Kapital, un aperçu de l'hiver prochain

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Dans la grande tendance vouée à « l’utile » qui dure depuis un certains temps déjà, le style militaire dont la richesse est infinie, est en train de pointer son nez pour nous faire respirer un petit peu. Si le outdoorwear et le workwear sont synonymes de solidité et de pratique, que doit-on dire alors du militaire qui en est le véritable symbole ?

Voilà donc un excellent prétexte pour parler de l’incroyable marque Kapital,  nippone et relativement confidentielle vu la difficulté de comprendre l’écriture la plus complexe du monde. Car évidement Kapital ne distribue pas hors Japon.

Après avoir créé de véritables cahiers de tendance en guise de look book baptisés Azure Anarchy, Innocent world, Totem life où de magnifiques photos nous montrent que la marque est absolument en phase avec l’ère du temps, Kapital semble s’intéresser de prés à tout ce qui est kaki, camouflé et épais.

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Les quelques pièces récupérées ici et là présentent en effet une inspiration militaire clairement assumée: Kapital pousse même le vice en allant récupérer des matières originales des années 40 pour les réintégrer sur certaines pièces. Une fabrication mêlant le lin et le coton, des finitions cuir protectrices et des poches surdimensionnées sont les lignes directrices de cette collection parfaitement abouties.

On porte une attention particulière aux épaisses chaussettes disponibles dans deux verts différents qui seront du plus bel effet une fois dans des boots.

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Ne manquez surtout pas de parcourir les lookbook sur leur site, plus en avance sur leurs temps que leurs équivalents européens: les barbes fournies des vieux marins et leurs visages burinés illustrent franchement le retour à la virilité et à l’authentique dont on a à peine entrevu de timides témoignages dans nos contrées.

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Par Laurent Laporte qui s’occupe également de http://whereisthecool.blogspot.com/.

Levi's, prêt pour 2010

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Ces derniers mois ont dû être particulièrement difficiles pour les marques de denim. Élément indispensable de toute garde robe, le jean a récemment été l’objet d’une actualité très vive sur la scène textile internationale. Si pour la plupart « ça n’est qu’un jean », dès que l’on s’intéresse un peu au vêtement, il s’agit tout à fait d’autre chose. Un véritable amateur vous parlera de l’origine et de l’épaisseur de la toile, du degré de finition, du soucis du détail, de sa rigidité, de sa souplesse; sans oublier de faire le point sur l’histoire de la marque si elle en a une qui vaille le coup d’être soulignée et de pointer du doigt la « selvedge » surpiqûre au niveau de sa cheville.

Depuis quelques années, une flopée de marques spécialisées a vu le jour, des coupes ont été re-dessinée, différents traitements de cires, de teintures et de matières ont été testés, tous revus et corrigés par une communauté dévouée à trouver le denim parfait. Rien ne vaudra en effet les avis des participants de superdenim ou encore la sélection de Self Edge, la boutique spécialisée de référence de ces nerds du jean.

Un article sur le monde du jean ? rien d’original, cela aura déjà été traité mainte et mainte fois sur la toile. Pourtant, faire le point m’a semblé inévitable quand l’actualité de Levi’s m’a frappé. Je me suis rendu compte, sans vraiment y avoir prêté attention auparavant, des moyens déployés par la plus ancienne marque de jean du monde pour faire la différence. Même si depuis 1870 elle a eu le temps de se faire une place et nom, la marque n’en est pas moins obligée de se faire remarquer.

Vu l’ébullition de ce marché précis, il est logique que pour le consommateur moyen la légitimité historique ne suffise pas, qu’il faille être présent dans les médias et suivre la mode, « vivre avec son temps » comme le dit si bien l’expression populaire.

Outre des campagnes de pub dans la presse ou à la télévision toujours très remarquées, il fallait que Levi’s (dont le 501 est indétrônable parmi les classiques) décide d’agir sur ses produits. La marque avait d’ailleurs bien compris la démarche du mouvement pointé du doigt comme « streetculture » et commencé assez tôt ses collaborations avec Original Fake (et continue).

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Premièrement, pour rappeler son grand âge aux marques surfant sur la vague « rockfriendly », Levi’s réédite pour l’été 2008 quelques pièces de sa ligne « Orange Tab », elle aussi orientée rock’n roll,  déjà portée en 1960 par les fans (et les groupes à n’en pas douter). Elle est également choisie la même année par Junya Watanabe qui détournera un 501 pour lui appliquer du tissu vichy par endroits.

Ensuite, fin 2009, la marque dévoile dans l’Officiel Homme sa collaboration avec Jean Paul Gaultier, dont les pièces sont destinées à une toute autre clientèle que celle de son 501 justement (visible ici), pendant que Robert Geller voit sa collection capsule pour Levi’s distribuée chez Bloomingdales (également à portée de clic).

Début 2010 la marque semble toujours aussi déterminée à séduire des passionnés de style, de denim, et des hipsters un peu pointus en signant un partenariat Opening Ceremony, dont Mister Mort dévoile les photos sur web. Après avoir regardé les premières images, je dois dire que je trouve le résultat assez convaincant, même si les obsédés de jean vont se sentir mis de côté: Levi’s Cord (la ligne avec Opening Ceremony) se concentre sur la réalisation de pièces en velours (corduroy).

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Après ce qui est sans doute déjà une des collaborations les plus attendues de l’année, il faut souligner que Levi’s Japon s’attaque aux spécificité de son marché national en développant des pièces techniques (comme le jean imperméable ci dessous). Ce n’est pas la collection en collaboration avec House of Holland (dont des pièces suivent en photo) qui va atténuer l’idée que Levi’s sait répondre a des demandes précises, même si cela l’amène à travailler avec des labels ayant un univers complètement différent du sien.

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La marque réussit donc le pari étonnant de toucher à quasiment tous les milieux de style et de garder en même temps son image intacte. Elle augmente grâce à ça sa présence sur le web, dans les médias et donc l’esprit des consommateurs, et assoit sa légitimité historique.

Si vous voulez rester dans le monde de la célèbre toile ne manquez pas de regarder l’excellent reportage The World of Blue Jeans, de lire l’interview de Mister Freedom sur Hell’s Kitchen. Ceux qui ne voient en Levi’s une marque historique peuvent aussi se tourner vers A Continuous Lean iciici et . Même si la marque n’a rien à voir profitez en aussi pour visiter le nouveau site de Wrangler pour leur ligne Blue Bell, très bien réalisé.

images via: selectism, highsnobiety.

Le Dixieme Arrondissement

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On essaie toujours de garder un oeil sur les ouvertures de boutiques, surtout quand c’est en province, où c’est toujours beaucoup plus rare qu’à Paris. Cette fois nous allons à Lyon pour s’attarder sur Le Dixième Arrondissement, principalement une boutique de vêtement avec une partie de sa sélection orientée culture. Vous y retrouverez donc des pièces de Surface 2 Air, Bérangère Claire, Commune de Paris 1871, Acne, Shipley & Halmos et quelques éléments vintage. Côté culture la boutique organise des expositions et distribue quelques livres.

Je ne me suis pas rendu sur place mais le display à l’air assez intéressant, avec notamment certains portants escamotables et une mezzanine.

N’hésitez donc pas à y faire un tour si vous êtes à Lyon ou dans sa région.

13 rue des Augustins

69001 Lyon


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Franz Schubert – Die Forelle

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Franz Schubert – Die Forelle

Franz Schubert

Fourchette, par Marc

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Après avoir intégré Laurent (Where is the cool? / Achiperachoper) qui nous parle régulièrement de quelques perles de styles, et la création de la rubrique Crescendo par Vincent dans laquelle il fait part de son amour pour la musique, il nous manquait au moins un élément pour que le site nous ressemble vraiment.

Nous avons donc le plaisir d’introduire un nouveau membre à notre équipe de rêve: Marc. Marc est un anglais vivant en France, passionné de cuisine, il contribue également au site PSFK. À l’occasion de son post qui ouvre une nouvelle catégorie culinaire sur redingote, Fourchette, il nous raconte une petite histoire en nous parlant avec amour de la Blanquette de Veau.

Au cas où vous étiez en manque d’inspiration pour élaborer vos repas cette semaine, vous pourrez donc peut être en trouver un peu ici.


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Souvenirs d'une Blanquette de Veau

Ingrédients:

-2 oignons
-8 à 10 morceaux de veau moitié tendron, l’autre moitié épaule
-2 Carottes
-2 Jaunes d’œuf
-Un bouquet garni
-1 verre de vin blanc
-La moitié d’un citron pressé
-3 Cuillères à soupe de crème fraiche épaisse
-20g de farine
-2 noix de beurre
-Sel, Poivre

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Dimanche matin. Je me lève et je sais qu’il est l’heure d’aller au marché. En ce dimanche du mois de janvier, je voulais me replonger dans mes souvenirs d’enfance et me remémorer les bons souvenirs de table passés avec ma mère et mes sœurs. La Blanquette de veau a marqué notre enfance : un plat rassurant par sa consistance qui nous enjouaient par son goût savoureux.

Cap sur le marché de Saint Germain-en-Laye, le cœur frémissant d’excitation. Vêtu de mon manteau Barbour et de mes brogues Trickers écoutant “Sugar Daddy” des Jacksons Five. Sur place, je prends autant de bonheur à rencontrer les commerçants qu’à acheter les ingrédients et les cuisiner.

De retour chez moi, je prépare mes outils essentiels de cuisine: Une cocotte Le Creuset et mon couteau de cuisine. On dit souvent que la blanquette est un plat compliqué à préparer mais cela reste en fait très simple à faire. On dit aussi qu’obtenir une sauce si succulente, une viande si fondante est une tache impossible à réaliser. Rassurez-vous, je vais vous montrer:

Prenez les carottes et coupez les en rondelles, mettez les de côté dans un récipient.

Dans une cocotte, faite fondre le beurre à feu moyen en y ajoutant la farine en remuant délicatement à l’aide d’une cuillère en bois, laisser cuire quelques minutes jusqu’à ce que le mélange devienne roux. Ensuite, trempez avec le vin et 2 verres d’eau. Remuez et portez à ébullition. À cet instant, la magie de la blanquette prend vie.

Posez dans la sauce les morceaux de viande, les carottes et le bouquet garni. Salez, poivrez, recouvrez la cocotte et laisser cuire 2h à feux doux. Le plus dur est fait, vous pouvez vous reposer et vous laisser tourmenter par les odeurs envoutantes de cuisson se dégageant de la cuisine…

A la fin de la cuisson, retirez les morceaux de viande et posez les sur une assiette chaude couverte d’un film. Manipulez-la avec précaution.

Si la sauce est encore trop liquide, portez la à ébullition afin de la réduire à la bonne consistance. C’est ensuite à votre goût, vous l’aimerez soit plus épaisse ou plus liquide. Normalement, elle doit napper la cuillère en bois.

J’adore cette étape. Délayez les jaunes d’œufs avec la crème fraiche dans un bol. Placez la cocotte sur un feu doux. Ajoutez une cuillère à soupe de sauce  dans le bol et mélangez. Répétez l’opération 2-3 fois et versez le mélange dans la cocotte.

Retirez ensuite le bouquet garni, assaisonnez à votre convenance et ajoutez le jus d’un demi citron pressé. Remettez la viande dans la cocotte et servez avec un riz Thaï….

Voilà, laissez quand même reposer le plat 10 min si vous pouvez résister. Servez, mangez et appréciez le goût onctueux du veau qui se marie à une douce sauce crémeuse au vin, relevée parfaitement par la subtile acidité du citron, le tout enrobant un riz parfumé…

Qu’est que c’est bon l’enfance…

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John Surman – Upon reflexion

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Ça fait maintenant quelques années que j’ai découvert John Surman avec son premier album solo chez ECM records : « Upon reflexion » (1979). Je suis retombé dessus par hasard et l’écoute en boucle depuis maintenant quelques semaines…

Pour ceux qui ne le connaissent pas déjà, John Surman est un saxophoniste et clarinettiste de jazz anglais. Il réussi très jeune à se faire une belle réputation de saxophoniste baryton dans l’orchestre de Mike Westbrook dans les années 60. Il créé vite son propre groupe The Trio avec deux américains : Stu Martin et Barre Phillips. Ils acquièrent tous les trois une notoriété importante et effectuent une série de tournées en Europe.

John Surman commence alors au début des années 70 ses premières expériences avec synthétiseur notamment dans son tout premier album solo « Westering Home ». C’est quelques années plus tard qu’il signe avec EMC records l’album Upon reflexion qui fixe réellement son propre style musical.

John Surman est un architecte sonore, il n’a pas son pareil pour concevoir des atmosphères musicales aussi enivrantes. Dans les deux morceaux qui suivent, il crée des boucles au synthétiseur qui plantent le décor et improvise dessus… Il utilise le plus souvent le saxophone baryton, saxophone soprano et la clarinette basse. Rien de tel pour casser l’ennui d’un dimanche soir pluvieux, calé dans un vieux fauteuil, avec un bon verre de whisky.

Upon reflexion – Edges of illusion

The Amazing Adventures Of Simon Simon – Nestor’s Saga


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Kitsune et Swarovski, Crystallized

Kitsune Gildas et Masaya

Par le passé j’ai pu être un peu dur. Même au moment d’un retour plus ou moins radical à la virilité et à l’utilité en terme vestimentaire, le strass n’est tout compte fait pas forcément le mal. Au premier abord, il est vrai que le projet Crystallized de Swarovski m’avait vraiment paru dénué d’intérêt, pouvant même aller contre l’image d’une marque de prêt à porter (en ces temps où le bling-bling n’est pas vraiment de bonne augure). Pourtant, les premiers clichés de la collaboration entre la marque de cristaux et Kitsuné laissent à penser que l’opération s’inscrit parfaitement dans la logique de la marque, qui travaille une image luxe très preppy, en développant donc des pièces simples, mais sophistiquées.

La série se compose donc d’une chemise en jean et d’un polo très réussis intégrant parfaitement les pièces Crystallized, qui feront le bonheur des noctambules (la styliste, Tomoki Sukezane, garde tout de même à l’esprit le vêtement de nuit, le voulant plus festif qu’une tenue de jour).

Kitsune Swarovski

Kitsune Swarovski

Elle comprend également une veste a double boutonnage, même si la pièce est peut être un peu difficile.

Kitsune Swarovski


En tout cas, pour ce qui est de Visvim, une marque développant quelques unes des pièces les plus techniques du marché et se voulant proche de la nature, je cherche encore ce que les cristaux font

Grupo Sportivo

Sportivo MadridSportivo Madrid


S’il y a bien un pays auquel on est loin de penser quand il s’agit de style, c’est l’Espagne. Car lorsqu’on évoque « Madrid » à un parisien, c’est sans prétention qu’il pensera nuques longues et pantacourts. Pourtant, il ne trouvera jamais à Paris un groupe de magasins aussi bien achalandés que dans la capitale espagnole.

L’histoire de Grupo Sportivo commence en 2001, ses fondateurs sentent qu’une communauté smart s’installe à Madrid et décident de monter Sportivo, leur premier magasin, dans le quartier culturel de la ville. Les deux hommes ont du flair, une culture vestimentaire hors du commun et surtout du goût. Leur magasin devient la référence en matière de marques pointues adaptées à la vie de tous les jours. On y trouve des parkas Garbstore, une magnifique chemise Gitman Bros aux motifs sévillans, des pantalons Dockers et une petite partie de la collection Arne & Carlos.

C’est un succès et c’est tout naturellement que le magasin Mini voit le jour juste à côté. Un petit espace dédié à une élégance décomplexée, soutenue par des marques comme Haversack, Polo Ralph Lauren, SNS Herrings, Our Legacy, Oliver Spencer et beaucoup d’autres…

Histoire de s’approprier complètement le quartier, les deux hommes créent Duke, un magasin de sneakers ainsi que Clean où les femmes sont enfin à l’honneur. Encore un succès.

Dans un contexte où le « retail » est de plus en plus compliqué, les deux hommes ont réussi à créer un groupe d’adresses incontournables dans une ville qui n’y paraissait pas forcément favorable, grâce à une sélection indiscutable, du savoir-faire et une décoration chic mais assez sobre pour ne pas faire d’ombre aux vêtements. Et pour ne rien laisser au hasard, le shop online est enfin disponible.

Calle con Duque, 20

28015 Madrid

Metro:

Linea 2, San Bernardo

Linea 3, Princesa

Linea 3, 4, 6, 10 Arguelles

de 10h à 21h

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Par Laurent Laporte, qui s’occupe également de http://whereisthecool.blogspot.com/.