Contrastant complètement avec les images ternes et l’ambiance vraiment « côte américaine » de son lookbook pour l’été dernier, Paul Smith renoue avec le charme anglais et l’autodérision qu’on lui connaissait il y a peu. La marque a toujours su apporter ce côté bon enfant, cette fraîcheur dont le monde de la mode manque cruellement. Toujours très soucieuses de leur image, les maisons de luxe sont parfois assez frileuses en ce qui concerne l’originalité dans leurs campagnes de communication. Dernièrement, et sans totalement s’abandonner à la spontanéité puisque le film faisait l’objet d’une presse phénoménale au même moment, on a pu peut être retrouver cet aspect chez A.P.C. avec la série photo ayant pour modèle Cire Petrone, acteur dans Gomorra.

On pense évidement à Band of Outsiders et Jason Schwartzman (décidément), mais c’est sans compter les inspirations dont se réclament les collections de la marque: les pièces provenant toujours plus ou moins du milieu du cinéma américain, il est somme toute assez logique de voir le modèle/acteur s’amuser avec l’objectif lors des shooting.

Quand pour certains l’élégance et le style sont une affaire très serieuse, d’autres cherchent à s’en amuser. Il va sans dire que pour ce qui est de Paul Smith, la marque ne prend évidement pas beaucoup de risques, le décalage qu’ elle se permet dans l’attitude des modèles assure simplement qu’ils ont déjà acquis la notion d’élégance depuis longtemps, ce qui leur permet de s’amuser avec. Pourtant en temps de crise beaucoup de professionnels du marketing s’accordent à dire que pour continuer a exister, les marques de luxe doivent sinon faire rêver, au moins et plus que jamais évoquer une idée marquante à travers leurs campagnes. Encore une fois Paul Smith excelle dans l’art de se faire remarquer et ne semble pas s’être trompé d’orientation.

Les journées raccourcissent, le froid se fait ressentir de plus en plus, la grisaille et la pluie reviennent … en bref, l’hiver arrive. Beaucoup détestent la saison, elle aura au moins le mérite de nous faire sortir nos manteaux et d’accroître considérablement les possibilités vestimentaires. L’ autre grande qualité de cette période est de nous obliger à rester chez nous plus longtemps qu’à l’accoutumée: notre activité est ralentie, le temps que l’on peut passer devant Mad Men augmente et le petit écran se verra accorder un joli rôle jusqu’à fin février, début mars.

Ce début d’automne sera donc pour nous l’occasion de re-croiser Jason Schwartzman avec grand plaisir. Modèle de Band of Outsiders pour leur dernier (et excellent) lookbook, le cinéaste hollywoodien légèrement méconnu connaît aujourd’hui la naissance d’une célébrité d’un autre type avec son starring dans Bored To Death. En effet, le dernier Tv Show qui vaille vraiment le coup de laisser filer une trentaine de minutes, dévoile l’acteur au grand public avec brio et voit poindre une icône.

Anti-héro, Jason y joue le personnage d’un écrivain raté, passionné par les polars et peu sûr de lui, le genre de personnalité qui accueille la vie avec nonchalance et se laisse ballotter par les événements. Outre l’attachement dont on se prend pour le personnage dès les premières minutes, on retrouve cette ambiance new-yorkaise chaleureuse, un peu à la Woody Allen ou Paul Auster, qui fait rêver plus d’un européen.

Notez que notre intérêt pour la série ne serait évidement pas ce qu’il est sans le look de Jason, toujours vêtu d’un assemblage de classiques très étudié. Les images illustrant le propos étant malheureusement assez rares, je ne puis que vous conseillez de vous procurer les épisodes au plus vite !

La dernière fashion week en a été un des témoignages les plus concret, Internet réinvente entièrement l’approche qu’ont les marques des techniques et méthodes de marketing et de communication. Les défilés retransmis en direct, que ce soit sur internet comme celui d’ Alexander Mc Queen, ou directement via Facebook pour Louis Vuitton, sont la preuve qu’ Internet est dorénavant envisagé même par les plus grands du luxe comme un outil indispensable, sinon un outil à part entière, dans la gestion de leur image.

Bertrand Jouvenot s’est intéressé de près à cette question et y a même consacré un ouvrage, disponible dès aujourd’hui sur Amazon. Intitulé Mode & Internet : Le marketing épinglé , vous pourrez en avoir un aperçu sur le site qui lui est dédié.

Le livre s’adresse évidement à tous les professionnels du marketing mais également aux bloggeurs et pourquoi pas, aux curieux intéressés par la mode et les médias.

Quasiment intellectualisée pour répondre aux critiques la concernant, la dernière collaboration A.P.C. et Supreme avait en fin de compte été analysée comme une « blague » ou une « oeuvre d’art », réalisée en vue de critiquer l’essoufflement de la qualité des co-branding dans le marché du streetwear.

Tout de même assez décevante cette pseudo analyse a surtout servi à justifier le travail des deux marques face aux réactions assez vives des fans dont on peut comprendre la déception. À défaut d’être perçue comme une critique, les jeans et t-shirts ont été envisagés comme les innombrables produits ultra-limités sortis ces derniers mois: surtout attendus par les power seller sur eBay cherchant à spéculer sur l’envolée de leurs valeurs aux enchères.

Malheureusement, les A.P.C. addicts ne sont pas au bout de leur peine avec cette collaboration entre la marque française et les japonais de chez Sophnet qui fêtent leur dixième anniversaire. Très productif, le label japonais nous avait pourtant habitué a de très belles pièces.

« Fuck Art Let’s Dance » ça aurait sûrement beaucoup fait rire Marcel Duchamp.

Via Highsnobiety.

Pour ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de passer sur le site, trop occupés à trier leurs flux rss, notez qu’une nouvelle rubrique à vu le jour. Dorénavant vous pourrez retrouver Vincent, qui éditera Crescendo et qui nous fera part de sa passion pour la musique classique. Avec ces stars de l’électro/techno/hiphop/mégarap/graphico/souskanye/néodisco/postfalco qui naissent et meurent chaque jours sur la toile, cela nous fera le plus grand bien de nous reposer les oreilles au moins une fois par semaine.

Les flux ne sont pas mélangés, afin que nos lecteurs les plus anciens ne souffrent pas d’un quelconque changement de leur côté, vous avez néanmoins la possibilité de vous abonner à Crescendo ici.

redingote suit donc son bonhomme de chemin, que vous pouvez suivre via Twitter / Facebook ou encore notre Tumblr, pour découvrir quelques perles esthétiques que nous aimons particulièrement.

La pièce est célèbre et assez omniprésente sur le net français ces derniers temps, il est vrai. Il n’y a pas de raison pour que l’on fasse exception, Chevignon ayant très bien ficelé sa campagne. redingote se transforme donc le temps d’un post en blog de fille et en profite pour s’exhiber, doudoune Chevignon & Togs Unlimited sur le dos.

À vrai dire nous avons vraiment été surpris de la qualité du produit et du soucis apporté aux finitions. La version sans manche est donc une véritable réussite tant niveau confort que réalisation, les broderies à l’effigie du canard sont elles aussi particulièrement soignées.

Sortie en série limitée elle est disponible à Paris dans ces quelques points de vente: Le66, Bubble Wood, Citadium, Merci et BrandBazar.

Merci Mathieu en tout cas ;).

Parfois, et c’est assez rare, on trouve vraiment « chaussure à son pied ». Combien de fois peut on se targuer sans mentir d’avoir ressenti ça ? avoir une idée précise de ce que l’on veut porter, et tomber nez à nez avec la marque qui va dédier un univers complet à notre projection mentale ?

En tout cas, c’est quelque chose qu’ Oliver Spencer a très bien su faire cette saison. La collection de cette saison joue parfaitement avec les trois ingrédients majeurs qui font vibrer les amoureux du vêtement ces temps ci: influences militaires, vêtement de travail et amour du pull marin, qui lui est assez récurent chaque hiver.

Entre souci du détail, beaux matériaux et autres coupes très bien réalisées on retrouve un véritable charme, loin du faste et des paillettes, de ce côté sophistiqué et ultra moderne que l’on trouve dans la mode actuelle.

Cette esthétique authentique est réellement propre au vêtement utilitaire, qu’il tire justement du fait qu’il n’a pas été dessiné pour être beau, mais simplement pour être efficace, et qu’il a été réalisé avec sa solidité pour seule ligne de conduite.

L’ensemble de la collection est disponible sur le site internet de la marque anglaise, qui fait son entrée au Bon Marché dès cette saison.

L’innovation pour l’innovation n’a jamais été un de nos critères de sélection quand il s’agissait de nous intéresser à un produit en particulier. Cependant lorsque l’on rencontre une belle collection, à la réalisation impeccable et couplée à des méthodes de production innovantes, on a tendance à s’y pencher un peu plus précisément.

Apolis Activism fait partie de ces labels dont on entend pas beaucoup parler mais qui prennent leur place, petit à petit, sans être sous les feux de la rampe et qui s’établissent en général bien plus longtemps qu’une saison pour devenir des références.

Ayant une approche esthétique influencée par le vêtement de travail (quasi omniprésent ces derniers temps, vous en accorderez) et l’esthétique militaire aux lignes droites, la marque développe des pièces efficaces, couplant fonctionnalité et matériaux de qualité: le tout est fait pour durer dans le temps et résister aux changements de tendances.

Pour parler d’innovation, s’arrêter là aurait peut être été un peu léger… l’originalité se situe véritablement dans la vision qu’ Apolis Activism a du marché et de la production textile. Au delà du simple vêtement, la marque cherche à inclure un côté « humanitaire » à sa chaîne de production, ne se fondant pas sur la charité mais sur l’offre d’opportunité à des manufactures dans certaines régions du monde, qui n’ont sûrement pas l’habitude d’en saisir beaucoup.

Pour cela elle développe à côté de sa ligne principale (qui elle est fabriquée à Los Angeles) un série de projets se focalisant à chaque fois sur la réalisation d’une pièce donnée. Le résultat de cette première initiative, développée avec l’ Ouganda, est une belle réussite et sera disponible courant automne !

La distribution de la marque n’est pas encore très étoffée mais vous pourrez trouver certaines pièces sur Context.

Le label japonais Comme des Garçons vient d’annoncer qu’une de ses prochaines collections de sacs aurait pour theme le groupe mythique  » The Beatles  » et ce avec l’accord d’ Apple, qui détient désormais les droits relatifs à l’exploitation de l’image du groupe. Si elle ne fait pas vraiment rêver, l’annonce de cette collaboration étonne beaucoup d’hommes d’affaire, la société ayant la réputation d’être assez difficile quant à l’utilisation du nom du groupe. On est tout de même assez curieux de voir ce que ça va donner…

Thanks to Hypebeast.

Ponctuellement, à l’image d’H&M, Uniqlo fait appel à des designers célèbres pour dessiner des mini-collections afin de gagner une image plus qualitative. Après Opening Ceremony au printemps, c’est donc au tour de Jil Sander de collaborer avec le géant du textile. Si les collaborations commencent à souffrir de l’hémorragie quelles ont connu ces derniers mois, il faut savoir en reconnaître une belle quand elles émergent !

On retrouvera ici parfaitement la patte minimaliste de Jil Sander avec ses lignes droites et ses coupes cintrées dont se dégage une impression de froideur très bien rendue.

La qualité du produit reste évidement très correcte s’ agissant d’Uniqlo, mais on ne manque pas de vous rappeler que les finitions ne peuvent pas égaler celle de la collection usuelle du designer allemand.

Pour ce qui est du jean, on ne va pas malheureusement pas pouvoir s’y attarder, je vous laisse en juger par vous même ci dessous…