Old Town – A la demande


Voilà un bout de temps que je voulais vous parler de la marque Old Town. Discète, vous ne verrez pas de grosse pub sur les bus à la Kooples, pas de page Facebook ou Twitter, cette petite marque ne paie pas de mine et pourtant le concept vaut la peine de s’y intéresser.

Old Town est en fait une petite marque du Norfolk à l’Est de l’Angleterre spécialisée dans la réalisation de vêtements de travail. Le concept est simple: des modèles de vestes, manteaux, chemises, pantalons, et accessoires sont proposés avec un choix de couleurs et matières différentes; vous choisissez le modèle qui vous plait, le tissu, la taille et Old Town vous le fabrique à la demande puis l’envoie. Ainsi pas de problème de stockage, de rupture, ou de saisons. Les modèles sont permanents, donc une fois que votre manteau est usé jusqu’à la doublure (surement au bout d’un bon bout de temps), vous n’aurez pas à vous soucier de retrouver le même.



Histoire que cela soit clair, il ne s’agit pas de sur mesure mais de tailles standardisées. La raison est simple: si vous souhaitez échangez vos produits, cela permet de les revendre. En fonction de votre taille, vous trouverez sans aucuns doutes manteaux adaptés à vos épaules.

Dans le même concept, il y aussi Le Laboureur, mais une visite rapide sur les deux sites donne nettement plus envie de passer le pas de la commande chez Old Town, à mon avis. Ce concept s’inscrit parfaitement dans la logique actuelle du respect de l’environnement par la réduction des déchets puisque les produits sont fait sur demande et font partie d’une collection permanente en plus d’être produits localement. Exit les cycles de la mode, on se contente des basiques et de la qualité à des prix tout à fait respectables. Ca ne nous donne pas mal à la tête et ça a le mérite d’être efficace. Bravo!

www.old-town.co.uk


Ganseys de la côte est de l'Angleterre

Dans mon article précédent, je vous présentais le pull de Guernesey, pull plutôt simple, traditionnellement confectionné et porté sur la fameuse île anglo-normande. En effet, malgré ses particularités intéressantes, on est loin de la surcharge stylistique d’un Aran ou d’un motif Fair Isle.

Avec les échanges commerciaux entre villages de pêcheurs des côtes anglaises, le pull de Guernesey s’est retrouvé être produit et utilisé de plus en plus au nord, où il était appelé gansey. Et chaque adoption du pull par un nouveau village fut l’occasion de l’adapter au goût local. C’est ainsi que sont apparues torsades, côtes et autres motifs, d’abord sur le haut du pull, puis ensuite sur sa totalité. Les motifs les plus complexes se trouvèrent dans les villages de pêcheurs écossais, le plus au nord.

Chaque village, et parfois chaque famille avait son motif bien défini, certains allant jusqu’à tricoter les initiales du porteur en relief sur le bas du pull. C’est peut-être l’origine la fameuse histoire du pull permettant d’identifier le marin échoué (ou alors, pourquoi pas, juste d’identifier un pull oublié au pub du port voisin).

J’aime bien cette histoire de messages que font passer les motifs utilisés. On est loin d’un gros logo tapageur et pourtant le sens est là, mais pour un oeil averti uniquement. Comme partout, les vêtements permettent aux porteurs de se reconnaître et d’avoir le sentiment d’appartenir à un clan. Je ne prendrai pas le risque d’aller plus loin là dessus, je vous laisse juste apprécier ces photos, provenant des archives du Norfolk, et trouvées grâce au blog Mister Crew. Ces photos et ces pulls datent de la fin du XIXe et du début du XXe siècle et permettent d’apprécier la richesse et la diversité des motifs des ganseys (attention, ces photos sont en noir et blanc, ces pulls sont en fait tous bleu marine).