Paul Smith – Campagne Automne 2009

Contrastant complètement avec les images ternes et l’ambiance vraiment « côte américaine » de son lookbook pour l’été dernier, Paul Smith renoue avec le charme anglais et l’autodérision qu’on lui connaissait il y a peu. La marque a toujours su apporter ce côté bon enfant, cette fraîcheur dont le monde de la mode manque cruellement. Toujours très soucieuses de leur image, les maisons de luxe sont parfois assez frileuses en ce qui concerne l’originalité dans leurs campagnes de communication. Dernièrement, et sans totalement s’abandonner à la spontanéité puisque le film faisait l’objet d’une presse phénoménale au même moment, on a pu peut être retrouver cet aspect chez A.P.C. avec la série photo ayant pour modèle Cire Petrone, acteur dans Gomorra.

On pense évidement à Band of Outsiders et Jason Schwartzman (décidément), mais c’est sans compter les inspirations dont se réclament les collections de la marque: les pièces provenant toujours plus ou moins du milieu du cinéma américain, il est somme toute assez logique de voir le modèle/acteur s’amuser avec l’objectif lors des shooting.

Quand pour certains l’élégance et le style sont une affaire très serieuse, d’autres cherchent à s’en amuser. Il va sans dire que pour ce qui est de Paul Smith, la marque ne prend évidement pas beaucoup de risques, le décalage qu’ elle se permet dans l’attitude des modèles assure simplement qu’ils ont déjà acquis la notion d’élégance depuis longtemps, ce qui leur permet de s’amuser avec. Pourtant en temps de crise beaucoup de professionnels du marketing s’accordent à dire que pour continuer a exister, les marques de luxe doivent sinon faire rêver, au moins et plus que jamais évoquer une idée marquante à travers leurs campagnes. Encore une fois Paul Smith excelle dans l’art de se faire remarquer et ne semble pas s’être trompé d’orientation.

Maurice Ravel, Alborada del Gracioso

Avec Claude Debussy, Maurice Ravel est assurément le plus grand compositeur français de la musique moderne. Il est connu dans le monde entier pour ses « tubes » et plus particulièrement son boléro, qui est aujourd’hui une des oeuvres les plus jouées au monde !

Entre 1904 et 1906, Maurice Ravel compose une oeuvre intitulée Miroirs qui marque un profond changement dans son style d’écriture. Avec cette oeuvre, le compositeur affirme sa proximité et son goût pour les sonorités hispaniques et orientales. C’est une période très prolifique pour Ravel qui compose entre 1901 et 1908 de nombreux chefs-d’oeuvre.

Nous nous attarderons simplement aujourd’hui sur sa quatrième pièce des Miroirs, Alborada del Gracioso, (« Aubade du bouffon »). Maurice Ravel orchestre l’oeuvre en 1918. Reconnu comme un génie de l’orchestration, il réalise dans cette pièce un travail extraordinaire. Créée le 17 mai 1919 par Rhené-Baton à la tête de l’orchestre Pasdeloup, c’est un immense succès pour le compositeur.

L’oeuvre se découpe en trois parties : la première est une danse fuyante et mystérieuse qui s’abandonne vite à une plainte pleine de tendresse du bouffon… Arrive enfin une délirante cascade de notes où se font entendre (dans la version orchestrée) les castagnettes et le xylophone qui nous laissent percevoir les couleurs chaudes de l’Espagne !

Alborada del Gracioso

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Une autre version est également disponible en vidéo (ici).

Pour illustrer le génie de Maurice Ravel en tant qu’orchestrateur, il est intéressant d’écouter la version pour piano dans la foulée… J’ai choisi celle de Sviatoslav Richter pour son interprétation très personnelle que j’apprécie énormément. Pour une interprétation plus classique, je recommande Anne Queffélec.

La partition pour piano est disponible ici

Le compositeur expliquera plus tard à propos de cette oeuvre :

« Les Miroirs forment un recueil de pièces pour le piano qui marquent dans mon évolution harmonique un changement assez considérable pour avoir décontenancé les musiciens les plus accoutumés jusqu’alors à ma manière. […] Le titre des Miroirs a autorisé mes critiques à compter ce recueil parmi les ouvrages qui participent du mouvement dit impressionniste. Je n’y contredis point, si l’on entend parler par analogie. Analogie assez fugitive d’ailleurs, puisque l’impressionnisme ne semble avoir aucun sens précis en dehors de la peinture. Ce mot de miroir en tout état de cause ne doit pas laisser supposer chez moi la volonté d’affirmer une théorie subjectiviste de l’art. »

Bored to Death – Jason Schwartzman

Les journées raccourcissent, le froid se fait ressentir de plus en plus, la grisaille et la pluie reviennent … en bref, l’hiver arrive. Beaucoup détestent la saison, elle aura au moins le mérite de nous faire sortir nos manteaux et d’accroître considérablement les possibilités vestimentaires. L’ autre grande qualité de cette période est de nous obliger à rester chez nous plus longtemps qu’à l’accoutumée: notre activité est ralentie, le temps que l’on peut passer devant Mad Men augmente et le petit écran se verra accorder un joli rôle jusqu’à fin février, début mars.

Ce début d’automne sera donc pour nous l’occasion de re-croiser Jason Schwartzman avec grand plaisir. Modèle de Band of Outsiders pour leur dernier (et excellent) lookbook, le cinéaste hollywoodien légèrement méconnu connaît aujourd’hui la naissance d’une célébrité d’un autre type avec son starring dans Bored To Death. En effet, le dernier Tv Show qui vaille vraiment le coup de laisser filer une trentaine de minutes, dévoile l’acteur au grand public avec brio et voit poindre une icône.

Anti-héro, Jason y joue le personnage d’un écrivain raté, passionné par les polars et peu sûr de lui, le genre de personnalité qui accueille la vie avec nonchalance et se laisse ballotter par les événements. Outre l’attachement dont on se prend pour le personnage dès les premières minutes, on retrouve cette ambiance new-yorkaise chaleureuse, un peu à la Woody Allen ou Paul Auster, qui fait rêver plus d’un européen.

Notez que notre intérêt pour la série ne serait évidement pas ce qu’il est sans le look de Jason, toujours vêtu d’un assemblage de classiques très étudié. Les images illustrant le propos étant malheureusement assez rares, je ne puis que vous conseillez de vous procurer les épisodes au plus vite !

Mode & Internet par Bertrand Jouvenot

La dernière fashion week en a été un des témoignages les plus concret, Internet réinvente entièrement l’approche qu’ont les marques des techniques et méthodes de marketing et de communication. Les défilés retransmis en direct, que ce soit sur internet comme celui d’ Alexander Mc Queen, ou directement via Facebook pour Louis Vuitton, sont la preuve qu’ Internet est dorénavant envisagé même par les plus grands du luxe comme un outil indispensable, sinon un outil à part entière, dans la gestion de leur image.

Bertrand Jouvenot s’est intéressé de près à cette question et y a même consacré un ouvrage, disponible dès aujourd’hui sur Amazon. Intitulé Mode & Internet : Le marketing épinglé , vous pourrez en avoir un aperçu sur le site qui lui est dédié.

Le livre s’adresse évidement à tous les professionnels du marketing mais également aux bloggeurs et pourquoi pas, aux curieux intéressés par la mode et les médias.

Frédéric Chopin – Mazurka Op. 24 n°2

Frédéric Chopin

Frédéric Chopin est sans aucun doute le pianiste et compositeur le plus connu du XIXe siècle. Il est avec Franz Liszt le père spirituel d’une grande lignée de musiciens : Rachmaninov, Fauré, Ravel, Scriabine et j’en passe…

C’est avec la Mazurka Op. 24 n°2 que j’ai pour la première fois écouté du Chopin. Interprété par Richter, l’un des plus grand pianiste du XXe siècle, cette Mazurka m’a littéralement fait tomber amoureux du compositeur polonais…

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La mazurka est une danse à trois temps assez rythmée originaire de Pologne, très en vogue en Europe pendant tout le XIXe siècle. Cette danse est sublimée par la « musique savante » et notamment par Chopin qui en composera plus de 50 !

Sviatoslav Richter

Sophnet et A.P.C. …



Quasiment intellectualisée pour répondre aux critiques la concernant, la dernière collaboration A.P.C. et Supreme avait en fin de compte été analysée comme une « blague » ou une « oeuvre d’art », réalisée en vue de critiquer l’essoufflement de la qualité des co-branding dans le marché du streetwear.






Tout de même assez décevante cette pseudo analyse a surtout servi à justifier le travail des deux marques face aux réactions assez vives des fans dont on peut comprendre la déception. À défaut d’être perçue comme une critique, les jeans et t-shirts ont été envisagés comme les innombrables produits ultra-limités sortis ces derniers mois: surtout attendus par les power seller sur eBay cherchant à spéculer sur l’envolée de leurs valeurs aux enchères.






Malheureusement, les A.P.C. addicts ne sont pas au bout de leur peine avec cette collaboration entre la marque française et les japonais de chez Sophnet qui fêtent leur dixième anniversaire. Très productif, le label japonais nous avait pourtant habitué a de très belles pièces.



« Fuck Art Let’s Dance » ça aurait sûrement beaucoup fait rire Marcel Duchamp.

Via Highsnobiety.






The Bureau

On traverse une nouvelle fois la Manche pour s’arrêter à Belfast en Irlande ou The Bureau a ouvert ses portes en 1989. Leur selection est assez intéressante car il est en effet rare de voir une boutique proposer des pièces aussi éclectiques dans le monde de la distribution: guidés par la tendance les acheteurs font souvent abstraction de leur amour pour le produit. The Bureau donne un peu l’impression d’offrir un laisser passer dans l’armoire d’un collectionneur, et ça fait du bien.


Vous pourrez donc y trouver (entre autres), Nike, Puma, New Balance aux côtés de Gitman Bros. , Woolrich, Paul Smith, Margareth Howell, Nudie, Dries Van Noten, Prps, Fred Perry…


The Bureau,
46-50 Howard Street,
Belfast,
BT1 6PG,
Northern Ireland.

+44 (0) 28 90326100
sales@thebureaubelfast.com