Félix Mendelssohn – Trio pour Piano op. 49

Félix Mendelssohn

Félix Mendelssohn est un compositeur et chef d’orchestre allemand  issu d’une famille de banquiers réputée. Son grand-père Moïse était un philosophe respecté et la maison Mendelssohn où la famille s’établit en 1811 à Berlin va devenir un centre de la vie mondaine, artistique et scientifique de la métropole prussienne.

De grandes personnalités tels que des philosophes (Hegel et Schleiermacher) ou des musiciens comme Zelter, fréquentent régulièrement la maison, ce qui laisse une atmosphère de créativité très favorable au jeune Félix. Il bénéficie de cours musicaux de grands musiciens et les premiers résultats sont exceptionnels. Ainsi, il donne son premier récital public au piano à l’âge de 9 ans, ce qui ne fût que préluder à une grande mais trop courte carrière de chef d’orchestre et de compositeur. Il meurt très jeune à Leipzig en 1847 à l’âge de 38 ans.

Il laisse néanmoins une oeuvre très importante comprenant de nombreux chef-d’oeuvres. Félix Mendelssohn est connu dans le monde entier pour sa Marche Nuptiale, ce qui, entre nous, n’est vraiment pas l’oeuvre que l’on devrait retenir du compositeur. La Marche Nuptiale est tirée du « Songe d’une nuit d’été » et n’est absolument pas représentative de l’oeuvre complète et notamment sa magnifique Ouverture.

Préférons-lui plutôt son magnifique trio pour piano opus 49 qui est une pure merveille. Ce trio attira d’ailleurs particulièrement l’attention de Robert Schumann à l’époque qui en fit l’éloge en le comparant à ceux de Beethoven et de Franz Schubert…

Trio op. 49 – Molto Allegro Agitato (premier mouvement) :

Trio op. 49 – Scherzo (troisième mouvement) :


Source: Larousse de la musique éd. 1957

Camille Saint-Saëns, "un artisan de génie"

On lui reproche souvent son manque d’originalité ou son manque de génie musical (reproches évidemment liées à son obsession pour la forme). Certains de ses détracteurs allaient même jusqu’à l’ignorer complètement. Dans ce sens, on apprend dans l’ouvrage de Jacques Bonnaure «Saint-Saëns» que Romain Rolland notait en 1907 que l’on pouvait parler des heures de musique française avec des musiciens français sans que fût cité une seule fois le nom de Saint-Saëns. Il faut dire qu’à cette époque, Camille Saint-Saëns avait en face de lui Debussy qui était en train de révolutionner la musique.

Mais si l’oeuvre de Saint-Saëns n’a pas fait avancer le langage musical, son génie se trouve dans la forme, son savoir-faire et son écriture irréprochable.
Il disait lui-même :
«Pour moi l’art c’est la forme. L’expression, la passion, voilà qui séduit avant tout l’amateur. Pour l’artiste, il en va autrement. L’artiste qui ne se sent pas pleinement satisfait par des lignes élégantes, des couleurs harmonieuses, une belle série d’accords, ne comprend pas l’art. Pendant tout le XVIe siècle on a écrit des oeuvres admirables dont toute émotion est exclue.»1

Sa vision de l’art qu’il expose ici par écrit sera son mot d’ordre et il s’y conformera toute sa vie. Pour lui, une oeuvre ne pouvait pas être écrite sans s’attacher à la forme et à la tradition. Il avait une méfiance extrême pour l’expression. Or Camille Saint-Saëns nait à l’époque romantique et va connaître la rupture qui donne lieu à l’époque moderne. Il sera toute sa vie en décalage avec sont temps, comme le dit Jacques Bonnaure, « jeune il ne fut jamais romantique, vieux il ne fut jamais moderne ».

Mais il ne faut pas oublier que le travail de Saint-Saëns a permis l’intégration de formes en France qui étaient réservées jusqu’alors aux compositeurs d’outre-Rhin. En effet, l’oeuvre de Saint-Saëns a par exemple réussi à redonner un élan à la musique symphonique qui avait tendance à s’essouffler au milieu du XIXe siècle.

Finalement, la musique de Saint-Saëns est artisanale avec une maitrise absolue et un savoir-faire traditionnel. Il fut l’un des derniers représentant de cet aspect artisanal de la composition qui était la norme jusqu’au début du XIXe.

Pour illustrer cet article : la symphonie n°3 « avec orgue ». L’orchestration y est assez chargée avec notamment un piano (joué à 4 mains) et un grand-orgue, mais ces deux instruments ne jouent cependant pas du tout comme solistes. Pierre Cochereau, le fameux organiste de Notre-Dame de Paris avouait d’ailleurs lors de l’enregistrement de la symphonie n°3 sous la direction de Karajan, que l’orgue ne servait dans cette oeuvre qu’à « planter quelques clous » !

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Je recommande chaudement le très bel ouvrage de Jacques Bonnaure « Saint-Saëns » sorti en septembre dernier qui est remarquable. Il rend un hommage admirable au compositeur qui à bercé mes toutes jeunes oreilles avec son « Carnaval des animaux »…

1- citation extraite du livre « Saint-Saëns » de Jacques Bonnaure.