Les parapluies d'Oliver Ruuger

Avis aux amateurs de poignées en croco !


Quand on parle d’artisanat, on a facilement à l’esprit l’image d’un homme ou d’une femme évoluant dans la poussière d’un atelier lugubre, un peu en guerre avec la planète entière car acteur d’un monde ancien en pleine disparition, déjà oublié par le commun des mortels. Pourtant comme la plupart des images mentales que l’on peut construire dans son coin, celle ci se révèle souvent très fausse. Il est d’ailleurs assez amusant de voir comme certains artisans ont compris comment communiquer pour toucher un public déjà rassasié d’innombrables images de processus de fabrication et à quel point ils peuvent être en phase avec les plus hautes sphères de la tendance. Si laContrie en est le parfait exemple, c’est également le cas d’Oliver Ruuger qui a réalisé une série de parapluies incroyables pour la superbe boutique LN-CC à Londres et qui développe une image de marque superbe, très en phase avec les temps qui courent. J’ai d’ailleurs également eu la chance de rencontrer Célia Granger il y a quelques semaines qui réalise un travail remarquable et collabore régulièrement avec quelques designers de haut vol. Habitués à travailler le sur-mesure ou la demi-mesure, il faut comprendre que réaliser une série d’une dizaines de pièces et vendre leurs produits dans des boutiques, aussi haut de gamme soient elles, c’est déjà pour eux sortir très loin de leurs carnets de commandes classiques. Je vous laisse avec une vidéo d’Oliver Ruuger au travail sur une pièce magnifique.

LN-CC FILM: Oliver Ruuger | Making Umbrellas from LN-CC on Vimeo.

Arts & Science – L'essentiel


Lors du salon Capsule femme, on nous a glissé le nom d’une marque à l’oreille: Arts & Science. À ce stade là, tout ce que nous savions était qu’il s’agissait d’une marque japonaise qui avait un pop-up shop pendant la fashion week dans le magasin Astier de Villates.

En creusant un peu plus, j’ai découvert une marque qui se focalisait sur l’esprit « artisan » de manière épurée avec seulement les meilleurs matériaux. Ça peut sonner comme du réchauffé, sauf que quand l’on sait que Rei Kawakubo est une habituée de la boutique, ça montre qu’il y a du niveau. Ceci explique aussi pourquoi on retrouve Arts & Science à Londres chez Dover Street Market et à Milan au 10 Corso Como.

L’histoire derrière la marque est assez simple. Tout à commencé au printemps 2003, quand Sonya Park a ouvert une petite boutique dans le quartier de Daikanyama, à Tokyo. L’idée initiale est celle que beaucoup ont eu: vendre que ce qu’il leur plaisait. Cela comprenait en particulier un petit coin friperie composé de pièces de sa propre collection. Ces dernières ont été les premières à partir de la boutique. Les fripes étant ce qu’elles sont, pour les remplacer sur l’étalage, Sonya Park a eu l’idée de les refaire faire à l’identique, trouvant rapidement des difficultés pour se fournir en tissus d’époque. Tour à tour s’associant à une modéliste, une couturière, puis un expert en textiles, la marque Arts & Science s’est créée, représentant aujourd’hui 6 magasins en propre et une petite poignée de revendeurs.



Malgré une apparence entre Muji et Labour and Wait, on parle bien ici de « luxe », de workwear ou basiques de « luxe » en quelques sortes, avec des produits faits par des artisans au Japon et avec une coupe étudiée par un tailleur. Mais outre la qualité et le prix, là où Arts & Science applique une facette du « luxe » que l’on ne retrouve plus chez les grands nom de cette catégorie, c’est la rareté. Voulant que ses clients voient, touchent, sentent ses produits, la marque n’est pas disponible en ligne mais seulement en magasin. Et autant dire qu’il n’y en a pas à tous les coins de rues. Pour revoir la marque en France, il faudra attendre sa prochaine apparition chez Astier de Villates ou se déplacer à Aix à en croire le site de la marque. Si voyager ne vous fait pas peur, il y a toujours le Japon.

arts-science.com