informations en anglais, donc afin de ne pas dénaturer les propos recueillis tout en les rendant accessibles au plus grand nombre de nos lecteurs nous avons opter pour une traduction tout en laissant la version originale de l’interview dans la version anglaise.


Redingote: Quelle a été l’idée qui a donné naissance à Cricket Clothing Limited ?

Nigel Cabourn: J’ai commencé Cricket Clothing Ltd alors que j’étais encore étudiant en école de mode en 1971. A cette époque, c’était plus cool d’avoir un nom d’entreprise plutôt qu’un nom de styliste. J’ai commencé avec Cricket car ce sport m’intéressait particulièrement et j’ai pensé que ça irai parfaitement comme nom de marque. D’ailleurs, les premières créations que j’ai faites en 1971 ressemblaient à une veste de cricket !


R: Est-ce que vous suiviez la même politique de sourcing que celle de la marque Nigel Cabourn, c’est à dire de fabriquer autant que possible en Angleterre ?

N C: En 1971, en tant qu’étudiant en mode sortant de l’école, je n’avais pas d’autres choix que de créer ma ligne de vêtements en Angleterre. C’était la seule possibilité à l’époque. Aujourd’hui, la marque Nigel Cabourn reste attachée à la production en Angleterre, et ceci en utilisant des matières originaires de Grande-Bretagne. Je pense qu’on pourrait dire que cette marque suit la même politique de sourcing que la précédente, mais les choses ont beaucoup changé.


R: Quand et comment vous est venu l’idée de créer la marque Nigel Cabourn telle que nous la connaissons aujourd’hui ?

N C: Comme vous le savez, la marque Nigel Cabourn d’aujourd’hui est issue de ma volonté de recentrer l’activité de l’entreprise en 2002. Cette année là, j’ai décidé que j’en avais marre de faire des produits commerciaux et de me concentrer sur des collections spéciales en édition limitée. Cela a commencé avec la collection Everest. J’ai eu un tel succès avec cette collection, notamment au Japon, que j’ai décidé de continuer et de créer des collections faites en Angleterre avec des matières provenant de Grande-Bretagne, de grande qualité et possédant une réelle intégrité.


R: Vos produits sont assez techniques et peuvent demander une certaine culture du vêtement pour être appréciés. Avez-vous trouvé cela difficile de trouver une clientèle au début ?

N C: Je n’ai eu aucun problème à trouver de nouveaux clients pour la nouvelle marque Nigel Cabourn. Ceci est dut au fait que nous avons fait coïncider le lancement de la marque en 2003 avec le 50ème anniversaire de la conquête de l’Everest par Sir Edmund Hillary. Nous avons fait une exposition au Japon et tout est parti de là. J’ai une importante clientèle pour ce type de produit. Au cours des quatre dernières années, je l’ai vraiment développé en ce qui concerne les vêtements uniques.


R: Trouvez vous que le workwear et les prix élevés font bon ménage ? Ne pensez vous pas que vendre des produits inspirés par le workwear ou les vêtements militaires à des prix élevés revient à s’éloigner de leur usage principal ?

N C: Il n’y a aucun problème à ce que du workwear ou du vêtement militaire soit vendu à des prix élevés. Personne ne s‘en soucie vraiment tant que le vêtement est beau, bien fait et de la plus haute qualité. Après tout, nous ne faisons que 100 à 300 pièces par modèle, ce qui nous permet d’avoir une offre très unique sur le marché.


R: Pouvez-vous nous expliquer où vous trouvez votre inspiration pour créer un vêtement ?

N C: L’inspiration pour créer un vêtement vient principalement de ma collection de 3000 à 4000 vêtements vintage ainsi que d’ouvrages d’occasion. La totalité de mon inspiration vient de là, et ce à chaque saison.


R: Pouvez-vous nous parler brièvement de votre passion et de la manière dont vous vous procurez des objets aussi rares ?

N C: J’ai une énorme passion pour les vieux vêtements. Je porte une attention toute particulière aux détails et à la matière et c’est ce qui m’intéresse dans les vêtements rares que je réunis au travers de mes voyages autour du monde.


R: Nous apprécions beaucoup votre volonté de produire autant que possible en Angleterre pour la ligne « Authentic » et au Japon pour la collection « Mainline ». Ne trouvez vous pas cela difficile de trouver tous les éléments nécessaires à la production d’un vêtement au même endroit ?

N C: Non, je n’ai aucun problème à produire Authentic et à faire produire Mainline au Japon. La clé est de travailler avec ce qu’il y a de disponible dans chacun des deux pays et de ne pas tenter de créer des choses qui n’y existent pas.


R: Pourquoi avoir décider d’ouvrir le seul magasin Nigel Cabourn, The Army Gym, au Japon et pas en Angleterre ?

N C: Pour être honnête, j’avais déjà mon propre magasin à Londres il y a 15 ans de cela. A cette époque, nous vendions des produits commerciaux. J’ai décidé d’ouvrir le magasin au Japon car il y a énormément de gens qui s’intéressent à ce que je fais là bas. De plus, je savais qu’un succès serait beaucoup plus appréciable étant donné l’amour des japonais pour les vêtements authentiques et originaux. C’est pour cela que nous avons ouvert « the Army Gym » là bas et nous battons des records de ventes chaque semaine.


Un grand merci à Nigel Cabourn de nous avoir accorder un peu de son temps. Ci-dessous des visuels de la collection automne-hiver 2010, dont certaines pièces sont en vente chez FrenchTrotters.


cabourn.com