L'imparfaite – revue érotique


L’imparfaite, on l’aborde forcément avec un sourire goguenard: il y a des filles nues sur les couvertures des trois numéros parus. Ensuite vient le second contact, plus approfondi: le papier de la couverture est très agréable au toucher, le poids du magazine est idéal, la pub en est absente. On y pense peut être pas s’agissant d’une revue, mais le format est tout de même très important dans son appréhension, L’imparfaite passe donc le test avec brio: il s’agit d’un bel assemblage de papier, agréable au toucher ainsi qu’à l’oeil.

Pour ce qui est du contenu au début, en sachant que les fondateurs, les contributeurs et les modèles sont des étudiants de Science-Po on a l’impression que ça ne va qu’intellectualiser quelque chose de très primaire: le sexe. Pourtant, sans oublier de diffuser des images de jolies filles ou de véhiculer une esthétique tournée autour de l’érotisme, L’imparfaite s’intéresse aux pratiques sexuelles de ses contemporains.

Entre deux belles photos de nus (aussi bien féminins que masculins) on trouve donc abordés des sujets tels que la prostitution du point de vu de jeunes indiens fortunés, le « pedobear » bien connu des (lurkers internet), la défense des droits des transsexuels par Emmanuel Pierrat ou encore le récit d’un week end passé dans une auberge un peu spéciale.

Totalement décomplexée, la revue prend le temps de rapporter des faits, d’exposer des choses parfois mystérieuses sans porter de jugement de valeur: description chirurgicale de facettes insoupçonnées d’un sujet qui reste tout de même assez flou pour beaucoup d’entre nous.

Il y a donc pas mal de nuances lorsqu’on utilise l’expression « revue érotique »: si vous ne cherchez qu’à vous rincer l’oeil, Jacques Magazine devrait amplement vous combler tout en étant à mille lieux des torchons sous plastique proposés par votre bureau de tabac. Tournez vous en revanche vers L’imparfaite si vous souhaitez lire des articles inattendus, rédigés par des curieux pour des curieux dans un magazine qui rassemble travail artistique, sciences humaines et contenu documentaire.

La revue est disponible à Paris et sur la toile, jetez un oeil à la liste des boutiques ici. Vous pourrez également consulter quelques articles sur le blog de la revue avant de vous procurez quelques numéros.

0 commentaires sur “L'imparfaite – revue érotique

  1. Vincent :

    J’avais été un peu déçu par le 1er numéro… Très (trop) intello à mon goût, et pourtant je lis bcp. Et les quelques séries de photos n’étaien vraiment pas dingues. Mais ça doit juste pas être mon truc.

    • @Vincent: je n’ai eu pour l’instant que le n°2 entre les mains, les textes m’ont paru accessibles, à part peut être « Double Dildo » qui m’a fait froncer les sourcils plusieurs fois. En ce qui concerne les photos, celles d’Arnaud Lajeunie et de Thomas Chéné m’ont semblé très réussies, par contre je suis très loin d’être un expert en la matière.
      Le fond du magazine reste en tout cas intéressant, il aurait été facile de tomber dans un truc trash/humoristique un peu bizarre, ce que la revue ne fait pas.

  2. Pingback: Port Magazine | redingote.

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