Smythson of Bond Street

Bloc-notes, collection Mara

Découvert sur l’excellent blog anglais Style Salvage, Smythson est une petite pépite qui se devait d’avoir son article ici.

Généralement, lorsqu’on parle de maroquinerie ou de vêtements, les Royal Warrants britanniques sont des labels à suivre. Ces labels sont décernés aux fournisseurs de la famille royale britannique et couvrent tous les aspects de leur vie. De la fabrication des selles de leurs chevaux jusqu’aux céréales qu’ils mangent le matin. En terme de vêtements et d’accessoires, qualité et héritage d’outre-manche sont souvent au rendez-vous chez les bénéficiaires du label : Lobb, Turnbull & Asser, Trickers, Barbour, Ede & Ravenscroft ou meme Swaine Adeney Brigg pour n’en citer que quelques-uns. Smythson accumule aujourd’hui les 3 Royal Warrants existant, ce qui est tout de même à noter !
Au passage, j’en profite pour glisser ce petit lien menant a une sympathique série photo du magazine japonais 2nd qui met en avant ces labels.

Royals Warrants de Smythson

Installé sur la très chic Bond Street, la rue de Londres où l’on peut trouver tous les géants mondiaux du luxe (et aussi la rue où les loyers de boutiques sont les plus élevés au monde), Smythson n’a pas à rougir face à toutes ces grandes marques, en effet ils y sont tout de même installés depuis la fin du 19ème siècle. Mais que font-ils ? La première licence commerciale de Frank Smythson, lorsqu’il ouvrit cette boutique en 1887 indiquait : « First class stationery, leather goods and cabinet work » de la papeterie, de la maroquinerie et des rangements donc. Hélas, si on peut encore trouver de temps en temps sur Ebay de magnifiques organisateurs de bureau doublés de cuir, la marque d’aujourd’hui se spécialise plutôt dans les deux premières catégories.

Porte-monnaie, collection Pigskin

L’offre de la boutique est très axée sur des produits simples, fonctionnels, même si la maroquinerie pour femme s’autorise à être plus créative. Portefeuilles, housse pour passeport, trousses de voyage, housses pour Iphone, Ipad ou laptop, les modèles sont beaux, bien finis et font ce qu’on leur demande. Certains modèles sont présents dans différents cuirs et chacun peut donc y trouver l’accessoire parfait, d’autant plus que si l’on peut trouver des logos sur certains produits, ceux-ci se font très discrets.

Trousse de voyage, collection Pigskin

Smythson est aussi papetier et propose de créer cartons d’invitation, papier à en-tête et autres cartes de visites selon vos goûts. De la rencontre de ces deux vocations sont nés les produits les plus connus de Smythson : des livres, carnets et autres répertoires téléphoniques couvert de cuir et aux titres dorés ou argentés. L’offre s’est développée et contient maintenant des journaux dédiés à reporter les plongées exotiques, à lister les bons vins et leurs caractéristiques, et même des atlas et autres cartes de Londres …

Atlas géographique, collection Mara

Dans les années 50, soucieux de se développer aux Etats-unis, la marque lance une gamme de carnets et de répertoires avec des titres humoristiques. Un répertoire avec inscrit sur la couverture « Blondes, Brunettes and Redheads » (soit « Blondes, Brunes et Rousses »), qui propose de ranger vos contacts en fonction de leur couleur de cheveux, voit le jour et fait un carton.  La marque a donc décidé de continuer et d’élargir cette gamme, qui existe encore aujourd’hui. Le contraste entre l’aspect luxueux des carnets et des titres tels que « Blah, Blah, Blah » ou « Bright Ideas » est du plus bel effet !

Carnet Panama « Top Secret »

Mais la véritable force de Smythson, c’est de proposer de personnaliser tout ces produits. A l’instar de la papeterie, les clients peuvent donc laisser s’exprimer toute leur créativité en demandant de graver, ou d’inscrire en doré ou en argenté, un petit mot, des initiales, un logo, tout est possible.

D’ailleurs le mois dernier un des artisans de Smythson était présent dans la boutique de Bond Street pour marquer directement les produits, face aux clients. Nous avons donc eu le droit à une petite démonstration dont voici les photos. En France, Smythson est notamment distribué chez Colette, à Paris.


Gitman pour FrenchTrotters

Les trois modèles de Gitman pour FrenchTrotters.

Dans nos contrées numériques, avec le développement du e-commerce, on a de plus en plus l’impression que les sélections des boutiques se calquent les unes sur les autres. Tirer son épingle du jeu n’est pas toujours facile pour une boutique de prêt à porter, même quand elle s’efforce de ne distribuer que de beaux produits. FrenchTrotters est monté en grade ces dernières années et a tissé des liens très étroits avec ses fournisseurs, ce qui lui permet de temps à autre de pouvoir proposer des produits qu’elle a façonné avec eux. Il y a peu c’était donc au tour de Gitman Vintage de travailler avec FrenchTrotters sur une série de chemises spécialement pour la boutique parisienne, voici quelques images du résultat. Les tissus ont été puisés dans les archives de la marque de chemises américaine: un vichy, un oxford et un tissu à carreaux dans des tons bleus que vous ne retrouverez pas dans la gamme usuelle de chez Gitman. La série est déjà disponible en boutique et sur internet.

Le modèle à carreaux, parfait pour cet été.

 

 

L’oxford Gitman, indétrônable.

Peu avare en initiatives, FrenchTrotters a également réalisé un catalogue papier pour mettre en avant sa propre collection pour cette saison (Printemps Été 2011). Imprimé à Paris sur du papier de très bonne qualité et contenant de belles images réalisées par Nastassia Brückin, vous y trouverez également quelques bonnes adresses soigneusement sélectionnées par Carole et Clarent, qui dirigent les boutiques.

Quelques bonnes adresses !

RagTop – Spitalfields Finest



Dans la liste des marchés inévitables à Londres quand il s’agit de vintage, il y a Portobello market, dont on vous a déjà parlé, et il y a aussi Spitalfields market, mais le jeudi seulement.

Si il vous arrive de passer du côté de Liverpool Street station un jeudi midi, il y a des choses à ne pas rater. D’une, le sandwich chaud de chez A.Gold. Le magasin concentre tout ce qu’il y de plus anglais à manger : flapjacks, sandwichs froids au corned beef, scotch eggs, mais surtout des sandwichs chauds fait sous vos yeux avec en option une moutarde au chutney de mangue à tomber.

La deuxième chose, et sûrement la plus importante est le marché. Le jeudi, et le jeudi seulement, Spitalfields se transforme en marché vintage de haut niveau. Vintage américain de première qualité, workwear français, et des pulls marins anglais qui valent le détour. Il s’agit sans hésiter d’une des meilleures destinations de Londres si vous avez une idée bien particulière de ce que vous cherchez. Dave White a un des meilleurs stands. Ce monsieur expose justement sa collection chez Out of Town où avait lieu un débat des plus intéressants sur le vintage américain. La collection restera exposée jusqu’au 28 Mai. Vous pouvez avoir un aperçu de sa collection ici. Ou bien tout simplement y aller directement et casser votre tirelire.

A l’occasion du débat, Dave White nous a montré ses pièces préférées parmi celles qui étaient exposées. Vous pouvez les trouver ci-dessous. On vous laisse également avec quelques photos supplémentaires du marché. D’ailleurs, si vous y passer, faîtes un petit tour chez Albam et D.S.Dundee, qui ont leurs magasins juste à côté juste au cas où vous n’auriez pas trouvé ce que vous vouliez au marché.


Veste workwear PayDay


Sweat shirt customisé « Monza Maniaks »

 

Levi’s 501


Jeans à bretelles, Stronghold

 

Veste « de sport »


Les chaussures du prince Charles

Les amateurs de beaux souliers le savent sûrement déjà, le prince Charles a une relation toute particulière avec ses chaussures. La presse anglaise y voit un moyen facile de se moquer du prétendant au trône, on peut notamment y lire que le prince Charles porte des chaussures plus vieilles que ses enfants ou même qu’elles sont une preuve que la crise économique touche aussi la famille royale.

C’est indéniable, ces chaussures ont surement accompagné le prince durant de longues années. Mais bien que leur apparence manque de fraîcheur, et que l’on aime ce type de glaçage ou non, ces chaussures ont un cachet certain. Résultat du travail d’orfèvre de John Lobb, le fameux bottier sur mesure de St. James à Londres, elles sont la preuve que des chaussures de qualité peuvent vous accompagner toute une vie. Le prince aurait même une paire depuis plus de 40 ans. Se pose alors la question de l’entretien : crémages, cirages, et toute la bonne volonté du monde ne suffisent pas, car après de nombreuses années des trous finissent par apparaître dans le cuir. La seule solution pour conserver ces chaussures est donc d’appliquer des patchs de cuirs, sortes de rustines qui finissent d’achever le look d’antiquité de la paire d’oxfords noirs en photo ci-dessous.

Certains argumenteront que ces chaussures ressemblent plus à des épaves qu’à la belle paire d’oxfords de l’origine et ils auront sûrement raison. Cependant je trouve qu’elles signent de manière originale, et avec un décalage certain, les tenues toujours travaillées du prince. Et puis à l’heure où l’on peut acheter des chaussures qui s’auto-détruiront après quelques sorties, c’est une véritable démonstration de consommation durable.

Je ne vais pas m’étendre trop sur la maison Lobb, qui mériterait un long article, mais sachez que le John Lobb de St James à Londres et en fait indépendant de l’enseigne internationale du même nom contrôlée par Hermès. Pour la petite histoire, les boutiques John Lobb londoniennes et parisiennes furent à l’origine créées par la même famille. Hermès racheta la filiale française en 1976, et continue d’y fabriquer des souliers sur-mesure selon la même tradition et les mêmes critères de qualités. Cependant la marque de luxe lui a greffé une gamme de prêt-à-chausser, disponible aujourd’hui dans le monde entier.

Voici d’autres paires d’exception du prince, ainsi que quelques photos de sa visite dans les ateliers de John Lobb ltd., provenant du site du bottier.


Autour de ton cou

Celle ci est ornée d’un motif parfait en plein Roland Garros: deux raquettes croisées.

Notre ami Laurent Laporte, tenancier de l’excellent Whereisthecool? et co-fondateur d’À chiper à Choper vient d’ouvrir Autour de ton cou, une mini boutique en ligne (il commence d’ailleurs à avoir une belle collection de morceaux d’internet). Il y propose quelques cravates en laine récupérées dans un vieux stock de Monsieur Pierre Balmain. Légèrement courtes et fabriquées en France dans les années 60, elles orneront vos tenues estivales décontractées à merveille. Je ne peux pas résister à l’idée de vous donner le lien de l’article de Francis Cazal sur le sujet, un post à l’humour ravageur. Le name dropping s’arrête là, promis.

Notre bon Vincent, développeur à ses heures perdues et auteur des fameux Crescendo.


Levi's Vintage Clothing – La toile


Gamme brute Levi’s Vintage Clothing

Avec notre rapide aperçu du marché du denim premium, on avait souligné la pertinence de la démarche adoptée par Levi’s XX, la nouvelle entité premium de la marque américaine, distincte du géant Levi’s « red tab ». On en avait d’ailleurs parlé plus précisément par la suite, mais sans vraiment s’attacher à inspecter minutieusement quelques modèles.

Il ne suffit en effet pas vraiment de dire qu’un produit est différent pour qu’il le soit réellement et dans un secteur aussi concurrentiel que celui du denim, il fait bon disséquer quelques pièces pour comprendre leurs particularités.

On peut tout d’abord commencer par la matière. La matière d’un jean, c’est de la toile. Or, la toile de jean, c’est américain. Ce que l’on appelle « toile japonaise » est en fait un témoignage de l’amour que les japonais portent à la culture vestimentaire américaine : dans les années 80, quand il a fallu aux États-Unis produire plus et plus rapidement pour satisfaire une demande mondiale croissante, les géants américains du jean ont commencé à produire ailleurs, donc différemment de ce qu’ils avaient l’habitude de faire et le produit a perdu en qualité. Les japonais ont récupéré les machines américaines inutilisées et ont commencé à produire une toile de meilleure qualité que celle utilisée par les grandes marques. La toile japonaise c’est donc une des premières manifestation de la reproduction d’éléments textiles américains par les perfectionnistes japonais amoureux du vêtement.

Cone Denim – North Carolina

Seulement voilà, l’appellation « toile japonaise »  ne veut plus dire grand chose de nos jours: certaines ne sont même plus produites au Japon mais en dehors, à moindre coût, et gardent l’appellation car il s’agit d’une pâle imitation dont la volonté est d’être une toile de jean « façon toile japonaise ». Le tout dans un soucis marketing évidemment.

De ce constat, on peut pointer du doigt l’étiquette présente sur les jeans de la collection de Levi’s Vintage Clothing. Cone Mills est en effet le producteur de toile historique de Levi’s, qui a conservé les machines d’origine et qui tissent comme à l’époque des pièces du début du XXème. Levi’s Vintage Clothing a donc bien sa place sur la American List de Michael Williams : la matière vient des États Unis, elle est produite comme à l’époque et il s’agit d’une des plus belles toiles du monde (appelée « White Oak » du nom de l’usine).

Usine de tissage Cone Mills

Si certaines de ses autres pièces sont assemblées en Turquie, les jeans bruts en toile Cone Mills que propose la marque sont montés outre-atlantique, afin de satisfaire sa clientèle puriste, désireuse de retrouver le produit des années 50 et de coller à son ADN d’archiviste du vêtement américain.

Dans les articles qui vont suivre on va pouvoir s’amuser à continuer de remarquer le travail effectué par Levis Vintage Clothing pour reproduire les modèles d’époque jusque dans les moindres détails. Une fois que ce sera fait, les modèles phares de la marque n’auront plus de secrets pour vous !

Mes Chaussettes Rouges

 

Parmi les innombrables sites de vente de chaussettes en ligne, certains sortent brillamment du lot. On vous avait déjà parlé de Archiduchesse, la marque de chaussettes Made in France fondée par Patrick Cassard, suivie par une importante communauté sur internet. Dans un tout autre registre, Mes chaussettes Rouges est un site proposant des chaussettes en ligne, mais pas n’importe lesquelles : des chaussettes hautes, luxueuses et d’exception.

L’idée est intéressante et met l’accent sur l’histoire de fournisseurs pas comme les autres.  Comme l’explique Vincent Metzger, un des deux fondateurs du site : « L’idée m’est venue le jour où j’ai appris que Balladur portait des chaussettes Gammarelli, la boutique romaine qui habille le pape ! Elles n’étaient donc disponibles qu’à Rome, où je n’avais malheureusement pas de raison d’aller. D’autres amis enthousiastes à l’idée d’en avoir m’avaient convaincu que je n’étais pas seul à en vouloir… ». Le site est donc lancé en 2009 et a la chance d’être le distributeur exclusif de chaussettes Gammarelli.

Gammarelli est une maison de tailleurs installée à Rome depuis la fin du 18ème siècle, époque depuis laquelle ils habillent le Vatican. Au sein de leur boutique discrète située derrière le panthéon romain, la 6ème génération d’une longue lignée de tailleurs s’occupe notamment des tenues du pape, des cardinaux et des évêques, ainsi que de leurs chaussettes aux couleurs si particulières : rouge vif, noir soutenu ou violet. Que l’on soit catholique ou pas, on ne peux qu’apprécier le savoir-faire et la longue expérience d’une telle maison, et l’anecdote est très sympathique.

C’est peu après que Mes Chaussettes Rouges se mirent à travailler avec un autre tailleur, parisien cette fois-ci : Stark & Sons. Cette ancienne maison à la clientèle prestigieuse est aujourd’hui responsable des habits d’apparat des membres de l’Académie française (une petite visite ici). Le résultat de cette collaboration est la gamme de chaussettes Mazarin Grand Faiseur, dont les plus emblématiques sont les vertes Académie, qui reprennent la couleur des rameaux d’olivier brodés sur les tenues des académiciens.

La qualité est bien sûr au rendez-vous : les chaussettes du site sont toutes fabriquées en Italie, en fil d’Écosse et ont la particularité d’être proposées pour toutes les pointures, taille par taille. De plus, le remaillage, « opération qui consiste à coudre les mailles au dessus des orteils » est entièrement fait à la main, « c’est coûteux en main d’œuvre, mais bien plus confortable » nous confie le co-fondateur.

Le site porte une attention particulière à la livraison de ses produits : une petit mot personnalisé et écrit à la plume, ainsi qu’une sympathique surprise sur l’enveloppe : « Nous sommes très attachés à l’idée d’avoir une relation dans la durée avec nos clients. Le titre que nous donnons à nos clients sur l’enveloppe évolue par exemple avec le nombre de commandes : Impeccable pour les deux premières commandes, Excellent de la 3ème à la 9ème, Eminent ensuite, puis pour 50 et 100, d’autres titres connus des seuls porteurs… ».

En plus de proposer des chaussettes bien pratiques pour colorer une tenue, Mes Chaussettes Rouges a trouvé la formule pour faire vivre une véritable expérience de luxe sur internet, une démarche dont beaucoup feraient bien de s’inspirer…


 

 

Fargeot – Pappy Style

Chaussures Fargeot – modèle Daupre en Marron Bronze

Au cours d’une balade dans la belle ville de Nantes et avec l’arrivée imminente de La Belle Echoppe en tête je suis tombé nez à nez avec une marque qui ne doit pas être très populaire chez Foot Locker : Fargeot.

Fabriquant de chaussons, chaussures d’intérieur et autres souliers depuis 1930 en France, la marque ne se positionne pas comme tendance, loin de là, mais plutôt confort, adaptée aux pieds frileux et fatigués, en bref : tout d’une marque de « vieux » pour être honnête. Mais n’est-ce pas ce qui est tendance en ce moment? Avec les vestes en tweed, le velours côtelé, la moleskine, les coupes larges et le retour de la moustache, n’est on pas en plein dans le « Pappy Style »?
La marque fabrique certains produits en France, mais concernant celui-ci, la boite ne faisait mention que d’un « made in confort » contrairement à d’autres qui affichaient clairement le « made in France ». À vérifier donc.

C’est un fait, on préfère désormais acheter confort, authentique et durable que de mettre en avant des guiboles moulées dans un slim en polyester. Le modèle ci-dessous m’a semblé être un bon compagnon d’été: fait de fibres naturelles et aéré avec des empiècements de cuir, la chaussure est confortable, légère et très accessible (entre 26 et 39€ pour un modèle à lacets). Malgré des finitions qui laissent à désirer, pour un produit à ce prix on ne peut être que satisfait.


Bikers, Apaches et Nike Destroyer

L’affiche du film culte. Can you dig it ?

Le style des rebels, ça a toujours été une vaste source d’inspiration en matière de vêtement. Que ça soit celles des bikers, des Mods, des Punk, leurs gardes robes sont visitées très régulièrement par les designers. Pourtant ces dernier temps, la tendance vestimentaire s’était surtout intéressée au vestiaire des enfants sages des Ivy School, des ouvriers vertueux suant du front ou même du côté de l’équipement des montagnards, des chasseurs et des soldats, sans qu’il soit vraiment question de s’intéresser aux coupes-jarrets et autres oiseaux de mauvaises augures. On était finalement resté dans la virilité fréquentable, bien que le tatouage connaisse un franc succès en ce moment.

Adam Kimmel et Carhartt prennent la route.

Pourtant assez discrètement,une tendance « bad ass » commençait doucement à poindre il y a quelques mois, avec un regain d’intérêt pour les bikers et autres blousons noirs qui ont hanté les cauchemars de bien des ménagères dans les années 60. La redécouverte d’icônes par certains blog ou magazines comme Peter Fonda et Dennis Hopper dans Easy Rider ou encore Marlon Brando dans The Wild One n’y est sûrement pas pour rien. Quoi de plus logique ? après une tendance workwear très présente qui faisait revenir virilité et pilosité sur le devant de la scène, il fallait s’intéresser aux mauvais garçons des mêmes époques qui n’avaient pas choisis de s’en sortir en grattant du papier ou en cherchant du pétrole mais plutôt par la cavale ou le baston. Des outils de productions on passe aux canifs et chaînes de vélo et même si je ne me vois pas m’habiller en malfrat de si tôt, ça peut forcément être intéressant de regarder ça de plus près.

Ça n’est pas Adam Kimmel et Carhartt qui diront le contraire: les pièces disponibles en boutiques étaient clairement orientées dès le début de la communication autour du projet de collection capsule.

La Calico shirt de la collection Apache de Mister Freedom

Pour ce qui est des filous à proprement parler, c’est Mister Freedom qui entrait dans le vif du sujet le premier en annonçant une collection « Apache » en offrant un bon coup de fraîcheur au milieu qui exploite le kaki depuis déjà au moins deux saisons. S’inspirant des vêtements portés par des gangs parisiens (surnommés « Apaches ») du début du XXème siècle, Christophe Loiron imagine des pièces qui pourraient sûrement rentrer dans chacune de vos gardes robes sans forcer.

D’ailleurs cette chemise « Calico » résume assez bien ce que Monsieur Liberté sait faire quand il s’agit d’imaginer un produit: belles matières, beau packaging, très bons motifs… niveau réalisation et finition on peut lui faire confiance, c’est également impeccable: les japonais de Sugar Cane sont passés par là. La pièce vieillira très bien et vous pourrez la ressortir pendant quelques années saisons après saisons sans risques.

Nike Amsterdam Destroyer from Paul Geusebroek on Vimeo.

Tout ce développement c’était finalement pour faire remarquer que Nike comptait également exploiter le filon avec sa Nike Destroyer. Le teddy college commence à lasser alors il fallait une veste qui sonne juste dans ce contexte. Je ne sais pas vous, moi ça m’a rappelé tout de suite les couleurs de gangs américaines, fantasmées par le cinéma dans The Warriors. La vidéo ci dessus présente le modèle réalisée pour la boutique Patta à Amsterdam mais chaque grande ville pourrait bien être représentée incessament sous peu: LA MJC a déjà mis des écusons sur la sienne, tandis que le staff de Starcow l’arbore fièrement et publie une version print des photos par NBP.

« Warriors, come out to play »

Photo de la Nike Destroyer par Mathieu Vilasco alias NBP pour Nike et Starcow

La version LA MJC, le gang d’en face

The Vintage Showroom


La devanture du magasin au 14 Earlham Street à Londres

On compte surtout les marchés quand on parle de vintage à Londres : Spitalfields le jeudi, Portobello le vendredi, Camden le samedi et Bricklane le dimanche. Si on me demande c’est le programme que je suivrais. Quand il s’agit de boutiques, on tombe souvent sur un os : le prix. Les loyers à Londres sont chers et ça se ressent sur l’étiquette . Alors comment se démarquer de moult boutiques de vintage londoniennes qui proposent souvent tout et n’importe quoi pour des prix loin de raisonnables? The Vintage Showroom fait partie des exemples qui font bande à part de cette faune et propose réellement des produits de qualités, rares et même s’ils sont loin d’être gratuits, valent souvent le prix affiché.



Un aperçu de l’étage principal du magasin

Vintage de l’armée américaine, française ou anglaise en passant par de beaux exemples de chemises hawaïennes, des vestiges des heures de gloire de l’air preppy avec vestes en madras ou chinos d’époque sans oublier workwear français et grands noms du denim d’outre manche, le tout est réuni dans cette espace ouvert toute la semaine. Simon le manager et James, son assistant, sauront vous aider à trouver votre bonheur.

Pour ceux qui cherchent quelque chose de bien particulier, le sous-sol peut être rendu accessible sur demande. Le but de l’endroit est de montrer une sélection des belles pièces que Doug Gunn et son acolyte Roy Luckett gardent à l’écart des yeux du public pour le plaisir des professionnels du cinéma et de la mode.


Le sous-sol: ouvert uniquement sur demande

Lors de notre rencontre avec Doug, nous avons eu la chance d’apprendre en exclusivité qu’ils lanceront prochainement leur marque : F.W Collins, nommée d’après le magasin que la boutique a remplacé. L’avantage de ce nom est son histoire. Avec plus de 160 ans d’existence, le magasin a de quoi raconter une où deux anecdotes pour inspirer les futures collections de la marque. De leurs côté, avec 35 ans d’expérience cumulées dans le monde de la fripe, on fait confiance aux deux associés pour faire les choses bien. Les produits devraient être disponibles à la boutique pour le printemps prochain. Un peu de patience, on ne manquera pas de vous donner plus d’information dès que possible.



La plaque de F.W.Collins

Le clou du spectacle s’est déroulé le jour précédent, lorsque nous avons eu la chance de visiter le studio du Vintage Showroom. L’accès y est exclusivement réservé aux professionnels malheureusement, donc si vous voulez juste jeter un œil, ça risque d’être compliqué.

L’endroit recèle de trésors incroyables : Une Ursula suit réalisé par Barbour sur demande du Capitaine George Phillips, commandant du sous-marin HMS Ursula en 1937, est surement un des plus impressionnant. Vous n’aurez sûrement pas l’occasion d’en voir une autre de si tôt. Quand on sait que c’est de là que provient l’idée de la Barbour International portée notamment par Steve McQueen, ça laisse rêveur.



Doug Gunn


Plus on avance dans le showroom, plus nos yeux d’amateurs s’écarquillent, les pièces sont plus rares les unes que les autres et les prix le montrent bien. C’est beau, c’est rare, c’est inaccessible au commun des mortels que nous sommes, bref, c’est incroyable. Bienvenue au paradis du vintage.


Veste en camo reversible et Belstaff Trialmaster à la patine incroyable


Merci à Doug pour cette chance, on suivra le lancement prochain de F.W. Collins de très près, vous pouvez en être sûr.


The Vintage Showroom
14 Earlham Street
London, WC2H 9LN
t: +44 (0)207 836 3964
e: sm@thevintageshowroom.com

www.thevintageshowroom.com