Adam et Ropé – Biotop, Tokyo



L’ensemble du magasin est articulé autour de cet arbre, veritable symbole du magasin

Parmis les enseignes phares de la mode japonaise, en Europe nous connaissons surtout Beams et United Arrows. Beams en particulier a commencé à s’installer de manière plus confortable sur notre continent notamment avec sa gamme Beams Plus que l’on retrouve d’ores et déjà chez Oi Polloi, Mr Porter, Present et d’autres en Angleterre.

Adam et Ropé est aussi un des acteurs principaux de la mode au Japon mais opère différemment de ses adversaires en se concentrant sur de plus petits points de ventes, proposant une sélection de vêtements adaptée au magasin concerné et donc à la clientèle. En somme, le groupe préfère garder des magasins à taille humaine, permettant un meilleur contact avec le client et donc un meilleur service plutôt que de donner dans le grand et l’impersonnel. Chaque boutique ayant son univers, le client sait ainsi qu’il pourra trouver des produits adaptés à ses envies.

La table à l’entrée permet de mettre en valeur les collaborations du moment. Ici celle avec la marque Starnet dont nous aurons l’occasion de vous parler d’ici peu.

Le flagship de la marque se dénomme Biotop et son concept, comme son nom l’indique, est très tourné vers l’environnement: un biotope étant un environnement homogène, favorable à la vie d’un groupe de plantes et d’animaux. Ceci s’illustre dès que l’on rentre dans le magasin dont toute l’architecture est articulée autour d’un arbre se trouvant au milieu de la pièce principale, ainsi que par la présence d’un fleuriste à l’offre luxuriante, sans oublier les innombrables plantes, présentes à chaque coin du magasin.

Le Biotop Botanical Garden où l’on peut trouver des fleurs rares du monde entier

En plus de proposer divers produits de soins, de lavage et de parfum dont beaucoup sont biologiques bien sûr, l’enseigne a aussi un « shop-in-shop » du fleuriste japonais renomé Fuga, dont la sélection de fleurs a été réalisée par le directeur artistique de Adam et Ropé : Takashi Kumagai.

Takashi Kumagai est aussi celui qui est à l’origine du concept Biotop et qui supervise la sélection de produits comme le merchandising. D’ailleurs, pour aller jusqu’au bout de ce concept, 1% du chiffre d’affaire est reversé à l’association japonaise More Trees qui oeuvre pour la reforestation du Japon.

Des produits de lessive spécialisés pour chaque type de vêtement, c’est beau

La profession de foi de biotop

Au premier étage, on retrouve la selection vestimentaire pour la femme et l’homme. Parmi les marques selectionnées, on en retrouve certaines dont nous vous avions déjà parlé ici, telles que Umit Benan, Adam Kimmel pour Carharrt, Wolverine 1000 miles, mais aussi Saturday’s Surf NYC ou encore Patrik Evrell entre autres, sans compter les produits Adam et Ropé.

Pour finir, au troisième étage, se trouve le restaurant « Irving Place » dirigé par le chef Uichi Yamamoto qui suit le même esprit que le reste du magasin en proposant des produits biologiques et des recettes saines, le tout dans un environnement calme et reposant.

Le premier étage de Biotop où l’on retrouve les collections homme et femme

Un aperçu du Irvin Place, le restaurant situé au deuxième étage de Biotop

Si vous suivez un peu nos aventures, vous savez peut-être que c’est ici que La Belle Echoppe a eu la chance d’ouvrir un corner au rez-de-chaussée du magasin. Entouré de plantes et dans une aussi bonne compagnie, on n’aurait pas pu mieux tomber. N’hésitez pas à venir faire un tour sur le site si vous souhaitez en savoir plus.

Avant de quitter le magasin, il ne faudra pas oublier de passer voir la cabane dans l’arbre situé à l’arrière de la boutique, on ne trouve pas ça partout, même au Japon!

Le corner La Belle Echoppe au rez-de-chaussée du magasin

Si vous êtes de passage à Tokyo, ne manquez pas de passez chez Biotop pour vivre l’expérience complète, ça change de ce que l’on peut voir en Europe. On revient rapidement avec d’autres trouvailles nippones, et vous laisse avec quelques photos supplémentaires.

Adam et Ropé Biotop
4-6-44 Shirokanedai
Minato-ku
Tokyo, Japon, 108-0071
biotop.adametrope.com


On retrouve au rez-de-chaussée le fleuriste Fuga ainsi qu’une selection de produits de soins, d’ambiance et de lavage bio


Le premier étage regroupe les collection homme et femme qui comprennent une selection de produits multi-marques ainsi que la marque en propre Adam et Ropé


Le restaurant « Irvin Place » propose un menu sain et équilibré qui correspond au concept du magasin

Capsule – DS Dundee AH 2012-2013




Parmi les nombreuses marques présentes à la dernière édition du salon Capsule à Paris se trouvaient nos amis de D.S. Dundee. Le label écossais, qui ne cesse de se développer, nous a présenté une collection Automne – Hiver 2012 comportant toujours plus de belles pièces à manches en tweed ou en toile cirée. Cela bouge aussi au niveau de leurs points de vente. La marque est récemment apparue au sein de l’offre du légendaire fournisseur preppy américain J.Press. Les étudiants de Yale ou de Harvard (si ceux-ci portent autre chose que des sweats à capuches) pourront donc s’offrir un complet D.S. Dundee au sein de leur J.press local. En France on pouvait jusqu’ici trouver leur offre très british en exclusivité chez FrenchTrotters et au Bon Marché, mais de nouveaux points de ventes sont prévus pour les prochaines saisons (Le Rayon Frais à Bordeaux par exemple). Pas vraiment étonnant quand on voit la qualité de leur offre et leur positionnement en terme de prix. Voici un petit avant-goût de ce qui nous attendra en boutique l’hiver prochain.

 


Poutine maison à la française

Photos « Boozy Night Out » par Marc Sutton himself.


C’est l’anniversaire d’un de mes meilleurs amis, Sacha, et en guise de cadeau je décide de lui cuisiner un plat. Cet homme au palet distingué possède toutefois une forte affection pour les plats de type Junk food. Ces plats qui en fin de soirée sur les coups de 4h du matin après une sortie bien arrosée, prennent une dimension incomparable. Sans complexes, on avale les calories car ce qu’on recherche à ce moment précis avant tout sont des bouchées pleines de goût et une assiette qui ne se vide jamais.

Et le plat qui résume parfaitement ces émotions, c’est évidemment la Poutine que j’ai récemment eu l’occasion de goûter lors d’une visite au Canada.

Je dois maintenant vous raconter la folle soirée qui s’est déroulée le 14 Janvier dernier. Sur les coups de 21h00, j’ai ordonné à Sacha d’aller faire sa soirée sans retenue. À 4h du matin, lors de son retour, Sacha, sans doute dans un état un peu éméché, trouverai la reine de la Junk food post-soirée : la Poutine. Mais attention, pas une vulgaire poutine de bar mais une poutine revisitée à la française pour raffiner ce plat, qui à la base peut paraitre légèrement brute. Âmes sensibles… s’abstenir.

Recette pour 4 personnes

Ça commence bien…


Fond de veau maison:

– 2kg d’os de veau
– 100g de carottes
– 2 oignons
– 4L d’eau
– 1 bouquet garni
– Gros sel et poivre
– 1 cuillère à soupe de farine

Le fond de veau maison peut prendre un certain temps à préparer mais le résultat vaut vraiment l’effort. De toute manière, j’avais six heures à perdre.

1. Commencez par préchauffer votre four à 250°. Placez les os de veau dans un grand plat à four. Enfournez pendant 30 à 35 minutes. Vous commencez désormais à humer les odeurs alléchantes du veau qui rôti dans votre four.

2. Sortez le plat du four et placez les os dans une très grande marmite. Allumez le gaz ou vos plaques électriques. Placez le plat de cuisson avec les sucs de cuissons collés au fond. Versez à peu prés 100ml d’eau et laissez frémir pour décoller les sucs. Une fois les sucs décollés, versez tout le liquide dans la grande marmite.

3. Placez le bouquet garni, les carottes coupées en rondelles ainsi que les oignons coupés en quarts. Ajoutez 4 litres d’eau dans la marmite. Salez et poivrez. Cuire pendant un peu plus de 3h à mi-feux pour obtenir une sauce d’une bonne densité en goût et d’une bonne consistance.

4. Après 3h de cuisson, filtrez la sauce avec un chinois dans une casserole. A feu doux, réchauffez le fond veau et incorporez 1 cuillère à soupe de farine. Lors de cette manipulation, armez-vous d’un petit fouet pour éviter d’éventuels grumeaux. Vous pouvez vous même gérer la densité de votre sauce en y incorporant plus ou moins de farine. Sachant qu’il est nécessaire que la sauce nappe et adhère bien aux aliments. A la fin, vérifier l’assaisonnement et savourez le goût exquis et incomparable du fond veau maison. Il est temps de reprendre nos esprits et de s’attaquer à la viande

La viande empruntée au hachis Parmentier :

– 700g de bœuf bouilli
– 400g de chair à saucisse
– 3 oignons
– 1 bouquet de persil
– 75g de beurre
– Sel et poivre

1. Dans une très grande poêle, faites fondre 50g de beurre à feu moyen. Réduire la température et cuire les oignons émincés jusqu’à ce qu’ils deviennent transparents. Quand les oignons ont bien fondus, ajoutez la chair à saucisse et bien mélanger avec les oignons. Laissez cuire pendant 7 minutes. Ajoutez alors la viande de bœuf hachée en incorporant petit à petit le reste du beurre. Quand le mélange vous parait homogène, ajoutez le persil plat émincé et assaisonnez.

2. Mettre la poêle de côté et recouvrir.

Le plat commence à prendre vie, on attaque la dernière ligne droite, il est maintenant temps de retrousser les manches et préparer vos frites maison.

Frites maison:

– 2kg de pommes de terre

1. Epluchez les pommes de terre et coupez en tranches puis en bâtonnets.

2. Préchauffez votre friteuse et y plonger les frites. Lorsqu’elles sont dorées et croustillantes, posez les frites sur un papier absorbant pour enlever l’excédent de gras.

Ouuuf, après ce coup de chaud, on est finalement prêt à dresser l’assiette. Et ça tombe bien, Sacha qui est en chemin, commence à m’envoyer des sms où je devine son impatience. Faites réchauffer la sauce et la viande. Sur une assiette, disposez une belle portion de frites au centre. Couvrir généreusement les frites de viande en y incorporant des cubes de mozzarella à cuire et finalement, nappez le tout trés généreusement de fond de veau maison. Et voilà, une poutine maison à la française.

Le fromage fond délicatement sous la chaleur du fond de veau maison. J’entends sonner et j’aperçois l’ombre de Sacha pousser la porte d’entrée, je distingue alors son regard brillant. Il se rapproche de moi à grande foulées, affamé et prêt à déguster. La suite, je vous laisse la découvrir par vous même…

…et apparemment ça ne se termine pas trop mal non plus.

Jehan Alain – Étude sur les doubles notes

Jehan Alain

Jehan Alain est un compositeur et organiste français né à Saint-Germain-en-Laye le 3 février 1911 et mort en juin 1940 (mort pour la France au champ d’honneur près de Saumur). Essentiellement connu pour ses œuvres « organistiques » Jehan Alain a également composé quelques pièces pour piano, restées un peu trop oubliées du grand public.

Connaissant parfaitement l’intégrale de son œuvre pour orgue, je me suis récemment demandé s’il avait trouvé le temps, dans sa trop courte vie, de composer pour d’autres instruments. C’est donc comme ça que je suis tombé sur ses pièces pour piano. Je ne manque surtout pas l’occasion de vous faire entendre son Étude sur les doubles notes, en espérant que cela attise votre curiosité sur ce magnifique compositeur.

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Interview d'Olivier Polge – SpiceBomb

Olivier Polge, entouré de Viktor et Rolf (ou Rolf et Viktor ?)

Il y a quelques semaines, nous avons été invités par L’Oréal à assister au défilé homme de Viktor & Rolf ainsi qu’à une soirée organisée pour le lancement de leur nouveau parfum pour homme : SpiceBomb. Pourquoi L’Oréal ? Tout simplement parce que c’est le géant des cosmétiques français qui est derrière de nombreux parfums de marques de mode, telles que Maison Martin Margiela, Cacharel ou Armani par exemple, et cela inclus donc Viktor & Rolf

Faute d’une véritable culture dans le domaine, nous ne traitons pas assez sur redingote de l’univers riche, complexe et très intéressant de la parfumerie. C’est un monde de créations qui possède ses chefs d’oeuvres, ses artistes, ses artisans, ses machines de guerres commerciales mais aussi ses challengers indépendants. Un monde qui évolue souvent de pair avec celui de la mode, et qui comme celui-ci se laisse s’approprier et concerne tout le monde.

Le point fort de la soirée fut ma rencontre avec Olivier Polge, le parfumeur derrière la dernière fragrance masculine de Viktor & Rolf. Olivier Polge n’en est pas à son coup d’essai car il a déjà participé à de nombreuses créations, dont FlowerBomb et Dior Homme. En effet, les créateurs de mode n’ayant généralement pas les compétences techniques pour réaliser un jus, ceux-ci travaillent habituellement avec un ou plusieurs parfumeurs professionnels. Ceux-ci participent donc pleinement au processus d’élaboration de ce qui fait l’essence d’un parfum, mais restent en général dans l’ombre. Certains font tout de même parler d’eux, tel que Jean-Claude Ellena, le nez exclusif d’Hermès et auteur d’ouvrages autour de la parfumerie, ou alors Jacques Polge (le père d’Olivier Polge) qui est responsable des créations chez Chanel depuis plus de 25 ans.

Par l’intermédiaire de L’Oreal, nous avons pu poser quelques questions à Olivier Polge sur le métier de parfumeur et autour de la création de SpiceBomb. Les voici accompagnées de ses réponses.


Redingote : Est-ce que vous vous êtes toujours destiné à devenir parfumeur ?

Olivier Polge : Non, je me suis d’abord intéressé à d’autres domaines, comme l’histoire de l’art que j’ai étudiée avant de faire un stage de parfumerie en laboratoire, où j’ai découvert les matières premières. Ce fût le départ de ma vocation pour le métier de parfumeur.

Redingote : Quel type de formation est-ce que l’on suit pour faire ce métier ? Comment apprend-on les bases techniques nécessaires à la création d’un parfum ?

Olivier Polge : Pour moi l’idéal est de se former sur le tas, à partir de l’expérience qu’on acquiert en pratiquant. C’est un métier expérimental, c’est auprès d’un parfumeur et au contact des métiers de la parfumerie qu’on se forme vraiment.

R. : Est-ce courant d’apprendre ce métier sur le tas ?

O. P. : Même si l’on suit le cursus d’une école, c’est une fois au sein d’une société au cœur de la parfumerie professionnelle que l’on se forme.

R. : Vous avez reçu le prix international du parfum en 2009, qu’est-ce que cela symbolise pour vous ?

O. P. : Une récompense est toujours un honneur. C’est très agréable de recevoir un prix, c’est aussi une forme de reconnaissance de son travail.

R. : Pouvez-vous nous parler du jus de Spicebomb ?

O. P. : L’idée était d’offrir un pendant masculin à Flowerbomb. J’ai composé le parfum autour de l’idée d’une explosion d’épices. Deux accords se confrontent dans le parfum : le premier est un accord explosif, détonnant fait de notes épicées fraîches fusantes – élémi et poivre rose – et de zestes frais de bergamote et pamplemousse. Le second est un accord addictif, brûlant fait de notes vibrantes d’épices incandescentes – piment et safran –, des notes masculines du cuir et du tabac, et des notes boisées brutes du vétiver.

 

Le flacon de SpiceBomb

R. : Aujourd’hui, une grande partie de l’offre parfum est associée à des marques de mode, comment se passe en général la collaboration avec ces marques ?

O. P. : C’est très différent d’une marque à l’autre. Cela peut aller d’une indépendance totale vis-à-vis de la maison de mode jusqu’à une implication à toutes les étapes du projet.

R. : Dans le cas de Viktor and Rolf, comment cela s’est-il passé ?

O. P. : Viktor & Rolf sont très impliqués. Après Flowerbomb, ils sont revenus nous voir avec l’envie de créer une bombe pour les hommes. Ils ont fondé les bases du projet et évoqué le nom « Spicebomb », qui a été le point de départ de ma création. Ils sont ensuite venus régulièrement au cours du développement, afin de partager leurs commentaires, leurs préférences et afin que je puisse leur soumettre mes idées. La collaboration a été très stimulante et créative.

R. : Comment est-ce que cela se passe lorsque les créateurs sont impliqués dans la création d’un parfum ? Échangez-vous en termes d’odeurs, de notes, ou plutôt d’idées, de concepts, d’images ?

O. P. : Cela dépend du créateur en face de nous mais l’on s’accroche souvent à des images. Le premier travail dans tous les cas est de trouver un langage commun afin que nous soyons sûrs de nous comprendre correctement.

R. : En quoi consiste le métier de parfumeur au jour le jour ?

O. P. : Beaucoup de notre temps est consacré à sentir des matières premières, à élaborer de nouvelles formules, à les retravailler en redosant certains ingrédients, en en ajoutant de nouveaux. On tâtonne, on réévalue  et on peaufine ses créations au jour le jour.

R. : Où est-ce qu’un parfumeur trouve son inspiration ?

O. P. : Je dirai que comme un peintre se nourrit de peinture, un parfumeur se nourrit de parfums.

R. : Qu’appréciez-vous en terme de mode masculine ? Qu’aimez-vous porter ? Est-ce ce que cela vous inspire dans votre travail ?

O.P. : Personnellement j’aime une mode un peu stricte et construite. J’aime porter des costumes. Ce que je porte n’est pas une source directe d’inspiration dans mon travail. Je fais passer en premier l’idée de la marque et l’interaction avec les créateurs.

Un petit lifting pour FrenchTrotters



Une bien belle nouvelle devanture en bois.

Il y a quelques semaines a réouvert la boutique FrenchTrotters de la rue de Charonne qui avait fermé pour travaux pendant une quinzaine de jours. Entièrement refaite avec beaucoup de goût, elle ajoute pour l’occasion quelques belles nouvelles marques à son univers. Vous pourrez dorénavant y retrouver des pièces Band of Outsiders, Made & Crafted, Bleu de Chauffe et Levi’s Vintage côté masculin, ainsi que Pomandère et Made and Crafted côté féminin (et oui, ils habillent aussi la femme). Khadi&Co et les lampes Gras intègrent la sélection pour introduire un joli rayon pour la maison.

Ne manquez pas l’étage !

Une bonne nouvelle n’arrivant pas toute seule, FrenchTrotters et lab (la marque que l’on distribue aussi sur La Belle Échoppe d’ailleurs) s’associent pour développer une ligne de linge de maison fabriquée en France en utilisant des tissus exclusivement utilisés pour ce projet. Vous avez ici un aperçu du résultat de ce petit coup de pinceau (et de truelle) et également une idée de ce que vous allez pouvoir trouver de douillet en boutique ces prochains jours. Les produits issus de la collaboration entre les boutiques FrenchTrotters et la marque de linge de maison sont disponibles dans les magasins des 28 et 30 rue de Charonne dans le 11ème et du 116 rue Vieille du Temple dans le 3ème, ainsi que sur leur site.

Enfin une bonne raison pour se lever tard…


…ou pour faire une sieste, bien méritée ou non.


Entre ça, l’installation d’un corner FrenchTrotters et La Belle Échoppe chez BioTop à Tokyo et l’ouverture annoncée d’un point de vente de 200 mètres carrés à Paris à la rentrée, je crois que l’on peut dire que ça se bouge chez FrenchTrotters en ce moment.

Les photos de la boutique ont été prises par Nastassia Brückin.

Olivier Messiaen – Turangalîla-Symphonie

Olivier Messiaen, toujours vêtu de chemises incroyables

La Turangalîla-Symphonie est une œuvre majeure d’Olivier Messiaen. Elle a été composée sur demande de Serge Koussevitzky, pour l’Orchestre symphonique de Boston qui la créa de façon triomphale en décembre 1949 sous la direction de Léonard Bernstein.

Le nom de la symphonie (Turangalîla) est composé de deux noms sanscrits. « Turanga » qui signifie « temps qui s’écoule comme le sable dans un sablier », mais aussi « mouvement » ou « rythme ». Le terme « Lîla » signifie quant à lui, le jeu de la vie et de la mort, il peut également signifier amour.
Le sens général qui est souvent donné pour cette œuvre est « chant d’amour », mais le compositeur à également avoué avoir choisi ce terme pour son esthétisme.
En réalité, Messiaen aborde le mythe de Tristan et Yseult dans cette œuvre qui à ce titre, fait partie de la trilogie : le cycle de mélodies Harawi

La Turangalîla-Symphonie met à l’honneur deux instruments au milieu du gigantesque orchestre que l’oeuvre requiert : le piano et les ondes Martenot (instrument électronique inventé par Maurice Martenot). Il est un des plus anciens instrument de musique électronique. Il se caractérise par ses sonorités particulières, dont la plus caractéristique est proche de la sinusoïde, qui évoque des voix « extra-terrestres ». Les sonorités sont assez proches de la scie musicale, mais l’instrument présente bien d’autres richesses et ce particulièrement au niveau de l’expression.
Lors de la création de l’œuvre à Boston, c’est la sœur de Maurice Martenot qui est derrière les ondes et la future femme de Messiaen qui est au piano : Yvonne Loriod.


Maurice Martenot aux ondes Martenot

Le cinquième mouvement de cette œuvre symphonique se nomme « Joie du sang des étoiles », il est une longue explosion de joie, la structure à l’allure d’un scherzo et trio est particulièrement complexe. Les rythmes, eux aussi complexes donnent l’impression d’une grande agitation. Les ondes Martenot jouent un rôle très important dans ce mouvement. 
Le résultat est éblouissant, l’oeuvre étant à mes yeux l’une des plus belles œuvre de la seconde moitié du XXe siècle.


Ebbets Field Flannels

Ty Cobb, Detroit, et « Shoeless » Joe Jackson, Cleveland, 1913

J’ai entendu parler de Ebbets Field Flannels pour la première fois au travers de l’interview du fondateur de la marque, Jerry Cohen par Laurent Laporte. Au premier abord, une marque de sportswear américain, fait au USA, respect de la tradition, et tout le tralalala qu’on nous sert à foison dès qu’on parle d’une marque de ce type. Cela ne m’empêche pas pour autant d’aimer ce genre de marque, bien au contraire, mais au bout d’un moment, ça devient un peu banal.


Sacramento Solons 1942 Maillot à Domicile, au salon Jacket Required

Ce qui m’a tout d’abord intéressé dans cet interview concerne la reproduction que la marque a faite de la casquette de baseball des Moultrie Colt 22s, en gardant le défaut initial des « 2 » de formes différentes, et surtout qu’ils se soient donné la peine de noter le détail. Pour être honnête, je n’y connais personnellement pas grand chose aux sports américains. À la rigueur les New York Yankees et les Boston Red Sox quand il s’agit de baseball, quelques équipes de football américain pour avoir vu le Superbowl pour la première fois cette année, mais les équipes qui figurent sur le catalogue de Ebbets Field Flannels, je n’en ai jamais entendu parler. Je vous mets d’ailleurs au défi de me dire que vous en connaissez la moitié. C’est bien pour ça que la marque se distingue des autres. Ne se souciant que très peu des équipes actuelles, la marque va au contraire chercher les inconnues, les petites équipes des Etats Unis qui ont surement aujourd’hui disparu en grande partie, celles du Japon, d’Irlande ou même d’Union Soviétique et refait le tout à l’ancienne. On ne peut pas dire qu’ils soient rancuniers.


Tour of Japan 1934 Authentic Jacket, au salon Jacket Required

J’ai pu rencontrer Jerry Cohen en personne lors de mon passage au salon Jacket-Required à Londres et voir la collection de plus près. La qualité est superbe, on sent vraiment dans les détails et les finitions qu’il ne s’agit pas de production à grande échelle et qu’un soin particulier a été porté à chaque pièce, et le plus surprenant est que le prix est finalement plutôt abordable (outre-Antlantique cela dit). Il reste à voir ce que cela donne une fois en magasin de ce côté ci.


San Francisco Seals 1940 Jacket, au salon Jacket Required. Notez le détail: tricot de laine entre la manche et le dos.

Ce que j’apprécie tout particulièrement dans la démarche de Ebbets Field Flannels est que cela rajoute une nouvelle dimension aux sports dont les maillots sont reproduits. On ne se soucie plus de savoir quelle place du classement occupe l’équipe, puisque il y a de grandes chances qu’elle n’existe plus, mais on se pose plutôt des questions qui concernent l’origine du nom ou du logo, qui étaient les joueurs, pourquoi elles ont disparus… Et puis à part si vous étiez dans le coin lorsque ces équipes jouaient encore, ou si vous sentez fortement lié à une ville en particulier, l’intérêt du maillot devient plus esthétique qu’un signe d’appartenance à une équipe. Il n’est pas non plus improbable d’apprendre une ou deux choses en regardant le catalogue de Ebbets Field Flannels, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des marques. Vous saviez par exemple que le Real Madrid avait une équipe de baseball?

Ebbets Field Flannels produit avant tout des maillots de baseball en flannel (ils ont pas choisi ce nom là pour rien), mais aussi des maillots d’autres sports, des casquettes, t-shirts et blousons. Les sports déjà disponibles sont le baseball surtout, puis le football américain, le Hockey sur glace et quelques maillots de foot. Jerry m’a aussi parlé de se mettre à faire des polos de rugby, et ça n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

www.ebbets.com

Un aperçu de l’énorme choix de casquettes de baseball proposé par Ebbets Field Flannels au salon Jacket Required

Real Madrid ca. 1939 Maillot à Domicile

Prison Sing Sing  1935 à « Domicile »

Maillot de hockey sur glace de l’équipe Olympique de l’Union Soviétique – 1972

Hiroshima Carp 1953, Maillot à l’Exterieur

Veste « Clubhouse » des Indianapolis Clowns

T-Shirt des Hawaii Islanders – 1961

Maillot de Football des Staten Island Stapletons – 1929

Jacquards de Fair Isle


En faisant quelques recherches suite à l’article de Vanessa sur le pull Fair Isle, j’ai eu la bonne surprise de tomber sur le site des archives publiques des îles Shetlands. Cela peut sembler un peu bizarre, mais les sites d’archives sont pour moi de véritables trésors. En Grande-Bretagne, ces institutions ont la bonne idée de numériser une partie de leurs fichiers, et de les rendre accessibles en ligne. Cela m’avait d’ailleurs permit d’illustrer un article de belles photos de marins qui peuplaient la côte est de l’Angleterre au début du siècle dernier, et surtout de leurs fameux pulls. Je passe donc pas mal de temps à regarder des photos de vacances de ces inconnus ayant vécu à une autre époque, souvent les descriptions contiennent même les noms, l’année et les conditions de la prise de vue. Au final c’est un peu comme une sorte de Facebook peuplé de gens disparus au style incroyable. Ces sites renferment surtout des merveilles photographiques, fruits hasardeux du talent des photographes, souvent amateurs et inconnus. Voici donc une petite sélection de détails provenant de photos de ces archives, toutes liées par la présence de pulls Fair Isle, suivis de photos couleurs des pulls en eux même. Ces pulls, dont certains ont 100 ans bien tassés, permettent de bien prendre conscience de la richesse des motifs et du foisonnement des couleurs de l’époque. Et oui, on est souvent bien loin des rééditions ternes que l’on nous sert aujourd’hui.

Celui-ci date de 1931 et ressemble étrangement à celui que porte la jeune fille en photo juste au dessus


Celui-ci est une réplique du pull qui fut envoyé en 1922 au Prince de Galles, qui créa un véritable phénomène de mode en le portant lors d’une partie de golf à St Andrews. C’est à partir de ce moment là qu’une industrie se développa sur les îles Shetlands pour répondre à l’importante demande de pulls colorés


Pull des années 20. L’utilisation de telles couleurs se développa dans les années 20 avec la popularisation des colorants chimiques


Pull des années 40, le motif est appelé « lino » car on dit qu’il s’inspire du linoleum ! Les motifs des pulls Fair Isle sont souvent inspirés des objets de tous les jours présents sur l’île à l’époque de leur fabrication


Pull des années 1900, filé, teint et tricoté de manière artisanale. Les couleurs présentent ici sont obtenues à partir de pigments naturels trouvés sur l’île. Dans les années 20, l’apparition des colorants chimiques permirent de plus grandes fantaisies


Celui-ci date des années 1890, on note que les motifs étaient plus basiques à l’époque


Pull des années 1920


Celui-ci date des années 50 et présente l’étoile typique des pulls norvégiens. Durant la seconde guerre mondiale, beaucoup de norvégiens émigrèrent sur les Shetlands, ce qui se traduisit par une révolution dans les motifs des pulls Fair Isle : l’apparition de cette fameuse étoile











Memento

Plus discret (et de meilleur goût) que celle de March LAB pour colette: la montre de gousset vue par Memento.


Parmi les marques qui cherchent à nous contacter pour obtenir un petit post sur redingote, il y a des projets comme ça qui nous tapent tout de suite dans l’oeil. Quand on a découvert les photos j’étais assez enthousiaste parce que l’objet est vraiment joli: une montre à gousset en inox qui vient se loger dans une coque de bois que l’on peut changer à sa guise. Ensuite, je me suis posé la question de l’utilisation en restant assez sceptique: si après les guerres mondiales qui ont encombré le milieu du XXème siècle l’usage de la montre bracelet s’est vraiment généralisé, ça n’était sûrement pas pour rien. Avoir l’heure au poignet sonne aujourd’hui comme une évidence pratique, beaucoup moins il y a une centaine d’année. La montre bracelet est cependant bien ancrée dans nos modes de vies et il est désormais inconcevable de vivre sans voir défiler chaque minute, chaque seconde et sans rester très organisés. D’ailleurs nous vivons nous aussi une transformation en ce moment: le bel objet que vous arborez fièrement sous votre manchette est souvent et tristement remplacé par des smartphones qui changent eux aussi notre relation au temps.


Hop, si vous ne trouviez pas l’utilité de la 5ème poche, en voici un exemple en image.


Memento part donc un peu du même constat mais avance qu’avec une montre à gousset on a le choix, comme si la dolce vita pouvait tenir dans le creux d’une paume. On peut alors choisir de ne pas regarder l’heure, de ne pas succomber au réflexe du coup d’oeil rapide sur la trotteuse qui peut en dire long à votre interlocuteur. En effet, une fois rangée dans la 5ème poche de jean elle nous offre le choix d’aborder la journée en prenant une autre distance avec l’heure et donc quasiment une autre relation avec le temps qui passe.

Bien sûr, rien ne vous empêche d’y voir comme moi au premier abord le côté purement esthétique et de concevoir cette montre uniquement comme un bijou, le côté utile n’intervenant qu’en second lieu voir pas du tout. Le lookbook ne se prive d’ailleurs pas de l’envisager comme ça: attachée à un sac à main la montre devient un élément purement décoratif assez plaisant, ou un moyen discret de garder l’heure en vue une fois le sac déposé au pied de la table d’un café.

Parfait en vacances pour oublier un peu le temps qui défile.


Remplacez le lien de coton par une chainette discrète ou un cordon en cuir tressé selon votre look: vous avez là un bel accessoire qui dépasse nonchalamment de votre poche arrière, et ça y est, vous êtes beau. Par contre si vous tentez l’expérience, et même si vous aimez le hip hop, gardez à l’esprit que Flavor Flav sera le seul à pouvoir l’arborer autour de son cou. Blague à part, le projet à le mérite d’être audacieux, bien pensé et bien exécuté, jusqu’à être livré dans un packaging impeccable.


Pour l’instant vous pouvez en trouver directement sur le site, chez Kapok à Hong Kong et bientôt dans de belles boutiques tout autour de la planète.


Ces demoiselles devraient également y trouver un accessoire intéressant…