Maurice Duruflé – Divertissement (Trois danses)

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Maurice Duruflé est un compositeur français du XXe siècle. Il était organiste du Grand-Orgue de Saint-Etienne-du-Mont à Paris (de 1930 à 1975). Très exigeant avec sa musique, il laisse une oeuvre écrite assez mince mais d’une qualité exceptionnelle.

Jusqu’à sa mort, Maurice Duruflé n’est connu que chez les initiés. Ce n’est que 10 ans après sa mort, en 1996, que le grand public fait plus largement sa connaissance. En effet, son requiem est joué à Notre-Dame de Paris lors des obsèques de François Mitterrand, parmi les millions de téléspectateurs, beaucoup découvrent ce magnifique requiem.

Son oeuvre pour orgue est la plus importante (composée d’une dizaine de pièces). À côté de ses pièces pour orgue seul, on ne trouve que ses Trois danses symphoniques, un andante et scherzo pour orchestre, un récitatif et variations pour flûte, alto et piano, un Triptyque pour piano ainsi que son fameux requiem inspiré du chant grégorien. En plus de son requiem il compose également d’autres musiques liturgiques et effectue des transcriptions de Bach, Vierne, Tournemire, Fauré ou encore Schumann.

Je vous laisse découvrir la première danse tirée de ses trois danses symphoniques. Cette pièce est d’abord composée pour orchestre mais Duruflé la transcrit lui même pour piano seul, piano à 4 mains et pour deux pianos. La version ci-dessous est la transcription pour 2 pianos.

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Albert Roussel – Poème de la forêt

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Pas facile de se faire une place au beau milieu des modernes français ! En effet, Albert Roussel est contemporain (entres autres) de Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré, Maurice Ravel, ou encore de Claude Debussy, on vit à cette époque l’apogée de la musique française… Alors que la « concurrence » est rude, Roussel connaît une belle carrière et sa renommée dépasse même largement les frontières hexagonales.
Cependant, il est aujourd’hui souvent laissé de côté au profit des compositeurs précités.

Albert Roussel arrive tardivement à la musique. Ayant pris des cours de piano dès son jeune âge, ses dispositions musicales n’étaient pas passées inaperçues, mais il préfère se consacrer aux études pour devenir marin et rentre à l’École navale en 1887. Au bout de 2 ans, il ressort aspirant 2eme classe et son activité musicale est quasi nulle. Quelques temps plus tard, sur les instances de Joseph Kozul (directeur du conservatoire de Roubaix), Albert Roussel se met sérieusement aux études musicales et renonce à sa carrière dans la marine.

Il poursuit son cursus musicale à Paris et suit les cours d’Eugène Gigout ainsi que de Vincent d’Indy en classe de contrepoint.

Il écrit ses premières oeuvres la trentaine passée, celles-ci subissent à travers d’Indy l’influence franckiste tandis que les suivantes seront plus imprégnées de l’atmosphère debussyste.
Albert Roussel ne se découvrira vraiment qu’au début des années 1920 avec ses oeuvres « Pour une fête de printemps » et sa deuxième symphonie (ce qui fera sans doute l’objet d’un deuxième article).

C’est le deuxième mouvement (Renouveau) de sa première symphonie que je vous laisse écouter juste en dessous, Albert Roussel cède dans cette oeuvre aux suggestions debussytes…

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Gustav Holst, The Planets

Gustav Holst est un compositeur anglais d’origine suédoise. Méconnu du « grand public », il est pourtant l’inspirateur d’un grand nombre de compositeurs et en particulier de musique de film.
Il est, au côté de Ralph Vaughan Williams, Frederick Delius ou encore Edward Elgar l’une des grandes figures de la musique anglaise du XXe siècle. Sa suite symphonique « The Planets » est son oeuvre la plus jouée. Écrite entre 1914 et 1917, cette composition est le fruit d’une étude sur les planètes du système solaire (hormis la Terre), Holst attribue une couleur différente pour chacune de celles-ci à travers sa musique.

Après avoir émis de vives critiques sur les compositeurs modernes tels que Stravinsky ou Schoenberg, ces deux compositeurs vont pourtant l’influencer assez largement dans son travail sur « The Planets » tant sur l’orchestration que sur la musique elle-même. Les influences de Stravinsky avec l’Oiseau de feu, Petrouchka et Le Sacre du printemps sont frappantes à l’écoute de cette suite symphonique !
L’ensemble des cuivres de l’orchestre est très fortement mis en avant, ils se font entendre presque sans discontinuer dans les mouvements Mars et Jupiter. Cet amour pour les timbres cuivrés lui vient sans doute de son apprentissage du trombone pendant ses études musicales.

Son thème « Mars » inspirera Bill Conti pour sa musique de film L’Étoffe des héros, ainsi que Hans Zimmer pour Gladiator (2000) lors de la séquence de bataille dans l’arène « Barbarian horde ».

Les deux extraits ci-dessous (Mars et Jupiter) ont également dû inspirer John Williams lorsque ce dernier a composé la musique de star wars, adorateurs et autres fanatiques de la saga ne manqueront pas d’apprécier !

Mars :

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Jupiter :

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César Franck – Prélude, Fugue et Variations

Pendant près d’un siècle et demi, de Bach jusqu’à Brahms, il faut passer de l’autre côté du Rhin pour trouver la plus grande richesse musicale mondiale. Les plus grands compositeurs s’y comptent à la pelle : Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert, Wagner… pour ne citer qu’eux.

De notre côté du Rhin, c’est une toute autre affaire, on ne trouve en effet aucun équivalent. Il existe bien entendu quelques compositeurs français, mais dont la productivité n’est que très relative.

Il faut donc attendre le début du XIXe pour voir apparaître en France une prospérité musicale qu’on attendait finalement depuis « le Grand » Couperin… C’est donc à partir de l’époque romantique que la France va rayonner dans le monde entier avec un nombre de compositeur impressionnant : Franck, Fauré, Widor, Bizet, Saint-Saëns et plus tard, Ravel, Debussy, Poulenc, Messiaen, Dutilleux… La liste est encore longue.

César Franck, né en 1822, fait partie de cette génération que voit naître la France à la moitié du XIXe siècle. Il sème sa route de chefs-d’oeuvre avec un génie tant harmonique que mélodique et réussi à révolutionner la forme musicale.

Le Prélude, Fugue et Variations op. 18, est une pièce pour orgue, dédiée à Camille Saint-Saëns. Il existe de nombreuses transcriptions notamment celle pour piano qui est l’une de ses pièces la plus jouée.
Je vous laisse donc apprécier la version pour deux pianos, ainsi que la version pour orgue ci-dessous.

Prélude, Fugue et Variations au piano :

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Prélude, Fugue et Variations à l’orgue :

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Franz Schubert – Trio n°2 – Barry Lyndon

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Maître incontesté du Lied, compositeur de l’Ave maria le plus connu du monde, Franz Schubert, bien que mort à trente et un an, est un des plus grands compositeurs de l’ère romantique.

Franz Schubert montre dès son plus jeune âge un don particulier pour la musique, il commence à composer alors qu’il n’est qu’adolescent. Sa musique est péremptoire, paraît être improvisée et atteint sans effort au chef d’oeuvre dans la pièce courte comme dans le lied. Schubert est un mélodiste avant tout et toute son oeuvre, même instrumentale, n’est que chant.

Mort très jeune, Franz Schubert laisse néanmoins une oeuvre considérable, plus de 600 lieder, 9 symphonies, une vingtaine de quatuors, autant de sonates pour piano, une quantité d’ouvrages pianistiques, 22 opéras, des choeurs, des messes, des motets…

Une de ses oeuvres la plus connue est le deuxième mouvement de son Trio n°2. Le thème ci-dessous est utilisé à de nombreuses reprises dans le film Barry Lyndon de Stanley Kubrick.

Thème

Le génie de Kubrick et celui de Schubert ne font qu’un et nous offre à eux deux des scènes à couper le souffle comme l’illustre parfaitement celles-ci :

Arabesque de Schumann – Wilhelm Kempff

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Souvent appelé le « romantique des romantiques », Robert Schumann est l’une des plus grandes figures de la musique romantique allemande.

Après avoir hésité entre les vocations de poète ou de musicien, Robert Schumann mènera finalement une grande carrière de musicien incarnant le compositeur littéraire par excellence. Tout commence en 1830 lorsqu’il arrache l’autorisation à sa mère d’aller étudier la musique à Leipzig avec son maître Friedrich Wieck. Il envisageait alors une carrière de pianiste virtuose, mais dut y renoncer assez rapidement pour s’être forcé un doigt.

C’est alors vers la composition qu’il se tourne. Il étudie l’harmonie et le contrepoint avec le chef d’orchestre Dorn mais se retrouve très vite à travailler seul en analysant Bach. C’est à ce moment là qu’il se met également à écrire des critiques pour la revue « la gazette musicale universelle ». Parallèlement, Robert Schumann ne cesse de composer des oeuvres pour piano ou des lieder et décide de fonder sa propre revue musicale appelée « Nouvelle Revue musicale ».

Ses compositions sont coupées par des périodes de crises nerveuses et de mélancolie morbide. Robert Schumann mène une vie de roman, avec la hantise de devenir fou. Début 1854, Schumann est pris d’un délire d’angoisse. Il s’enfuit de chez lui et se jette dans le Rhin, il finira ses jours dans une clinique pour malade mentaux après y être resté deux années.

La musique de Schumann est avant tout lyrique, intime et profonde avec une grande simplicité d’écriture mélodique. Moins à l’aise dans les formes classiques de la sonate ou de la symphonie (hormis son magnifique concerto pour piano), son génie éclate principalement dans les lieder et dans les pièces courtes pour piano à l’image de cette magnifique arabesque interprétée par l’extraordinaire Wilhelm Kempff.

Robert-Schumann

Source: Larousse de la Musique de 1957.

Camille Saint-Saëns – Concerto n°2 pour piano

Je suis tombé par hasard sur l’émission de J.F. Zygel le soir de Noël avant d’aller réveillonner. J’ai juste eu le temps de regarder un court instant et d’écouter la danse macabre de Camille Saint-Saëns qui y était décortiquée. Ça m’a donné envie de réécouter du Saint-Saëns que j’avais un peu laissé de côté ces derniers temps… et à tort étant donné l’incroyable richesse de son oeuvre !

J’ai donc ressorti tous ses CDs et je suis resté pantois devant la beauté de son deuxième concerto pour piano et orchestre.
Je vous laisse donc découvrir ou redécouvrir le 2ème mouvement « Allegro scherzando » .

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Les deux autres mouvements (andante et presto) sont disponible en vidéos sur youtube (ici et ) avec au piano : Arthur Rubinstein.

Camille Saint-Saëns était pianiste et Organiste (à l’Église de la Madeleine à Paris). Il compose une oeuvre très importante dont 12 opéras, 5 symphonies, 5 concertos pour piano, 3 pour violon et 2 pour violoncelle… Il connaît vite un grand succès en France puis plus tard surtout à l’étranger, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis. En effet le style musical classique de Saint-Saëns apparaît un peu dépassé en France avec l’apparition de compositeurs comme Ravel ou Debussy.

Marche (L'amour des trois oranges) – Prokofiev

Sergueï Prokofiev commence ses études musicales très tôt avec sa mère qui est une excellente pianiste. Musicien précoce, il compose sa première oeuvre à l’âge de 5 ans et demi (Galop Hindou).

Après avoir continué ses études musicales avec R. Glière, Prokofiev rentre au Conservatoire de Saint-Petersbourg où il étudie entre autres, l’orchestration avec Rimsky-Korsakov, le piano avec Essipova, et la direction d’orchestre avec Nicolas Tcherepnine qui sera pour lui son véritable maître.

La Marche tirée de son Opéra «L’Amour des trois oranges» n’est bien entendu pas l’oeuvre la plus importante du compositeur mais caractérise relativement bien son style : son choix pour des thèmes souvent simples et son utilisation fréquente de rythmes francs et vigoureux.

Cette marche est le troisième mouvement de sa suite orchestrale op.33bis composée à partir de son Opéra «L’Amour des trois oranges» (ici).

Troisième mouvement de la Suite L’Amour des trois oranges, créée à Paris le 29 novembre 1925.

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Il fera également une transcription pour piano seul.

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Claude Debussy – Prélude à l’après-midi d’un faune

Le prélude à l’après-midi d’un faune est une oeuvre orchestrale composée par Claude Debussy en 1894. L’oeuvre est directement inspirée du poème agreste L’Après-midi d’un faune de Stéphane Mallarmé. Il évoque l’état d’âme d’un faune qui monologue aux « bords siciliens d’un calme marécage. »

« La musique de ce Prélude est une très libre illustration du beau poème de Mallarmé. Elle ne désire guère résumer ce poème, mais veut suggérer les différentes atmosphères, au milieu desquelles évoluent les désirs, et les rêves de l’Egipan, par cette brûlante après-midi. Fatigué de poursuivre nymphes craintives et naïades timides, il s’abandonne à un sommet voluptueux qu’anime le rêve d’un désir enfin réalisé : la possession complète de la nature entière. »
Claude Debussy.
(citation extraite de la notice de l’édition originale)

Nonchalante, la flûte amorce une mélodie songeuse entrecoupée par les arpèges de la harpe, accompagnée des cors… Claude Debussy nous fait doucement traverser les différentes ambiances de l’oeuvre de Mallarmé grâce aux vertus poétiques et évocatrices de sa musique…

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« Je ne m’attendais pas à cela. La musique évoque l’émotion de mon poème et dépeint le fond du tableau dans les teintes plus vives qu’aucune couleur n’aurait pu rendre. » Mallarmé à propos de l’oeuvre de Debussy.