Whillas and Gunn – Automne 2010/2011

On en avait déjà parlé brièvement ici, il arrive que pour survivre dans ce marché assez rude qu’est celui du vêtement, certaines marques aient besoin d’un coup de jeune, ou de séduire une autre clientèle que la leur. L’ exercice est parfois assez compliqué et il est difficile pour une marque de rester fidèle à son image et à ses valeurs en partant à la conquête d’une nouvelle clientèle.

Whillas and Gunn fait donc partie des nouveaux nés destinés à affronter ce challenge. Ici on a à faire à Kakadu, une marque de d’ outerwear australienne, dont les pièces ont donc à l’origine été pensées pour résister aux fortes intempéries, qui a voulu profiter de la tendance actuelle pour s’intéresser au marché du prêt à porter masculin. Plutôt que de garder son nom, utilisé dans l’outerwear depuis bientôt une quarantaine d’année, elle a préféré créer une seconde ligne sous l’appellation Whillas and Gunn, noms de familles des deux fondateurs à l’origine de Kakadu. Il fallait donc faire peau neuve, sans pour autant oublier de puiser dans l’héritage familial australien pour réaliser les nouveaux vêtements.

L’univers de la jeune marque est d’ailleurs très immersif, la collection pour cet hiver 2010 nous plongeant littéralement dans un monde inspiré des chercheurs d’or, trappeurs et autres personnages haut en couleurs de l’Australie du XIXème siècle. Il ne s’agira donc pas ici de refaire des pièces destinées au travail ou à lutter contre les éléments mais bien d’utiliser le savoir faire de la famille pour aller chercher matières, détails et coupes afin de s’adapter au marché du prêt à porter.

Comme vous pouvez le constater le pari semble réussi: les pièces sont très actuelles une fois sorties du contexte du shooting et même si on en sent l’inspiration, on voit bien le côté outerwear de Kakadu a été attenué et que les vêtements sont plus à destination des urbains occidentaux qu’à des chasseurs, randonneurs ou ce qu’il reste d’aventuriers. Vous remarquerez d’ailleurs que la collection propose un costume trois pièces qu’il serait facile de porter dans la vie de tous les jours, que les fans de steampunk apprécieront d’ailleurs forcément.

Assez jeune, la marque à pour l’instant une distribution assez discrète… son développement ne devrait pourtant pas tarder si l’on prend en compte la renommée de la famille fondatrice de Kakadu en Australie et son carnet d’adresse.