Vestes de l'armée francaise : Satin 300, F1 et F2

Aujourd’hui, toute l’offre en matière de veste, blouson et manteau est basée sur des rééditions ou des adaptations de modèles classiques, généralement des vêtements militaires ou utilitaires. Il est toujours passionnant de retourner à la source de l’inspiration des créateurs et industriels actuels. Cet article est le premier d’une série de descriptions de pièces militaires cultes inspirant les créateurs d’aujourd’hui, détaillant les évolutions de vêtements purement fonctionnels à travers le temps.

Veste M64 ou Satin 300

Commençons par étudier un modèle que tout le monde ou presque possède dans sa garde robe : les vestes F1 et F2 de l’armée française. Trouvable dans tous les surplus français pour un prix très abordable, elle est à peu près portée par tout le monde en France, de la fashionista au bcbg. Mais cette veste se trouve aussi très facilement dans des surplus à l’étranger, profitant d’un succès global.

Veste M64 ou Satin 300, aperçu du rabat coupe-vent

Jusqu’au début des années 80, la tenue du combattant français, alors appelée M64 ou Satin 300 était composée d’un tissu satiné plutôt épais d’où celle-ci tirait son nom. La forme de la veste de cette tenue semble annoncer de manière grossière les F1 et F2, celle-ci est en effet bien plus large et plus longue. Les spécificités des vestes françaises sont déjà présentes : deux poches poitrines verticales s’ouvrant avec un zip, et deux poches à revers aux hanches. Cette veste possède des épaulettes et une capuche amovible qui peut se boutonner derrière le col. De plus, un cordon interne permet de serrer la veste à la taille, à la manière des field jackets américaines. Des boutons permettent de fermer les poignets ainsi que les poches à revers mais aucun n’est apparent, il s’agit en effet d’éviter que quoi que ce soit n’entrave la manipulation du matériel.

 

Veste F1 raccourcie

L’épaisseur du tissu de cette tenue la rend pénible à utiliser lorsqu’il fait chaud, et c’est pour cette raison que celle-ci a été remplacée au début des années 80 par la tenue F1.

La tenue F1 se démarque principalement de la S300 par le tissu utilisé pour sa confection : un herringbone 65 % coton et 35% polyester 210gr/m. Ce tissu est en effet plus léger, si bien qu’il posera rapidement des problèmes de résistance. Le style de la veste subit lui aussi une mise à jour, celle-ci devient plus près du corps et des détails fonctionnels sont améliorés : Les boutons sont remplacés par des boutons pressions et les poches zippés s’ouvrent cette fois vers le bas, et non l’inverse. Les boutons destinés à l’accueil de la capuche sont supprimés et le rabat coupe-vent disparaît lui aussi.

Veste F1 raccourcie

Trouvant les S300 et F1 trop longues, il était très commun de voir des officiers les faire raccourcir chez un tailleur. Même maintenant, il est fréquent de tomber sur ces versions modifiées dans des surplus. Non seulement la veste est raccourcie, mais un élastique couvrant tout le pan arrière de la veste est souvent ajouté.

Veste F2, aperçu du rabat coupe-vent

A la fin des années 80, la F1 est remplacée par la F2, les modifications apportées par les officiers ont été appliqué sur la nouvelle veste : deux élastiques équipent maintenant l’arrière de la veste et celle-ci est plus courte faisant du coup disparaître le cordon interne qui permettait de la serrer à la taille. Le tissu est bien sûr remplacé par une version plus résistante du précédent, du herringbone 65% coton et 35% polyester 270 gr/m.  Le rabat coupe-vent réapparaît, mais est plus petit qu’il fut sur les satin 300 et ne couvre que le haut de la veste.

Il arrive maintenant de voir des F2 sans les poches au niveau des hanches, celles-ci furent en effet supprimées en 1994 car elles n’étaient que très peu utilisées sur le terrain.

Veste F2

Le look sympa ainsi que l’étendu du succès de cette veste, bien au delà de son utilisation première, en a fait un vêtement véritablement culte. Et c’est avec grand plaisir que l’on ressent sa présence derrière de nombreuses créations actuelles.

Veste APC d’il y a quelques saisons

Golden Hook, une belle aventure française

Golden Hook - Printemps 2010

Au moment du regain d’intérêt de la mode pour l’artisanat, le travail manuel et le côté authentique du vêtement, il est bon de voir que certaines marques faisaient de ces ingrédients une priorité dès leurs débuts, sans attendre l’influence plus ou moins prononcée d’une tendance toujours mise en place par des publicitaires ou autres influenceurs.

Perçue comme innovante à juste titre par la presse et les médias, l’ initiative Golden Hook fait partie de ces projets qui apportent une forme « d’ humanisation » au marché du textile, et qui contribuent à l’affranchir peu à peu de ce côté artificiel et superficiel qui lui colle à la peau.

Golden Hook - Printemps 2010

Golden Hook - Printemps 2010

En proposant des bonnets, écharpes et noeuds papillons confectionnés à la main par de vraies grand mères accros au tricot, Golden Hook n’a pas besoin de se raccrocher à une vieille icône charismatique ou à un quelconque récit, ressorti des livres d’ Histoire afin de façonner une image de marque. La marque n’invente rien: elle s’attache à distribuer des produits de qualité, fabriqués artisanalement, par des individus maîtrisant un savoir faire spécifique; et c’est cette franchise inhabituelle qui a d’ailleurs beaucoup séduit les médias.

De plus, Golden Hook implique réellement le consommateur dans le processus de création: sur le site de la marque, il est possible d’imaginer son produit dans les moindres détails (couleurs, taille, choix de la maille…) et également de choisir la grand mère qui réalisera votre projet.

Golden Hook - Printemps 2010

Pour parfaire l’idée, il était nécessaire que le produit soit qualitatif, réalisé dans de belles matières. Golden Hook traite donc directement avec des éleveurs des Alpes du Sud et continue de ce fait la recherche d’un véritable savoir faire, tout au long du processus de création du produit final.

Golden Hook - Printemps 2010

Golden Hook - Printemps 2010

Golden Hook - Printemps 2010

En dépit du côté un peu fun, qui peut rebuter le modeux hâtif dans son jugement, Golden Hook est donc une très bonne marque, porteuse de valeurs, produisant des pièces de qualité, forte d’une direction artistique cohérente dont témoignent des pièces reconnaissables au premier coup d’oeil (véritable chalenge quand on parle de tout sur mesure).

L’avenir du projet laisse d’ailleurs assez songeur, outre l’élargissement de sa gamme, Golden Hook voit se profiler un avenir assez intéressant au niveau international: imaginez le plaisir qu’ aurait un new-yorkais de se voir tricoter un bonnet par une grand mère new-yorkaise…