Kitsune et Swarovski, Crystallized

Kitsune Gildas et Masaya

Par le passé j’ai pu être un peu dur. Même au moment d’un retour plus ou moins radical à la virilité et à l’utilité en terme vestimentaire, le strass n’est tout compte fait pas forcément le mal. Au premier abord, il est vrai que le projet Crystallized de Swarovski m’avait vraiment paru dénué d’intérêt, pouvant même aller contre l’image d’une marque de prêt à porter (en ces temps où le bling-bling n’est pas vraiment de bonne augure). Pourtant, les premiers clichés de la collaboration entre la marque de cristaux et Kitsuné laissent à penser que l’opération s’inscrit parfaitement dans la logique de la marque, qui travaille une image luxe très preppy, en développant donc des pièces simples, mais sophistiquées.

La série se compose donc d’une chemise en jean et d’un polo très réussis intégrant parfaitement les pièces Crystallized, qui feront le bonheur des noctambules (la styliste, Tomoki Sukezane, garde tout de même à l’esprit le vêtement de nuit, le voulant plus festif qu’une tenue de jour).

Kitsune Swarovski

Kitsune Swarovski

Elle comprend également une veste a double boutonnage, même si la pièce est peut être un peu difficile.

Kitsune Swarovski


En tout cas, pour ce qui est de Visvim, une marque développant quelques unes des pièces les plus techniques du marché et se voulant proche de la nature, je cherche encore ce que les cristaux font

9 commentaires sur “Kitsune et Swarovski, Crystallized

  1. SK :

    La veste, jolie. Mais difficile, en effet. Sauf si on est Edouard Baer.
    Pour la chemise, là, je ne vois pas où sont les cristaux… Les boutons ?

  2. Les tendances agissent par « révolte ». Il me semble que l’utile arrive à maturité et ne va pas tarder à envahir la mode mainstream. A ce stade, une tendance opposée fera son apparition, et le bling-bling « propre » à de fortes chances de percer je crois.. On peut s’attendre donc à constater une prise de conscience collective devant certaines marques comme Gucci que l’on trouvé auparavant superficielles et qui sont pourtant des références en matière de fabrication…

  3. SK :

    Le problème du vêtement utile, relancé par les japonais quand ils ont repris des marques traditionnelles américaines, est que c’est devenu très cher. La qualité se paye, bien sur, mais cela ne justifie pas les prix pratiqués. On paye la hype, c’est donc aussi artificiel que les vêtements jugés « strass ». Un exemple : Quoddy, la marque de mocassins faits dans la Maine, a augmenté ses prix de plus de 30 % depuis qu’ils sont devenus hype. Woolrich, n’en parlons même pas. Crescent Down, idem. Quant aux produits européens, c’est aussi exagéré. On attend toujours un J.Crew européen (toujours pas distribué en france) , qui permettrait à l’homme qui ne veut pas se mêler de mode (j’entend les strass, les défilés etc…) de s’habiller correctement, à l’ancienne, avec une élégance masculine évidente.
    J’attends de voir ce que fera en mars le boss de Rough Gallery chez LL. Bean avec sa nouvelle ligne…

    • Merci pour vos commentaires !

      @SK: oui il s’agit des boutons!
      Effectivement, c’est un peu déplorable, et je suis beaucoup de ton avis. Il est clair que J.Crew en Europe (ou même en France #fingerscrossed) ferait un tabac: même les prix d’ Our Legacy, qui fait des basiques de qualité en reprenant des classiques, sont plus élevés que ceux du géant américains (de manière tout à fait logique: Europe, jeunesse de la marque…). Et je ne parle pas d’ A.P.C. qui déçoit ses clients de plus en plus (mêmes si certaines pièces valent vraiment le détour).

      @whereisthecool: je ne crois pas vraiment au retour du blingbling (peut être par simple espoir) vu le matraquage qu’on a subi quelques saisons auparavant, et qui m’a donné vraiment mal à la tête. Quand on voit les Visvim du lien plus haut, je crois qu’on peut profiter d’avoir remarqué Kitsuné, les autres collaborations issues de Crystallized seront surement bien moins réussies. Au vu des collections pour l’hiver prochain, qui restent très orientées militaires et authentiques, il semblerait que les marques que l’on apprécie n’ont pas vraiment envie d’aller dans cette direction non plus. Il va falloir surveiller ça, si tu as raison ma migraine risquerait de reprendre.

  4. Paul A. :

    Pour ce que cela vaut, je pense qu’il va y avoir un paradoxe avec cette nouvelle tendance, comme il y avait eu avec le bling bling, une opposition entre les mannequins et l’image proposée aux clients.
    Qui pouvait se permettre de consommer réellement de manière ostentatoire sans avoir l’air ridicule? Cela passait très bien dans les publicités, moins dans la rue, et cet excès est probablement ce qui a amené une déchéance si rapide du mouvement.
    Selon moi, cette tendance du vêtement utile est peut être une sorte de « re-virilisation » de l’homme de la rue, après des années à en faire un être féminin et précieux. Le retour des chemises en de-Nîmes ou à carreaux l’illustre assez bien, l’image de l’homme -en ce moment- doit être celle d’un travailleur manuel.
    Pourtant, cela ne colle pas du tout avec l’image proposée par la marque, qui peut croire qu’un mannequin avec de telles mains travaille avec. Ce décalage image proposée – image attendue risque de clore rapidement cette tendance. Qui plus est avec le reflux de la crise économique. Ceci dit cela confirme par ailleurs, que ce n’est quelque chose qui ne s’adresse qu’aux personnes qui suivent assidûment la mode et ses tendances.
    L’opposition avec cette campagne pourrait être les photos proposées par le GQ de février, « L’appel de la forêt », où, certes le mannequin a toujours des mains manucurées, mais il donne le change.

    • @Paul A. : il ne s’agit là plus vraiment de vêtement utile, justement: Kitsuné n’a jamais voulu construire sur l’image d’un travailleur manuel, la marque reprend simplement la chemise en jean… cette collaboration s’inscrit dans l’opération Crystallized de Swarovski qui tourne autour du vêtement de soirée. Il est clair que l’image de l’homme actuel gagne en virilité, tu peux relire l’excellent Manifeste du Parti Viriliste que nous avons déjà cité sur le site.
      Tu y liras au contraire, que la tendance du vêtement utile risque de durer assez longtemps, puisque les marques mainstream commencent à développer leurs collections sur ce thème. De plus, il s’agit bien d’une tendance qui a vocation à s’adresser à un large public du fait qu’elle se soucie très peu de la mode, mais plus du style, du retour à l’authentique et aux beaux matériaux, au travail manuel et aux produits de qualité: ce qui parle à tout le monde.

  5. SK :

    Robin : APC déçoit, vraiment ? Pourquoi ? Je suis client de cette marque depuis… tellement longtemps à vrai dire. J »achetais déjà mes jeans là-bas, rue de Fleurus, tout jeunot. C’est vrai que le style devient de plus en plus  » garçon » à mon goût, mais peut-être est-ce parce que je vieillis moi-même… APC reste en tous cas pour moi la référence des basiques, sans grande concurrence.

  6. Quand je parle du bling bling, je parle d’un bling bling « 2.0 », comme j’en parlais dans mon article sur les Slippers. Il est évident que la superficialité débarquera pour calmer nos ardeurs de sauvage.. Un bling bling basé sur l’authenticité, au lieu de s’intéresser à la fabrication d’un backpack, on s’intéressera plutôt à celle des toiles d’un portefeuille Goyard, au système imprenable des mécanismes des Omega Speedmaster, aux coupes mythiques des costumes Armani etc etc… Mais encore une fois, on a le temps, la pêche à la mouche et le militaire sont encore devant nous…

  7. Sur le sujet A.P.C., j’ai encore hurlé en regardant leur nouvelle collection sur Internet : le mannequin doit avoir 15 ans et peser 56 kilos. Ça devient ridicule. Touitou pourrait penser un peu à ses vieux clients – j’ai acheté ma première veste en 1987…

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