Nigel Cabourn – L'histoire comme inspiration

Bien tranquillement situé près de Newcastle au Nord-Est de l’Angleterre, Nigel Cabourn fabrique des vêtements de très haute qualité largement inspirés de vêtements vintages issue de l’armée, du workwear ou encore de l’alpinisme.

Nigel Cabourn a créé sa première collection dès sa sortie de Northumbria University en 1971. Il fonde tout d’abord « Cricket Clothing Ltd. » mais ce n’est qu’en 2003 qu’il fonde la marque éponyme Nigel Cabourn.

Nigel Cabourn utilise des inspirations différentes à chaque collection qui touchent toujours à un des trois sujets cités plus haut. A savoir: militaire, workwear ou alpinisme. Il a récemment travaillé sur des thèmes tel que le colonialisme anglais en Inde (Ete 2010) ou encore la marine anglaise (Hiver 2010), tout en ayant pour inspiration principale l’expédition anglaise qui a atteint le sommet de l’Everest le 29 mai 1953 et dirigée par Sir Edmund Hillary, son idole .

« The Ascent of Nigel Cabourn », sortie pour l’hiver 2003, est la première collection de la marque. Elle est fut créée pour le 50ème anniversaire de l’ascension de Sir Edmund Hillary au sommet de l’Everest en Mai 1953 et reprend la garde robe des membres de l’expédition. Les pièces de cette collection telles que la « Antarctic Parka » ou encore la « Cameraman Jacket » sont depuis devenus des classiques de la marque et sont même réédités tous les ans.

La ligne directrice de la marque est de reproduire des vêtements vintages le plus fidèlement possible en n’utilisant que les meilleures matières et, de préférence, celles d’origine. Ainsi, pour prendre l’exemple de la veste d’alpinisme phare de la marque, l' »Antarctic Parka » , Nigel Cabourn a utilisé la matière Ventile. Cette matière qui est utilisée par l’armée anglaise depuis les années 30 est 100% coton. Ses propriétés isolantes et protectrices viennent de son tissage très serré en oxford qui gonfle au contact de l’eau, l’empêchant de s’infiltrer d’avantage.

Ce créateur à la tête d’une petite entreprise au grand nom dans le milieu du workwear, et particulièrement au Japon, aime son pays et le lui rend bien. Au travers de sa collection « Authentic », il s’inspire de matières anglaises et produit entièrement cette ligne dans son pays d’origine. Il réitère le même procédé au Japon, avec sa « Mainline », produite principalement au Japon avec des matières japonaises. Ce procédé lui permet d’obtenir des matières et des méthodes de production différentes et ainsi reproduire (parce que c’est surtout de ça qu’il s’agit) les modèles qu’il a sélectionné dans son énorme collection.

Cette collection est en grande partie la source de son succès. Grâce à une recherche acharnée depuis plus de 40 ans à travers des vides greniers, brocantes, marchés aux puces ou autre source de trésors du passé, ce passionné a réussi à regrouper une des plus importantes collections de vintage au monde. Sa collection de plus de 4000 pièces rares s’agrandit selon ses dires de « 100 à 200″ articles par an. Des manteaux de la R.A.F aux pantalons de la Royal Navy, cette collection, principalement militaire, regroupe des articles permettant de revivre tous les moments de la vie des soldats en temps de guerre: t-shirts, besaces, polos de rugby, pulls, parkas ou encore veston d’officier, tout y est pour trouver l’inspiration nécessaire à vous vêtir de la tête au pied comme en l’an 40.

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Savile Row par James Sherwood

On prolonge légèrement notre passage dans Savile Row et le monde des tailleurs avec la sortie du livre de James Sherwood « Savile Row, les maîtres tailleurs du sur-mesure Britannique » programmée courant novembre. Le journaliste londonien qui écrit notamment pour le Financial Times ou le Herald Tribune évolue depuis quelques années dans le milieu du vêtement et semble d’ailleurs en être devenu une petite personnalité: son site relate ses différentes expositions autour de la « London Cut » et la préface de l’ouvrage à paraître est signée Tom Ford, sûrement l’un des créateurs vedette les plus intéressants de la dernière décennie.

Le livre disponible en pré-commande sur Amazon se veut donc rendre hommage au savoir faire concentré dans le quartier de Mayfair, en retraçant l’histoire des tailleurs les plus illustres et de leur clientèle fortunée, des hommes d’État aux milliardaires en passant par les acteurs hollywoodiens les plus élégants.

Le texte des premières pages d’introduction sont disponibles sur le blog d’Hugo – Parisian Gentleman – un passionné de costume. Pour rester dans le monde de la « culture tailleur » n’hésitez d’ailleurs surtout pas à vous pencher sur l’excellent Stiff Collar qui détaille ses articles avec ses propres illustrations.


The Rig Out 3

On ne présente plus la boutique en ligne anglaise Oi Polloi et sa sélection pointue. Chose intéressante, Oi polloi publie depuis quelques temps un magazine, mettant en avant leur sélection autour d’articles originaux et de belles photos. Le magasin de Manchester en est à son troisième numéro et la qualité de la publication n’a cessé de s’améliorer depuis la première parution en Juin 2009.

On imagine que The Rig Out est un outil de communication efficace pour véhiculer les valeurs de Oi Polloi, et mettre en scène leur sélection dans un environnement plus « lifestyle ».

De nombreuses entreprises à l’origine des magazines arrivant aujourd’hui sur le marché sont présentes sur trois fronts : la presse, le commerce avec une boutique, et un support internet mixant blog et web-shop. Les trois fonctionnant de manière complémentaire, faisant la promotion des autres, et créant un véritable univers que peut adopter le client.

Alors que les dernières années ont vu se multiplier les marques de vêtement couplées à des labels de musique (APC, Kitsune…), et que la presse traditionnelle semble emboiter le pas à l’industrie du disque en s’inclinant face à l’internet, un nouveau business-model serait en train d’apparaître ? Bien sûr, il est difficile de comparer The Rig Out, Inventory et Monocle car ces entreprises ont des origines diverses et des cœurs de métier qu’on imagine bien différents, cependant il sera intéressant de surveiller leurs évolutions…

Voici quelques images issues du magazine, qu’il sera possible d’acheter au magasin Levi’s Vintage à Paris, ou directement sur le site des auteurs.

Savile Row Field Day

Les temps sont durs pour l’industrie du textile. Que ce soit le coût de la main d’œuvre, du transport ou du coton, les fabricants font face à de nombreuses difficultés. Avec la période de crise que nous avons tous senti passer, la demande en laine en a aussi fait les frais.

Dans le but de relancer l’économie autour de laine, les tailleurs de la rue la plus connue au monde pour son savoir-faire, Savile Row à Londres, organisent une semaine de promotion de leur matière de prédilection. Soutenue par Sa Majesté le Prince de Galles, la semaine de promotion commencera le 11 octobre 2010 et verra Savile Row se transformer en pâturage pour moutons ce jour là. Le but étant de démontrer que la laine n’est pas aussi inconfortable que certains pourraient le penser.

Pendant cette journée, les producteurs expliqueront la manière dont est traitée la laine pour aboutir à la matière noble utilisée par les tailleurs de la rue. Certains des tailleurs en question ouvriront leurs portes et leurs ateliers à tous les visiteurs afin que chacun puisse avoir un aperçu de leur savoir-faire et du travail nécessaire pour créer les costumes que portent les grands de ce monde.

Pour plus de détails sur l’événement, le programme complet de la journée, le plan pour y aller et la liste des tailleurs participant à l’événement, rendez vous ici.

US Army field jackets : M-1943, M-1951 et M-1965

M65 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M65 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Continuons notre inventaire des pièces militaires cultes avec les vestes de combat ou field jackets de l’armée US : les M-1943, M-1951 et M-1965 (respectivement M43, M51 et M65). Les field jackets sont apparues au cours de la seconde guerre mondiale, où l’expérience sur le terrain des soldats américains démontra que l’équipement de l’époque (La courte M41 et le Service Coat) n’était pas approprié.

M43 Alpha Industries

Reproduction de M43 par Alpha Industries

La M43 fut distribuée à partir de 1944 par l’armée américaine, elle est le fruit d’un tout nouveau principe alors mis en avant par la division équipement de l’armée : celui d’un uniforme composé d’une superposition de différentes couches. En effet, l’armée américaine étant présente sur différents fronts, il était important de développer un équipement modulable et adaptable. L’équipement du soldat américain est depuis composé de multiples pièces à superposer en fonction des conditions climatiques et/ou de l’aisance nécessaire. Les field jackets furent les piliers centraux des uniformes US et ne sont donc pas forcément des vestes chaudes, elles peuvent accueillir une doublure (boutonnable ou non) et c’est avant tout ce que l’ont va mettre au dessus ou en dessous qui va permettre de se réchauffer, de se protéger de la pluie, de la neige … (je conseille au passage la lecture de l’article de Hell’s Kitchen sur la M44, sous-couche possible de la M43)

La M43 est une veste longue, arrivant aux hanches et qui possède quatre poches cargos sur l’avant, deux à la poitrine et deux au niveau des hanches. Un lien interne au niveau de la taille permet de serrer la veste à son gré, et un rabat au niveau du col permet de fermer ce dernier en vue de protéger son cou si nécessaire. Le col, qui conserve la forme en pointe des service coats, peut accueillir une capuche grâce à des boutons. Les autres boutons de cette veste, aussi bien aux poches qu’au niveau de fermeture centrale, sont cachés en vue d’éviter toute gêne avec le matériel.

Cette veste fut adoptée rapidement et fit preuve de son efficacité, à tel point que de nombreux pays développèrent depuis des vestes étrangement ressemblantes …

M51 - Supreme SS 2010

Reproduction de M51 par Supreme – Collection SS 2010

Quelques années plus tard, la guerre de Corée créa de nouveaux besoins d’équipement, et la M43 fut améliorée. C’est ainsi qu’est née la M50, veste qui n’eut qu’une courte durée de vie car rapidement remplacée par la M51. Les M50 sont des M43 un petit peu modifiées, en effet des boutons furent ajoutés en vue d’accueillir une doublure, boutonnable cette fois. S’en est suivit la M51, encore une modernisation mineure car un zip fut ajouté à la fermeture centrale de la veste, et les boutons furent remplacés par des boutons clipsables en métal, sur le rabat de la veste et aux poches. Les boutons classiques aux poignets ainsi qu’au col furent conservés.

M65 - Alpha Industries

Reproduction de M65 par Alpha Industries

Enfin, la M65 est la field jacket ayant été distribuée le plus longtemps, ce qui a fait d’elle une pièce véritablement culte. Développée par l’armée américaine en 1965, en plein milieu de la guerre du Vietnam, elle est l’évolution de la M43 et de la M51 et a progressivement remplacée cette dernière. Le col fut changé en col rond, et un zip y fut intégré afin d’y rouler une capuche dans la doublure. Les boutons aux poignets, ainsi que le rabat au col furent cette fois remplacés par des bandes velcro.

Après de longues années de service, elle finit sa carrière en 2009 mais restera surement encore longtemps la pièce phare de tous les surplus.

Woody Allen en M51 - Annie Hall

Woody Allen en M51 dans Annie Hall (1977) – On apercoit « USMC » (US Marine Corps) sur la poche gauche

 

Robert de Niro en M65 - Taxi Driver

Robert de Niro en M65 dans Taxi Driver (1976)

 

M51 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M51 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

 

M65 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M65 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Men of the Cloth

L’artisanat vestimentaire a le vent en poupe. Même si beaucoup s’intérèssent en ce moment de très près à ce qui se fait de l’autre côté de l’Atlantique, il ne faut pas oublier le patrimoine exceptionnel en la matière dont nous disposons ici, à proximité, en Europe.

Le documentaire Men of the Cloth, qui promet d’être un document assez exceptionnel, nous raconte donc l’histoire de trois maîtres tailleurs italiens, en situant ensuite leur profession dans le contexte actuel en soulignant parfois la difficulté pour ce corps de métier de susciter des vocations.

Produit par la Fondation nationale Italo-américain et par l’ Institut New yorkais de la Culture Italienne, le documentaire s’attache à faire ressentir la passion qui anime ces hommes et révéle la complexité d’un tel artisanat dans un monde très concurrentiel, où le costume a tout de même perdu beaucoup de la magie qu’il dégageait à l’époque à laquelle aller chez le tailleur n’était pas seulement l’affaire de quelques passionnés.

Vicki Vasilopoulos (journaliste pour Esquire, DNR…) suit donc pendant quelques temps Joe Centofanti, Nino Corvato et Checchino Fonticoli trois tailleurs italiens aux parcours bien différents: si les deux premiers exercent aux États Unis, l’un dans la banlieue de Philadelphie, l’autre sur la Madison avenue à New York, le dernier n’est autre que le co-fondateur de l’illustre maison Brioni, qui se tourne vers le futur en fondant une école, la « Brioni factory of artisans ».

Le budget du film étant malheureusement assez léger il semble que la production soit assez lente, le site internet fait d’ailleurs appel aux dons, mais il est sûr qu’à sa sortie il devrait séduire plus d’un amateur de vêtement et de traditions.

photos superbes: JDN

Sport, Esthétique et Technique, partie I

En retraçant brièvement l’origine de la redingote, pièce de vestiaire masculin dont on a emprunté le nom pour intituler ce blog, on constate que son apparition se fait aux aurores du 19ème siècle.

Il semblerait que le mot soit tout simplement une déformation de l’anglais « riding coat », donc de l’expression « manteau pour chevaucher »: la redingote aurait donc été inventée pour faciliter le port du manteau à dos de cheval tout en restant élégant.

Une fois encore, on est face à un phénomène que l’on connaît bien: les pièces créées pour répondre à un besoin pratique, continuent d’exister dans le temps de manière durable, tandis que les pièces dessinées ou modifiées par pur soucis esthétique et pour coller à la tendance semblent être vouées à une durée plus éphémère. Bien sûr, il y a des exceptions, je vous vois venir en brandissant la cravate !

Si le sujet de la création d’un vêtement élégant pour répondre à un besoin technique semble assez désuète, détrompez vous, il arrive encore de nos jours que certains designers se penchent sur des questions très actuelles, par exemple, le vélo.

Moyen de transport urbain très utilisé dans les grandes villes d’Europe, d’ailleurs très en vogue en ce moment sûrement grâce à la tendance « pignon fixe » (parce que oui, on peut lui trouver de bons côtés), le vélo peut néanmoins présenter quelques inconvénients quand il s’agit d’arriver au bureau à l’heure, alerte et immaculé. Il y a donc un besoin auquel pourraient répondre quelques designers de vêtement talentueux: faire de beaux vêtements, dans des matières permettant d’éviter la transpiration, la chaleur, et de bien se protéger contre les intempéries.

On a d’abord eu des marques proches du monde du vélo réfléchissant simplement à des coupes facilitant la pratique cycliste, comme WoodWood avec son chino Eland 91, qui se resserait au niveau des chevilles pour que la chaîne n’abime pas le pantalon. Ou encore des marques comme J.Lindberg, s’en inspirant surtout au niveau de l’esthétique générale d’une collection.

Ensuite on pense à des marques comme Rapha, se souciant à la fois de l’esthétique et de la fonction finale du vêtement avec toutes les implications techniques que cela peut entraîner, mais très orientée vers une clientèle sportive.

Côté actualité, il y a récement eu cette belle vidéo mettant en scène Paul Smith avec l’équipe cycliste Rapha Condor, qui mettait le doigt sur une partie de ce challenge que les designers vont avoir à relever dans un futur proche, et que certains exploitent déjà.

Cela fait d’ailleurs quelques temps que Rapha et Paul Smith travaillent ponctuellement ensemble sur des accessoires destinées à la pratique du vélo, le designer anglais étant un fan de cyclisme depuis sa jeunesse. Cet hiver ils sont allés un peu plus loin en proposant une veste technique, ce qui devrait continuer en s’accentuant sur Printemps Eté  2011 selon ViaComit.

Ceux qui poussent la chose le plus loin c’est sans doute Arc’Téryx, la marque canadienne d’outerwear, avec leur ligne Veillance. Moyennant un budget assez élevé, on pourra choisir chez Arc’Téryx Veillance une tenue en parfaite adéquation avec le monde de l’entreprise: un costume en GORE-TEX avec des coutures thermosoudées et des poches étanches, complètement coupe vent.

Le plus étonnant, outre la coupe d’une veste très technique reprenant celle d’un blazer, est qu’ils sont allés jusqu’à développer une ligne de chemises reprenant ces technologies. L’ensemble empêche donc la pénétration d’eau dans le textile tout en laissant passer la transpiration, et peut être trouver chez The Glade.

La question des chaussures pour les pédales automatiques est également un domaine ou l’innovation a sa place, puisque la plupart des modèles restent des modèles de sport à proprement parler. Fondée en 1994, Mission Workshop s’est donc attelé à la tache et développe une basket pour pédale automatique avec laquelle on peut marcher normalement. L’initiative est à saluer mais je suis assez impatient de voir ce que le chemin qui mènera à la production de pièces abordables et esthétiquement vraiment réussies, aura à nous faire découvrir.

6ème salon du vintage de Paris

D’année en année le salon du Vintage de Paris prend de l’ampleur de manière considérable !

La 6ème édition se déroulera dans l’espace des Blancs Manteaux, au 48 rue vieille du temple, samedi 25 et dimanche 26 septembre. L’endroit vous ouvre ses portes de 10h à A9h et dispose d’une surface deux fois plus importantes que pour les précédentes éditions. Il accueillera 80 exposants, tous spécialistes du vêtement, de la mode et du design. L’entrée devient libre et gratuite , c’est donc une bonne occasion de chiner un peu si vous n’avez ni le temps ni le reflex de parcourir les brocantes de Province tout au long de l’année !

Velour – Un brin de Nostalgi

Encore une fois, c’est un réel plaisir de découvrir les pièces de la marque suédoise Velour, qui se fait beaucoup remarquer depuis quelques saisons, notamment en raison de la qualité de ses produits.

En 1997, suite à une fouille dans les stocks du magasin de sa grand-mère, fermé depuis une dizaine d’années, Per Andersson a décidé avec quelques amis de revendre ces pièces d’une autre époque. Situé à Göteborg, en Suède, le magasin « Nostalgi » proposait des répliques de vêtements, de l’art et du design en plus des stocks du magasin de la grand-mère du fondateur.

Le magasin attira beaucoup de jeunes gens branchés qui donnèrent l’inspiration à l’équipe en place de lancer en 2002 leur propre marque du nom de Velour.

La marque développe aujourd’hui une collection de très beaux vêtements à des prix raisonnables comparé à la concurrence. L’idée est de proposer des vêtements inspirés de classiques avec tout ce qui fait la particularité du style scandinave: un brin de folie dans les couleurs et les imprimés. C’est ce qu’ils appellent eux-même le « Feelgood Preppy ».

Ci dessous un extrait de leur collection automne-hiver 2010/2011 …

… et la vidéo qui va avec:

La marque continue sur la même lancée l’été prochain et nous avons pu voir un aperçu sur Selectism:

http://www.velour.se/

Vestes de l'armée francaise : Satin 300, F1 et F2

Aujourd’hui, toute l’offre en matière de veste, blouson et manteau est basée sur des rééditions ou des adaptations de modèles classiques, généralement des vêtements militaires ou utilitaires. Il est toujours passionnant de retourner à la source de l’inspiration des créateurs et industriels actuels. Cet article est le premier d’une série de descriptions de pièces militaires cultes inspirant les créateurs d’aujourd’hui, détaillant les évolutions de vêtements purement fonctionnels à travers le temps.

Veste M64 ou Satin 300

Commençons par étudier un modèle que tout le monde ou presque possède dans sa garde robe : les vestes F1 et F2 de l’armée française. Trouvable dans tous les surplus français pour un prix très abordable, elle est à peu près portée par tout le monde en France, de la fashionista au bcbg. Mais cette veste se trouve aussi très facilement dans des surplus à l’étranger, profitant d’un succès global.

Veste M64 ou Satin 300, aperçu du rabat coupe-vent

Jusqu’au début des années 80, la tenue du combattant français, alors appelée M64 ou Satin 300 était composée d’un tissu satiné plutôt épais d’où celle-ci tirait son nom. La forme de la veste de cette tenue semble annoncer de manière grossière les F1 et F2, celle-ci est en effet bien plus large et plus longue. Les spécificités des vestes françaises sont déjà présentes : deux poches poitrines verticales s’ouvrant avec un zip, et deux poches à revers aux hanches. Cette veste possède des épaulettes et une capuche amovible qui peut se boutonner derrière le col. De plus, un cordon interne permet de serrer la veste à la taille, à la manière des field jackets américaines. Des boutons permettent de fermer les poignets ainsi que les poches à revers mais aucun n’est apparent, il s’agit en effet d’éviter que quoi que ce soit n’entrave la manipulation du matériel.

 

Veste F1 raccourcie

L’épaisseur du tissu de cette tenue la rend pénible à utiliser lorsqu’il fait chaud, et c’est pour cette raison que celle-ci a été remplacée au début des années 80 par la tenue F1.

La tenue F1 se démarque principalement de la S300 par le tissu utilisé pour sa confection : un herringbone 65 % coton et 35% polyester 210gr/m. Ce tissu est en effet plus léger, si bien qu’il posera rapidement des problèmes de résistance. Le style de la veste subit lui aussi une mise à jour, celle-ci devient plus près du corps et des détails fonctionnels sont améliorés : Les boutons sont remplacés par des boutons pressions et les poches zippés s’ouvrent cette fois vers le bas, et non l’inverse. Les boutons destinés à l’accueil de la capuche sont supprimés et le rabat coupe-vent disparaît lui aussi.

Veste F1 raccourcie

Trouvant les S300 et F1 trop longues, il était très commun de voir des officiers les faire raccourcir chez un tailleur. Même maintenant, il est fréquent de tomber sur ces versions modifiées dans des surplus. Non seulement la veste est raccourcie, mais un élastique couvrant tout le pan arrière de la veste est souvent ajouté.

Veste F2, aperçu du rabat coupe-vent

A la fin des années 80, la F1 est remplacée par la F2, les modifications apportées par les officiers ont été appliqué sur la nouvelle veste : deux élastiques équipent maintenant l’arrière de la veste et celle-ci est plus courte faisant du coup disparaître le cordon interne qui permettait de la serrer à la taille. Le tissu est bien sûr remplacé par une version plus résistante du précédent, du herringbone 65% coton et 35% polyester 270 gr/m.  Le rabat coupe-vent réapparaît, mais est plus petit qu’il fut sur les satin 300 et ne couvre que le haut de la veste.

Il arrive maintenant de voir des F2 sans les poches au niveau des hanches, celles-ci furent en effet supprimées en 1994 car elles n’étaient que très peu utilisées sur le terrain.

Veste F2

Le look sympa ainsi que l’étendu du succès de cette veste, bien au delà de son utilisation première, en a fait un vêtement véritablement culte. Et c’est avec grand plaisir que l’on ressent sa présence derrière de nombreuses créations actuelles.

Veste APC d’il y a quelques saisons