FrenchTrotters – Aperçu AH13

La marque fait un bon en avant au niveau des matières utilisées.

Les plus anciens d’entre vous se souviennent peut être de la naissance de la ligne FrenchTrotters Homme en 2010: une petite série de chemises bien faites à Paris dans des chutes de belles matières, le tout en série limitée… et bien voici enfin qu’après quelques saisons en ayant suivi cette formule, la petite ligne est aujourd’hui devenue une bien belle marque avec de solides épaules. Le label présente pour l’Hiver 2013  une collection très complète toujours composée de chemises bien sûr mais également de pulls, de gilets, de vestes mi saison et pleine saison… bref vous pourrez bientôt vous y habiller complètement de la tête aux pieds !

Côté matières le duo créatif va maintenant chercher ses étoffes au Japon, en Italie et créé même ses propres mélanges de laines. Un modèle de jean est également dans les starting block, toujours avec cette recherche d’une esthétique épurée. Une affaire à suivre de près…

Non contente de présenter une jolie collection pour l’hiver 2013, la marque peut également se targuer d’avoir séduit les acheteurs de préstigieuses boutiques comme Isetan, Edifice ou Hankyu au Japon ainsi qu’Union Made à San Francisco.

Chapeau bas !

Les pantalons « maison » font leur entrée chez FrenchTrotters.

Ebbets Field Flannels

Ty Cobb, Detroit, et « Shoeless » Joe Jackson, Cleveland, 1913

J’ai entendu parler de Ebbets Field Flannels pour la première fois au travers de l’interview du fondateur de la marque, Jerry Cohen par Laurent Laporte. Au premier abord, une marque de sportswear américain, fait au USA, respect de la tradition, et tout le tralalala qu’on nous sert à foison dès qu’on parle d’une marque de ce type. Cela ne m’empêche pas pour autant d’aimer ce genre de marque, bien au contraire, mais au bout d’un moment, ça devient un peu banal.


Sacramento Solons 1942 Maillot à Domicile, au salon Jacket Required

Ce qui m’a tout d’abord intéressé dans cet interview concerne la reproduction que la marque a faite de la casquette de baseball des Moultrie Colt 22s, en gardant le défaut initial des « 2 » de formes différentes, et surtout qu’ils se soient donné la peine de noter le détail. Pour être honnête, je n’y connais personnellement pas grand chose aux sports américains. À la rigueur les New York Yankees et les Boston Red Sox quand il s’agit de baseball, quelques équipes de football américain pour avoir vu le Superbowl pour la première fois cette année, mais les équipes qui figurent sur le catalogue de Ebbets Field Flannels, je n’en ai jamais entendu parler. Je vous mets d’ailleurs au défi de me dire que vous en connaissez la moitié. C’est bien pour ça que la marque se distingue des autres. Ne se souciant que très peu des équipes actuelles, la marque va au contraire chercher les inconnues, les petites équipes des Etats Unis qui ont surement aujourd’hui disparu en grande partie, celles du Japon, d’Irlande ou même d’Union Soviétique et refait le tout à l’ancienne. On ne peut pas dire qu’ils soient rancuniers.


Tour of Japan 1934 Authentic Jacket, au salon Jacket Required

J’ai pu rencontrer Jerry Cohen en personne lors de mon passage au salon Jacket-Required à Londres et voir la collection de plus près. La qualité est superbe, on sent vraiment dans les détails et les finitions qu’il ne s’agit pas de production à grande échelle et qu’un soin particulier a été porté à chaque pièce, et le plus surprenant est que le prix est finalement plutôt abordable (outre-Antlantique cela dit). Il reste à voir ce que cela donne une fois en magasin de ce côté ci.


San Francisco Seals 1940 Jacket, au salon Jacket Required. Notez le détail: tricot de laine entre la manche et le dos.

Ce que j’apprécie tout particulièrement dans la démarche de Ebbets Field Flannels est que cela rajoute une nouvelle dimension aux sports dont les maillots sont reproduits. On ne se soucie plus de savoir quelle place du classement occupe l’équipe, puisque il y a de grandes chances qu’elle n’existe plus, mais on se pose plutôt des questions qui concernent l’origine du nom ou du logo, qui étaient les joueurs, pourquoi elles ont disparus… Et puis à part si vous étiez dans le coin lorsque ces équipes jouaient encore, ou si vous sentez fortement lié à une ville en particulier, l’intérêt du maillot devient plus esthétique qu’un signe d’appartenance à une équipe. Il n’est pas non plus improbable d’apprendre une ou deux choses en regardant le catalogue de Ebbets Field Flannels, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des marques. Vous saviez par exemple que le Real Madrid avait une équipe de baseball?

Ebbets Field Flannels produit avant tout des maillots de baseball en flannel (ils ont pas choisi ce nom là pour rien), mais aussi des maillots d’autres sports, des casquettes, t-shirts et blousons. Les sports déjà disponibles sont le baseball surtout, puis le football américain, le Hockey sur glace et quelques maillots de foot. Jerry m’a aussi parlé de se mettre à faire des polos de rugby, et ça n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

www.ebbets.com

Un aperçu de l’énorme choix de casquettes de baseball proposé par Ebbets Field Flannels au salon Jacket Required

Real Madrid ca. 1939 Maillot à Domicile

Prison Sing Sing  1935 à « Domicile »

Maillot de hockey sur glace de l’équipe Olympique de l’Union Soviétique – 1972

Hiroshima Carp 1953, Maillot à l’Exterieur

Veste « Clubhouse » des Indianapolis Clowns

T-Shirt des Hawaii Islanders – 1961

Maillot de Football des Staten Island Stapletons – 1929

Saddle Shoes

Couverture du Life du 7 juin 1937

Les saddle shoes resteront pour moi à jamais liées avec le personnage d’Audrey Horne dans la série Twin Peaks. Et ceci même si la ravissante Sherilyn Fenn y portait des sortes de semi-brogues bicolores et non de véritables saddle shoes. L’effet reste le même et la costumière de la série a très sûrement choisi ces chaussures si particulières pour appuyer l’esthétique américaine partagée entre les années 50 et 80. Les saddle shoes font en effet partie de ces classiques bien américains qui resteront, à l’instar de pas mal de choses que l’on porte en ce moment, un symbole des États-Unis et de l’émergence de la culture jeune.

Les saddle shoes sont des chaussures constituées de deux parties de cuir. La première constitue la tige et la seconde recouvre partiellement l’autre, partant des côtés latéraux de la chaussure et contenant les oeillets destinés aux lacets. Cette partie, apellée « Saddle » (Selle), est souvent colorée et donne aux saddle shoes tout leur cachet. Il existe ensuite de nombreuses variations de couleurs ou de textures, les plus classiques étant les saddle shoes blanches avec l’empiècement noir. Il arrive souvent que les semelles soient aussi colorées, en rouge brique, en corail, ou bien même en vert, elles sont la plupart du temps en gomme et rendent les saddle shoes légères et très confortables.


Saddle Shoes par Mark McNairy

Les origines des saddle shoe remontent à 1906, année ou Spalding, l’équipementier sportif (oui, celui des ballons de basket) se mit à commercialiser une chaussure oxford possédant un empiècement destiné à renforcer les points de tension. Originellement dédiée à la pratique sportive, la chaussure fut rapidement adoptée par la jeunesse de l’époque dans sa vie de tous les jours. Réagissant à cette nouvelle utilisation de son produit, Spalding décida d’améliorer la semelle des saddle shoe afin que celle-ci n’emmagazine plus les saletés collectées dans la rue. Après des recherches auprès d’un fabriquant de système de freinage,
Spalding sortit la fameuse saddle shoes à semelle rouge-orangée. De nombreuses variations sont depuis apparues, aussi bien au niveau des associations de couleur qu’au niveau des formes utilisées. Aujourd’hui, la saddle shoes restent fortement associées aux années 40 – 50, où celles-ci furent beaucoup portées, notamment par des lycéennes, avec des bobby socks, des pom-poms…

Depuis son époque de gloire, les saddle shoes reviennent régulièrement au goût du jour, poussées par les vagues successives de nostalgies de l’époque de l’émergence de la culture jeune. Comme vous l’aurez peut-être remarqué, nous sommes en plein dedans en ce moment et de nombreux modèles de saddle shoes ré-apparaîssent. Bass, le légendaire fabriquant de chaussure américain, qui avait arrêté la production de saddle a soudainement relancé le modèle et Mark McNairy, ancien directeur de la création chez le très preppy J.Press, les revisite sous son label personnel. Mais plus question de faire du sport avec …

On en trouve aujourd’hui un peu partout chez de nombreux fabriquants. Le must reste Muffy’s, une boutique dédiée à la saddle shoes qui fut lancée par deux grands amateurs de la chaussure bicolore. De plus leur site a beaucoup de charme. Ceci n’engage que moi et je vous laisse avec quelques photos…

Mick Jagger

Woody Allen