Le problème de la logique de saison, qui gouverne le marché du vêtement, c’est que l’on est parfois obligé de se projeter un an en avant, la neige de l’hiver en cours à peine déblayée.
Le sujet des tradeshow est toujours une question qui anime beaucoup le milieu du vêtement, quasiment tant publications internet que principaux intéressés, à savoir les marques et boutiques qui s’y rencontrent. Notre cher compatriote Christian Audigier créait d’ailleurs l’événement lors du dernier Who’s Next en arrosant les visiteurs de coupes champagnes, bousculant ainsi l’actualité du plus critiqué de ses salons professionnels par la force des bulles.
Le dernier né des salons parisiens apporté d’outre-atlantique par l’agence bwpm, (capsule), a lui aussi fait des émules: s’agrandissant considérablement cette saison il fait souvent l’objet d’un enthousiasme assez positif et sait s’attirer la sympathie de la plupart des blogueurs & consorts. Le Pitti Uomo de Florence est également une référence en la matière et la plupart des meilleures boutiques attendent les deux avec impatience pour peaufiner leur sélection.
Clarent de FrenchTrotters nous prête donc quelques clichés, pris entre deux rendez vous avec les marques, des pièces qui intègreront ses boutiques pour l’hiver prochain et nous permet ainsi de revenir sur les temps forts des salons.
Pour être tout à fait honnête, on a au début été un peu déçu en rentrant à (capsule). La tendance générale pour l’hiver 2010 continue sur la lancée de l’amour de l’artisanat, le retour à l’authentique et l’utilitaire avec lesquels on vous bassine depuis quelques mois déjà. On a cependant changé d’avis assez rapidement, la passion des beaux vêtements reprenant vite le dessus, tant les marques qui fondent leur image et leur identité sur la qualité de leur production nous ont séduites avec des pièces magnifiques réalisées dans de belles matières.
On retrouve un vrai travail artisanal dans des matières nobles et techniques chez Yuketen, Gitman, S.N.S Herning, Rocky Mountain Featherbeds (doudounes sans manches ci dessous), des marques très en vue ces derniers mois qui font réellement un travail exemplaire. L’outerwear américain sera également toujours très présent, avec des références récurrentes aux vêtements de chasse, de mer et de montagne, dont la vocation première est d’assurer un maximum de confort dans des situations extrêmes.
Des designers japonais ré-interprètent d’ailleurs le genre pour lui apporter leur touche si particulière: Junya Watanabe chez Comme des Garçons, Daiki Suzuki chez Engineered Garments, Rocky Mountain, Woolrich, chefs de file du « Japanese Americana ».
Les scandinaves soucieux de travailler sur de belles pièces et des classiques restent incontournables: Our Legacy, Mismo et S.N.S, dévoilant des collections impeccables et des pièces très remarquées.
Sans oublier les anglais comme Oliver Spencer et Margareth Howell qui complètent le tableau en ajoutant un côté british, toujours reconnaissable entre mille en matière de style. Nigel Cabourn , qui commence d’ailleurs à crever l’écran, en est l’illustration parfaite avec sa célèbre Cameraman Jacket.
On retiendra particulièrement la très réussie parka de Junya Watanabe qui va sans doute frapper très fort dans les mois à venir, la veste de motard rétro d’Engineered Garments (ne manquez d’ailleurs pas de lire ceci), et la réédition de l’authentique canadienne Woolrich (dont l’anniversaire approche, encore une fois, merci HK).
Certains pièces restent tout de même très dures, même si elles sont le fruit d’un savoir faire sans borne et de l’assemblage de matériaux de premières qualité, comme par exemple les Maine Guide Boots de Yuketen (ci-dessous).
Côté chaussure, on préfèrera Mark McNairy, dont une excellente interview est consultable ici, qui nous ressert une collection de belles semelles « Red Brick« , dont les modèles pour printemps étaient déjà superbes.
Très intéressant!
J’aime carrément TROP le pantalon retroussé carreaux….
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J’attendais cet article.. Merci !
Toujours pas de parka Crescent Down sur le marché français… Celui qui lancera cette marque ici devrait pourtant faire un carton. Clarent devrait s’y intéresser.
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