Bikers, Apaches et Nike Destroyer

L’affiche du film culte. Can you dig it ?

Le style des rebels, ça a toujours été une vaste source d’inspiration en matière de vêtement. Que ça soit celles des bikers, des Mods, des Punk, leurs gardes robes sont visitées très régulièrement par les designers. Pourtant ces dernier temps, la tendance vestimentaire s’était surtout intéressée au vestiaire des enfants sages des Ivy School, des ouvriers vertueux suant du front ou même du côté de l’équipement des montagnards, des chasseurs et des soldats, sans qu’il soit vraiment question de s’intéresser aux coupes-jarrets et autres oiseaux de mauvaises augures. On était finalement resté dans la virilité fréquentable, bien que le tatouage connaisse un franc succès en ce moment.

Adam Kimmel et Carhartt prennent la route.

Pourtant assez discrètement,une tendance « bad ass » commençait doucement à poindre il y a quelques mois, avec un regain d’intérêt pour les bikers et autres blousons noirs qui ont hanté les cauchemars de bien des ménagères dans les années 60. La redécouverte d’icônes par certains blog ou magazines comme Peter Fonda et Dennis Hopper dans Easy Rider ou encore Marlon Brando dans The Wild One n’y est sûrement pas pour rien. Quoi de plus logique ? après une tendance workwear très présente qui faisait revenir virilité et pilosité sur le devant de la scène, il fallait s’intéresser aux mauvais garçons des mêmes époques qui n’avaient pas choisis de s’en sortir en grattant du papier ou en cherchant du pétrole mais plutôt par la cavale ou le baston. Des outils de productions on passe aux canifs et chaînes de vélo et même si je ne me vois pas m’habiller en malfrat de si tôt, ça peut forcément être intéressant de regarder ça de plus près.

Ça n’est pas Adam Kimmel et Carhartt qui diront le contraire: les pièces disponibles en boutiques étaient clairement orientées dès le début de la communication autour du projet de collection capsule.

La Calico shirt de la collection Apache de Mister Freedom

Pour ce qui est des filous à proprement parler, c’est Mister Freedom qui entrait dans le vif du sujet le premier en annonçant une collection « Apache » en offrant un bon coup de fraîcheur au milieu qui exploite le kaki depuis déjà au moins deux saisons. S’inspirant des vêtements portés par des gangs parisiens (surnommés « Apaches ») du début du XXème siècle, Christophe Loiron imagine des pièces qui pourraient sûrement rentrer dans chacune de vos gardes robes sans forcer.

D’ailleurs cette chemise « Calico » résume assez bien ce que Monsieur Liberté sait faire quand il s’agit d’imaginer un produit: belles matières, beau packaging, très bons motifs… niveau réalisation et finition on peut lui faire confiance, c’est également impeccable: les japonais de Sugar Cane sont passés par là. La pièce vieillira très bien et vous pourrez la ressortir pendant quelques années saisons après saisons sans risques.

Nike Amsterdam Destroyer from Paul Geusebroek on Vimeo.

Tout ce développement c’était finalement pour faire remarquer que Nike comptait également exploiter le filon avec sa Nike Destroyer. Le teddy college commence à lasser alors il fallait une veste qui sonne juste dans ce contexte. Je ne sais pas vous, moi ça m’a rappelé tout de suite les couleurs de gangs américaines, fantasmées par le cinéma dans The Warriors. La vidéo ci dessus présente le modèle réalisée pour la boutique Patta à Amsterdam mais chaque grande ville pourrait bien être représentée incessament sous peu: LA MJC a déjà mis des écusons sur la sienne, tandis que le staff de Starcow l’arbore fièrement et publie une version print des photos par NBP.

« Warriors, come out to play »

Photo de la Nike Destroyer par Mathieu Vilasco alias NBP pour Nike et Starcow

La version LA MJC, le gang d’en face

0 commentaires sur “Bikers, Apaches et Nike Destroyer

  1. I am missing the les petroleurs video… its a pitty you are using the nike video. there is nothing scary about nike…. MisterFreedom Right ON!!!

    • @Pieter: Hi, thanks for your comment. Of course Mister Freedom is winning the game hands down but I just wanted to put aside the two brands to show that Nike wanted to follow this trend, if we can call it so. This way we can see the difference between the process of each brand: the pieces of Mister Freedom are the result of a very meticulous research while Nike’s are only about marketing.

  2. ow.. i forget. the Ridingseptember video is most important, this really kicked off the biker vibe on the net!

    • @Victor L.: ne voyons pas le mal partout, c’est un peu dommage de ramener ça ici: il s’agit de vêtements inspirés de ce que portaient des malfrats au début du siècle précédent, pas des maillots de supporter de foot au cerveau atrophié.

  3. Louis B. :

    @Robin H. : ça n’a rien à voir avec des supporters de foot, par contre les mecs du « projet apache », qui se réclament des apaches originaux dont il est question ici, sont de vrais nationalistes. Et il me semble que sous cet angle, le drapeau français ainsi que le slogan « paris against the world » (le projet apache se réclame en effet d’une identité parisienne assez sectaire) qui apparaissent sur une des vestes ne font rien pour arranger les choses.

    • @Louis B. : Les look des Apaches des années 1900-1920 sont la source d’inspiration des vêtements de Mister Freedom, la marque de Los Angeles (aux États Unis). Le mouvement nationaliste dont vous parlez est récent, la collection n’a donc rien à voir avec ce mouvement qui existe malheureusement actuellement.

      Pour ce qui est de la dernière photo: c’est une veste Nike (marque américaine) réalisée pour le fondateur de LA MJC, un blog / bureau de tendance qui s’intéresse au streetwear, au hip hop et au graffiti entre autre: http://www.lamjc.com/ . Celle ci n’est donc pas du tout inspirée des Apaches. Il semble que la mention « Paris against the world » soit à prendre au second degré, dans la culture streetwear il est d’usage d’être fier d’où l’on vient. Un peu à la manière des rappeurs noirs américains qui se définissaient comme East Coast ou West Coast.
      De plus sur l’écusson bleu blanc rouge situé sur la manche gauche, on peut lire l’inscription « Paris est magique », formule qui est déclamée dans les stades par des supporters de foot (avec lesquels je n’ai aucun problème soit dit en passant, les seuls qui me dérangent sont ceux qui ont le cerveau atrophié).

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