Jean Langlais – Dyptique pour piano et orgue

Jean Langlais

Jean Langlais est un compositeur et organiste français né en 1907. Aveugle dès l’âge de 2 ans, il débute son apprentissage de la musique à l’Institut National des jeunes aveugles à Paris. Cet Institut a d’ailleurs formé un très grand nombre de personnalités : de grands professeurs à l’image de Louis Braille (inventeur du Braille), et beaucoup de musiciens renomés comme Louis Vierne, André Marchal ou encore Gaston Litaize (sans oublier, dans un tout autre registre, Gilbert Montagné).

À l’âge de 20 ans, il est accepté dans la prestigieuse classe d’orgue de Marcel Dupré au conservatoire de Paris. Il apprend également l’improvisation à l’orgue avec Charles Tournemire qui est incontestablement le plus grand improvisateur de la première moitié du XXe siècle.

Jean Langlais est un compositeur très prolifique. Son oeuvre est majoritairement consacrée à l’orgue seul et à la musique liturgique mais il compose néanmoins un peu de musique de chambre et des chants profanes. Il connaît un grand succès aux États-Unis où il fit de nombreuses tournées entre 1952 et 1981.

L’oeuvre ci-dessous est un Dyptique pour piano et orgue. Ces deux instruments sont rarement utilisés ensemble, leur association peut surprendre mais le résultat est extraordinaire. Je vous laisse donc déguster ces sonorités étonnantes !

Dyptique pour piano et orgue :

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Si vous appréciez ce mariage des deux instruments je vous recommande chaudement ce merveilleux CD de Thierry Escaich et Claire-Marie Le Guay :

Félix Mendelssohn – Trio pour Piano op. 49

Félix Mendelssohn

Félix Mendelssohn est un compositeur et chef d’orchestre allemand  issu d’une famille de banquiers réputée. Son grand-père Moïse était un philosophe respecté et la maison Mendelssohn où la famille s’établit en 1811 à Berlin va devenir un centre de la vie mondaine, artistique et scientifique de la métropole prussienne.

De grandes personnalités tels que des philosophes (Hegel et Schleiermacher) ou des musiciens comme Zelter, fréquentent régulièrement la maison, ce qui laisse une atmosphère de créativité très favorable au jeune Félix. Il bénéficie de cours musicaux de grands musiciens et les premiers résultats sont exceptionnels. Ainsi, il donne son premier récital public au piano à l’âge de 9 ans, ce qui ne fût que préluder à une grande mais trop courte carrière de chef d’orchestre et de compositeur. Il meurt très jeune à Leipzig en 1847 à l’âge de 38 ans.

Il laisse néanmoins une oeuvre très importante comprenant de nombreux chef-d’oeuvres. Félix Mendelssohn est connu dans le monde entier pour sa Marche Nuptiale, ce qui, entre nous, n’est vraiment pas l’oeuvre que l’on devrait retenir du compositeur. La Marche Nuptiale est tirée du « Songe d’une nuit d’été » et n’est absolument pas représentative de l’oeuvre complète et notamment sa magnifique Ouverture.

Préférons-lui plutôt son magnifique trio pour piano opus 49 qui est une pure merveille. Ce trio attira d’ailleurs particulièrement l’attention de Robert Schumann à l’époque qui en fit l’éloge en le comparant à ceux de Beethoven et de Franz Schubert…

Trio op. 49 – Molto Allegro Agitato (premier mouvement) :

Trio op. 49 – Scherzo (troisième mouvement) :


Source: Larousse de la musique éd. 1957

Dimitri Chostakovitch – Trio avec Piano op. 67

Détrompez-vous ! Ceci n’est pas un article sur Harry Potter. Dimitri Chostakovitch est un tout autre magicien. Si son nom ne vous évoque rien, rappelez-vous la musique de la fameuse scène d’ouverture du film de Stanley Kubrick « Eyes Wide Shut » :

Dimitri Chostakovitch est un compositeur Russe né en 1906 à Saint-Pétersbourg et mort à Moscou en 1975. Son oeuvre est très importante, c’est un compositeur très prolifique, il a touché à tous les styles et à toutes les formes. Nous nous attarderons aujourd’hui sur l’un de ses chefs d’oeuvre de musique de chambre : son second trio pour piano violon et violoncelle op. 67 composé en 1944.

Cette oeuvre a donc été écrite pendant la guerre qui est une période très productive pour Chostakovitch, il composait l’année précédente sa Symphonie n°8 considérée par beaucoup comme sa plus belle symphonie.

L’allegro de ce trio laisse entendre un thème traditionnel d’origine juive absolument magnifique qu’il réutilisera d’ailleurs pour son Quatuor n°8 op. 110.
Il apparait d’abord en pizzicato au violon et violoncelle accompagné d’accords répétés par le piano avant d’être manié dans tous les sens possible.

Allegro du second Trio avec Piano de Dimitri Chostakovitch op.67 :

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Sergueï Rachmaninov — Concerto pour piano n°3

Sergueï Rachmaninov au piano

Le concerto n°3 pour piano de Rachmaninov est mondialement connu pour sa difficulté d’interprétation. Beaucoup de pianistes n’ont d’ailleurs pas osé s’y pencher par crainte.

Cette oeuvre a été composée en 1909 et a été donnée pour la première fois le 28 novembre de la même année. Lors de sa création, c’est Rachmaninov qui était lui même au piano, sous la baguette de Walter Damrosch. Techniquement très complexe pour le pianiste, Rachmaninov avait en partie composé cette oeuvre dans le but de montrer au public qu’en plus d’être un grand compositeur, il était également un pianiste virtuose.

Connaissant un franc succès, ce concerto sera vite dirigé par de grands noms et notamment Gustav Malher qui le dirigea quelques semaines plus tard.
Il est interprété ci-dessous par le virtuose et immense musicien Vladimir Horowitz. Ce concerto fait partie de son répertoire de prédilection, il s’agit d’un des plus beaux enregistrements de ce concerto.

Richard Wagner – La Chevauchée des Walkyries

Quand on évoque Richard Wagner, tout le monde ou presque pense au thème de la Walkyrie. Nous avons à peu près tous ce thème en tête grâce au prélude de l’acte III du fameux opéra de Wagner « La Walkyrie » (Die Walküre), appelé communément la Chevauchée des Walkyries et qui reprend ce leitmotiv devenu très connu… Devenu très connu notamment avec les nombreuses apparitions télévisuelles (publicités, documentaires…) et cinématographiques.

L’apparition au cinéma la plus célèbre reste sans aucun doute la scène culte de l’attaque des hélicoptères américains dans le film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Depuis, on associe presque toujours le thème de la Walkyrie à un vol d’hélicoptères.


Outre les simples apparitions télévisuelles et cinématographiques, le thème de la Chevauchée des Walkyries a également fait l’objet de reprises, la plus connue étant surement celle d’Ennio Morricone pour le film Mon nom est personne de Tonino Valerii et Sergio Leone. On entend résonner le célèbre leitmotiv de la Walkyrie à chaque fois que la horde sauvage apparaît. Le thème est joué de façon assez humoristique, à l’image du film, afin de rendre la horde un peu moins sauvage…

Enfin, voici la version tirée de l’opéra complet, ainsi que la version sans voix :

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Maurice Duruflé – Divertissement (Trois danses)

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Maurice Duruflé est un compositeur français du XXe siècle. Il était organiste du Grand-Orgue de Saint-Etienne-du-Mont à Paris (de 1930 à 1975). Très exigeant avec sa musique, il laisse une oeuvre écrite assez mince mais d’une qualité exceptionnelle.

Jusqu’à sa mort, Maurice Duruflé n’est connu que chez les initiés. Ce n’est que 10 ans après sa mort, en 1996, que le grand public fait plus largement sa connaissance. En effet, son requiem est joué à Notre-Dame de Paris lors des obsèques de François Mitterrand, parmi les millions de téléspectateurs, beaucoup découvrent ce magnifique requiem.

Son oeuvre pour orgue est la plus importante (composée d’une dizaine de pièces). À côté de ses pièces pour orgue seul, on ne trouve que ses Trois danses symphoniques, un andante et scherzo pour orchestre, un récitatif et variations pour flûte, alto et piano, un Triptyque pour piano ainsi que son fameux requiem inspiré du chant grégorien. En plus de son requiem il compose également d’autres musiques liturgiques et effectue des transcriptions de Bach, Vierne, Tournemire, Fauré ou encore Schumann.

Je vous laisse découvrir la première danse tirée de ses trois danses symphoniques. Cette pièce est d’abord composée pour orchestre mais Duruflé la transcrit lui même pour piano seul, piano à 4 mains et pour deux pianos. La version ci-dessous est la transcription pour 2 pianos.

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Gustav Holst, The Planets

Gustav Holst est un compositeur anglais d’origine suédoise. Méconnu du « grand public », il est pourtant l’inspirateur d’un grand nombre de compositeurs et en particulier de musique de film.
Il est, au côté de Ralph Vaughan Williams, Frederick Delius ou encore Edward Elgar l’une des grandes figures de la musique anglaise du XXe siècle. Sa suite symphonique « The Planets » est son oeuvre la plus jouée. Écrite entre 1914 et 1917, cette composition est le fruit d’une étude sur les planètes du système solaire (hormis la Terre), Holst attribue une couleur différente pour chacune de celles-ci à travers sa musique.

Après avoir émis de vives critiques sur les compositeurs modernes tels que Stravinsky ou Schoenberg, ces deux compositeurs vont pourtant l’influencer assez largement dans son travail sur « The Planets » tant sur l’orchestration que sur la musique elle-même. Les influences de Stravinsky avec l’Oiseau de feu, Petrouchka et Le Sacre du printemps sont frappantes à l’écoute de cette suite symphonique !
L’ensemble des cuivres de l’orchestre est très fortement mis en avant, ils se font entendre presque sans discontinuer dans les mouvements Mars et Jupiter. Cet amour pour les timbres cuivrés lui vient sans doute de son apprentissage du trombone pendant ses études musicales.

Son thème « Mars » inspirera Bill Conti pour sa musique de film L’Étoffe des héros, ainsi que Hans Zimmer pour Gladiator (2000) lors de la séquence de bataille dans l’arène « Barbarian horde ».

Les deux extraits ci-dessous (Mars et Jupiter) ont également dû inspirer John Williams lorsque ce dernier a composé la musique de star wars, adorateurs et autres fanatiques de la saga ne manqueront pas d’apprécier !

Mars :

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Jupiter :

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Franz Schubert – Trio n°2 – Barry Lyndon

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Maître incontesté du Lied, compositeur de l’Ave maria le plus connu du monde, Franz Schubert, bien que mort à trente et un an, est un des plus grands compositeurs de l’ère romantique.

Franz Schubert montre dès son plus jeune âge un don particulier pour la musique, il commence à composer alors qu’il n’est qu’adolescent. Sa musique est péremptoire, paraît être improvisée et atteint sans effort au chef d’oeuvre dans la pièce courte comme dans le lied. Schubert est un mélodiste avant tout et toute son oeuvre, même instrumentale, n’est que chant.

Mort très jeune, Franz Schubert laisse néanmoins une oeuvre considérable, plus de 600 lieder, 9 symphonies, une vingtaine de quatuors, autant de sonates pour piano, une quantité d’ouvrages pianistiques, 22 opéras, des choeurs, des messes, des motets…

Une de ses oeuvres la plus connue est le deuxième mouvement de son Trio n°2. Le thème ci-dessous est utilisé à de nombreuses reprises dans le film Barry Lyndon de Stanley Kubrick.

Thème

Le génie de Kubrick et celui de Schubert ne font qu’un et nous offre à eux deux des scènes à couper le souffle comme l’illustre parfaitement celles-ci :

Arabesque de Schumann – Wilhelm Kempff

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Souvent appelé le « romantique des romantiques », Robert Schumann est l’une des plus grandes figures de la musique romantique allemande.

Après avoir hésité entre les vocations de poète ou de musicien, Robert Schumann mènera finalement une grande carrière de musicien incarnant le compositeur littéraire par excellence. Tout commence en 1830 lorsqu’il arrache l’autorisation à sa mère d’aller étudier la musique à Leipzig avec son maître Friedrich Wieck. Il envisageait alors une carrière de pianiste virtuose, mais dut y renoncer assez rapidement pour s’être forcé un doigt.

C’est alors vers la composition qu’il se tourne. Il étudie l’harmonie et le contrepoint avec le chef d’orchestre Dorn mais se retrouve très vite à travailler seul en analysant Bach. C’est à ce moment là qu’il se met également à écrire des critiques pour la revue « la gazette musicale universelle ». Parallèlement, Robert Schumann ne cesse de composer des oeuvres pour piano ou des lieder et décide de fonder sa propre revue musicale appelée « Nouvelle Revue musicale ».

Ses compositions sont coupées par des périodes de crises nerveuses et de mélancolie morbide. Robert Schumann mène une vie de roman, avec la hantise de devenir fou. Début 1854, Schumann est pris d’un délire d’angoisse. Il s’enfuit de chez lui et se jette dans le Rhin, il finira ses jours dans une clinique pour malade mentaux après y être resté deux années.

La musique de Schumann est avant tout lyrique, intime et profonde avec une grande simplicité d’écriture mélodique. Moins à l’aise dans les formes classiques de la sonate ou de la symphonie (hormis son magnifique concerto pour piano), son génie éclate principalement dans les lieder et dans les pièces courtes pour piano à l’image de cette magnifique arabesque interprétée par l’extraordinaire Wilhelm Kempff.

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Source: Larousse de la Musique de 1957.

Gabriel Fauré – Dolly (Berceuse)

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Gabriel Fauré incarne pour moi toute la finesse musicale française : discours léger mais plénitude harmonique, audace des modulations et des enchaînements d’accords… Sa musique peut apparaître très classique au premier abord, mais Gabriel Fauré a su construire son propre langage harmonique qui est aujourd’hui enseigné dans tous les conservatoires.

Fauré n’était pas spécialement orchestrateur, ce qui contribue encore aujourd’hui à l’image très/trop classique que l’on peut avoir de lui comparé à l’originalité des timbres de l’orchestre utilisés par Claude Debussy, Maurice Ravel ou encore Stravinsky.

Gabriel Fauré a d’ailleurs composé beaucoup plus de musique de chambre que d’oeuvres orchestrales (qui restent quand même des oeuvres remarquables, notamment Pelléas et Mélisande pour ne citer qu’elle). Si Gabriel Fauré ne fait pas parti des grands orchestrateurs, il est en revanche reconnu comme l’un des plus illustres harmonistes de son temps et également comme un mélodiste de génie.

La musique de Gabriel Fauré est finalement très intimiste, tout en finesse et intérieure, à l’image de son requiem, qui est à mes yeux l’un des plus beaux que l’on ait jamais écrit.

La berceuse issue de la suite Dolly, composée en 1894 pour piano à 4 mains est un exemple parfait de l’oeuvre de Gabriel Fauré qui aura excellé toute sa vie dans la mélodie, le piano et la musique de chambre.

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Cette oeuvre a été composée en l’honneur d’Hélène, surnommée Dolly, la fille d’Emma Bardac, cantatrice et future épouse de Claude Debussy. La Berceuse a été écrite pour le premier anniversaire de celle-ci, les autres étant composées pour d’autres anniversaires de Dolly ou d’autres événements familiaux.


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