Ralph Lauren X: Le futur

Si Ralph Lauren vient de lui redonner un peu d’actualité, la technologie intégrée aux vêtements on l’a déjà tous plus ou moins rêvée. Vous devez au moins vous souvenir des LA Gear à semelle clignotante que vous arboriez fièrement dans la cours de récréation (ou que vous lorgniez rageusement aux pieds du beau gosse, accessoirement bon en sport). Si cela ne vous dis rien, on peu tenter une dernière carte du côté du cinéma populaire américain de la fin des années 80: Marty Mc Fly et ses fameuses Nike qui se lacent toutes seules, sa veste qui se sèche et qui s’ajuste à sa taille, ça vous rappelle forcément quelque chose. L’overboard, ça marque. D’ailleurs si vous vous assumez comme sneaker addict, il n’est pas impossible que vous ayez signé la pétition adressée à Nike pour la réalisation du modèle ou même cherché à débusquer quelques versions home made sur Ebay.


Évidement ça ça fait sourire, ça eclipse un peu la fameuse ceinture à LED souvent arborée par les clubber en mal de fluo depuis que la tecktonik à cessé de sévir: le vêtement technologique, on ne mettra pas ça entre toutes les mains.

En remettant ce genre d’accessoire sur le tapis, Ralph Lauren prend également une direction différente que celle d’ArcTeryx Veillance ou Norwegian Rain qui cherchent à maîtriser les textiles techniques afin de les utiliser pour réaliser des vêtements aux coupes parfaites. Ralph Lauren fait dans le gadget technologique et le fait plutôt bien, en s’adressant à une clientèle qui ne s’intéresse pas forcément au vêtement mais qui cherche peut être à profiter de tous les avantages d’une Business Class quand elle fait du trekking dans les Rocheuses. En attendant, le résultat est assez fun et plaira sûrement aux amateurs de pièces thermocollées, vous avez quelques photos ci dessous.


On remarque d’ailleurs le choix très judicieux d’introduire ce genre de produit pour sa ligne RLX, orientée textile de haute technologie, à la différence de Costume National qui avait essayé tant bien que mal de l’intégrer à sa collection principale (qui n’était déjà pas trop notre tasse de thé évidement).

L’avenir nous réserve sûrement bien des surprises en la matière et j’attends de mon côté patiemment que l’optical camo se démocratise.


"Pluie norvégienne"

Malgré les éclaircies dont nous avons eu la chance de profiter ces derniers jours, il semble que la météo française ait décidé de revenir un peu sur ses humeurs ensoleillées pour les jours à venir. Qu’à cela ne tienne, trouver une veste ou un manteau dans laquelle on trouvera plaisir à s’abriter est au moins une raison de se réjouir de la pluie.

Norwegian Rain se spécialise dans le créneau de la protection contre les précipitations et semble être une des marques qui pousse la démarche le plus loin (ormis ArcTeryx et autres habitués du vêtements technique). Élaborée en première ligne à Bergen, « la ville la plus pluvieuse de toute l’Europe », Norwegian Rain sait y faire en matière de vêtement de pluie: la marque allie recherche esthétique, matériaux techniques et tailoring norvégien.

Suivant la direction artistique de Alexander Helle et du designer/tailleur T-Michael, les collections se composent de pièces simples (ok, certaines sont un peu compliquées, mais restent « légères » à l’oeil), techniquement recherchées. Les vêtements traditionnels japonais sont utilisés comme inspiration mais les coupes imaginées par les deux designers savent s’en affranchir. Le côté utile des pièces n’est en tout cas jamais perdu de vue et le but principal est bien de pouvoir rester au sec avec élégance.

Comme ArcTeryx Veillance, Norwegian Rain applique des matières de haute technologie à des pièces ayant un but esthétique, peut être pour s’affranchir du look randonneur qui a eu beaucoup de succès ces derniers temps tout en respectant certaines exigences de technicité. Chaque matière utilisée pour réaliser les pièces de Norwegian Rain on été traitées en utilisant la « Technologie des 3 couches » : la première couche extérieure est hydrofugée, la seconde est une membrane imperméable et respirante (qui laisse passer l’air) et la troisième est une doublure en satin, très agréable au toucher. Chaque couture se voit appliqué un film thermo-collé qui vient assurer que l’eau ne puisse pas y rentrer. Pour couronner le tout, les matières japonaises sont faites de matériaux recyclés.

Assez confidentielle la marque a néanmoins sa boutique en ligne ou vous pourrez jeter un oeil aux pièces de ses deux premières collections. Je vous avoue que le Raincho qui s’ouvre par devant m’a l’air d’une pièce particulièrement intéressante et j’aimerais bien savoir ce que ça donne une fois porté…


 

Salons de janvier 2011

Les défilés sont de véritables spectacles, les salons permettent de connaître véritablement les personnes derrières les marques.

Pour nous la « Fashion Week » comme aiment à l’appeler la plupart des médias français, ça a toujours lieu assez loin des podiums et des mannequins. Cette année Dior Homme avait tout de même eu la gentillesse de nous convier à son défilé, Robin N. s’est dévoué pour y aller tandis que Vincent, Laurent et moi sommes restés à deux pas de (capsule), le temps d’une fin de déjeuner et d’un café avec Michael Williams, d’ A Continuous Lean.


L’agent commercial d’Haversack, toujours l’un des mieux habillés du salon.

L’avantage d’un salon de prêt à porter, c’est qu’entre deux rendez vous il est très facile de discuter un peu avec les fondateurs ou les responsables des marques qui y sont présentes: à la fin d’un défilé c’est tout de suite plus compliqué d’attraper le designer. Le problème des salons pour les puristes, c’est que souvent, des marques qui n’ont pas grand chose en commun se retrouvent côte à côte. Mais bon, c’est très pratique et pour les marques et pour les acheteurs. Les labels plus sûr d’eux mettent parfois en place un showroom à proximité des salons de prêt à porter pour pouvoir accueillir acheteurs et presse dans un espace plus confortable.

Cette saison nous avons donc eu la chance d’assister à des salons très réussis, surtout (capsule) et Tranoï, et de revoir quelques visages amicaux au Rendez Vous, cependant moins effervescent que les deux autres.


 

Du côté des coups de coeur au (capsule) nous avons pû approcher de plus près la magnifique veste John Boultbee, la marque textile développée par Brooks England (la marque de selles). Parfaitement conçue pour la pratique du vélo, elle allie matières techniques (ventile anglais) et le tailoring de haut vol de Timothy Everest. Les tabourets Brooks ne passaient pas inaperçus non plus sur le stand et les aficionados de la bicyclette s’imaginent sûrement déjà avec du mobilier décliné ce sur ce thème. Avouez qu’un peu plus travaillé ça serait super cool d’avoir ça chez soi non ?



Pendleton va sûrement réussir à s’imposer comme un classique même en Europe, leurs sacs et couvertures étant particulièrement efficaces: on s’imagine très bien avec l’accessoire à la main ou enveloppé dans un plaid pour braver l’hiver.


Camo comme chaque saison se réinvente autour d’un thème et abandonne le l’Italie agricole pour s’intéresser à l’esthétique des intellectuels, des gens de l’esprit et pourquoi pas des soutanes.



Naked & Famous, c’est toujours très amusant de les voir, cette année ils ont encore réalisé le jean le plus lourd du monde. « We are crazy nerds about denim » disait Bahzad, l’un des fondateurs. Il tient donc debout tout seul, ne comptez pas le porter…


Naked & Famous made the heaviest denim in the world.

Monitaly, Hiver 2011

Monitaly, Hiver 2011

Rocky Mountain, Hiver 2011

Yuketen élargi encore sa gamme et travaille à démocratiser sa Maine Guide boot en réalisant des modèles moins hauts. Monitaly, la marque de vêtement de Yuki Matsuda s’étend également. Les rayures à la Hudson Bay se retrouvent sur pas mal de modèles, on les remarque aussi chez Rocky Mountain et Pendleton. Par contre à chaque fois qu’on a mentionné Hudson Bay, cela paraissait être un sujet assez sensible… bref, aucun lien avec Hudson Bay apparemment…



Si on doit résumer la tendance générale de ce côté ci en quelques mots: ces marques ont de l’héritage ou utilisent des méthodes de fabrication tiré d’un certain contexte, mais veulent s’en servir pour aller de l’avant et ne souhaitent pas s’enfermer dans la nostalgie et la démonstration de savoir faire. En somme elles veulent sortir du carcan « Héritage » que s’échinent à vouloir exploiter certaines jeunes marques pour coller à la tendance, sans pour autant renier leurs racines. On ne peut qu’espérer qu’elles trouveront toutes des issues assez variées, pour ne pas retomber dans le piège de la mode.



Nous avons passé la porte de Rendez Vous pour revoir Pak Man Lee, de The Perfect Tangent, qui nous prépare des vestes particulièrement travaillées et efficaces pour l’hiver prochain: sur la parka ci dessous, les boucles des cordons de serrage et les boutons sont en corne véritable par exemple, jamais en plastique; la doublure est en velours côtelé, le col se transforme en capuche… Le reste de sa collection apporte également un soin tout particulier aux détails, au sizing et aux proportions, calculées en fonction du nombre d’or, qui reste le principe directeur de la ligne.



Le Tranoï reste quant à lui le plus impressionnant des trois salons et se déroule chaque saison dans plusieurs endroits de Paris. Organisé par Armand Hadida, le fondateur de L’Éclaireur, l’espace réuni de très belles marques qui constituent l’avant garde de la scène internationale en matière de prêt à porter. En nous promenant un peu le travail de quelques marques et créateurs nous a particulièrement intéressé: les nordiques de Norwegian Rain allient tailoring et vêtement technique pour se préserver de la pluie en gardant une silhouette parfaite et atypique.


 

Le modèle d’Emiliano Rinaldi nous a également interpellé par sa nonchalance et son auto dérision, très détaché de ce qu’il porte alors que ses vêtements sont beaux et faits en Italie.

Il reste encore pas mal de marques que nous avons découvertes lors de ces salons, mais l’article est déjà très long, nous nous attarderons sur chacune d’entre elles tranquillement dans les mois qui arrivent. Après tout les collections ne seront disponibles en boutique que dans quelques mois, inutile de se presser.

On en a en tout cas profité pour faire le point autour de notre projet dont on vous avait parlé très brièvement ici et qui avance petit à petit mais qui fait son chemin. Vous serez évidement les premiers au courant dans les semaines à venir, aucun doute là dessus !