Et oui John, la mode est sans pitié.
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Hentsch Man – Interview
Alexia Hentsch – Co-fondatrice de la marque Hentsch Man
La semaine dernière, nous vous avions parlé de la boutique Hentsch Man à Soho. Etant intéressés par ce projet, nous avons eu envie d’en savoir un peu plus au sujet de l’expérience d’Alexia. On espère que ça inspirera certains jeunes entrepreneurs à passer le pas et prendre quelques risques. Plus on est de fous plus on rit comme on dit. Merci beaucoup à Alexia d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et bonne chance pour l’ouverture de la prochaine boutique!
Toutes les photos de cet article, sauf celle d’Alexia que nous avons photographié, viennent du site de Hentsch Man, ici pour être précis. Ce sont des photos des amis d’Alexia et de Max, portant les vêtements de la marque dans leurs vie et travail de tous les jours. Une manière originale et amusante de présenter des produits dans un contexte différent.
Redingote: Qu’est-ce qui a été le plus difficile lors de la création de votre marque?
Alexia Hentsch: La partie la plus difficile lors d’une création de marque est que vous vous retrouvez à faire plein de métiers différents en même temps. J’ai commencé comme styliste, puis rapidement, je me suis retrouvée à faire de la comptabilité, écrire des business plan, faire du Branding, du stylisme, etc. C’est dur de suivre!
R: Est-ce plus dur de travailler avec un ami proche, ou est-ce que ça rend les choses plus faciles?
AH: Partager les tâches rend les choses beaucoup plus faciles. Je pense que Max et moi sommes très doués pour réussir à différencier le travail de notre amitié… Cela dit, quand nous travaillons, il nous arrive d’avoir de bons désaccords!
R: Avez-vous eu du mal à trouver la main-d’œuvre nécessaire en Europe pour votre marque?
AH: Pas du tout – Il y a de très bons talents ici. L’Europe a une très belle et ancienne tradition en ce qui concerne la production locale. Cela peut être plus cher qu’ailleurs, mais le savoir-faire et la qualité sont bien présents.
R: Pensez-vous que si toutes les marques européennes commencent à produire une petite partie de leurs créations en Europe nous pourrions sauver l’héritage que nous avons concernant l’artisanat et le savoir-faire de production?
AH: Chaque petit effort est utile! Même si je pense qu’il faudrait que certaines des plus grosses marques ramènent leurs productions en Europe pour faire du vrai volume.
R: Comment votre expérience chez Wallpaper et Winkreative a-t-elle influencé vos créations pour Henstch Man?
AH: Travailler chez Wallpaper et Winkreative était impératif avant de pouvoir lancer Hentsch Man. Cela a été la meilleur école de Branding. J’y ai appris à combiner photographie, images et écriture afin de vraiment réussir à faire passer un message. Je pense que c’est vraiment le meilleur endroit où j’aurais pu apprendre tout ça.
J’y ai aussi rencontré des personnes très talentueuses, ce qui était crucial pour pouvoir lancer la marque et cela m’aide encore aujourd’hui.
R: Vous venez de Sao Paolo, vous avez grandi à Genève, fait vos études à New York et êtes venue travailler à Londres. Cela fait pas mal de voyages. Est-ce que tous ces endroits vous ont inspiré à créer Hentsch Man?
AH: Oui, je pense. Comme tout le monde, ce que nous faisons et qui nous sommes est toujours un produit d’où l’on vient et de ce que l’on a vu. J’imagine donc qu’il y a un peu de chacun de mes voyages dans Hentsch Man.
R: Quelle est la prochaine étape pour la marque?
AH: Nous travaillons sur un gamme d’accessoires pour la marque, des chaussures en particulier. Nous allons aussi ouvrir notre première boutique permanente à Londres cet Automne, ce qui est aussi très excitant.
R: Avez-vous des conseils à donner aux jeunes entrepreneurs qui souhaiteraient également monter leur propre marque?
AH: Trouvez un bon partenaire qui a des compétences complémentaires aux vôtres. C’est important de pouvoir partager le travail!
Jamie Allsoop
D.S. Dundee – Interview
Jim Pickles et Oliver Pilcher – Fondateurs de D.S. Dundee
Nous vous avions parlé, il y a deux semaines de cela, de la marque D.S. Dundee. Étant curieux d’en savoir plus sur l’origine, la philosophie et l’organisation de la marque nous avons posé quelques questions à Oliver Pilcher, co-fondateur de la marque avec Jim Pickles.
Apparemment, la marque a également plu à French Trotters où une sélection de la collection A/H 2010 est disponible depuis le 25 Novembre. On ne s’attendait honnêtement pas à voir la marque arriver de si tôt en France, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Merci à Oliver et Jim, nous avons beaucoup appris de leurs réponses. Pour information, l’interview a été réalisée en anglais puis traduite en français.
Redingote: Nous avons trouvé très peu d’information concernant la marque sur votre site ou sur votre blog. Nous sommes curieux, comment tout a-t-il commencé?
Oliver: D.S.Dundee a débuté en 1994 quand je travaillais en tant que modéliste dans l’usine de ma mère. (Elle a fondé l’enseigne de vente par correspondance « Pedlars »).
Je travaillais avec des techniciens très talentueux et j’ai commencé à développer quelques designs avec eux.
On produisait alors certains de ces designs en petite série, puis, je prenais la route d’Edinburgh et de Glascow pour essayer de les vendre dans des petites boutiques.
R: Vous avez créé votre marque avec votre associé, Jim Pickles. Quels sont vos rôles au sein de la marque?
O: Jim et moi nous sommes rencontrés quand on avait 18 ans, juste après avoir quitté le lycée. Nous avions des centres d’intérêts similaires et sommes ainsi devenus bons amis.
Pendant ce temps, j’essayais de garder D.S. Dundee à flots en vendant des petites séries de jeans, t-shirts, et pantalons cargo. Jim m’aidait pour les shoots photos et pour le financement de différents projets. Maintenant j’ai le rôle de directeur de création/photographe et Jim est directeur exécutif. Il s’occupe principalement de développer le réseau de distributeurs. Il y a bien sûr beaucoup de nos responsabilités qui s’entrecoupent et il nous arrive régulièrement d’effectuer la vente au magasin tout comme de passer du temps au studio pour la mise au point d’un nouveau modèle de veste.
Une fois nos études finies, j’ai déménagé à NYC et Jim à Tokyo.
Je suis devenu photographe. Jim était professeur d’anglais et s’est ensuite tourné vers la finance quand il est rentré à Londres en 2002.
Quand je suis retourné à Londres fin 2006, Jim ne voulait plus travailler dans une grosse banque de la City, il a tout laissé tomber et nous nous sommes remis à travailler ensemble sur D.S. Dundee.
R: Faîtes-vous tout le stylisme vous-mêmes?
O: Non, nous avons une super équipe de stylistes à notre studio de Dalston, dans l’est de Londres. Abdullah Kok est notre tailleur en chef et modéliste. Il est la clef de voûte de notre entreprise. Elizabeth Reeds est notre styliste senior. Elizabeth a un master de stylisme pour homme à RCA (Royal College of Arts) et a travaillé pour un certain nombre de marques haut-de-gamme auparavant dont Polo, 6876 et Cole Haan. Matthew Johnson est notre apprenti tailleur/assistant styliste et a déjà apporté de bonnes idées. Nous sommes aussi très enthousiastes de l’arrivée de Ayo Blake qui va être en charge de notre gamme de sacs de voyages et de maroquinerie que nous espérons lancer pour P/E 2012.
Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 1/3
R: D’où tirez-vous votre inspiration? Avez vous des icônes qui vous inspirent?
O: Je pense que mon inspiration vient de l’observation des matières. Une fois que j’ai une magnifique pièce de tissu dans les mains, je peux commencer à réfléchir… Celle-ci ferait un très beau par-dessus, ou quelque chose du genre. J’adore les détails également. De bonnes fermetures éclair, de bons boutons, des languettes de bonne qualité, ce genre de choses.
R: Vos noms n’ont pas vraiment de points communs avec D.S. Dundee. D’où vient le nom de la marque?
O: J’ai essayé plusieurs noms avant qui ont semblé très mal vieillir. Je me suis dit que si je l’appelais comme une ville d’Écosse (celle où je suis né), cela donnerai une dimension de permanence. Le D.S. vient de notre devise en latin « destino signum » qui signifie « garant des standards de la création ». (Les initiales donne un bon look au nom et lui ont ajouté un cachet mystique!).
R: Quelle est votre pièce préférée?
O: J’aime les costumes en tweed. Je pense que notre coupe est très belle et que les tweeds sont parfaits pour cette saison.
R: J’ai remarqué que vous faisiez du co-branding avec Robert Noble pour les vestes en tweed. Est-ce que vous faîtes également des partenariats similaires avec d’autres produits?
O: Nous avons fait une veste géniale cette saison avec la fabrique de Harris Tweed… Nous travaillons également étroitement avec Lovat Mills à Hawick. Nous adorons les gens là bas, ils tissent un tweed magnifique. Les bottes et les chaussures sont faites chez Joseph Cheaney & Sons, un des meilleurs fabricants de chaussures au Royaume-Uni. Nous ne mettons pas les deux marques sur les chaussures mais nous n’en faisons pas un secret non plus. C’est très agréable de travailler avec quelques-uns des meilleurs artisans au Royaume-Uni.
Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 2/3
R: D’après ce que j’ai pu voir, vos produits sont d’une qualité exceptionnelle. Comment choisissez-vous vos fournisseurs?
O: On fait principalement le tour du Royaume-Uni en voiture pour rencontrer les usines et voir ce qu’elles peuvent faire. Nous recevons parfois des recommandations, nous demandons alors des échantillons et les faisons ensuite analyser par notre tailleur qui connait vraiment bien son métier.
R: Sont-ils tous situés au Royaume-Uni ou en Europe?
O: Ils sont tous situés au Royaume-Uni et en Europe. Principalement le Royaume-Uni, le Portugal et l’Italie.
L’exception étant notre nouvelle collection de denim que nous lançons au P/E 2011. C’est du denim selvedge japonais.
R: Le « made in UK » semble avoir beaucoup d’importance au Royaume-Uni. Certaines marques plutôt récentes comme Albam ou S.E.H Kelly ont trouvé une place sur le marché en suivant cette tendance. Pensez-vous que cette tendance va durer et que plus de marques vont ouvrir?
O: J’espère que cela va continuer étant donné que cela encouragera les producteurs du pays à investir comme leurs homologues européens dans de véritables équipements de pointe et d’adopter également une approche professionnelle identique. Le problème principal ici est d’attirer de la main d’œuvre plus jeune dans les usines. Le gouvernement devrait encourager ce genre de profession. Plus il y aura de marques qui fabriqueront au Royaume-Uni, plus les usines auront une chance de survivre.
R: Avez vous des raisons d’être déçu du marché de l’habillement?
O: Non pas vraiment. Cependant il nous est arrivé de rencontrer des gens décevants dans ce milieu…
R: Avez-vous un souhait en particulier concernant l’évolution de la mode masculine et de son marché?
O: Pas vraiment. J’ai envie de faire du vêtement féminin aussi vite que possible afin que l’on puisse vraiment gagner de l’argent! Aussi – Cela serait bien si les hommes commençaient à faire les magasins avec conviction, à penser qu’ils ont de l’allure dans des vêtements, sans avoir besoin d’emmener leurs copines et leurs femmes pour leur dire!
Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 3/3
R: Vous venez juste d’ouvrir votre premier magasin en propre au 18, Lamb Street à Londres. Comment étiez-vous distribués auparavant?
O: Nous avons des agents géniaux aux USA et au Japon ce qui nous a permis d’y être distribué depuis deux saisons. À part ça, cela passait seulement à travers notre site et quelques magasins au Royaume-Uni qui nous sont fidèles.
R: Quels sont vos projets pour la marque dans un futur proche? Peut-on s’attendre à de nouveaux produits ou à de nouveaux magasins?
O: Maillots de bain. Sacs de voyage. Bikinis. Produits de soin, denim, whisky. Nous commençons à vraiment faire des expériences avec les tweeds en les huilant et les lavant jusqu’à aboutir à quelque chose de visuellement fort avec un touché incroyable.
Nous aimerions ouvrir un autre magasin à Londres pour l’A/H 2011. Un magasin à NYC d’ici 3 ans.
R: Nous aimons beaucoup votre marque, d’où cette dernière question: quand verra-t-on votre marque arriver en France?
O: La semaine prochaine (25 Novembre). Nous aurons une collection capsule de l’A/H 2010 disponible chez FrenchTrotters à Paris à temps pour Noël!
Nous présenterons également l’A/H 2011 au salon (Capsule) à Paris le 22,23 et 24 Janvier.
R: Merci!
Be Linen – La clé du lin
Au travers de cette vidéo de Benoit Millot vous pourrez découvrir la filière complète du lin. De la récolte à la confection de vêtements ou de décoration, le réalisateur nous emmène dans différents endroits en France et en Italie et parvient à nous immerger dans l’univers de cette matière dont nous sommes loin de soupçonner toutes les propriétés. Une vidéo comme on les aime.
vu sur Kitsuné Noir
BE LINEN MOVIE from Benoit MILLOT on Vimeo.