Onze Mètres Carrés

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Surement la plus petite boutique de France (du monde?), Onze Mètres Carrés à Orléans fêtera ses trois ans cette année. Au début réservée aux amateurs de baskets, la sélection s’est ensuite tournée vers une floppée de belles marques de vêtements masculins. Côté chaussures on y trouve les classiques de la sneakers (Adidas, Nike, New Balance, Vans) ainsi que quelques Veja, mais aussi des modèles plus travaillés de chez Timberland Abington ou Redwings.

Pour le textile on y retrouve également de très bon éléments à travers des maques comme Penfield, Our Legacy, Bleu de Paname, Nike ACG, Nike NSW, Armor Lux, Ransom…

Si vous êtes de passage à Orléans arrêtez vous donc au 6 rue Isabelle Romée (45000) et si vous y habitez et que vous ne connaissez pas déjà, allez y sans plus tarder.

Et le militaire par les militaires ?

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Parler du military wear sans être redondant, ça commence à être un peu ardu. Pourtant, ça permet de partir à la rencontre non pas des vêtements inspirés de pièces et de coupes militaires, mais bel et bien des équipementiers des armées, qui font (ou essaient de faire) leur entrée dans le monde du textile grand public. En France, on a tout d’abord récemment (et rapidement) entendu parler de Hardrige, qui a tenté de créer l’événement chez colette il y a quelques semaines. Sur fond de chaussure de créateur de luxe (réalisée avec L’écurie) en amenant une Porsche refaite comme « écrin » pour la paire…

Derrière le nom Hardrige se cache en fait l’atelier de confection de chaussures qui fourni les armées françaises, et ce genre de bagage a beaucoup plus vocation a attirer ma curiosité qu’une voiture de sport décorée. Sans oublier que la paire réalisée avec l’agence de design est sans doute une perle en ce qui concerne matières et fabrication (à la main), mais reste très « couture », importable par le commun des mortels.

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Le Bottier Hardrige était donc bien décidé de faire parler de lui, et lançait l’hiver dernier sa collection « Air, Terre, Mer » reprenant les modèles qu’il fabrique pour les militaires, ornés de son logo (dont l’un des modèles se trouve ci dessus). Si des chaussures d’officier vous semblent une bonne piste, tentez tout de même votre chance en surplus (chez Doursoux par exemple, pour les parisiens), vous y trouverez surement une paire de la même qualité, sans logo, provenant des mêmes ateliers, ou au moins made in France.

Tout ça surtout parce que le parallèle est intéressant  (et assez drôle également) à faire avec l’outre atlantique et l’armée américaine, qui développe et commence à distribuer sa propre marque: US ARMY, dont Selectism diffusait quelques images en janvier. Si vous décidez de pousser le vice un peu loin dans le futur, vous ne serez en tout cas pas déçu côté qualitatif & technique, ces vêtements étant prévus pour les environnements hostiles…

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Encore une fois, pour tout ce qui est kaki et si vous avez un penchant pour le digital camo, comme Mark Mc Nairy (ci-dessous), pensez à fouiller en surplus: les meilleurs auront aussi des malles et casiers militaires qui valent souvent le détour et font d’excellent rangements.

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Regent Belt Company

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Trouver une ceinture sur internet n’est pas vraiment chose facile. Je profite d’ailleurs de ma recherche pour attirer votre attention sur CHCM Shop, une boutique de New York. Vous pouvez commander depuis la France en leur envoyant un mail au préalable et leur sélection est impeccable. En tout cas après avoir cliqué sur Belts, on arrive sur un rayon vraiment intéressant: de belles pièces de chez Regent Belt Company (beaux matériaux, fabrication anglaise), toutes a des prix très corrects.

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Cet été en Yuketen

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Ça fait quelques mois le nom Yuketen résonne de plus en plus sur internet. Il faut dire que la marque aura mis du temps pour sortir de son cercle de connaisseurs initiés: elle existe depuis maintenant plus de 20 ans et il aura fallu attendre le premier numéro d’ INVENTORY pour que Yuki Matsuda (son fondateur) face la couverture d’un magazine occidental. Il est vrai que la distribution de la marque est assez peu développée dans nos contrées, sa base de clientèle étant composée de japonnais fanatiques de manufacture américaine.

C’est d’ailleurs dans la manufacture que se situe la véritable force de Yuketen. Yuki Matsuda, véritable passionné du monde du vêtement, de l’accessoire et des secrets de leurs fabrications, ne se préoccupe pas que d’imaginer les modèles de sa collection: il est également sans cesse à la recherche des meilleurs artisans, s’assurant ainsi de la qualité de sa production et de l’âme de ses produits.

Suite à l’engouement dont ce genre de produit fait l’objet, il était logique de voir la marque se développer, et toucher les meilleurs points de vente du monde. Vous pourrez en effet bientôt retrouver Yuketen chez Très Bien Shop, Oi Polloi, The Bureau pour ne citer qu’eux… les plus  intéressés d’entre vous auront remarqué que FrenchTrotters devrait également accueillir la marque pour l’hiver 2010. Pour l’instant en France il semblerait qu’il y ait quelques pièces chez La Guardia, Marcel Lassance ou le charity shop Merci, ouvert il y a un peu moins d’un an. Oi Polloi vient d’ailleurs de rentrer des modèles de chez Quoddy, pour qui Yuki Matsuda a travaillé avant de se consacrer au développement de Yuketen. La différence entre les deux labels réside d’ailleurs vraiment dans la patte du designer japonais: il se permet beaucoup plus de fantaisie que ses mentors, visant une clientèle moins classique, plus au fait du design. L’amour du savoir faire se ressent par contre très fortement chez les deux chausseurs.

Le plus impressionnant en fin de compte est que la marque est uniquement dirigée par Yuki Matsuda et Ryan Keenan (qui s’occupe justement de la distribution et des contacts avec la presse). Il s’agit donc bien d’une petite marque dont il faudra surveiller l’évolution, sachant qu’elle ne devrait pas cesser de grandir. Elle développe d’ailleurs déjà une ligne de sac, également manufacturée artisanalement…


Naissance de la ligne FrenchTrotters

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On le sait, développer sa ligne de vêtement n’a rien d’une mince affaire.  J’avais déjà évoqué par le passé quelques boutiques américaines qui se lançaient dans l’aventure, en ne manquant d’ailleurs pas de saluer l’initiative: qui est le mieux à l’écoute des consommateurs, le mieux à même de repérer les points forts et points faibles des marques, sinon une entité en contact avec eux chaque jours ?

Plus que ça, les sélections des bonnes boutiques sont souvent réalisées par des passionnés. Des commerçants certes, mais qui aiment réellement le produit. Or, si la sélection de FrenchTrotters est impeccable, on ne peut que s’impatienter de découvrir la ligne que la boutique s’apprête à lancer.

Les premières images ainsi que l’esprit derrière la collection présagent en tout cas de très bonnes choses: l’atelier de confection est parisien et les matériaux sont issus des chutes de tissus des grandes maisons de luxe qui fabriquent encore à en France et à Paris (Hermès par exemple…). On en revient même au sens premier de la série limitée: chaque pièce sera produite en fonction de la disponibilité du tissu, et signée après contrôle de qualité par Kumar, le chef de production (en photo au dessus).

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Norse Projects, rain jacket

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Le printemps arrive dans quelques semaines, les pluies qui l’accompagnent aussi. Le créneau est parfait pour Norse projects, qui développe avec Elka ( fabriquant des vestes de pluie depuis 1979) une collection spécialisée dans les pièces techniques, prévues pour lutter contre le vent, la pluie et les embruns.

Un produit utile, de haute qualité et 100% danois disponible chez OiPolloi, en bleu marine et en bleu plus clair.

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Un coup d'oeil sur l'hiver prochain

Le problème de la logique de saison, qui gouverne le marché du vêtement, c’est que l’on est parfois obligé de se projeter un an en avant, la neige de l’hiver en cours à peine déblayée.

Le sujet des tradeshow est toujours une question qui anime beaucoup le milieu du vêtement, quasiment tant publications internet que principaux intéressés, à savoir les marques et boutiques qui s’y rencontrent. Notre cher compatriote Christian Audigier créait d’ailleurs l’événement lors du dernier Who’s Next en arrosant les visiteurs de coupes champagnes, bousculant ainsi l’actualité du plus critiqué de ses salons professionnels par la force des bulles.

Le dernier né des salons parisiens apporté d’outre-atlantique par l’agence bwpm, (capsule), a lui aussi fait des émules: s’agrandissant considérablement cette saison il fait souvent l’objet d’un enthousiasme assez positif et sait s’attirer la sympathie de la plupart des blogueurs & consorts. Le Pitti Uomo de Florence est également une référence en la matière et la plupart des meilleures boutiques attendent les deux avec impatience pour peaufiner leur sélection.

Clarent de FrenchTrotters nous prête donc quelques clichés, pris entre deux rendez vous avec les marques, des pièces qui intègreront ses boutiques pour l’hiver prochain et nous permet ainsi de revenir sur les temps forts des salons.

Pour être tout à fait honnête, on a au début été un peu déçu en rentrant à (capsule). La tendance générale pour l’hiver 2010 continue sur la lancée de l’amour de l’artisanat, le retour à l’authentique et l’utilitaire avec lesquels on vous bassine depuis quelques mois déjà. On a cependant changé d’avis assez rapidement, la passion des beaux vêtements reprenant vite le dessus, tant les marques qui fondent leur image et leur identité sur la qualité de leur production nous ont séduites avec des pièces magnifiques réalisées dans de belles matières.

On retrouve un vrai travail artisanal dans des matières nobles et techniques chez Yuketen, Gitman, S.N.S Herning, Rocky Mountain Featherbeds (doudounes sans manches ci dessous), des marques très en vue ces derniers mois qui font réellement un travail exemplaire. L’outerwear américain sera également toujours très présent, avec des références récurrentes aux vêtements de chasse, de mer et de montagne, dont la vocation première est d’assurer un maximum de confort dans des situations extrêmes.

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Des designers japonais ré-interprètent d’ailleurs le genre pour lui apporter leur touche si particulière: Junya Watanabe chez Comme des Garçons, Daiki Suzuki chez Engineered Garments, Rocky Mountain, Woolrich, chefs de file du « Japanese Americana ».

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Les scandinaves soucieux de travailler sur de belles pièces et des classiques restent incontournables: Our Legacy, Mismo et S.N.S, dévoilant des collections impeccables et des pièces très remarquées.

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Sans oublier les anglais comme Oliver Spencer et Margareth Howell qui complètent le tableau en ajoutant un côté british, toujours reconnaissable entre mille en matière de style. Nigel Cabourn , qui commence d’ailleurs à crever l’écran, en est l’illustration parfaite avec sa célèbre Cameraman Jacket.

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On retiendra particulièrement la très réussie parka de Junya Watanabe qui va sans doute frapper très fort dans les mois à venir, la veste de motard rétro d’Engineered Garments (ne manquez d’ailleurs pas de lire ceci), et la réédition de l’authentique canadienne Woolrich (dont l’anniversaire approche, encore une fois, merci HK).

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Certains pièces restent tout de même très dures, même si elles sont le fruit d’un savoir faire sans borne et de l’assemblage de matériaux de premières qualité, comme par exemple les Maine Guide Boots de Yuketen (ci-dessous).

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Côté chaussure, on préfèrera Mark McNairy, dont une excellente interview est consultable ici,  qui nous ressert une collection de belles semelles « Red Brick« , dont les modèles pour printemps étaient déjà superbes.

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Levi's, prêt pour 2010

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Ces derniers mois ont dû être particulièrement difficiles pour les marques de denim. Élément indispensable de toute garde robe, le jean a récemment été l’objet d’une actualité très vive sur la scène textile internationale. Si pour la plupart « ça n’est qu’un jean », dès que l’on s’intéresse un peu au vêtement, il s’agit tout à fait d’autre chose. Un véritable amateur vous parlera de l’origine et de l’épaisseur de la toile, du degré de finition, du soucis du détail, de sa rigidité, de sa souplesse; sans oublier de faire le point sur l’histoire de la marque si elle en a une qui vaille le coup d’être soulignée et de pointer du doigt la « selvedge » surpiqûre au niveau de sa cheville.

Depuis quelques années, une flopée de marques spécialisées a vu le jour, des coupes ont été re-dessinée, différents traitements de cires, de teintures et de matières ont été testés, tous revus et corrigés par une communauté dévouée à trouver le denim parfait. Rien ne vaudra en effet les avis des participants de superdenim ou encore la sélection de Self Edge, la boutique spécialisée de référence de ces nerds du jean.

Un article sur le monde du jean ? rien d’original, cela aura déjà été traité mainte et mainte fois sur la toile. Pourtant, faire le point m’a semblé inévitable quand l’actualité de Levi’s m’a frappé. Je me suis rendu compte, sans vraiment y avoir prêté attention auparavant, des moyens déployés par la plus ancienne marque de jean du monde pour faire la différence. Même si depuis 1870 elle a eu le temps de se faire une place et nom, la marque n’en est pas moins obligée de se faire remarquer.

Vu l’ébullition de ce marché précis, il est logique que pour le consommateur moyen la légitimité historique ne suffise pas, qu’il faille être présent dans les médias et suivre la mode, « vivre avec son temps » comme le dit si bien l’expression populaire.

Outre des campagnes de pub dans la presse ou à la télévision toujours très remarquées, il fallait que Levi’s (dont le 501 est indétrônable parmi les classiques) décide d’agir sur ses produits. La marque avait d’ailleurs bien compris la démarche du mouvement pointé du doigt comme « streetculture » et commencé assez tôt ses collaborations avec Original Fake (et continue).

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Premièrement, pour rappeler son grand âge aux marques surfant sur la vague « rockfriendly », Levi’s réédite pour l’été 2008 quelques pièces de sa ligne « Orange Tab », elle aussi orientée rock’n roll,  déjà portée en 1960 par les fans (et les groupes à n’en pas douter). Elle est également choisie la même année par Junya Watanabe qui détournera un 501 pour lui appliquer du tissu vichy par endroits.

Ensuite, fin 2009, la marque dévoile dans l’Officiel Homme sa collaboration avec Jean Paul Gaultier, dont les pièces sont destinées à une toute autre clientèle que celle de son 501 justement (visible ici), pendant que Robert Geller voit sa collection capsule pour Levi’s distribuée chez Bloomingdales (également à portée de clic).

Début 2010 la marque semble toujours aussi déterminée à séduire des passionnés de style, de denim, et des hipsters un peu pointus en signant un partenariat Opening Ceremony, dont Mister Mort dévoile les photos sur web. Après avoir regardé les premières images, je dois dire que je trouve le résultat assez convaincant, même si les obsédés de jean vont se sentir mis de côté: Levi’s Cord (la ligne avec Opening Ceremony) se concentre sur la réalisation de pièces en velours (corduroy).

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Après ce qui est sans doute déjà une des collaborations les plus attendues de l’année, il faut souligner que Levi’s Japon s’attaque aux spécificité de son marché national en développant des pièces techniques (comme le jean imperméable ci dessous). Ce n’est pas la collection en collaboration avec House of Holland (dont des pièces suivent en photo) qui va atténuer l’idée que Levi’s sait répondre a des demandes précises, même si cela l’amène à travailler avec des labels ayant un univers complètement différent du sien.

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La marque réussit donc le pari étonnant de toucher à quasiment tous les milieux de style et de garder en même temps son image intacte. Elle augmente grâce à ça sa présence sur le web, dans les médias et donc l’esprit des consommateurs, et assoit sa légitimité historique.

Si vous voulez rester dans le monde de la célèbre toile ne manquez pas de regarder l’excellent reportage The World of Blue Jeans, de lire l’interview de Mister Freedom sur Hell’s Kitchen. Ceux qui ne voient en Levi’s une marque historique peuvent aussi se tourner vers A Continuous Lean iciici et . Même si la marque n’a rien à voir profitez en aussi pour visiter le nouveau site de Wrangler pour leur ligne Blue Bell, très bien réalisé.

images via: selectism, highsnobiety.

Le Dixieme Arrondissement

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On essaie toujours de garder un oeil sur les ouvertures de boutiques, surtout quand c’est en province, où c’est toujours beaucoup plus rare qu’à Paris. Cette fois nous allons à Lyon pour s’attarder sur Le Dixième Arrondissement, principalement une boutique de vêtement avec une partie de sa sélection orientée culture. Vous y retrouverez donc des pièces de Surface 2 Air, Bérangère Claire, Commune de Paris 1871, Acne, Shipley & Halmos et quelques éléments vintage. Côté culture la boutique organise des expositions et distribue quelques livres.

Je ne me suis pas rendu sur place mais le display à l’air assez intéressant, avec notamment certains portants escamotables et une mezzanine.

N’hésitez donc pas à y faire un tour si vous êtes à Lyon ou dans sa région.

13 rue des Augustins

69001 Lyon


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Fourchette, par Marc

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Après avoir intégré Laurent (Where is the cool? / Achiperachoper) qui nous parle régulièrement de quelques perles de styles, et la création de la rubrique Crescendo par Vincent dans laquelle il fait part de son amour pour la musique, il nous manquait au moins un élément pour que le site nous ressemble vraiment.

Nous avons donc le plaisir d’introduire un nouveau membre à notre équipe de rêve: Marc. Marc est un anglais vivant en France, passionné de cuisine, il contribue également au site PSFK. À l’occasion de son post qui ouvre une nouvelle catégorie culinaire sur redingote, Fourchette, il nous raconte une petite histoire en nous parlant avec amour de la Blanquette de Veau.

Au cas où vous étiez en manque d’inspiration pour élaborer vos repas cette semaine, vous pourrez donc peut être en trouver un peu ici.


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