On vous a déjà parlé des Indy boots dans un précédent article, pour résumer, ces bottes concues par Alden ont été renommées ainsi après qu’Harrison Ford les ait porté dans la saga Indiana Jones.
Selon le fabriquant, Harrison Ford prit l’habitude de porter des Indy boots lorqu’il fut charpentier, à ses débuts à Hollywood. La légende veut que celui-ci décida de les conserver lors du tournage du film Les aventuriers de l’arche perdue, les trouvant aussi bien adaptées pour bricoler des placards à Francis F. Coppola que pour botter des fesses de nazis.
L’auteur de l’excellent blog Mister Crew nous partage des photos des siennes, portées durant deux ans, opposées à la même paire d’Indy boots neuves. Un support idéal pour apprécier la patine de l’ancienne paire et pour grincer des dents lorsqu’il annonce qu’il ne les a jamais vraiment trop entretenues…
Les affaires familiales, ça a toujours un charme très particulier. Qui plus est quand l’entreprise fait dans le vêtement ou l’accessoire, avec tout l’héritage que cela implique, et que le savoir faire connaît un regain d’intérêt non négligeable. Le charme d’ Alden paraît donc assez naturel puisque fondée en 1884, la manufacture appartient toujours à la famille. On ne mesure d’ailleurs pas souvent à sa juste valeur le poids des années qui forgent le caractère d’une compagnie, même si les marques mettent fréquemment leur date d’établissement en avant.
Pourtant, au delà de la qualité des produits, cela révèle particulièrement bien la capacité pour la marque en question à s’adapter au marché, à survivre, face a une concurrence assez rude. Le fait qu’ Alden ai réalisé ce voyage au cœur de l’histoire industrielle des États Unis marque profondément son adn, et nous renseigne sur ce qu’a traversé la maison qui fabrique le soulier que l’on s’apprête à chausser, sans que cela ne nous laisse indifférents évidement.
Le contexte économique est donc particulièrement important, si l’on veut se rendre compte de ce qui fait qu’Alden, internationalement connue et reconnue, s’est démarquée de ses concurrents. En 1884, on sort donc de la période de révolution industrielle, et cela transforme complètement les techniques de fabrication des chaussures: productivité et qualité du produit se trouvent à l’époque considérablement améliorée, tandis que les coûts de fabrication se voient baisser.
Ça me fait d’ailleurs penser, à moindre mesure, au contexte dans lequel nous nous situons aujourd’hui, abondance de produits, quantité pléthoriques de marques, quand beaucoup n’ont rien à dire ou apporter, se contentant de surfer sur une tendance. Le temps nous apportera des éléments de solution bien assez tôt de toute façon.
Alden débute donc dans un contexte où chaque semaine une nouvelle manufacture se monte en Nouvelle Angleterre. L’excellence de la marque dans les affaires fait qu’elle se développe et absorbe plusieurs autres ateliers de confection. Elle finira par se démarquer en proposant de plus nombreux, et de meilleurs modèles que ses concurrents, ajoutant même à sa gamme des chaussures pour enfant.
Dans les années 30, la Grande Dépression achève définitivement les autres compagnies et Alden a su faire face à la demande toujours plus importante pendant la Seconde Guerre Mondiale aux États Unis. Après la guerre, la marque ne succombe pas à la tentation du mass-market américain en plein développement en proposant toujours des chaussures d’une grande qualité, tant au niveau des matériaux et de la fabrication que du confort.
Cette tradition du beau produit perdure aujourd’hui, et Alden est incontestablement un élément phare de la culture américaine et du style traditionnel développé outre atlantique. Sa célèbre Alden 405 se retrouvera d’ailleurs aux pieds d’Indiana Jones, rebaptisée Indy Boot par la suite.
Semelle de bois, chaussure en cuir, vous pourrez les passer à vos pieds chez FrenchTrotters, rue Vieille du Temple, ou chez Anatomica, rue du Bourg Tibourg dans le IVème. N’oubliez surtout pas qu’une paire de cette qualité peut se garder très longtemps et qu’elle ne fait que s’embellir avec l’usure et la force temps, bref, si ce n’est que pour vous faire une idée, l’essayage vaut vraiment le coup.