Passion pour Irene


Passion – Photo par Lucie et Simon

Il est toujours fantastique de voir des gens se lancer dans l’aventure de projets ambitieux, et c’est donc avec grand plaisir que nous avons vu deux fanzines apparaître dans notre entourage cette année. D’abord il y a eu Irene, publication érotique créée par trois londoniennes apportant un peu de poésie et de substance artistique au genre. Ensuite est venu Passion, un bel objet né de l’ambition d’une petite équipe (dont nos amis derrière La Conjuration) de mettre en avant les productions parfois oubliées de leurs amis créatifs. Deux projets qui ont donc choisi une optique de magazine, à l’heure des blogs, des tumblr et de la surenchère écoeurante de belles images scrollables à l’infini. Un bon moyen de sortir du lot et d’obtenir une pause salutaire du spectateur sur leurs travaux. Ils organisent aussi des soirées toujours très sympa, où il fait bon siroter des biéres d’abbaye en découvrant les nouveaux exemplaires. Irène sortira son numéro deux le 8 décembre prochain et fêtera l’occasion en organisant une soirée au ChaCha à Paris ce même soir. Tandis que Passion vous propose de fêter la sortie du beaujolais nouveau jeudi soir, chez Dominique F. à deux pas de chez Charvet. Passion est d’ailleurs disponible dans quelques librairies / lieux culturels sélectionnés : la librairie/galerie Ofr, la boutique de la Gaîté Lyrique …

Je vous conseille donc d’aller jeter un oeil sur leurs sites respectifs :

Irène Erotic Fanzine

Passion

Passion – Illustration de Tanguy Dyer


Irène – Photo par Esthèle Girardet


Passion – Photo par Dylan Calves


Irène – Photo par Geneviève Elliard


Passion – Photo par Arnaud Lajeunie et texte par Foucauld Duchange


Irène – Photo par Esthèle Girardet



Les Ramones sur un t-shirt H&M ?

Chez H&M, il y a quelques années

1947. Erling Persson fonde Hennes & Mauritz et s’apprête à bâtir un empire mondial du prêt à porter, mais encore personne ne le sait.

1974. New York. Les Ramones fondent les prémices du punk rock. C’est rapide, violent, les paroles débiles et pessimistes. Les Ramones sont une légende, et s’ils n’ont pas eu un grand succès commercial, ils restent considérés comme premier groupe de punk américain.

Aujourd’hui, H&M est un broyeur, rapide, réactif et redoutable. Avec plus de 2200 points de vente dans 42 pays, l’entreprise connaît une croissance impressionnante. La marque propose une mode accessible inspirée des tendances vues sur les podiums. Il faut seulement quelques mois à un géant comme celui-là pour dessiner et fabriquer une pièce, contrairement à un créateur ayant des quantités moindres. Un autre de ses points forts et d’avoir une cible très large, ou même de n’avoir pas de cible : elle habille tout le monde, hommes, femmes, enfants, rondes, femmes enceintes…

Puis vient le jour où vous croisez les Ramones chez H&M. Sur un t-shirt. Puis d’autres groupes, Iron Maiden, Rolling Stones, Blondie, Bowie, fruits d’une tendance rock omniprésente. Musicalement, on assiste au retour du rock dès le début des années 2000, et si les rockeurs ont eu tant d’influence sur les dressings c’est qu’ils soignent leur image. Cette période est aussi celle d’Hedi Slimane chez Dior Homme. Il révolutionne la mode masculine et impose une silhouette nouvelle, slim, sophistiquée, en noir et blanc. Les rockeurs adoptent le costume-cravate, et deviennent des icônes au-delà du monde de la musique : les détracteurs des Strokes leur reprochent d’avoir fait leur premier shooting mode avant d’enregistrer leur premier album. Julian Casablancas, le chanteur, est d’ailleurs le visage du nouveau parfum Azzaro : Db decibel. Pete Doherty, habitué des tabloïds depuis son idylle avec Kate Moss, incarne l’homme Roberto Cavalli durant la saison 2007-2008 et est l’objet d’un livre de photos edité par Hedi Slimane, London Birth of a Cult. Le groupe The Kills, malgrè leur image anti-star, s’est quant à lui laissé photographié par Olivier Zahm pour la campagne hiver 2010 de Zadig&Voltaire.

Cette diversité des sources d’inspiration est aujourd’hui naturelle, et un t-shirt « rock » est désormais un basique de la garde-robe féminine. L’image de groupes pas axés grand public, qui ont parfois choqué, s’est transformée en prenant la forme d’un t-shirt. Le contexte d’achat y contribue : ce n’est pas un t-shirt noir basique et mal coupé acheté dans un obscur festival boueux, mais bien une pièce validée par ce que l’on considère comme une certaine référence populaire : une marque multinationale.

Oui FM, avait lancé en 2007 une offensive à travers un des visuels de sa campagne publicitaire : une photo du groupe et le commentaire «Après leur mort, ces gars ont connu pire qu’aller en enfer. Devenir un tee shirt Zadig&Voltaire ». C’est l’agence Leg qui a fait le coup, et a remporté pour cela le Grand Prix Stratégies de la publicité 2008.

Publicité Oui FM sortie en 2007

Mais finalement, est ce que ce n’est pas le destin de groupes de rock de finir sur des t-shirts ? Et si, comme le dit la légende, les Sex Pistols n’avaient pas été créés pour assurer la promo de la boutique « Sex» de Malcom McLaren et des vêtements de Vivienne Westwood ? McLaren, en tant que manager, aurait été le précurseur d’’une tendance lourde en communication, et le premier à vendre un packaging autour de l’artiste et de sa musique. Choquer fait parler, et la méthode a depuis maintes fois fait ses preuves à travers les passages TV sulfureux de Gainsbourg ou les paroles de Brassens, consacré premier punk à moustache cette semaine par Les Inrocks. Et si Les Sex Pistols n’étaient pas morts, est ce qu’aujourd’hui ils n’iraient pas, justement là où ne les attendrait pas, exactement chez H&M ?

Si les puristes sont indignés que l’image de leur groupe adoré soit portée par des filles qui n’ont peut-être jamais écouté un seul morceau, ils ne sont pas au bout de leur peine. Sandro vient de dévoiler une mini collection de trois t-shirts immortalisant les plus beaux moments des concerts de Nirvana. A l’origine pour hommes, les filles s’enthousiasment et  s’imaginent déjà le porter « loose » sur leur slim. Toutes nos excuses à feu Kurt Cobain.

Campagne Zadig & Voltaire avec The Kills – Automne-Hiver 2010


T-shirts Sandro Nirvana – Automne-Hiver 2011

"Life's better in a great hat"


Alain Delon – Borsalino & Co: le ton est donné.

Le chapeau, c’est toujours une question épineuse. En arrivant à la fin de « Il était une fois en Amérique » ou du « Parrain », j’ai toujours eu cette note de regret en rechaussant mes pantoufles: où sont ils tous passés ces gens tirés à quatre épingles, qui portent leurs couvres chefs comme si c’était l’exercice le plus simple au monde?

Bon ok, le sportswear américain est passé par là, la consommation de masse aussi, résultat: on ne sait plus mettre de chapeau. Quelques rares Chaps et autres designers y arrivent encore pourtant avec brio et quelques hipsters semblent enclins à s’y risquer par les temps qui courent.

« Allo? yeah sorry, I can’t hear you over the sound of how awesome I look. »

Pour le commun des mortels, dompter un chapeau, c’est dur. Ça demande du cran. Essayez et vous verrez: si ils n’ont pas l’habitude de vous voir avec un doulos sur la tête et que vous franchissez le pas ce week end, Lundi vous devrez affronter la mine amusée de vos collègues de bureau, même si ils font mine de ne pas y toucher. Alors forcément, à moins d’avoir une allure innée et une confiance à toute épreuve, on hésite. Le chapeau on l’achète mais il traîne sur une étagère ou dans le grenier, avec celui du grand père.

Pourtant il faut reconnaître que point de vue élégance, et même si vous êtes très bien coiffé, un chapeau ça peut avoir son petit effet. Ça n’est d’ailleurs pas pour rien que le grand père en avait un (marqué de ses initiales à l’intérieur), il vivait du temps où on savait.

Du coup pour commencer la rééducation de nos générations (et on sent poindre une cause à défendre), l’étape intermédiaire de la casquette en tweed paraît la solution de secours idéale, La Conj vantait les mérites de la maison Lock&Co à Londres il y a quelque temps déjà. Ça va nous permettre d’y aller doucement, par pallier, habituer l’oeil des railleurs du Lundi matin. D’ailleurs notez que c’est peut être une réponse à la question que vous avez déjà du vous poser cette année en vous promenant ou même le soir dans les bars: « Pourquoi diable ces gens ont ils des bonnets Saint James sur la tête en permanence ? » et bien voilà, c’était pour préparer le passage au chapeau. N’y voyez rien contre les bonnets, ils sont très bien, surtout quand il fait froid. Par contre, comme toute galure masculine d’ailleurs, ça se retire en intérieur.

Optimo Hats à Chicago, dont vous avez un aperçu de l’esprit dans la vidéo ci-après.

Tout ce tintouin, ça m’est surtout revenu après être tombé sur Optimo Hats. En bref, Optimo Hats c’est l’initiative de Graham Thompson, un passionné de chapeau qui apprend avec tristesse que son chapelier préféré va partir à la retraite sans personne pour reprendre l’affaire après lui. Alors étudiant, Graham décide de se lancer dans le chapeau et entre comme apprenti au service de son mentor Johnny, à qui il rachètera l’équipement pour commencer sa propre maison de chapeaux à Chicago. La belle histoire ne s’arrête pas là puisque la compagnie est florissante et répond à des dizaines de commandes tous les jours. Les pièces de chez Optimo sont devenues célèbres à travers les États Unis pour leur qualité et coiffent des acteurs, des politiciens et des amateurs de beaux chapeaux. Graham semble assez intransigeant au niveau de la sélection des matériaux et de la recherche du meilleur savoir faire possible, son soucis étant de développer un beau produit de luxe qui traversera les années. En vrai passionné, il est déterminé à ce que l’on regarde ses chapeaux dans plusieurs décennies et que l’on dise: voilà l’époque à laquelle on savait faire des beaux chapeaux.

Optimo Hat Company from Optimo Hats on Vimeo.

En plus on voit bien que la force de Graham Thompson est d’avoir su faire survivre un savoir faire exceptionnel mais aussi de ne pas l’avoir laissé prendre la poussière: Optimo Hats doit avoir un des plus beaux sites internet qu’une fabrique de chapeau ai jamais eu. Agréablement navigable et au graphisme soigné, le contenu est intéressant et élaboré très proprement.

Notez que pour les audacieux qui n’aiment pas la casquette anglaise, le béret reste également une très bonne alternative, il protège tout aussi bien du froid et de la pluie. En plus vous avez de la chance, j’ai là une bonne adresse pour trouver ça…

Merci Scott pour l’image.


The Art of Flight



« The Art of Flight »

Avec l’arrivée du froid, on oublie rapidement (ou pas) les plages ensolleillées au profits des pentes enneigées. En tous cas c’est mon cas. La sortie prochaine du film « The Art Of Flight » n’aide pas des masses: des paysages superbes aux quatres coins de la planète, des mecs complétements fous qui sautes de falaises, et de la poudreuse à en faire pleurer un esquimau.


« The Art of Flight »


C’est aussi l’occasion de rouvrir son armoire et de voir se que l’on a à se mettre sous la main. La mode des pistes n’étant pas souvent la même que celle de la ville, on peut se demander si il est bon d’investir dans des pièces à plus de 300€ juste pour deux semaines de sports d’hiver ?

A la vue des vêtements portés dans le film, on se demande franchement si il sera possible de les porter en dehors des pistes. Alors si vous ne voulez pas changer de style vestimentaire pour aller au ski, soyez rassurez, les grandes marques de snowboard ont suivi la tendance des collaborations et la tendance urbaine s’invite sur les pentes.

On retrouve ainsi  beaucoup d’influence de la mode urbaine dans l’offre des marques tels que Burton, Vans ou Nike. Que vous soyez plutôt, workwear, preppy, ou skater , il y a de quoi trouver son bonheur.


« The Art of Flight »


On peut alors se poser la question: jusqu’où peut-on adapter la mode urbaine aux pistes et qu’est-ce que la mode des pistes peut aporter à la mode urbaine? Après tout, faire du sport dans de la neige à des températures négatives engendre un certain nombre de contraintes d’étanchéité, conservation de la chaleur, respirabilité et liberté de mouvement. En gros, si vous enlevez tous les graphitis du manteau ci dessus et les remplacez par une couleur plus « neutre » vous avez un manteau qui pourra être porté par tous les temps et dans toutes les situations, comme un manteau Patagonia, Mammut ou encore Arc’Teryx. Par contre Mathieu Crépel ou Shaun White risquent de ne pas avoir le même équipement que vous, mais est-ce bien important?

Voici une petite selection de ce qui se fait en ce moment en attendant d’aller sur les pistes.

Manteau Triolet Patagonia


modèle Holden de Vans, inspiré de la Sk-8


Nike Zoom Force 1


Collaboration Carhartt x Burton

La version snowboard de la Bean Boot par Burton – Ox Boot


Red Tails – Tuskegee airmen et Eastman Leather

Nous n’avions jamais encore parlé de George Lucas sur Redingote. Pourtant, nous aurions très bien pu car nous avions déjà traité d’Indiana Jones, où Harrison Ford ne quitte jamais une belle paire d’indy boots d’Alden. Aujourd’hui nous franchissons le pas car le producteur est derrière un nouveau film : Red Tails. Pour faire court, Red Tails est un film historique de combats aériens traitant des Tuskegee Airmen (du nom de leur base d’origine, en Alabama), un groupe de pilotes afro-américains qui eurent non seulement à lutter contre les forces de l’axe, mais aussi contre les ségrégations dont ils étaient victimes de la part du commandement américain.

Point important : les flight jackets du film proviennent toutes de chez Eastman Leather, l’entreprise anglaise à l’origine de reproductions bien pointues de vestes de pilote. Eastman Leather prend son travail de reproduction à coeur, n’hésitant pas à demander à ses fournisseurs de tanner le cuir à l’ancienne ou à utiliser des zips vintage pour garantir une similitude totale avec les modèles de l’époque. Ce film est une belle opportunité pour la marque anglaise, qui en a profité pour mettre à jour son site de vente en ligne et pour créer une partie consacrée aux pièces portées à l’écran : redtailsjackets.com.

Les photos illustrant cet album ne proviennent pas du film mais du site de la Library of Congress, ce sont des photos d’époque des véritables Tuskegee Airmen, ce qui nous rappelle qu’il n’y a probablement rien de plus beau au monde qu’une veste A-2 bien patinée. Pour parler du film, dont vous trouverez la bande annonce à la fin de cet article, il n’a pas l’air forcément très fin, mais il faut parfois savoir faire des sacrifices pour apprécier de beaux costumes à l’écran. Les fans de Steve McQueen le savent très bien.

LVC sur la toile

Des images d’archives authentiques, peu de marques peuvent se permettre un tel luxe.

La capacité de Levi’s Vintage Clothing à exploiter l’héritage de Levi’s en matière de denim pour faire des reproductions ou des remises au goût du jour d’anciennes pièces n’est pas à prouver: leurs collections sont très riches depuis quelques saisons et qualitativement irréprochables.

Par contre en tant que consommateur, ça n’est pas forcément facile de s’y retrouver, rien que pour le 501 brut on approche des huit coupes différentes suivant chaque décénies de 1890 à 1966.

L’amateur averti y verra une belle occasion de porter une pièce marquée des détails d’époque mais pour être réellement initié et rompu à l’art du jean selon Levi’s Vintage Clothing, il faut avoir déjà parcouru plusieurs ouvrages et s’être vraiment documenté.

Ce soucis est maintenant résolu puisque l’on peut observer et comprendre chacune de ces coupes et détails sur la page 501 du site de la marque qui vient d’ouvrir ses portes. Vous pourrez également y trouver quelques photos d’archives et la collection sous forme d’illustration. D’ailleurs dans le choix de montrer la collection en dessin on retrouve une touche d’originalité propre aux puristes: pour comprendre un produit LVC, il faut le toucher, le voir en vrai, une photo circulant sur internet ne suffit pas pour s’en faire une réelle idée. L’illustration attise la curiosité, pousse les membres des forums (et des blogs) à aller tater la marchandise.

 

Arts & Science – L'essentiel


Lors du salon Capsule femme, on nous a glissé le nom d’une marque à l’oreille: Arts & Science. À ce stade là, tout ce que nous savions était qu’il s’agissait d’une marque japonaise qui avait un pop-up shop pendant la fashion week dans le magasin Astier de Villates.

En creusant un peu plus, j’ai découvert une marque qui se focalisait sur l’esprit « artisan » de manière épurée avec seulement les meilleurs matériaux. Ça peut sonner comme du réchauffé, sauf que quand l’on sait que Rei Kawakubo est une habituée de la boutique, ça montre qu’il y a du niveau. Ceci explique aussi pourquoi on retrouve Arts & Science à Londres chez Dover Street Market et à Milan au 10 Corso Como.

L’histoire derrière la marque est assez simple. Tout à commencé au printemps 2003, quand Sonya Park a ouvert une petite boutique dans le quartier de Daikanyama, à Tokyo. L’idée initiale est celle que beaucoup ont eu: vendre que ce qu’il leur plaisait. Cela comprenait en particulier un petit coin friperie composé de pièces de sa propre collection. Ces dernières ont été les premières à partir de la boutique. Les fripes étant ce qu’elles sont, pour les remplacer sur l’étalage, Sonya Park a eu l’idée de les refaire faire à l’identique, trouvant rapidement des difficultés pour se fournir en tissus d’époque. Tour à tour s’associant à une modéliste, une couturière, puis un expert en textiles, la marque Arts & Science s’est créée, représentant aujourd’hui 6 magasins en propre et une petite poignée de revendeurs.



Malgré une apparence entre Muji et Labour and Wait, on parle bien ici de « luxe », de workwear ou basiques de « luxe » en quelques sortes, avec des produits faits par des artisans au Japon et avec une coupe étudiée par un tailleur. Mais outre la qualité et le prix, là où Arts & Science applique une facette du « luxe » que l’on ne retrouve plus chez les grands nom de cette catégorie, c’est la rareté. Voulant que ses clients voient, touchent, sentent ses produits, la marque n’est pas disponible en ligne mais seulement en magasin. Et autant dire qu’il n’y en a pas à tous les coins de rues. Pour revoir la marque en France, il faudra attendre sa prochaine apparition chez Astier de Villates ou se déplacer à Aix à en croire le site de la marque. Si voyager ne vous fait pas peur, il y a toujours le Japon.

arts-science.com


LVMH – Les journées particulières


 

Les grandes marques de luxe telles que Gucci ou Louis Vuitton sont garantes d’une certaine idée du savoir-faire. Forts d’une expérience très longue dans cet univers, les produits de ces fabricants sont faits pour durer des années, et certains modèles classiques ont brillamment passer l’épreuve du temps. Ceci-dit, le passage de Tom Ford et de Marc Jacobs, de campagnes porno-chics shootées par Mario Testino ou bien mettant en scène Gorbatchev ou Keith Richards, tout ceci nous ont un peu fait oublier le savoir-faire présent derrière ces produits que tout le monde s’arrache. Ces marques ont donc récemment contre-attaqué en proposant chacune une campagne mettant en scène leurs artisans au travail, manuel bien sûr. Si Gucci avait choisi une vision historique, en utilisant des photos de leurs ateliers dans les années 50, Louis-Vuitton avait mis en scène des artisans au travail à la façon de peintures flamandes. Pas de chance, deux visuels de la campagne de Louis Vuitton ont été interdits outre-manche car jugés trompeurs : selon l’agence de surveillance de la publicité, les visuels suggèrerait que les produits sont faits entièrement à la main, ce qui n’est bien évidement pas le cas. Selon la direction du malletier, et on veut bien les croire, l’utilisation de machine à coudre dans la confection de sac et de porte-feuilles est  » plus sécurisant, et nécéssaire pour la solidité, la précision et la durabilité ».

Aujourd’hui LVMH lance un projet bien plus ambitieux : les journées particulières. A la façon des journées du patrimoine, vous pourrez ce week end visiter les lieux d’exceptions d’où proviennent les produits du groupe LVMH. Il suffit de se rendre sur place et de faire la queue. L’occasion de visiter les ateliers Louis Vuitton d’Asnières, les ateliers Berluti, le studio de création de Givenchy Couture ou bien le salon de Haute Couture de Christian Dior si vous êtes à Paris. Mais des visites sont aussi organisées partout en France et en Europe : Les différents domaines des spiritueux du groupe, la distillerie Belvedere en Pologne ou même le palazzo Fendi à Rome …

La liste complète et toutes les informations sont disponibles ici : les journées particulières.


Campagne Gucci Forever, 2010


Campagne Gucci Forever, 2010


Campagne Gucci Forever, 2010


Un des deux visuels interdits en Grande-Bretagne


Un des deux visuels interdits en Grande-Bretagne



Port Magazine

Le problème avec les portables, c’est que l’engouement pour la ponctualité que l’on pouvait connaître à l’époque des téléphones à cadrans a un peu perdu en vigueur. On a tous reçu avec beaucoup de plaisir (et envoyé) le fameux sms « je suis en chemin, j’arrive dans 1/4 d’heure ». Du coup en tant que destinataire de ce sms, on se retrouve avec une quantité variable de minutes inutiles entre les mains et c’est assez embarrassant.

Un autre problème: quand on s’intéresse au vêtement masculin, c’est qu’un magazine de mode pour homme, c’est assez chiant. Entre les photos de mannequins androgynes, les images de types avec des bonnets en laine, des bottes et des haches et les pubs de maisons de luxe, on est vraiment (vraiment) très content d’avoir dépensé son argent.

Il y a quelques mois j’ai découvert Port avec son premier numéro  et sans trop y croire, en le parcourant, je me suis rendu compte que c’était assez intéressant: d’un coup d’un seul, je trouvais la solution aux deux soucis exposés plus haut, profitant de mes minutes inutiles pour délaisser mon smartphone au profit d’un des nouveaux venus sur la scène de la presse papier. Au premier contact, le toucher de la couverture est très agréable. En y regardant de plus près on s’aperçoit que plusieurs qualités de papier façonnent la publication: un papier épais et granuleux débute la lecture, de belles photos y sont imprimées et se mêlent à quelques portraits, illustration et articles. La seconde partie est faite de papier glacé: on y trouvera alors un contenu beaucoup plus textuel voir littéraire: quelques articles brefs y côtoient reportages sur les toréadors ou créateurs de mode et courtes nouvelles.

Le contenu visuel varié, tant les photos que la mise en page en passant par les illustrations, est également à chaque fois d’excellente qualité et je ne vous cache pas que leurs séries photos d’accessoires nous ont inspiré pour réaliser quelques clichés à paraître dans un futur plus ou moins proche.

Auparavant je faisais l’erreur de ne pas vraiment m’intéresser au choix des contributeurs. Lorsque j’y ai prêté attention, je me suis aperçu que Dieter Rams avait été invité à traiter de design: dès lors, on sait que l’on à faire à une équipe qui sait ce qu’elle fait, la qualité du propos semblant être l’un des maîtres mots plus qu’un quelconque parti pris artistique obscur pour les non initiés.

Pour continuer sur le contenu, on peut aussi souligner que ce magazine va un peu là où on ne l’attend pas forcément. Il est peut être un peu tôt pour l’affirmer, et ma connaissance de la presse papier un peu limitée, mais les sujets choisis sont assez pertinents et assez peu abordés ailleurs ou même par d’autres formats. Ils sont également très écléctiques: on passe de l’interview d’un chef à un reportage sur la place de la recherche dans le développement d’une chaussure chez Nike tout en ayant eu la chance de croiser Will Self, David Remnick ou Daniel Day-Lewis.

Notez également que leur version web est assez riche et développe un contenu différent de celui du magazine. Vous pourrez vous procurer le quatrième numéro dès qu’il sera sorti chez colette, chez FrenchTrotters ou sur la boutique en ligne (qui propose toujours le dernier et le deuxième).

En parlant de magazine, j’y pense, mercredi soir prochain (le 19) vous pourrez découvrir Passion, dont l’un des instigateurs s’occupe d’un blog fort cool qui est dans notre blogroll depuis quelque temps déjà. Son compère avait d’ailleurs lancé l’Imparfaite il y a quelques mois. Peut être à la semaine prochaine donc !

Old Town – A la demande


Voilà un bout de temps que je voulais vous parler de la marque Old Town. Discète, vous ne verrez pas de grosse pub sur les bus à la Kooples, pas de page Facebook ou Twitter, cette petite marque ne paie pas de mine et pourtant le concept vaut la peine de s’y intéresser.

Old Town est en fait une petite marque du Norfolk à l’Est de l’Angleterre spécialisée dans la réalisation de vêtements de travail. Le concept est simple: des modèles de vestes, manteaux, chemises, pantalons, et accessoires sont proposés avec un choix de couleurs et matières différentes; vous choisissez le modèle qui vous plait, le tissu, la taille et Old Town vous le fabrique à la demande puis l’envoie. Ainsi pas de problème de stockage, de rupture, ou de saisons. Les modèles sont permanents, donc une fois que votre manteau est usé jusqu’à la doublure (surement au bout d’un bon bout de temps), vous n’aurez pas à vous soucier de retrouver le même.



Histoire que cela soit clair, il ne s’agit pas de sur mesure mais de tailles standardisées. La raison est simple: si vous souhaitez échangez vos produits, cela permet de les revendre. En fonction de votre taille, vous trouverez sans aucuns doutes manteaux adaptés à vos épaules.

Dans le même concept, il y aussi Le Laboureur, mais une visite rapide sur les deux sites donne nettement plus envie de passer le pas de la commande chez Old Town, à mon avis. Ce concept s’inscrit parfaitement dans la logique actuelle du respect de l’environnement par la réduction des déchets puisque les produits sont fait sur demande et font partie d’une collection permanente en plus d’être produits localement. Exit les cycles de la mode, on se contente des basiques et de la qualité à des prix tout à fait respectables. Ca ne nous donne pas mal à la tête et ça a le mérite d’être efficace. Bravo!

www.old-town.co.uk