Une belle étiquette qui fera frissonner le fan de Dragon Ball qui sommeille en vous
Faute à la tendance preppy à l’américaine, les chemises à cols boutonnés dominent la mode casual depuis maintenant de bonnes années. On a pu voir l’invention typiquement américaine de Brooks Brothers reprise à toutes les sauces, avec pour incontournable chez toutes les marques la chemise à col boutonné en oxford bleu ciel. De l’autre côté de l’échiquier de la mode casual, certains irréductibles persistent à sortir des chemises aux mini-cols étriqués, sortes de reliquats de l’esthétique Dior Homme par Hedi Slimane qui commence franchement à dater.
Ce bref panorama montre bien comme l’offre en terme de forme de chemise commence à manquer de fraîcheur, si bien que beaucoup se concentrent maintenant sur des matières et imprimés innovants pour se démarquer : tissus japonais, chemises hawaiienne, motifs africains, ou même en liberty.
Mais pour ceux qui cherchent un peu de changement sans trahir la discrétion de leur mise, la solution pourrait bien venir d’Italie. L’Italie est un pays à la forte culture vestimentaire masculine, et possède des savoirs-faire inégalés en terme de tissage et de confection de chemises ou de costumes. Non seulement c’est véritablement le dernier bastion d’Europe de l’ouest en terme d’industrie textile, mais en plus les italiens ont su conserver une certaine tradition de l’habillement, qui se traduit par l’existence de centaines d’artisans tailleurs, dont certains font sûrement parmi les plus belles choses au monde.
Voici donc mon coup de coeur de Pitti Uomo : à l’origine un de ces artisans créant des chemises à la demande, Salvatore Piccolo développe depuis quelques saisons une gamme de chemises en prêt à porter, disponibles dans quelques boutiques dans le monde. Pour ces collections, il utilise donc tout ce qui fait de la chemise italienne quelque chose d’unique : montage intégralement réalisé à la main dans la région de Naples (avec un point incroyablement fin), pas de thermo-collage dans les cols et poignets, des raccords particulièrement travaillés, et surtout des cols italiens! Le must reste dans la richesse des tissus utilisés, ceux-ci sont souvent réalisés en exclusivité par des tisseurs italiens pour Salvatore Piccolo, et ils sont sûrement parmis les plus beaux que nous ayons pu apprécier cette saison (à défaut de pouvoir toucher, n’hésitez pas à cliquer sur les photos pour voir de plus près).
La seule boutique où j’ai pu voir leurs chemises est Antonia à Milan (et donc aussi Excelsior, un grand magasin local qui mérite une visite si vous êtes dans le coin). En France la marque n’est disponible pour l’instant qu’à St Tropez, chez le multi-marque Battaglia, tandis qu’aux États-Unis, Barneys l’a rentré il y a quelques saisons. Au delà de ça, Salvatore Piccolo a aussi collaboré avec le magazine Monocle, qui choisit toujours très bien les marques avec lesquelles il s’associe. C’est donc encore une fois une marque que l’on aimerait bien voir se développer en France, je vous laisse apprécier quelques photos prises à Pitti Uomo.
Rayures et reliefs, on est loin de la simple bengal stripe
On atteint ici les limites de l’internet, vous ne pouvez hélas pas toucher ce tissu incroyable
Les imperfections de la présentation des modèles (autocollants ci-dessus + cintres métalliques + manque flagrant de repassage) : un moyen de rappeler que nous sommes en face d’un artisan ?
Un tissu rayé n’est jamais qu’un simple tissu rayé chez Salvatore Piccolo : celui-ci découvre des reliefs lorsqu’on regarde de plus près
Ce tissu n’est pas énormément étonant, c’est l’association avec un cutaway collar qui l’est plus
Ceci-dit cela reste une très belle étoffe
On apprécie aussi les boutonnières, réalisées à la main
Encore une fois, ce qui ressemble tout simplement à une rayure verticale …
…présente en fait une texture assez incroyable
La marque propose aussi des étoles, mouchoirs et vestes très intéressantes
Les effets de textures sont aussi présent sur ce « vichy à flocons »
Du carreaux ou du pied-de poule ?
Les tissus utilisés font un peu penser à ceux développés par Camoshita
Un oxford rouge de toute beauté, ainsi que le renfort qui tient lieu d’hirondelle (comme chez Charvet)
Pas de doute, les italiens ont le sens de l’élégance et du bon goût, dans le domaine vestimentaire. Les coupes, les tissus naturels, les imprimés, les couleurs… rien ne choque dans ces chemises au charme discret et faciles à porter.
J’ ai déjà laissé filer deux, trois beaux modèles sur le Frans Boone store.com. Regrets éternels.
‘(…) avec lesquelles il s’associe’
C’est corrigé, merci d’avoir repéré cette coquille !
A quand de nouvelles ceintures Anderson’s sur FT?
@Gould :
J’imagine que celles-ci seront disponibles avec les nouvelles collections automne-hiver 2012, donc il faut les espérer dans les prochaines semaines, ou sinon à la rentrée en août !