Vendor – Tokyo


L’entrée du magasin

Un des premiers constats que l’on peut faire lorsqu’on commence à faire les boutiques au Japon est le travail qui rentre dans la conception de chaque boutique. Que ce soit votre boucher du coin, une librairie plus petite qu’un studio parisien ou le Galerie Lafayette local : tout est soigné dans les plus petits détails. Autant dire que les boutiques de vêtements ne font pas exception, bien au contraire. Vendor en est un très bel exemple, tout comme Biotop dont nous parlions la semaine dernière.

Le magasin est très haut de plafond, permettant ainsi plus d’espace d’étalage

Situé dans le quartier très branché de Nakameguro, à quelques pas du magasin Army Gym de Nigel Cabourn, Vendor frappe tout d’abord par l’énorme espace qu’il occupe, surtout quand on a une idée du loyer du coin. Sorte de loft rêvé de tout mordu de fringue, le magasin propose une belle sélection de musique, d’accessoires et de pièces venant essentiellement de marques nippones ainsi qu’une poignée d’Europe et des Etats-Unis.

Du côté japonais on retrouvera donc Nonnative, Hobo et Comme des Garçons par Junya Watanabe sans oublier la marque en propre du magasin « Vendor Things » qui n’a rien a envier de ses compatriotes. Pour l’Europe, les anglais de Folk et les suédois Klättermusen sont là, tandis que les Etats-Unis sont bien représentés par Generic Surplus, la toute nouvelle marque Batten Sportswear et Todd Snyder. Les collaborations exclusives vont également bon train, et dans l’ensemble tout vaut vraiment un coup d’oeil.

La selection de musique s’intègre parfaitement dans l’organisation du magasin

Le merchandising fait parti de l’attraction au magasin: tableaux regroupant des collections d’insectes, crânes de singes sculptés et surtout, le caméléon. Le tout dans un environnement boisé et parsemé de plantes. On se balade donc volontiers aux quatre coins du magasin à la recherche de nouvelles bizarreries et découvertes et en trouvant par la même occasion un bon lot de produits que l’on ramènerai volontier dans ses valises.

Une des curiosités du lieu: le crâne de singe sculpté

Vendor est donc une adresse à faire si vous êtes de passage dans le quartier tant pour la selection que pour la boutique en elle même. Cependant vous pouvez aussi aller jeter un coup d’oeil sur leur boutique hébergée chez Zozotown. Loin d’être une ville de fous, Zozotown est une sorte de Farfetch Japonais, qui existait bien avant ce dernier cela dit, et qui mérite d’y faire un tour. Avec l’aide de Google Translate et une bonne dose d’interprétation ça devrait bien se passer.

Vendor Nakameguro
1F, 1-23-14 Aobadai Meguro-ku
Tokyo 153-0042 
Vendor.co.jp
zozo.jp/shop/vendor

Un peu plus de photo pour les curieux. Un indice : un animal s’y cache.

William Lockie, A.P.C., Glenmac et autres …

Les cardigans en laine d’agneau A.P.C. et William Lockie

Lorsque j’ai entendu parler de la collaboration entre A.P.C. et William Lockie, j’ai fait quelques recherches sur la toile, et mis à part une interview intéressante de Louis Wong (le designer en charge des collections chez A.P.C.) par le magazine WAD, impossible de trouver un seul article de plus de 4 lignes traitant du sujet. Beaucoup de blogs et autres magazines en ligne se contentent de recracher des communiqués de presse à longueur de journée, et c’est bien dommage ! Il y a pourtant bien des choses à dire sur William Lockie, qui est un de ces nombreux fabricants centenaires de tricots écossais. Depuis, A.P.C. s’est aussi mis à travailler avec John Smedley, eux basés toujours en Grande-Bretagne, mais cette fois dans le Derbyshire et spécialisés dans la maille en coton.

Pull John Smedley et A.P.C. en Sea Island Cotton

Si vous êtes du genre à passer trop de temps au rayon homme du Bon Marché, vous aurez sûrement remarqué la marque William Lockie, cachée dans un des coins les moins fréquentés du grand magasin. Cet endroit, situé juste à côté du corner Lacoste, est aussi l’hôte d’un autre grand nom du tricot écossais : Glenmac. J’ai découvert Glenmac l’an dernier, dans un vide-grenier, via la découverte d’un superbe pull « Burberrys by Glenmac ». Malgré ses années de service, ce pull était dans un très bon état, pas de bouloches et surtout aucune altération de forme.

L’étiquette du pull Burberrys par Glenmac

Le tricot c’est quelquechose d’assez complexe, et il est assez difficile pour un oeil non averti de reconnaître un article de qualité. C’est surtout un produit duquel on devient assez méfiant, ayant parfois dépensé de bonnes sommes dans une trouvaille et réalisant rapidement l’apparition des fatales bouloches. Pour une marque, faire apparaître la caution d’un fabriquant au savoir faire aussi riche est donc un bon moyen de légitimer son offre.

Mon exemple avec Burberrys montre que cela ne date pas d’hier (le -s final de Burberrys ayant été abandonné en 99), et c’est aujourd’hui Band Of Outsiders qui collabore avec le fabricant écossais pour une série de tricots. De même, la maille du défunt Old England, malgré un étiquettage pas vraiment transparent là-dessus, venait elle aussi de chez Glenmac.

Détail d’un pull Old England en laine d’agneau, réalisé par Glenmac

Le problème lorsqu’on achète des produits de ces marques est qu’on se retrouve parfois face à des coupes datant de plusieurs décennies. Si c’est quelque choses que certains recherchent, la grande majorité d’entre nous sera un peu troublé face à ces pulls archi-longs, où la couture de l’épaule arrive 3 centimètres trop loin. C’est donc un autre avantage de ces collaborations : elles permettent aussi d’utiliser les savoir-faire du fabricant pour faire des pulls un peu plus dans l’air du temps en terme de style et de coupe. C’est par exemple le cas pour les pulls en merinos de chez Frenchtrotters. Ceux-ci ne cachent pas qu’ils sont tricotés et confectionnés dans les usines d’un fameux fabriquant de chandails Breton, dans le Morbihan.

Pull en laine mérinos FrenchTrotters, réalisé par Le Minor

Pour revenir à William Lockie, l’entreprise existe depuis 1874 et a toujours fait très attention à la qualité de ses cachemires. Bénéficiant du même savoir faire ancestral, ses pulls en laine d’agneau et en poil de chameau sont aussi de bons investissements : la marque peut se vanter d’effectuer la fabrication pour de très prestigieux clients : Present, Norton & Sons, Kilgour … Leur pulls sont venus à Paris chez Rocker Speed Shop ainsi qu’au Bon Marché. Si vous voulez en savoir plus et que l’accent écossais ne vous effraie pas, je vous conseille donc d’aller voir cette vidéo du magazine britannique Esquire. On peut y voir le charismatique Patrick Grant (qui a reçu la distinction de « Menswear designer of the year 2010″  outre-manche) visiter les usines de William Lockie, qui se trouve être son fournisseur de tricots en cachemire, aussi bien pour E.Tautz que pour Norton and Sons.

Ci-dessous quelques polaroids de l’usine Glenmac pris par l’équipe de Band of Outsiders, qui décidément affectionnent particulièrement ce format.

Passion Opus #2

Une nuit haute en couleurs en perspective.

Nous vous avions déjà parlé de Passion lors de son lancement, la jeune revue qui publie les projets créatifs plus ou moins remisés de ses collaborateurs. Le sens du partage qui anime l’équipe derrière le magazine n’ayant d’égal (si il en est un) que leur sens de la fête, ils révèlent ce soir à 19h le second opus de leur rejeton à l’occasion d’une petite sauterie. Vous pourrez y déguster les délicieuses bières Demory qui « ouvrent le bar » en début de soirée tout en découvrant les séries photos, les illustrations, poèmes et autres nouvelles contenus dans ce nouveau numéro.

Bien décidés à garder la capitale éveillée jusqu’à tard dans la nuit ils investissent ensuite le Tigre aux alentours de 23h30.

S’il vous prend l’envie de vous joindre à ces petites réjouissances de fin de semaine il suffit de vous rendre demain chez « Le Casse » un bouge du 22 rue de la Banque dans le deuxième arrondissement de Paris dès 19h ou de les rejoindre au Tigre, un club feutré du 5 rue Molière dès 23h30. À l’heure du web social vous avez évidement tout les éléments recensés ici.

Adam et Ropé – Biotop, Tokyo



L’ensemble du magasin est articulé autour de cet arbre, veritable symbole du magasin

Parmis les enseignes phares de la mode japonaise, en Europe nous connaissons surtout Beams et United Arrows. Beams en particulier a commencé à s’installer de manière plus confortable sur notre continent notamment avec sa gamme Beams Plus que l’on retrouve d’ores et déjà chez Oi Polloi, Mr Porter, Present et d’autres en Angleterre.

Adam et Ropé est aussi un des acteurs principaux de la mode au Japon mais opère différemment de ses adversaires en se concentrant sur de plus petits points de ventes, proposant une sélection de vêtements adaptée au magasin concerné et donc à la clientèle. En somme, le groupe préfère garder des magasins à taille humaine, permettant un meilleur contact avec le client et donc un meilleur service plutôt que de donner dans le grand et l’impersonnel. Chaque boutique ayant son univers, le client sait ainsi qu’il pourra trouver des produits adaptés à ses envies.

La table à l’entrée permet de mettre en valeur les collaborations du moment. Ici celle avec la marque Starnet dont nous aurons l’occasion de vous parler d’ici peu.

Le flagship de la marque se dénomme Biotop et son concept, comme son nom l’indique, est très tourné vers l’environnement: un biotope étant un environnement homogène, favorable à la vie d’un groupe de plantes et d’animaux. Ceci s’illustre dès que l’on rentre dans le magasin dont toute l’architecture est articulée autour d’un arbre se trouvant au milieu de la pièce principale, ainsi que par la présence d’un fleuriste à l’offre luxuriante, sans oublier les innombrables plantes, présentes à chaque coin du magasin.

Le Biotop Botanical Garden où l’on peut trouver des fleurs rares du monde entier

En plus de proposer divers produits de soins, de lavage et de parfum dont beaucoup sont biologiques bien sûr, l’enseigne a aussi un « shop-in-shop » du fleuriste japonais renomé Fuga, dont la sélection de fleurs a été réalisée par le directeur artistique de Adam et Ropé : Takashi Kumagai.

Takashi Kumagai est aussi celui qui est à l’origine du concept Biotop et qui supervise la sélection de produits comme le merchandising. D’ailleurs, pour aller jusqu’au bout de ce concept, 1% du chiffre d’affaire est reversé à l’association japonaise More Trees qui oeuvre pour la reforestation du Japon.

Des produits de lessive spécialisés pour chaque type de vêtement, c’est beau

La profession de foi de biotop

Au premier étage, on retrouve la selection vestimentaire pour la femme et l’homme. Parmi les marques selectionnées, on en retrouve certaines dont nous vous avions déjà parlé ici, telles que Umit Benan, Adam Kimmel pour Carharrt, Wolverine 1000 miles, mais aussi Saturday’s Surf NYC ou encore Patrik Evrell entre autres, sans compter les produits Adam et Ropé.

Pour finir, au troisième étage, se trouve le restaurant « Irving Place » dirigé par le chef Uichi Yamamoto qui suit le même esprit que le reste du magasin en proposant des produits biologiques et des recettes saines, le tout dans un environnement calme et reposant.

Le premier étage de Biotop où l’on retrouve les collections homme et femme

Un aperçu du Irvin Place, le restaurant situé au deuxième étage de Biotop

Si vous suivez un peu nos aventures, vous savez peut-être que c’est ici que La Belle Echoppe a eu la chance d’ouvrir un corner au rez-de-chaussée du magasin. Entouré de plantes et dans une aussi bonne compagnie, on n’aurait pas pu mieux tomber. N’hésitez pas à venir faire un tour sur le site si vous souhaitez en savoir plus.

Avant de quitter le magasin, il ne faudra pas oublier de passer voir la cabane dans l’arbre situé à l’arrière de la boutique, on ne trouve pas ça partout, même au Japon!

Le corner La Belle Echoppe au rez-de-chaussée du magasin

Si vous êtes de passage à Tokyo, ne manquez pas de passez chez Biotop pour vivre l’expérience complète, ça change de ce que l’on peut voir en Europe. On revient rapidement avec d’autres trouvailles nippones, et vous laisse avec quelques photos supplémentaires.

Adam et Ropé Biotop
4-6-44 Shirokanedai
Minato-ku
Tokyo, Japon, 108-0071
biotop.adametrope.com


On retrouve au rez-de-chaussée le fleuriste Fuga ainsi qu’une selection de produits de soins, d’ambiance et de lavage bio


Le premier étage regroupe les collection homme et femme qui comprennent une selection de produits multi-marques ainsi que la marque en propre Adam et Ropé


Le restaurant « Irvin Place » propose un menu sain et équilibré qui correspond au concept du magasin

Capsule – DS Dundee AH 2012-2013




Parmi les nombreuses marques présentes à la dernière édition du salon Capsule à Paris se trouvaient nos amis de D.S. Dundee. Le label écossais, qui ne cesse de se développer, nous a présenté une collection Automne – Hiver 2012 comportant toujours plus de belles pièces à manches en tweed ou en toile cirée. Cela bouge aussi au niveau de leurs points de vente. La marque est récemment apparue au sein de l’offre du légendaire fournisseur preppy américain J.Press. Les étudiants de Yale ou de Harvard (si ceux-ci portent autre chose que des sweats à capuches) pourront donc s’offrir un complet D.S. Dundee au sein de leur J.press local. En France on pouvait jusqu’ici trouver leur offre très british en exclusivité chez FrenchTrotters et au Bon Marché, mais de nouveaux points de ventes sont prévus pour les prochaines saisons (Le Rayon Frais à Bordeaux par exemple). Pas vraiment étonnant quand on voit la qualité de leur offre et leur positionnement en terme de prix. Voici un petit avant-goût de ce qui nous attendra en boutique l’hiver prochain.

 


Poutine maison à la française

Photos « Boozy Night Out » par Marc Sutton himself.


C’est l’anniversaire d’un de mes meilleurs amis, Sacha, et en guise de cadeau je décide de lui cuisiner un plat. Cet homme au palet distingué possède toutefois une forte affection pour les plats de type Junk food. Ces plats qui en fin de soirée sur les coups de 4h du matin après une sortie bien arrosée, prennent une dimension incomparable. Sans complexes, on avale les calories car ce qu’on recherche à ce moment précis avant tout sont des bouchées pleines de goût et une assiette qui ne se vide jamais.

Et le plat qui résume parfaitement ces émotions, c’est évidemment la Poutine que j’ai récemment eu l’occasion de goûter lors d’une visite au Canada.

Je dois maintenant vous raconter la folle soirée qui s’est déroulée le 14 Janvier dernier. Sur les coups de 21h00, j’ai ordonné à Sacha d’aller faire sa soirée sans retenue. À 4h du matin, lors de son retour, Sacha, sans doute dans un état un peu éméché, trouverai la reine de la Junk food post-soirée : la Poutine. Mais attention, pas une vulgaire poutine de bar mais une poutine revisitée à la française pour raffiner ce plat, qui à la base peut paraitre légèrement brute. Âmes sensibles… s’abstenir.

Recette pour 4 personnes

Ça commence bien…


Fond de veau maison:

– 2kg d’os de veau
– 100g de carottes
– 2 oignons
– 4L d’eau
– 1 bouquet garni
– Gros sel et poivre
– 1 cuillère à soupe de farine

Le fond de veau maison peut prendre un certain temps à préparer mais le résultat vaut vraiment l’effort. De toute manière, j’avais six heures à perdre.

1. Commencez par préchauffer votre four à 250°. Placez les os de veau dans un grand plat à four. Enfournez pendant 30 à 35 minutes. Vous commencez désormais à humer les odeurs alléchantes du veau qui rôti dans votre four.

2. Sortez le plat du four et placez les os dans une très grande marmite. Allumez le gaz ou vos plaques électriques. Placez le plat de cuisson avec les sucs de cuissons collés au fond. Versez à peu prés 100ml d’eau et laissez frémir pour décoller les sucs. Une fois les sucs décollés, versez tout le liquide dans la grande marmite.

3. Placez le bouquet garni, les carottes coupées en rondelles ainsi que les oignons coupés en quarts. Ajoutez 4 litres d’eau dans la marmite. Salez et poivrez. Cuire pendant un peu plus de 3h à mi-feux pour obtenir une sauce d’une bonne densité en goût et d’une bonne consistance.

4. Après 3h de cuisson, filtrez la sauce avec un chinois dans une casserole. A feu doux, réchauffez le fond veau et incorporez 1 cuillère à soupe de farine. Lors de cette manipulation, armez-vous d’un petit fouet pour éviter d’éventuels grumeaux. Vous pouvez vous même gérer la densité de votre sauce en y incorporant plus ou moins de farine. Sachant qu’il est nécessaire que la sauce nappe et adhère bien aux aliments. A la fin, vérifier l’assaisonnement et savourez le goût exquis et incomparable du fond veau maison. Il est temps de reprendre nos esprits et de s’attaquer à la viande

La viande empruntée au hachis Parmentier :

– 700g de bœuf bouilli
– 400g de chair à saucisse
– 3 oignons
– 1 bouquet de persil
– 75g de beurre
– Sel et poivre

1. Dans une très grande poêle, faites fondre 50g de beurre à feu moyen. Réduire la température et cuire les oignons émincés jusqu’à ce qu’ils deviennent transparents. Quand les oignons ont bien fondus, ajoutez la chair à saucisse et bien mélanger avec les oignons. Laissez cuire pendant 7 minutes. Ajoutez alors la viande de bœuf hachée en incorporant petit à petit le reste du beurre. Quand le mélange vous parait homogène, ajoutez le persil plat émincé et assaisonnez.

2. Mettre la poêle de côté et recouvrir.

Le plat commence à prendre vie, on attaque la dernière ligne droite, il est maintenant temps de retrousser les manches et préparer vos frites maison.

Frites maison:

– 2kg de pommes de terre

1. Epluchez les pommes de terre et coupez en tranches puis en bâtonnets.

2. Préchauffez votre friteuse et y plonger les frites. Lorsqu’elles sont dorées et croustillantes, posez les frites sur un papier absorbant pour enlever l’excédent de gras.

Ouuuf, après ce coup de chaud, on est finalement prêt à dresser l’assiette. Et ça tombe bien, Sacha qui est en chemin, commence à m’envoyer des sms où je devine son impatience. Faites réchauffer la sauce et la viande. Sur une assiette, disposez une belle portion de frites au centre. Couvrir généreusement les frites de viande en y incorporant des cubes de mozzarella à cuire et finalement, nappez le tout trés généreusement de fond de veau maison. Et voilà, une poutine maison à la française.

Le fromage fond délicatement sous la chaleur du fond de veau maison. J’entends sonner et j’aperçois l’ombre de Sacha pousser la porte d’entrée, je distingue alors son regard brillant. Il se rapproche de moi à grande foulées, affamé et prêt à déguster. La suite, je vous laisse la découvrir par vous même…

…et apparemment ça ne se termine pas trop mal non plus.

Un petit lifting pour FrenchTrotters



Une bien belle nouvelle devanture en bois.

Il y a quelques semaines a réouvert la boutique FrenchTrotters de la rue de Charonne qui avait fermé pour travaux pendant une quinzaine de jours. Entièrement refaite avec beaucoup de goût, elle ajoute pour l’occasion quelques belles nouvelles marques à son univers. Vous pourrez dorénavant y retrouver des pièces Band of Outsiders, Made & Crafted, Bleu de Chauffe et Levi’s Vintage côté masculin, ainsi que Pomandère et Made and Crafted côté féminin (et oui, ils habillent aussi la femme). Khadi&Co et les lampes Gras intègrent la sélection pour introduire un joli rayon pour la maison.

Ne manquez pas l’étage !

Une bonne nouvelle n’arrivant pas toute seule, FrenchTrotters et lab (la marque que l’on distribue aussi sur La Belle Échoppe d’ailleurs) s’associent pour développer une ligne de linge de maison fabriquée en France en utilisant des tissus exclusivement utilisés pour ce projet. Vous avez ici un aperçu du résultat de ce petit coup de pinceau (et de truelle) et également une idée de ce que vous allez pouvoir trouver de douillet en boutique ces prochains jours. Les produits issus de la collaboration entre les boutiques FrenchTrotters et la marque de linge de maison sont disponibles dans les magasins des 28 et 30 rue de Charonne dans le 11ème et du 116 rue Vieille du Temple dans le 3ème, ainsi que sur leur site.

Enfin une bonne raison pour se lever tard…


…ou pour faire une sieste, bien méritée ou non.


Entre ça, l’installation d’un corner FrenchTrotters et La Belle Échoppe chez BioTop à Tokyo et l’ouverture annoncée d’un point de vente de 200 mètres carrés à Paris à la rentrée, je crois que l’on peut dire que ça se bouge chez FrenchTrotters en ce moment.

Les photos de la boutique ont été prises par Nastassia Brückin.

Ebbets Field Flannels

Ty Cobb, Detroit, et « Shoeless » Joe Jackson, Cleveland, 1913

J’ai entendu parler de Ebbets Field Flannels pour la première fois au travers de l’interview du fondateur de la marque, Jerry Cohen par Laurent Laporte. Au premier abord, une marque de sportswear américain, fait au USA, respect de la tradition, et tout le tralalala qu’on nous sert à foison dès qu’on parle d’une marque de ce type. Cela ne m’empêche pas pour autant d’aimer ce genre de marque, bien au contraire, mais au bout d’un moment, ça devient un peu banal.


Sacramento Solons 1942 Maillot à Domicile, au salon Jacket Required

Ce qui m’a tout d’abord intéressé dans cet interview concerne la reproduction que la marque a faite de la casquette de baseball des Moultrie Colt 22s, en gardant le défaut initial des « 2 » de formes différentes, et surtout qu’ils se soient donné la peine de noter le détail. Pour être honnête, je n’y connais personnellement pas grand chose aux sports américains. À la rigueur les New York Yankees et les Boston Red Sox quand il s’agit de baseball, quelques équipes de football américain pour avoir vu le Superbowl pour la première fois cette année, mais les équipes qui figurent sur le catalogue de Ebbets Field Flannels, je n’en ai jamais entendu parler. Je vous mets d’ailleurs au défi de me dire que vous en connaissez la moitié. C’est bien pour ça que la marque se distingue des autres. Ne se souciant que très peu des équipes actuelles, la marque va au contraire chercher les inconnues, les petites équipes des Etats Unis qui ont surement aujourd’hui disparu en grande partie, celles du Japon, d’Irlande ou même d’Union Soviétique et refait le tout à l’ancienne. On ne peut pas dire qu’ils soient rancuniers.


Tour of Japan 1934 Authentic Jacket, au salon Jacket Required

J’ai pu rencontrer Jerry Cohen en personne lors de mon passage au salon Jacket-Required à Londres et voir la collection de plus près. La qualité est superbe, on sent vraiment dans les détails et les finitions qu’il ne s’agit pas de production à grande échelle et qu’un soin particulier a été porté à chaque pièce, et le plus surprenant est que le prix est finalement plutôt abordable (outre-Antlantique cela dit). Il reste à voir ce que cela donne une fois en magasin de ce côté ci.


San Francisco Seals 1940 Jacket, au salon Jacket Required. Notez le détail: tricot de laine entre la manche et le dos.

Ce que j’apprécie tout particulièrement dans la démarche de Ebbets Field Flannels est que cela rajoute une nouvelle dimension aux sports dont les maillots sont reproduits. On ne se soucie plus de savoir quelle place du classement occupe l’équipe, puisque il y a de grandes chances qu’elle n’existe plus, mais on se pose plutôt des questions qui concernent l’origine du nom ou du logo, qui étaient les joueurs, pourquoi elles ont disparus… Et puis à part si vous étiez dans le coin lorsque ces équipes jouaient encore, ou si vous sentez fortement lié à une ville en particulier, l’intérêt du maillot devient plus esthétique qu’un signe d’appartenance à une équipe. Il n’est pas non plus improbable d’apprendre une ou deux choses en regardant le catalogue de Ebbets Field Flannels, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des marques. Vous saviez par exemple que le Real Madrid avait une équipe de baseball?

Ebbets Field Flannels produit avant tout des maillots de baseball en flannel (ils ont pas choisi ce nom là pour rien), mais aussi des maillots d’autres sports, des casquettes, t-shirts et blousons. Les sports déjà disponibles sont le baseball surtout, puis le football américain, le Hockey sur glace et quelques maillots de foot. Jerry m’a aussi parlé de se mettre à faire des polos de rugby, et ça n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

www.ebbets.com

Un aperçu de l’énorme choix de casquettes de baseball proposé par Ebbets Field Flannels au salon Jacket Required

Real Madrid ca. 1939 Maillot à Domicile

Prison Sing Sing  1935 à « Domicile »

Maillot de hockey sur glace de l’équipe Olympique de l’Union Soviétique – 1972

Hiroshima Carp 1953, Maillot à l’Exterieur

Veste « Clubhouse » des Indianapolis Clowns

T-Shirt des Hawaii Islanders – 1961

Maillot de Football des Staten Island Stapletons – 1929

Jacquards de Fair Isle


En faisant quelques recherches suite à l’article de Vanessa sur le pull Fair Isle, j’ai eu la bonne surprise de tomber sur le site des archives publiques des îles Shetlands. Cela peut sembler un peu bizarre, mais les sites d’archives sont pour moi de véritables trésors. En Grande-Bretagne, ces institutions ont la bonne idée de numériser une partie de leurs fichiers, et de les rendre accessibles en ligne. Cela m’avait d’ailleurs permit d’illustrer un article de belles photos de marins qui peuplaient la côte est de l’Angleterre au début du siècle dernier, et surtout de leurs fameux pulls. Je passe donc pas mal de temps à regarder des photos de vacances de ces inconnus ayant vécu à une autre époque, souvent les descriptions contiennent même les noms, l’année et les conditions de la prise de vue. Au final c’est un peu comme une sorte de Facebook peuplé de gens disparus au style incroyable. Ces sites renferment surtout des merveilles photographiques, fruits hasardeux du talent des photographes, souvent amateurs et inconnus. Voici donc une petite sélection de détails provenant de photos de ces archives, toutes liées par la présence de pulls Fair Isle, suivis de photos couleurs des pulls en eux même. Ces pulls, dont certains ont 100 ans bien tassés, permettent de bien prendre conscience de la richesse des motifs et du foisonnement des couleurs de l’époque. Et oui, on est souvent bien loin des rééditions ternes que l’on nous sert aujourd’hui.

Celui-ci date de 1931 et ressemble étrangement à celui que porte la jeune fille en photo juste au dessus


Celui-ci est une réplique du pull qui fut envoyé en 1922 au Prince de Galles, qui créa un véritable phénomène de mode en le portant lors d’une partie de golf à St Andrews. C’est à partir de ce moment là qu’une industrie se développa sur les îles Shetlands pour répondre à l’importante demande de pulls colorés


Pull des années 20. L’utilisation de telles couleurs se développa dans les années 20 avec la popularisation des colorants chimiques


Pull des années 40, le motif est appelé « lino » car on dit qu’il s’inspire du linoleum ! Les motifs des pulls Fair Isle sont souvent inspirés des objets de tous les jours présents sur l’île à l’époque de leur fabrication


Pull des années 1900, filé, teint et tricoté de manière artisanale. Les couleurs présentent ici sont obtenues à partir de pigments naturels trouvés sur l’île. Dans les années 20, l’apparition des colorants chimiques permirent de plus grandes fantaisies


Celui-ci date des années 1890, on note que les motifs étaient plus basiques à l’époque


Pull des années 1920


Celui-ci date des années 50 et présente l’étoile typique des pulls norvégiens. Durant la seconde guerre mondiale, beaucoup de norvégiens émigrèrent sur les Shetlands, ce qui se traduisit par une révolution dans les motifs des pulls Fair Isle : l’apparition de cette fameuse étoile











Memento

Plus discret (et de meilleur goût) que celle de March LAB pour colette: la montre de gousset vue par Memento.


Parmi les marques qui cherchent à nous contacter pour obtenir un petit post sur redingote, il y a des projets comme ça qui nous tapent tout de suite dans l’oeil. Quand on a découvert les photos j’étais assez enthousiaste parce que l’objet est vraiment joli: une montre à gousset en inox qui vient se loger dans une coque de bois que l’on peut changer à sa guise. Ensuite, je me suis posé la question de l’utilisation en restant assez sceptique: si après les guerres mondiales qui ont encombré le milieu du XXème siècle l’usage de la montre bracelet s’est vraiment généralisé, ça n’était sûrement pas pour rien. Avoir l’heure au poignet sonne aujourd’hui comme une évidence pratique, beaucoup moins il y a une centaine d’année. La montre bracelet est cependant bien ancrée dans nos modes de vies et il est désormais inconcevable de vivre sans voir défiler chaque minute, chaque seconde et sans rester très organisés. D’ailleurs nous vivons nous aussi une transformation en ce moment: le bel objet que vous arborez fièrement sous votre manchette est souvent et tristement remplacé par des smartphones qui changent eux aussi notre relation au temps.


Hop, si vous ne trouviez pas l’utilité de la 5ème poche, en voici un exemple en image.


Memento part donc un peu du même constat mais avance qu’avec une montre à gousset on a le choix, comme si la dolce vita pouvait tenir dans le creux d’une paume. On peut alors choisir de ne pas regarder l’heure, de ne pas succomber au réflexe du coup d’oeil rapide sur la trotteuse qui peut en dire long à votre interlocuteur. En effet, une fois rangée dans la 5ème poche de jean elle nous offre le choix d’aborder la journée en prenant une autre distance avec l’heure et donc quasiment une autre relation avec le temps qui passe.

Bien sûr, rien ne vous empêche d’y voir comme moi au premier abord le côté purement esthétique et de concevoir cette montre uniquement comme un bijou, le côté utile n’intervenant qu’en second lieu voir pas du tout. Le lookbook ne se prive d’ailleurs pas de l’envisager comme ça: attachée à un sac à main la montre devient un élément purement décoratif assez plaisant, ou un moyen discret de garder l’heure en vue une fois le sac déposé au pied de la table d’un café.

Parfait en vacances pour oublier un peu le temps qui défile.


Remplacez le lien de coton par une chainette discrète ou un cordon en cuir tressé selon votre look: vous avez là un bel accessoire qui dépasse nonchalamment de votre poche arrière, et ça y est, vous êtes beau. Par contre si vous tentez l’expérience, et même si vous aimez le hip hop, gardez à l’esprit que Flavor Flav sera le seul à pouvoir l’arborer autour de son cou. Blague à part, le projet à le mérite d’être audacieux, bien pensé et bien exécuté, jusqu’à être livré dans un packaging impeccable.


Pour l’instant vous pouvez en trouver directement sur le site, chez Kapok à Hong Kong et bientôt dans de belles boutiques tout autour de la planète.


Ces demoiselles devraient également y trouver un accessoire intéressant…